Migrations, changements climatiques et environnement Source: l’Organisation internationale pour les migrations (OIM ) Source: Brown, Oli: «Migrations et changements climatiques.» pour l’OIM Organisation internationale pour les migrations. ISSN © 2008http:// Claude Marois 2014 Claude 2015

Selon l’estimation la plus souvent citée (Norman Myers, Green College de l’Université d’Oxford): 200 millions de personnes pourraient être amenées à migrer en raison de facteurs environnementaux en 2050 (voir aussi le Rapport Stern sur l’économie du changement climatique). Claude 2015

L’impact météorologique de l’évolution du climat peut se traduire par deux facteurs migratoires distincts : 1. les processus climatiques comme la hausse du niveau des mers, la salinisation des terres, la désertification et la rareté grandissante de l’eau, 2. les événements climatiques, tels que les crues, les tempêtes et les inondations causées par la montée brutale du niveau des lacs glaciaires. Claude 2015

L’impact du changement climatique en tant que moteur des migrations forcées à venir dépend de plusieurs facteurs : la quantité des émissions futures de gaz à effet de serre ; le taux de croissance démographique futur de la population et sa répartition ; l’évolution météorologique découlant des changements climatiques ; l’efficacité des stratégies d’adaptation locales et nationales. Claude 2015

Les facteurs environnementaux peuvent induire des migrations : Par exemple: le cyclone Nargis qui a dévasté le delta de l’Irrawaddy, au Myanmar, en mai 2008, a gravement touché 2,4 millions de personnes et entraîné le déplacement de d’entre elles. Au Mexique, la désertification des terres arides provoque chaque année l’émigration de à personnes.3 Les migrations, en particulier l’afflux massif de migrants, peuvent influer sur l’environnement des lieux de destination et sur le milieu situé le long de l’itinéraire suivi pour se rendre aux lieux de destination : plus particulièrement, une urbanisation effrénée, de même que l’aménagement de camps et d’abris provisoires peuvent perturber l’environnement; Claude 2015

D’autres facteurs: les conflits, les droits de l’homme, les questions de genre, le niveau de développement, la santé publique et les questions de gouvernance; La mortalité féminine élevée à la suite des catastrophes naturelles est directement liée au statut socio-économique des femmes des sociétés frappées - les catastrophes naturelles tuent davantage de femmes que d’hommes, et qu’elles les tuent plus jeunes que les hommes. Des restrictions comportementales ainsi qu’un accès difficile à l’information et aux ressources peuvent réduire les chances de survie des femmes pendant ou après une catastrophe naturelle - les femmes ont tendance à faire passer la sécurité de leurs enfants avant la leur. Exemple: le cyclone et les inondations qui ont dévasté le Bangladesh en 1991 ont causé cinq fois plus de décès parmi les femmes que parmi les hommes; Claude 2015

La migration résulte de l’incapacité de s’adapter à une situation donnée et fait partie intégrante de l’interaction entre les hommes et leur environnement. Lien entre une stratégie d’adaptation et les premiers stades de la dégradation de l’environnement. La migration réduit la dépendance à l’égard de l’environnement pour se procurer des moyens de subsistance, en permettant, par exemple, une diversification des revenus grâce aux rapatriements de fonds. Les contributions des migrants, à la faveur du transfert des connaissances et des compétences lors du retour, peuvent aussi consolider de manière significative les moyens de subsistance des familles et des communautés exposées à des menaces environnementales. Claude 2015

Les causes écologiques de la migration sont souvent associées à des facteurs économiques, sociaux et liés au développement qui peuvent accélérer et, dans une certaine mesure, masquer les incidences des changements climatiques. Les migrations peuvent être la conséquence de différents facteurs environnementaux : une dégradation progressive de l’environnement (dont la désertification ou l’érosion du sol et des côtes), et les catastrophes naturelles (tremblements de terre, inondations ou tempêtes tropicales). Claude 2015

On peut dégager les tendances générales suivantes : Les catastrophes naturelles détruisent généralement des maisons, des villages, des exploitations agricoles et des entreprises, provoquant de ce fait des mouvements de populations soudains et de grande ampleur. Elles font également beaucoup de victimes, mettant à rude épreuve les systèmes de santé qui, souvent, ne sont pas en mesure de s’occuper des personnes déplacées dans le besoin. Il se peut qu’un retour soit impossible à longue échéance. L’ouragan Katrina qui s’est abattu sur les États- Unis en août 2005 a provoqué le déplacement d’environ 1,5 million de personnes, dont pourraient, selon des estimations, ne jamais retourner chez elles. Claude 2015

