Ile de rechghoun : un site d’intérêt écologique à protéger sur le littoral ouest algérien BENALLAL MAHMOUD ADNANE, BENSAHLA TALET LOTFI, KERFOUF AHMED Département des sciences de l’environnement, Faculté des sciences de la nature et de la vie, Université Djilali Liables, BP 89, Sidi Bel Abbès, 22000, Algérie Le littoral de Rechgoun localisé sur la façade maritime de l’Oranie, à l’Ouest de la wilaya d’Ain Témouchent et au Nord-est de la Wilaya de Tlemcen. Elle se distingue par une biodiversité terrestre et marine remarquable. Ce patrimoine naturel doit faire aujourd’hui l’objet d’une attention particulière, en vue de son classement en tant que réserve naturelle. L’objectif de cette étude au niveau de l’île de Rechgoun s’inscrit dans ce cadre visant à caractériser l’habitat, à évaluer ses potentialités éco-biologiques, mais subissant de fortes pressions anthropiques qui indiquent avec force la nécessité d’élaborer une base de donnée et l’urgence d’enclencher des mesures de protection du site insulaire en question. La présence d’espèces communes, très souvent remarquables, par leur endémisme, leur rareté, leur vulnérabilité, et appartenant à différents groupes du règne animal et végétal, disposant d’un statut à l’échelle national voir régional et formant un écosystème insulaire d’une exceptionnelle richesse halieutique fortement anthropisé, selon l’avis de plusieurs partenaires consultés, ayant un lien direct ou indirect avec le site en question qui nécessite en urgence une protection afin de lui éviter une dénaturation à l’avenir, d’une part et la ressemblance de ses niches écologiques par rapport à d’autres sites similaires nationaux déjà classés dans cette région. MOTS CLES : Ile de Rechgoun, site insulaire, biodiversité terrestre et marine, pression anthropique, potentialités éco-biologiques, Oranie, littoral ouest algérien. 1st CIBZH - El Taref : Mai 2014 Résumé Pour conserver, gérer et utiliser, il faut connaitre. 80% des espèces restent encore à découvrir dans le monde. Si les compartiments les plus emblématiques des écosystèmes marins de l’Ile de Rechghoun ( poisons, coraux ) sont maintenant bien inventoriés, il n’en va pas de même pour les compartiments du macrobenthos : mollusques, crustacés et algues, alors qu’il sont les plus diversifiés. D’une superficie de 26 ha, l’île de Rechgoun située dans le Nord occidental du Bassin algérien, plus connue sous l’appellation « Layalla », se trouve au large de Béni Saf, à moins d’une heure en barque du port, sur le plateau continental du golfe de Ghazaouet, face au Cap Acra et à l’Est du Cap Brocchus. La richesse des habitats, la spécialisation écologiques des organismes et leur petite taille oblige a diversifier les méthodes d’échantillonnages afin de ne laisser aucune niche de coté. - Inventaire de la Flore : Fumaria munbyi Boiss. et Reut. Et Anthemis chrysantha J. Gay - Inventaire de la Faune : Oiseaux : Grand Corbeau, Pigeon biset (Columba livia ), Goélands leucophées Faucon d’Eléonore (Falco eleonorae), Balbuzard pêcheur (Pandion haliatus haliaetus ), Faucon pèlerin, Goéland d’Audouin. Faune marine : le nombre de poissons identifiés atteint 100 espèces, réparties en plus de 30 familles. Les familles les mieux représentées sont les: Sparidae, Labridés, Scorpaenidae, Sciaenidae, Serranidae. Introduction À l'exception de deux espèces spécifiques de l'Ouest algérien: - le crustacé Nephrops norvegicus (langoustine) - le poisson Dentex maroccanus (cocotte), signalés aussi à l'est à proximité de Annaba. Les mammifères marins de passage sont nombreux et le dernier phoque a été observé au début de l’années Sur les substrats meubles se développent une macrofaune benthique (260 espèces autour de l’île Rechgoun ) Les polychètes et les crustacés représentent 90% de la richesse spécifique identifiées sur ces fonds. Les mollusques et les échinodermes sont aussi très présents. Le dernier phoque a été observé au début de l’années 2000.