Un Monde bipolaire au temps de la guerre froide Une situation complexe sur la visite de J.F.K. à Berlin le 26 juin 1963 par Antoine Madaule, professeur au collège Jules Ferry (R.E.P. +) à Marseille 13015

J.F.K. à Berlin le 26 juin 1963

Compétences travaillées

Se repérer dans le temps et dans l'espace Situer un événement dans le temps et construire des repères historiques

Analyser, comprendre un document ● Comprendre le sens général d’un document ● Identifier le document et son point de vue particulier

Coopérer et mutualiser Organiser son travail dans le cadre d’un groupe pour élaborer une tâche commune et/ou une production collective et mettre à la disposition des autres ses compétences et ses connaissances

● Discuter, expliquer, confronter ses représentations, argumenter pour défendre ses choix ● Négocier une solution commune si une production collective est demandée

Raisonner, justifier une démarche ● Poser des questions, se poser des questions à propos de situations historiques ● Construire des hypothèses d’interprétation de phénomènes historiques

Situations d’apprentissage ● Situation complexe ● Travail en groupes de 4 disposés en îlots ● Écriture coopérative (une production par élève)

Les groupes d'élèves peuvent être : ● Homogènes ● Hétérogènes ● Par affinités

Modalités de différenciation ● Aide entre pairs ● Aide demandée par les élèves (coups de pouce)

Modalités du temps d’évaluation intégré dans les apprentissages ● Évaluation formative pendant le temps de travail ● Évaluation formative pendant la restitution à l'oral

Thème 2 : Le monde depuis 1945 Un monde bipolaire au temps de la guerre froide Durée 4 heures

Notions avec place dans l’approche curriculaire ● Un affrontement idéologique, culturel, une guerre d'opinion et d'information ● Un monde bipolaire ● Des crises locales aux enjeux mondiaux

La guerre froide n'est pas abordée durant le cycle 3 (guerres mondiales et construction européenne)

Quelle place dans la séquence ? 1/ Qu'est ce que la guerre froide ? ● Situation complexe : JFK à Berlin ● Généralisation

2/Les conflits de la guerre froide 3/ La fin de la guerre froide

La scénarisation Reportage à Berlin en juin 1963 Vous êtes journaliste stagiaire à l'A.F.P.. Vous apprenez votre métier avec un journaliste aguerri que vous admirez. Il vous rappelle à chacun de vos articles: "Tu dois toujours expliquer l'événement que tu racontes car n'oublie pas que le lecteur, qui achète le journal ne connaît pas autant de choses que toi." Il vous annonce que vous allez faire un reportage en R.F.A., à Berlin mais votre mentor ne peut venir avec vous car il vient de se casser le pied en jouant au tennis. Votre rédacteur en chef vous envoie une semaine à Berlin en Juin 1963 pour suivre la visite historique du président américain John Fitzgerald Kennedy (JFK). À vous de lui prouver que vous en êtes capable. Il vous commande un projet d' article, une prise de notes qui raconte cette visite historique de JFK à Berlin et qui l'explique. De retour à Paris, vous présenterez votre travail à votre mentor. Cette présentation prendra la/les formes que vous souhaitez.

