Atteinte à la sécurité et aux droits des victimes
Objectif général Sensibiliser les participant.e.s à la violence conjugale post-séparation Objectifs spécifiques Définir la violence conjugale post –séparation et ses manifestations Reconnaitre les conséquences de cette problématique sur les femmes et les enfants qui en sont victimes Identifier les interventions qui favorisent la reprise de pouvoir des victimes sur leur vie.
La violence conjugale post-séparation c’est toutes formes de violence (verbale, psychologique, économique, physique et sexuelle) exercée par un ex-mari, un ex-conjoint ou ex-partenaire après la séparation. Criviff, La violence conjugale post-séparation…une situation bien réelle. Dangerosité de la rupture et de l’après-rupture. Perte de pouvoir de l’ex-conjoint. Importance de protéger la femme et les enfants. Notion de Présence-Absence et responsabilisation de la mère de la sécurité des enfants.
Problématique méconnue, courante et souvent non-identifiée. Continuité de la violence conjugale avec des stratégies de contrôle adaptées. Augmentation de la violence et de la dangerosité liées à la rupture avec le conjoint oppresseur. Impacts considérables et parfois irréversibles des interventions auprès des victimes ( sécurité et reprise de pouvoir) Multitude d’interventions psychosociales et judiciaires Les femmes qui ont des enfants sont plus susceptibles de vivre cette forme de violence car il y a obligation du lien avec l’ex- conjoint
En 2007 au Québec, des infractions contre la personne commises dans un contexte conjugal, outre le fait que les victimes étaient surtout des femmes (plus de 8 victimes sur 10) 45% étaient des conjointes de l'auteur présumé, tandis que 41% étaient des ex-conjointes. Criviff, La violence conjugale post-séparation…une situation bien réelle. En 1999,77 % des victimes d’incidents de harcèlement criminel déclarés à la police étaient des femmes. Dans la moitié des cas, l’accusé était l’époux, l’ex-époux ou un homme avec lequel la victime avait eu une relation intime
La moitié des homicides conjugaux entre 2000 et 2005 et commis en contexte de séparation étaient précédés de harcèlement Les femmes sont les principales victimes d’homicide entre conjoints. Au cours des années 1995 à 2000, on a recensé 95 femmes tuées par leur conjoint, leur ex-conjoint ou leur ami intime, ce qui équivaut à 16,8 décès, en moyenne, par année au Québec Ministère de la Sécurité publique, La violence conjugale : statistiques 2000).
Ça pris du temps avant que je me rende compte que je vivais de la violence conjugale. Au moment où nous étions en couple, il était parfois dénigrant. Lorsque j’ai mis fin à la relation, ça été le début de la violence à tous les niveaux. Au niveau physique, j’ai frôlé des murs. Au niveau psychologique, il me réveillait en pleine nuit, me menaçait de tout perdre, m’intimidait…j’ai même vécu de la violence sexuelle.
En me séparant, je ne pensais pas m’appauvrir à ce point-là, que ma santé allait prendre une méchante débarque comme ça. Il me disait : Tu vas tout perdre, tu vas en mourir, tu vas en mourir. Je n’oublierai jamais ça ! Je recevais des documents de son avocat pratiquement à toutes les semaines. Les huissiers connaissaient le nom de mes enfants! C’est quelque chose de recevoir des factures à coup de $5000, $10000 de frais d’avocat. En cour, c’était une campagne de salissage. Mensonge par-dessus mensonge...Il craignait pour la sécurité de ses enfants, j’étais folle, dépressive.Avant la rupture définitive, il n’avait aucune crainte pour les enfants.
Je n’ai pas eu la lèvre fendue, ni le tibia cassé…mais il m’a retourné un pouce…un pouce ça prend quelques semaines pour guérir. Oui j’ai eu peur, mais ce n’est pas bien grave des griffes sur une voiture. Un tuyau de BBQ coupé…bon, il n’a pas explosé. Oui, il est entré par effraction dans ma cour, il venait autour de chez moi, les voisins le voyaient. Mais il n’est pas entré dans la maison, il ne s’est pas présenté avec un couteau!!! Ces faits sont dénués de sens pour ceux qui appliquent la loi même si ils vous placent dans un climat de terreur constant.
