Un vaste programme de politique économique Lettre de Napoléon III à son ministre Fould
Accroche “ La pauvreté ne sera plus séditieuse, lorsque l’opulence ne sera plus oppressive”. Louis Napoléon Bonaparte, De l’extinction du paupérisme, 1844 Un homme emprunt des idées saint-simoniennes.
Louis-Napoléon Bonaparte ( ) Neveu de l’Empereur Napoléon Ier Il participe à l’unification italienne Plusieurs tentatives de coup d’États Premier président élu au Suffrage universel le 10 décembre 1848 Coup d’État du 2 décembre 1851 Césarisme, libéralisme et socialisme utopique Empire autoritaire puis libéral à partir de 1860
Nature Le Second Empire: le premier régime qui ait si nettement privilégié les objectifs d’ordre économique Objectifs déjà définis dans le discours de Bordeaux (1852) et repris dans la lettre adressé à son ministre d’État Foul Lettre publiée dans le Moniteur du 15 janvier 1860
Un homme entouré de saint-simonien Prosper Enfantin Michel Chevalier Les financiers Isaac et Emile Pereire Le banquier Adophe d’Eichtal
Contexte Deuxième phase de l’Empire. Libéralisation des échanges qui intervient après une politique commerciale protectionniste visant à éviter la concurrenceeuropéens Les milieux industriels sont très divisés face à cette libéralisation de la politique commerciale : -ils sont favorables à la protection quand ils redoutent la concurrence étrangère -ils ne sont pas hostiles à une baisse des droits de douane quand celle-ci peut favoriser l’approvisionnement de leur industrie en matières premières et à l’expansion de leurs produits industriels. L’option libre-échangiste a été renforcée par l’essor économique que connaît la France du 2d empire, notamment dans les secteurs de la métallurgie et de la construction du chemin de fer.
Dans quelle mesure les inspirations saint- simoniennes de Napoléon III ont-elles façonné sa politique économique? Quels en ont été les effets?
Plan I. Une modernisation indispensable II. L’apôtre du libre-échangisme III. Une amélioration du sort de la classe ouvrière?
I. L’État modernisateur 1. Le rôle essentiel de l’État 2. L’État législateur 3. L’État stimulateur
1. Le rôle essentiel de l’État L’objectif privilégié de l’expansion économique. “Le régime doit être dépensier” Un rôle essentiellement économique L’État n’est pas un ulcère nécessaire Il doit “construire et éblouir à la fois” L’État doit susciter la relance et l’expansion de la transformation des structures
2. L’État législateur Simplifier la règlementation (l.12) Abaissement des impôts Suppression des droits de douane Préparation du “coup d’état douanier” du 23 janvier 1860 Loi de 1863 supprimant l’obligation de l’autorisation préalable pour les sociétés anonymes au capital inférieur à 20 millions Plus de 600 sociétés nouvelles constituées
3. L’État stimulateur Stimulation dans le domaine foncier et industriel État investisseur et initiateur de grands travaux: Drainage des landes de Gascogne et de la Sologne Crédit foncier pour aider les agriculteurs Il participe à la construction des chemins de fer (1,6/10 milliards investis sous le Second Empire) Développement du réseau des télégraphes Hausmannisation Des dépenses productives: pas tant que ça selon Jean Guarrigues et Alain Plessis.
II. L’apôtre du libre-échange 1. Faciliter le crédit 2. Opérer une révolution commerciale 3. Faire triompher les industries modernes
1. Faciliter le crédit Doublement du capital de la banque de France Naissance du crédit foncier Soutien à la création du Crédit Mobilier et Industriel Garantie d’intérêt pour les titres ferroviaires et maritimes Une étape décisive dans la maturation du capitalisme moderne
2. Opérer une révolution commerciale Des échanges qui donnent l’impulsion à l’industrie Le développement des capitaux permet le progrès L’argent-roi? Triplement de la circulation fiduciaire Affairisme et boursicotage se déploient
3. Faire triompher les industries modernes Une percée qui s’appuie sur la concentration des capitaux et de la main d’oeuvre Sur l’innovation technique et la mécanisation Industries liées au boom ferroviaire: mines, sidérurgie, constructions mécaniques, industrie chimique
III. Une amélioration du sort de la classe ouvrière 1. Une fibre sociale ancienne 2. Une hausse des salaires, mais de fortes disparités 3. Les limites de la révolution économique
1. Une fibre sociale ancienne Sincère volonté de porter remède au paupérisme Un appui opportun au moment où les classes supérieures manifestent une méfiance accrue pour l’Empire Création de coopératives ouvrières, patronage d’une Caisse des associations populaires Accord du droit de coalition le 24 mai 1864
2. Une hausse des salaires mais de fortes disparités Idée de salaire juste (ce qui rapproche la pensée de Napoléon III du catholocisme social) Une hausse des salaires à relativiser Un renforcement des inégalités et de l’étanchéité des classes sociales. Renforcé par l’hausmannisation Un renforcement du paternalisme industriel
3. Les limites de la révolution économique Maintien de la prépondérance du secteur primaire (49,8% de la population active en 1866 contre 28,9% au secondaire et 21,3% au tertiaire) Importance de l’artisanat, du petit commerce et des vieilles industries comme le textile Pas une phase exceptionnelle de croissance économique comparé à la Monarchie de Juillet. Mais rôle décisif dans la modernisation des structures capitalistes
Conclusion: de la coupe aux lèvres…. L’avènement d’une véritable culture industrielle a lieu sous le Second Empire Promotion d’un progrès à la fois matériel et moral Mais échec du volet social Un précurseur du keynésianisme?