Gestion et Analyse financière Ecole de formation en techniques de Gestion EFTG Gestion et Analyse financière Bachelor Business Administration Elaboré par Mme S. ACHI Année 2015-2016
Concepts fondamentaux, Objectifs et approches de l’analyse financière
Quelques définitions Gestion financière : L'analyse financière : La gestion financière consiste à étudier une entreprise sur le plan financier en s'appuyant sur des documents comptables et sur des informations économiques et financières relatives à l'entreprise ou à son marché. Elle permet de porter un jugement d'ensemble sur la santé financière d'une société, sur la gestion et la rentabilité, et sur ses perspectives de développement. L'analyse financière : l'analyse financière constitue « un ensemble de concepts, de méthodes et d'instruments qui permettent de formuler une appréciation relative à la situation financière de l'entreprise, aux risques qui l'affectent, aux niveaux et à la qualité de ses performances». Cette partie sera l’objet de notre module.
Le diagnostic financier : C’est l’action qui consiste à identifier un dysfonctionnement en entreprise. Tout diagnostic comprend trois étapes : L’identification des signes de difficultés financières L’identification des causes de dysfonctionnements Le pronostic et les recommandations Le Controle financier : Le Contrôle Financier veille: A la comptabilisation des engagements des dépenses; A L’application des dispositions législatives et réglementaires ; A la gestion des crédits de fonctionnement et d’investissement ; Aux opérations des Budgets Annexes et les opérations des Comptes Particuliers du Trésor ;
Objectifs de l’entreprise Objectifs de l’analyse financière : Objectifs de l’entreprise Assurer sa continuité et son développement Payer ses créanciers et partenaires Rémunérer ses actionnaires Objectifs de l’analyse financière Mesurer la Rentabilité Mesurer le niveau de Liquidité Mesurer la Solvabilité Mesurer l’équilibre financier Il ressort de cette analyse que les différents acteurs s’intéressant à la santé de l’entreprise auront des objectifs et des intérêts divergents
Diversités des utilisateurs Multiplicités des objectifs Multiplicités des concepts Variétés des approches dirigeants d’entreprise Maintien et développement Rentabilité Approche économique Salariés Partage de la valeur ajoutée Croissance équilibrée Approche sociale Actionnaires Profit et création de la valeur Rentabilité des capitaux propres Approche financière Apporteurs extérieurs Sécurités des fonds avancés Solvabilité et liquidité Approche patrimoniale
Les outils ou documents nécessaires à l’analyse financière: Deux documents comptables sont essentiels à l’analyse financière : le bilan et le tableau de compte de résultat. L'analyse doit porter sur les comptes des deux ou trois derniers exercices. 1- Le bilan Le bilan est un tableau relevant en signe monétaire la valeur du patrimoine d'une entreprise ainsi que ses créances en un moment donné. Le bilan est formé de deux parties qu'il convient de présenter brièvement.
Amortissements et provisions (à déduire) Net ACTIF Exercice N Exercice N-1 Brut Amortissements et provisions (à déduire) Net ACTIF IMMOBILISE (a) Immobilisations incorporelles: Frais d'établissement Frais de recherche et de développement Concessions, brevets, licences, marques, procédés, logiciels, droits et valeurs similaires Fonds commercial (1) Autres Immobilisations incorporelles en cours Avances et acomptes Immobilisations corporelles: Terrains Constructions Installations techniques, matériels, et outillage industriels Immobilisations corporelles en cours Immobilisations financières (2): Participations (b) Créances rattachées à des participations Titres immobilisés de l'activité de portefeuille Autres titres immobilisés Prêts
PASSIF Exercice N Exercice N-1 CAPITAUX PROPRES* Capital social Primes d'émission, de fusion, d'apport, Ecart de réévaluation (b) Réserves: Réserve légale Réserves statutaires ou contractuelles Réserves réglementées Report à nouveau (d) Résultat de l'exercice [bénéfice ou perte] (e) Subventions d'investissement Total I PROVISIONS POUR RISQUES ET CHARGES Total II DETTES (1) Emprunts obligataires Autres emprunts obligataires Emprunts et dettes auprès établissements de crédits (2) dettes financières diverses (3) Dettes Fournisseurs et Comptes rattachés (f) Dettes fiscales et sociales Autres dettes Avances bancaires Produits constatés d'avance (1) TOTAL III Ecarts de conversion passif (IV) TOTAL GENERAL (I+II+III+IV)
Partie gauche du bilan désigné par l'actif reprenant les postes du bilan qui représentent les biens et les avoirs (patrimoine) de l'entreprise. L’actif immobilisé : Cette rubrique comprend l’ensemble des biens destinés à servir de façon durable à l’activité de l’entreprise. Il en existe trois types : Les immobilisations incorporelles : Il s’agit, par exemple, de brevets, logiciels, fonds de commerce, frais d’établissement, du droit au bail, de frais de recherche et de développement ; Les immobilisations corporelles : Il peut s’agir de matériel industriel, de matériel de transport, de mobilier, de matériel informatique, d’un terrain, d’un bâtiment ;
