Le Roman Français Contemporain L’Auteur: mort, fausse mort, résurrection? Dott.ssa Roberta Sapino A.a Séance 2
Michel Houellebecq. La carte et le territoire, Flammarion, 2010 (Prix Goncourt) (8:00)
Michel Houellebecq è una carogna (Giuseppe Rizzo. Internazionale, 17 janvier 2015) Il pensiero corretto da avere su Michel Houellebecq è che è una carogna. Un miserabile misantropo e opportunista, un cialtrone, un provocatore, un impostore, un vigliacco, uno che bluffa, uno che esagera: i nomi che saltano fuori più spesso sono quelli di Zola e Flaubert, ma il pensiero corretto è dire che Houellebecq è uno scrittore mediocre.
(Una parentesi. Sono attratto dalle carogne, penso che arrivino a toccare da più vicino quella cosa che chiamiamo verità. Definisco il concetto di verità: lo specchio rotto in cui ciascuno può vedere cocci di oscenità e speranza, violenza quiete e salvezza, mediocrità, compassione e perdizione, incanto, dolcezza. A questo specchio rotto molti danno anche il nome di “vita”. Le carogne ai miei occhi si assumono il peso di tutto questo, mentre noi possiamo guardarle sbagliare al posto nostro, possiamo biasimarle, condannarle, imparare qualcosa).
Nous savons que, pour rendre à l’écriture son avenir, il faut en renverser le mythe: la naissance du lecteur doit se payer par la mort de l’Auteur. (Roland Barthes, La mort de l’Auteur, 1968)
Le récit arabe - je pense aux Mille et Une Nuits - avait aussi pour motivation, pour thème et prétexte, de ne pas mourir : on parlait, on racontait jusqu'au petit matin pour écarter la mort, pour repousser cette échéance qui devait fermer la bouche du narrateur. Le récit de Shéhérazade, c'est l'envers acharné du meurtre, c'est l'effort de toutes les nuits pour arriver à maintenir la mort hors du cercle de l'existence. (M. Foucault, Qu’est-ce qu’un auteur?, 1970)
Ce thème du récit ou de l'écriture faits pour conjurer la mort, notre culture l'a métamorphosé ; l'écriture est maintenant liée au sacrifice, au sacrifice même de la vie ; effacement volontaire qui n'a pas à être représenté dans les livres, puisqu'il est accompli dans l'existence même de l'écrivain. L'oeuvre qui avait le devoir d'apporter l'immortalité a reçu maintenant le droit de tuer, d'être meurtrière de son auteur. (M. Foucault, Qu’est-ce qu’un auteur?, 1970)
Le romancier est un revenant. Le désir le rappelle au réel. […] Il laisse derrière lui le désastre de son existence et exerce son interminable curiosité sur le domaine désormais déserté d’une réalité où nulle place consolante ne lui est plus réservée. Extatiquement exilé dans le lointain enchanté du monde, il ne songe pas à y imposer la souveraineté de son Je. […] Le « roman du je » n’a d’autre horizon que la disparition inquiète de toute perception assurée de soi-même. (Philippe Forest, Le roman, le réel et autres essais, 2007)
« Je n’ai jamais parlé d’autre chose que de moi » (Alain Robbe-Grillet, Le miroir qui revient, 1983)
Savait-il qui j’étais? […] J’écarquillai les yeux. Ce type avait lu tous mes livres et établissait un lien de cause à effet entre cette donnée et le fait qu’il m’écrive. […] J’étais ce personnage ridiculement ravi: l’auteur qui découvre que quelqu’un a tout lu de lui.