Il s’est organisé pour avoir la garde partagée de nos enfants alors qu’il ne s’en était jamais occupé auparavant. Je restais en avant de l’école des enfants alors ils venaient avant l’école, au dîner et après l’école pour le souper. Ce n’était plus une garde partagée. Il avait atteint son but. Il ne payait plus de pension alimentaire. En me battant constamment contre lui pendant des années pour nous protéger moi et les enfants, je me suis épuisée. J’étais plus capable de m’en occuper. Adolescents, ils sont partis avec lui.
L’ex-conjoint: Harcèle au téléphone, par textos, courriels, flâne dans le voisinage, insiste pour parler aux enfants plusieurs fois par jour… S’introduit illégalement dans le domicile de son ex- conjointe prétextant qu’il à tous les droits car elle est sa femme, qu’il est chez lui. Harcèle son ex-conjointe par le biais de la loi (demande incessante en droit de la famille, fausses allégations portées contre madame au Directeur de la protection de la jeunesse) Tient de propos dénigrants, menaçants face à la mère devant les enfants lorsqu’il exerce ses droits d’accès, étire le temps, pleure devant les enfants…
Ne respecte pas les conditions imposées par la loi (interdiction de contact au criminel, jugement en droit de la famille) Questionne les enfants sur la mère, l’invalide, utilise ces derniers pour l’atteindre(instrumentalisation des enfants) Questionne son ex-conjointe sur sa vie sexuelle, insiste pour avoir des relations sexuelles avec elle, l’agresse sexuellement… Menace de lui enlever la garde des enfants, de demander la garde partagée Responsabilise la mère de la séparation, la culpabilise Profère des menaces de suicide, des menaces de mort à l’égard de son ex-conjointe et des enfants
Femmes Sentiment de détresse, d ’impuissance, de colère, de peur, de solitude Divers problèmes de santé physique et psychologique (angoisse, stress, anxiété, épuisement, dépression) Perte de confiance en soi, de son estime personnel Consommation de boisson, drogue Perte d’emploi, appauvrissement considérable Résignation, perte de confiance p/r au système de justice Peur pour soi et ses enfants Tentative de suicide, État de stress post-traumatique
Enfants Sentiment de responsabilité par rapport à la violence, à la séparation Sentiment d’impuissance … Peur, stress, tension, pleurs, ANXIÉTÉ, refus d’aller chez le père Isolement, troubles du sommeil, colère, agressivité, TSPT Augmentation des troubles de santé physique et psychologique Invalidation du vécu des enfants, de leurs besoins et leurs droits Absence de mesure pour assurer la sécurité des enfants (visites supervisées, échanges sécuritaires)…
Les mères seraient plus susceptibles que les femmes sans enfants d’être victimes de violence conjugale post-séparation étant donné les contacts nécessités entres les ex-conjoints. (Jaffe, Crooks et Bala, 2005) Les enfants sont utilisés par le père pour exercer la violence après la séparation Les études rapportent que les échange d’enfants, les contacts téléphoniques sont des moments ou les ex-conjoint exercent la violence envers la mère Les femmes investissent temps et énergie à développer des stratégies pour contrer le contrôle de l’ex-conjoint au lieu de se centrer sur leurs priorités (Criviff, La violence conjugale post-séparation…une situation bien réelle ). Par conséquent, l’obtention d’un jugement de garde, l’accès à des visites ou des échanges supervisées et les interdictions de contacts sont des mesures concrètes qui assurent la sécurité des femmes et des enfants
Identifier la problématique de violence conjugale post-séparation. S’adresser à une Maison d’hébergement au besoin. Se préoccuper de la sécurité des victimes (Référence: service de police, service de supervision des droits d’accès, avocat pour démarches la garde des enfants/divorce, protection de la jeunesse) Être empathique, sans jugement, soutenant.e. Éviter de responsabiliser et culpabiliser la victime Référer la femme vers des ressources d’aide et d’hébergement pour les femmes et enfants victimes de violence conjugale notamment pour les services sans hébergement et pour les services d’accompagnement en défense de droits.
La violence conjugale est une problématique de violence à l’égard des femmes. La sécurité des femmes et des enfants passent par la reconnaissance de la violence conjugale post-séparation et des interventions appropriées au niveau de la défense de leurs droits (sécurité, intégrité, liberté) La sécurité et le bien –être des enfants sont étroitement liés à la reprise de pouvoir de la mère. Favoriser la reprise de pouvoir des victimes est une responsabilité sociale et collective