L’actif circulant du bilan comptable est composé de cinq rubriques : Les immobilisations financières : il s’agit de titres de participation (permettant d’exercer une influence sur une société ou de la contrôler), de prêt accordés, de versement de dépôt de garantie. 2)- L’actif circulant L’actif circulant du bilan comptable est composé de cinq rubriques : stocks et les en-cours : ce sont l’ensemble des biens et services intervenant dans le cycle d’exploitation de l’entreprise pour être vendus ou consommés dans le processus de production ; Les avances et acomptes versés sur commandes : lorsque des clients passent une commande auprès de l’entité (ou concluent un contrat), celle-ci peut demander le versement d’une avance ou d’un acompte à titre d’avance ;
Les créances : il s’agit de créances que l’entité détient envers des tiers (par exemple, des clients, le trésor public, les organismes sociaux) ; Les valeurs mobilières de placement : couramment appelés VMP, ce sont des titres acquis en vue de réaliser un gain à court terme (achat en vue de la revente). Ils ne seront pas conservés durablement par l’entité ; Les disponibilités : cette catégorie englobe l’ensemble des sommes figurant en caisse et des soldes positifs des comptes bancaires ;
1)- Les capitaux propres : Ils sont constitués par : Le passif ou la partie droite du bilan, composé des ressources disponibles pour financer les actifs. Ces ressources sont composées des fons propres et des dettes à longs termes ainsi que d’ exigibles à court terme qui sont des dettes de l'entreprise envers l'extérieur remboursables à moins d'une année. 1)- Les capitaux propres : Ils sont constitués par : Le capital social: désigne toutes les ressources en numéraire et en nature définitivement apportées à une société anonyme par ses actionnaires au moment de sa création (ou d'une augmentation de capital). Les réserves: La réserve légale est obligatoire par la loi. Elle est imputée chaque année à hauteur 5% du bénéfice de l’exercice dans la limite minimal de 10% du capital
a-La réserve statutaire est fixée dans les statuts de la société B-La réserve facultative n’est pas obligatoire. La décision d’affecter du bénéfice en réserve facultative se prend lors d’une assemblée générale ordinaire entre les actionnaires Le report à nouveau (bénéfices antérieurs non distribués et non mis en réserve) Les subvention d’Etat: ce sont les aides financières apportés par l’état sur certains secteurs d’activité et qui portent sur des investissements lourds. Le résultat de l'exercice qui se forme grâce au total des produits et total des charges B- Les dettes moyen et long terme: concernent les emprunts bancaires, les emprunts obligataires, le compte courant des associés et autres emprunt à plus d’un an.
C- Les dettes court terme: nous retrouvons dans cette rubriques: Les dettes fournisseurs: Ce sont les achats auprès des fournisseurs qui n'ont pas encore été réglés. Ce sont des dettes qui doivent être payées à court terme les dettes envers l’état: Ce sont les impôts ou charges qui sont dues à l'état mais pas encore payées. Ce sont des dettes qui doivent être payées à court terme (quelques semaines). Les dettes financières à court terme: telles les avances bancaires
Apprécier la structure Évaluer la rentabilité Schéma d’ensemble des outils de l’analyse financière : Analyse financière Apprécier la structure financière Mesurer l’activité et les résultats Évaluer la rentabilité Analyser la dynamique des flux État de solde de gestion Tableaux de flux Approche fonctionnelle Approche financière Rentabilité économique Rentabilité financière
Permettent un niveau d’activité Tableau des Comptes de Résultat L’analyse financière s’appuie sur des principes simples : Économiques Bilan Produire ou vendre Moyens Financiers Permettent un niveau d’activité Tableau des Comptes de Résultat dégage des résultats Produire ou vendre requiert des moyens économiques Ces moyens économiques requièrent des moyens financiers Utiliser ces moyens permet d’atteindre un niveau d’activité Ce niveau d’activité permet de dégager des résultats.
analyse des performances d’activité
Cette analyse se fait à partir du Tableau des comptes de Résultat en calculant des résultats partiels ; il s’agit des soldes intermédiaires de gestion. Le calcul de ces soldes intermédiaires de gestion permet : D’apprécier la performance de l’entreprise et la création des richesses générée par son activité; De décrire la répartition de cette richesse créée par l’entreprise ; De comprendre la formation du résultat en la décomposant. Ces soldes intermédiaires de gestion s’analyse de l’amont vers l’aval, en partant du chiffre d’affaires jusqu’au résultat net comptable.
