IL ÉTAIT UNE FOIS UN JEUNE LION CURIEUX ET SOLITAIRE. IL S’ENNUYAIT BEAUCOUP DANS LA SAVANE. A TEL POINT QU’UN JOUR IL PARTIT À LA RECHERCHE D’UN TRAVAIL, D’UN AMOUR, D’UN FUTUR.
IL ARRIVA À PARIS EN TRAIN, SANS BAGAGE. C’ÉTAIT LA PREMIÈRE FOIS QU’IL ALLAIT DANS UNE GRANDE VILLE ET IL AVAIT UN PEU PEUR.
LE LION ATTENDIT DE VOIR S’IL EFFRAYAIT QUELQU’UN. IL SE DEMANDAIT SI LES GENS SE METTRAIENT A CRIER, SI, À SON PASSAGE, ILS S’ÉCARTERAIENT, HORRIFIÉS OU S’ILS LE POURSUIVRAIENT.
LES GENS COURAIENT AVEC UNE SORTE D’ÉPÉE SOUS LE BRAS, MAIS PERSONNE NE PENSA À L’ATTAQUER. CELA LE SURPRIT.
PERPLEXE, LE LION PRIT LE MÉTRO. SUR LE QUAI, LES GENS LE REGARDAIENT À PEINE. ALORS IL SE MIT À RUGIR TRÈS FORT POUR ATTIRER LEUR ATTENTION.
CE QU’IL VOULAIT PAR DESSUS TOUT, C’ÉTAIT SE FAIRE REMARQUER, ET ÇA LE RENDAIT TRÈS TRISTE DE PASSER INAPERÇU.
QUAND IL SORTIT DU MÉTRO, IL COMMENÇA À PLEUVOIR. ALORS, L’ANIMAL PENSA À SA DOUCE SAVANE ENSOLEILLÉE ET SE SENTIT ENCORE PLUS TRISTE. IL DEVINT GRIS COMME LES TOITS DES ALENTOURS.
AU MILIEU D’UNE PLACE, IL VIT UNE USINE GIGANTESQUE, ET DES OUVRIERS MONTAIENT ET DESCENDAIENT PAR UN TUBE TRANSPARENT. LE SOLEIL RÉAPPARUT, FAISANT EXPLOSER MILLE RAYONS DE LUMIÈRE SUR LE BÂTIMENT. IL RESTA BOUCHE BÉE.
LE LION MARCHA LE LONG D’UN FLEUVE QUI COUPAIT LA VILLE EN DEUX. ET LE FLEUVE LUI SOURIT COMME UN MIROIR.
ENFIN, UNE FILLE LE REGARDA, ET LE SUIVIT DE SON TENDRE REGARD PENDANT UN LONG MOMENT.
LE LION S’EN RETOURNA À SA LONGUE PROMENADE, ET SON COEUR BATTAIT TRÈS FORT. DU HAUT D’UN ESCALIER SANS FIN, IL VIT UN CHÂTEAU BLANC. « ON DIRAIT UNE TARTE À LA CRÈME, N’EST-CE PAS? » LUI DEMANDA UNE VIELLE DAME SOURIANTE. LE LION RÉPONDIT « GRRR ». ILS DESCENDIRENT ENSEMBLE TOUTES LES MARCHES.
ENSUITE, IL SE RETROUVA EN FACE D’UNE IMMENSE TOUR EN FER, ET EN TREMBLA DE PEUR. IL MONTA JUSQU’EN HAUT ET VIT DES PERSONNES AUSSI PETITES QUE DES FOURMIS. CELA LUI PLUT ÉNORMÉMENT.
CETTE VILLE, QUI LE MATIN MÊME LUI AVAIT PARU TELLEMENT TRISTE, ÉPOUVANTABLE, GRISE, SEMBLAIT MAINTENANT LUI SOURIRE DE TOUTES LES FENÊTRES.
IL S’ARRÊTA BRUSQUEMENT À UN CARREFOUR. DEVANT LUI SE DRESSAIT UN BEAU PIÉDESTAL. IL Y GRIMPA, ALIGNA SES DEUX PATTES AVANT ET RUGIT DE TOUTES SES FORCES: ROAAAAAAAAAR! ALORS, DES CENTAINES DE VOITURES LUI SOUHAITÈRENT LA BIENVENUE EN KLAXONNANT.
« J’AI ENFIN TROUVÉ MA PLACE», PENSA LE LION TOUT EN SOURIANT. IL REGARDA AU LOIN ET DÉCIDA DE RESTER LÀ. IMMOBILE ET HEUREUX.