Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ! Je crois à la résurrection de la chair.

I.Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité ! 1.Textes bibliques fondateurs a)Vocabulaire biblique - Le substantif « résurrection » - Le verbe « ressusciter » : 105 fois dans le NT (TOB) traduit 2 verbes grecs. 2La résurrection du crucifié

1ère conception de la résurrection de Jésus Le verbe egeirô = faire lever, d’où éveiller, s’éveiller Le verbe anistêmi = lever, faire se lever. Avant Après Il est revenu à la vie Il était mort LE RETOUR À LA VIE Schéma temporel et continu 3La résurrection du crucifié

2 ème conception de la résurrection de Jésus Le verbe hupsoô ou huperupsoô qui signifie : exalter, élever EXALTATION – ASCENSION Christ exalté, dans la gloire de Dieu Jésus de Nazareth, mort sur la croixbas haut Schéma spatial et discontinu 4La résurrection du crucifié

Duccio (Sienne) Les femmes au tombeau 5La résurrection du crucifié

Duccio, « noli me tangere » 6La résurrection du crucifié

La descente aux enfers, Icône traditionnelle orthodoxe. 7La résurrection du crucifié

Retable d’Issenheim 8La résurrection du crucifié

3. Récapitulatif : il est, il était et il vient. a)La résurrection, un événement historique ? « Jésus ne s’est pas montré ressuscitant, il a appris aux siens à le reconnaître ressuscité. » (Varillon) En un sens la résurrection n’est pas un fait historique, pas de preuve historique du moment de la résurrection. Mais cet événement est historique au sens où c’est un événement réel arrivé à un homme de notre histoire, Jésus. Il est également historique par les traces qu’il a laissé dans l’histoire, en particulier le témoignage des apôtres. 9La résurrection du crucifié

b) Un acte de foi La résurrection est d'abord objet de foi, elle n'est pas démontrable ni racontable. Les « signes » ne sont des signes que pour les croyants. Cette résurrection ne peut pas faire l’objet de reportage, mais de témoignage seulement. 10La résurrection du crucifié

c) La parousie (le « retour du Christ à la fin des temps) : « il viendra dans la gloire » La prédication des apôtres commence par annoncer le retour ou la venue du Christ à la fin des temps. Le Dieu qui est, qui était et qui vient. « Toutes les fois que vous mangez ce pain et buvez à cette coupe, vous annoncez la mort du Seigneur, jusqu’à ce qu’il vienne ». (1 Co 11, 26) Jésus se rend présent au monde en l’amenant à sa plénitude : il vient en faisant venir, apparaît en donnant de le voir. La gloire de Dieu est l’être de Dieu tel qu’il se donne à voir, tel qu’il est manifesté en Jésus et donné aux hommes. 11La résurrection du crucifié

II. Je crois à la résurrection de la chair 1.Fondements bibliques a)Anthropologie biblique - l’âme, nephesh en hébreu, force biologique de vie, psuchè en grec. - L’esprit ou le souffle, ruah en hébreu, pneuma en grec. - La chair, basar en hébreu, l’humain dans sa fragilité et sa profondeur, sarx en grec, négatif chez Paul, positif chez Jean. 12La résurrection du crucifié

1 Co 15 Paul affirme une double solidarité : par un homme, la mort par un homme, la résurrection des morts en Adam tous meurent en Christ tous seront vivifiés Solidarité de tous les hommes dans la figure d'Adam, et solidarité du Christ avec tous les hommes, car il est homme. 13La résurrection du crucifié

. Quatre antithèses expriment la continuité et le changement entre ce corps mortel et ce corps ressuscité : - corruption (dans le sens de dégradation) / incorruptibilité -mépris (ou misère) / gloire Être ressuscité dans la gloire, c'est participer à la vie de Dieu. -faiblesse / puissance (puissance de salut, cf. les miracles de Jésus) - corps animal ( psuchikon : terrestre, biologique) / corps spirituel (pneumatikon ) 14La résurrection du crucifié