La dégradation de l’environnement aux stades précoces et intermédiaires provoque souvent des migrations temporaires, qui ont généralement des incidences secondaires sur le plan social, économique ou autre. Au début des années 90, la migration rurale était devenue un phénomène structurel dans la région de Tambacounda, au Sénégal, où l’érosion des sols avait amené 90% des hommes âgés de 30 à 60 ans à migrer au moins une fois dans leur vie. Cette pénurie d’hommes a rendu difficile la réhabilitation des terres dégradées et a alourdi le fardeau économique pesant sur les femmes et les enfants qui restaient. Claude 2015

Lorsque la dégradation de l’environnement s’aggrave ou devient irréversible, les migrations qui en résultent peuvent devenir définitives et exiger le transfert des populations affectées. Au Brésil, le sertão du Nordeste est régulièrement touché par des périodes de sécheresse et des saisons sèches qui compromettent presque toutes les activités agricoles et frappent plus particulièrement les petits et moyens exploitants agricoles. Entre 1970 et 2005, quelque 60 millions de personnes ont quitté les zones rurales du Brésil, principalement le sertão, pour migrer en direction des régions urbaines du pays. Claude 2015

On s’attend à ce que la dégradation progressive de l’environnement soit la cause principale de la migration environnementale. En Afrique, on estime que 10 millions de personnes ont migré ou ont été déplacées au cours des vingt dernières années en raison, principalement, de la dégradation de l’environnement et de la désertification. Claude 2015

Les pays les moins avancés, dont la capacité d’adaptation est faible, ainsi que les pays à la géographie particulièrement sensible (comme les petits États insulaires) sont extrêmement vulnérables aux effets de la dégradation de l’environnement et de l’évolution du climat. Plus de 97 % des victimes de catastrophes naturelles se trouvent dans les pays en développement. En Papouasie-Nouvelle-Guinée, les îles Carteret sont les premières îles de faible altitude dont la population a dû être évacuée sous l’effet du changement climatique. Elles comptent parmi les îles du Pacifique les plus durement frappées, et pourraient être complètement submergées dès En 2005, il a été décidé de les évacuer et de réinstaller leurs habitants sur l’île Bougainville, plus grande. Claude 2015

Évaluation des vulnérabilités régionales Numériquement et géographiquement, l’Asie du Sud et l’Asie de l’Est sont particulièrement vulnérables aux migrations forcées à grande échelle. Cela s’explique par le fait que l’élévation du niveau de la mer aura un effet disproportionné sur les vastes populations vivant dans des zones de faible altitude. Six des dix mégapoles d’Asie sont situées sur la côte (Jakarta, Shanghai, Tokyo, Manille, Bangkok et Mumbai).La Chine, pour sa part, a 41 % de sa population totale, 60 % de ses richesses et 70 % de ses mégapoles dans des zones côtières. Claude 2015

Des millions d’habitants en Afrique sont également exposés. C’est particulièrement vrai autour du delta du Nil et le long de la côte ouest de l’Afrique. La modification de la pluviométrie aurait des conséquences particulièrement graves pour la sécurité alimentaire en Afrique subsaharienne. Selon le dernier rapport du GIEC, une diminution des précipitations pourrait entraîner une baisse des récoltes pouvant atteindre jusqu’à 20 % d’ici à 2020, ce qui occasionnerait une aggravation de la malnutrition. Claude 2015

Les petits États insulaires de par le monde sont particulièrement vulnérables à ’élévation du niveau de la mer parce que, dans de nombreux cas (les Bahamas, Kiribati, les Maldives et les îles Marshall), Une bonne partie de leur territoire se trouve à moins de trois ou quatre mètres au-dessus du niveau actuel de la mer. D’autres États insulaires tendent à développer en priorité leurs zones côtières, où est également massée une grande partie de leur population. La moitié de la population des Caraïbes, par exemple, vit à moins de 1 km et demi du littoral. Claude 2015