Mode de calcul et signification des différents soldes de gestion : Ventes de marchandise en l’état - Achats de marchandises --------------------------------------------------------------- = Marge commerciale sur ventes en l’état La Marge Commerciale intéresse uniquement les entreprises commerciales ou l’activité de négoce des entreprises mixtes et en constitue la principale ressource ; elle est donc vue comme un indicateur fondamental de la performance d’une entreprise commerciale. + Production de l’exercice = (Production vendues+ Production stockée+ Production immobilisée) - Déstockage Consommation de l’exercice (Achats consommés de matières et fournitures +autres charges externes+ variation de Stocks) --------------------------------------------------------------- = Valeur ajoutée Elle permet d’évaluer le poids économique de l'entreprise : la valeur ajoutée mesure la richesse créée par l'entreprise et sa contribution à l'économie du pays. 1 2 3 4
+ Subvention d’exploitation - Impôts et taxes - charges du personnel --------------------------------------------------------------- = Excédent brut d’exploitation C’est le premier résultat de la performance industrielle et commerciale de l'entreprise + Autres produits d’exploitation - Autres charges d’exploitation + Reprises d’exploitation; transfert de charges - Dotations d’exploitation -------------------------------------------------------- = Résultat d’exploitation C’est le résultat des opérations correspondant au « métier de base » de l'entreprise. 4 5
L’Excédent brut d’exploitation est un solde indépendant : de la politique d'investissement (pas de dotations aux amortissements dans le calcul du solde) ; de la politique de financement (pas de charges financières dans le calcul du solde) ; de la forme juridique (pas d'incidence de la fiscalité). C’est un bon indicateur qui permet de faire des comparaisons interentreprises, particulièrement au sein du même secteur. Il représente une trésorerie potentielle générée par l’exploitation ; il constitue la base de calculs financiers ( CAF, rentabilité économique brute)
+/- Résultat financier ( Produits financiers-Charges financières) -------------------------------------------------------- = Résultat courant C’est un résultat des opérations normales et habituelles de l'entreprise. On parle de « résultat reproductible ». +/- Résultat Exceptionnel (Produits Exceptionnels-Charges exceptionnelles) - Impôts sur les résultats -------------------------------------------------------- = Résultat net de l’exercice C’est en fait le résultat que recherche les investisseurs actionnaire puisqu'il représente la part que va se partager ces derniers si le résultat est bénéficiaire 6 7
La Capacité d’autofinancement
Définition de la CAF : La capacité d'autofinancement est la ressource interne dégagée par les opérations enregistrées en produits et charges au cours d'une période et qui reste à la disposition de l'entreprise après encaissement des produits et décaissement des charges concernés.
Internes Externes Entreprise CAF Ressources de l’entreprise Associés Apport en capital Prêteurs Emprunts Etat Subvention d’investissement Externes
A quoi sert la Capacité d’autofinancement ? Remboursement des emprunts L’emprunt est une anticipation de la CAF Financement des investissements Financement total ou partiel Capacité d’autofinancement Augmentation des capitaux propres Amélioration du fonds de roulement Distribution des dividendes En fonction de la politique de distribution de l’entreprise
Calcul de la CAF ? La CAF peut être calculée selon deux méthodes : La méthode soustractive dite également la méthode explicative ; calculée à partir l’E.B.E ; La méthode additive dite également la méthode vérificative ; calculée à partir du résultat net comptable.