Notre corps ressuscité sera spirituel. Ce concept exprime à la fois la continuité et la discontinuité radicale avec le corps mortel. Le corps spirituel, c'est le corps ayant atteint son état adulte de chrétien habité par l'Esprit, le corps délivré de toutes ses pesanteurs, aussi bien ses péchés que ses faiblesses qui l'empêchent de vivre dans la pleine communion avec Dieu. Le corps spirituel est « l’état d’un corps parfaitement et définitivement réconcilié avec l’esprit et qui a donc franchi toutes les limites dont notre condition mortelle fait l’expérience. » (B. Sesboué) 15La résurrection du crucifié

2 - Conception juive de la résurrection des morts a) La genèse de la foi en la résurrection des morts - La mort est naturelle, fin de la vie terrestre. Après la mort l’âme ( nephesh ) descend au Shéol (la ruah retourne à Dieu et la basar retourne à la poussière dans la terre). - Mais la mort est aussi liée au péché. Péché et mort disent la condition de l’homme, condition finie et imparfaite. - Dieu a le pouvoir sur la vie et la mort. - L’espérance d’Israël est d’abord collective. Dieu a fait Alliance avec un peuple, il ne peut pas abandonner ce peuple. 16La résurrection du crucifié

mort des justes - Qu’en est-il de la mort des justes ? Plusieurs réponses : Les personnages exceptionnels ne meurent pas, ils sont “enlevés” au ciel (Hénoch en Gn 5,24 ; Elie en 2 R 2,11) La foi en la résurrection personnelle apparaît vers le 2nd siècle avant JC grâce à deux éléments : Prise de conscience de la responsabilité individuelle La mort des justes, en particulier des martyrs d’Israël, lors de la révolte des Maccabées est scandaleuse, injuste. La résurrection est réponse à cette injustice. Le Shéol va devenir le lieu où les justes attendent la résurrection. Cette foi en la résurrection apparaît dans deux textes (grecs) : Dn 12,1-3 et 2 M 7, La résurrection du crucifié

b) Une croyance discutée La foi en la résurrection des morts s’est imposée largement au 1er siècle av. JC, seul le groupe des sadducéens la refuse. Pour les sadducéens, la résurrection des morts n’est pas acceptable car la Torah ne l’enseigne pas. Il y a un écho de cette controverse avec les Sadducéens dans les Évangiles. Pour les rabbis pharisiens, la Torah orale (la Tradition des pères) fait aussi autorité, ils scrutent l’Écriture pour y relever des traces de l’affirmation de la résurrection des morts. 18La résurrection du crucifié

3 - Conception chrétienne a)Immortalité de l’âme ou résurrection de la chair ? Anthropologie platonicienne Corps / âme Périssable/immortelle Enveloppe et prison de l’âme La conception chrétienne de la résurrection puise parfois dans ces deux anthropologies, biblique et juive, et grecque. 19La résurrection du crucifié

Dire que l’âme est immortelle et que la mort est la séparation de l'âme et du corps est une façon d’affirmer que dans la mort physique, bien que le corps ne soit plus animé et aille vers sa dégradation, la personne n'est pas anéantie et demeure vivante. Mais cette formulation reste ambiguë : elle fait référence à la philosophie platonicienne où l’âme est immortelle par nature ; alors que le salut chrétien est un don de Dieu, une grâce faite à l’homme. Seule la puissance de Dieu peut ressusciter les morts. L’homme ne possède pas cette immortalité par nature. 20La résurrection du crucifié

Nous devons dire à la fois que les morts sont ressuscités et qu'ils ne sont pas encore ressuscités. Ils vivent d'une première résurrection qui demeure incomplète tant que l'humanité entière et le cosmos avec elle ne sont pas parvenus à la résurrection plénière qui aura lieu lors du retour du Christ. La résurrection est une lente genèse, cf. l'écart entre la mort de Jésus et sa résurrection. Il faut que tous les invités au festin soient là pour que la fête commence et que la joie soit totale. 21La résurrection du crucifié

Le symbole des apôtres parle de «résurrection de la chair». L'homme sera sauvé dans tout ce qui fait sa condition concrète. La résurrection de la chair affirme à la fois la continuité et la discontinuité entre notre état présent et notre état futur. 22La résurrection du crucifié