La méthode soustractive: Cette formulation est dite explicative car chacun des postes apparaissant dans la définition est théoriquement générateur de trésorerie. Le calcul de la CAF est plus ou moins long selon que l'on connaît ou non l'excédent brut d'exploitation (EBE). Excédent brut d’exploitation (EBE) + Autres produits d’exploitation - Autres charges d’exploitation + Produits financiers - Charges financières + Produits non courants - Charges non courantes - impôts sur les bénéfices __________________________ = Capacité d’autofinancement
La méthode additive : La CAF calculée précédemment peut être contrôlée en partant du résultat de l'exercice. Résultat net de l’exercice + dotations d’exploitation + dotations financières + dotations exceptionnelles - Reprises sur dotation ou provision d’exploitation - Reprises sur dotation ou provision financières - Reprises sur dotation ou provision exceptionnelles - Produits des cessions d’immobilisations ( plus value) + VNA des immobilisations cédées (Moins value) = Capacité d’autofinancement
ANALYSE DE LA PROFITABILITE ET DE LA RENTABILITE Cas : Entreprise de distribution de jouets et de cadeaux La société « jardins d’enfants », créée il y a huit ans, est spécialisée dans la vente et la distribution de jouets et de cadeaux, destiné aux clients de passage, aux crèches, aux écoles privées, aux entreprises publiques et privées. Les dirigeants ont constaté une baisse sensible d’activité sur les derniers exercices due notamment à la tendance du marché. À l’issue d’une étude de marché, cette société a décidé, à partir de l’exercice 2015 de diversifier son activité en distribuant une nouvelle gamme de jouets éducatifs, qui connaissent un franc-succès sur le marché. Elle souhaite en mesurer les effets sur sa rentabilité économique
2015 2014 Chiffre d’affaires 11 236 9 659 Coût d’achat des marchandises vendues 7 752 6 972 Autres achats et charges externes 1 346 1 380 Impôts, taxes et versements assimilés 79 75 Charges de personnel 1 144 1 121 Calculer l’excédent brut d’exploitation à partir des renseignements fournis en annexe, puis commenter son évolution. Etudier les ratios de profitabilité et de rentabilité économiques sachant que le capital engagé pour l’exploitation est de 5 382 pour 2015 et de 4 230 en 2014
(EBE n- EBE n-1)/ EBE n-1 soit (915-111)/111= 724% Année 2015 2014 Chiffre d’affaires 11 236 9 659 Coût d’achat des marchandises vendues 7 752 6 972 Autres achats et charges externes 1 346 1 380 Impôts, taxes et versements assimilés 79 75 Charges de personnel 1 144 1 121 Excédent brut d’exploitation 915 111 b) Évolution : Le taux de variation de l’excédent brut d’exploitation est le suivant : (EBE n- EBE n-1)/ EBE n-1 soit (915-111)/111= 724% Après un niveau d’excédent brut d’exploitation très médiocre en 2014, on assiste à une nette amélioration en 2015. Cela s’explique par un accroissement du chiffre d’affaires dans une plus grande proportion que celui du coût d’achat des marchandises vendues et des charges de personnel. D’autre part, on constate une légère réduction des autres achats et charges externes. On peut en conclure que l’entreprise a su maîtriser ses coûts d’exploitation. L’évolution très positive de l’excédent brut d’exploitation permet d’affirmer que la diversification de l’activité a permis une progression de la performance de l’entreprise.
2 – Les ratios de profitabilité et de rentabilité économiques : Profitabilité économique La profitabilité économique s’apprécie à partir de deux ratios : Taux de marge brute d’exploitation = EBE /CA HT 2015= 915/11 236 = 8 % EBE /CA HT 2014= 111/ 9 659 = 1 % Partage de la valeur ajoutée (facteur capital) = EBE/ VA 2015 = 915 /2 138 = 43 % EBE/ VA 2014 = 111 /1 307 = 8 % Valeur ajoutée 2015 = 11 236 – 7 752 – 1 346 = 2 138. Valeur ajoutée 2014 = 9 659 – 6 972 – 1 380 = 1 307.
La capacité de l’entreprise à générer un résultat pour le chiffre d’affaires réalisé a progressé de 7 % (8 % – 1 %). La forte augmentation de l’excédent brut d’exploitation en est la cause. Par ailleurs, la valeur ajoutée a augmenté de 35 % ; il en résulte que la part de richesse revenant à l’entreprise pour rémunérer les apporteurs de capitaux et renouveler le capital investi est en hausse sensible. Rentabilité économique La performance de l’exploitation se mesure à l’aide du taux de rentabilité économique : taux de rentabilité économique= EBE/Capital économique engagé pour l’exploitation
On constate une nette progression du taux de rentabilité économique du fait de la croissance de l’excédent brut d’exploitation. D’autre part, l’augmentation de 27 % du capital engagé pour l’exploitation peut provenir d’investissements effectués au cours de l’exercice « N » ou bien d’un accroissement des stocks ou encore des créances clients du fait de conditions commerciales avantageuses accordées aux clients demandeurs du nouveau produit. L’amélioration tant de la profitabilité que de la rentabilité est encourageante en ce qui concerne les perspectives de développement de l’entreprise. taux de rentabilité économique 2015 915 / 5382= 17 % taux de rentabilité économique 2014 111/ 4 230 = 3 %
1- la rentabilité économique Les ratios de Rentabilité: Résultat net de l’exercice >15% 1- la rentabilité économique Total Actif Ce ratio intéresse le chef d’entreprise. Elle mesure l’efficacité des moyens économiques de l’outil de travail à travers les résultats qu’ils génères et donc de sa performance industrielle. Si ce ration est <15%, cela signifie que l’entreprise n’est pas assez rentable 2- la rentabilité financières: >15 Capitaux propres Elle intéresse l’actionnaire qui peut apprécier ce qui résulte de ses apports soit directement sous forme de dividendes, soit indirectement sous forme de plus value potentielle pour la part mise en réserve. Si le ratio <15%, cela signifie que l’entreprise n’est pas assez rentable, donc de savoir s’il est nécessaire de maintenir l’entreprise, retirer son argent et le mettre sur un autre business Résultat net de l’exercice