Corpus documentaire Vous avez pris en photo J.F.K. le 26 juin 1963

Vous avez enregistré et retranscrit le discours de J.F.K le 26 juin 1963 « Je suis fier d’être venu dans votre ville...de Berlin Ouest. Je suis fier d’avoir visité la République fédérale avec le chancelier Adenauer qui a depuis tant d'années engagé l'Allemagne dans la démocratie, la liberté et le progrès, et de venir ici en compagnie de mon compatriote américain le Général Clay, qui fut dans cette ville durant ses pires moments de crise et reviendra s'il en était un jour besoin…. ….Il ne manque pas de personnes au monde qui ne veulent pas comprendre ou qui prétendent ne pas vouloir comprendre quel est le litige entre le communisme et le monde libre. Qu’elles viennent donc à Berlin. D’autres prétendent que le communisme est l’arme de l’avenir. Qu’ils viennent eux aussi à Berlin. Certains, enfin en Europe et ailleurs, prétendent qu’on peut travailler avec les communistes. Qu’ils viennent donc ceux-là aussi à Berlin. Notre liberté éprouve certes beaucoup de difficultés et notre démocratie n’est pas parfaite. Cependant nous n’avons jamais eu besoin, nous, d’ériger un mur pour empêcher notre peuple de s’enfuir. Je ne connais aucune ville qui ait connu dix-huit ans de régime d’occupation et qui soit restée aussi vitale et forte et qui vive avec l’espoir et la détermination qui est celle de Berlin-Ouest. Le mur fournit la démonstration éclatante de la faillite du système communiste. Cette faillite est visible aux yeux du monde entier. Nous n’éprouvons aucune satisfaction en voyant ce mur, car il constitue à nos yeux une offense non seulement à l’histoire mais encore une offense à l’humanité. La paix en Europe ne peut pas être assurée tant qu’un Allemand sur quatre serra privé du droit élémentaire des hommes libres à l’auto-détermination. Après dix-huit ans de paix et de confiance, la présente génération allemande a mérité le droit d’être libre, ainsi que le droit à la réunification de ses familles et de sa nation pacifiquement et durablement…. ….Ne voyez pas le mur, envisagez le jour où éclatera la paix, une paix juste. La liberté est indivisible et, tant qu’un seul homme se trouvera en esclavage, tous les autres ne peuvent être considérés comme libres. Mais quand tous les hommes seront libres, nous pourrons attendre en toute conscience le jour où cette ville de Berlin sera réunifiée et où le grand continent européen rayonnera pacifiquement. La population de Berlin-Ouest peut être certaine qu’elle a tenu bon pour la bonne cause sur le front de la liberté pendant une vingtaine d’années. Tous les hommes libres, où qu’ils vivent, sont citoyens de cette ville de Berlin-Ouest et pour cette raison, en ma qualité d’homme libre, je dis : Ich bin ein Berliner. » John Fitzgerald Kennedy (1917–1963), le 26 juin 1963, balcon de l'hôtel de ville de Schöneberg, Berlin-Ouest Vous avez acheté le journal Le monde à votre arrivée à Paris " Le mur de Berlin me plaît extraordinairement " DÉCLARE M. KHROUCHTCHEV en réponse au président Kennedy Berlin, 1er juillet. - Les Berlinois sont convoqués ce matin lundi par le Neues Deutschland à une grande " manifestation d'amitié " qui aura lieu mardi, à 16 heures, dans et devant la Seelenbinderhalle, grande salle contenant quatre à cinq mille places, et où se déroulent les congrès du parti S.E.D. C'est là également que M. Khrouchtchev avait pris la parole en janvier dernier et en 1960 après l'échec de la conférence au sommet de Paris…. ….Dans la première, M. Khrouchtchev fit une allusion à M. Kennedy en disant : " J'ai lu que le président des États-Unis d'Amérique a regardé le mur avec un très grand mécontentement. Il ne lui a pas plu du tout. Mais à moi il plaît extraordinairement. La classe ouvrière de la B.D.A. a érigé un mur. Le trou a été comblé afin qu'aucun loup ne puisse plus pénétrer par effraction dans la République démocratique allemande. Cela est bon. " Et il rejeta sur les autorités de Berlin-Ouest la responsabilité de la situation où se trouvent leurs concitoyens, incapables de pénétrer, du moins quand ils ne se font pas domicilier dans la République fédérale, en secteur oriental. Notons en passant que M. Khrouchtchev appelle un chat un chat et un mur un mur, alors que le mot n'a toujours pas cours en R.D.A. où l'on doit simplement parler de la " frontière ". Dimanche, M. Khrouchtchev n'a absolument pas fait d'allusion au président Kennedy, et s'est contenté de proclamer que tôt ou tard l'Allemagne serait réunifiée sous l'égide du communisme et de célébrer la R.D.A. " avant-poste du camp socialiste, qui lui apporte une précieuse contribution"…. Roland Delcour, Le monde du 2 juillet 1963

Vous avez trouvé des cartes sur la situation de l'Allemagne à la fin de la deuxième guerre mondiale l'Allemagne est un territoire divisé, administré par les pays vainqueurs. L'Allemagne après 1949 est séparée en deux pays

Vous avez rencontré une personne dont le frère a été tué pour avoir voulu franchir le mur Mon frère fut abattu à la frontière : JÜRGEN LITFIN La famille de Jürgen Litfin vit à Berlin Est... Son frère Günter occupe cependant un poste de tailleur à Berlin Ouest. Il passe régulièrement les fins de semaine chez ses parents et chez son frère à l’Est de la ville. C’est aussi le cas le weekend de la construction du Mur, le 13 août 1961….. Au matin, vers 10 heures, Jürgen Litfin écoute les informations. Il réveille son frère pour lui annoncer: « Berlin est bouclé. Tous les points de contrôle ont disparu et tout est fermé ». Les deux frères sont alors d’avis, que cela ne durera pas... et que la frontière sera de nouveau ouverte d’ici quelques jours. Ils ne peuvent pas s’imaginer que les alliées soient d’accord avec la fermeture de la frontière. Pourtant les jours qui suivent montrent que la construction des installations de blocage progresse toujours plus. Günter, le frère de Jürgen Litfin, est alors séparé de son lieu de travail et il commence à envisager des scénarios de fuite. Les deux frères font le tour de la frontière à vélo à la recherche d’une faille permettant à Gunther de passer. Mais partout des barbelés et le Mur est en construction. Le 24 août 1961, 11 jours après le bouclage de la frontière, Günter Litfin tente finalement près de l’hôpital de la Charité de fuir à la nage par le port de l'est. Il est découvert par la police fluviale qui ouvre le feu. Günter Litfin est le premier fugitif à mourir abattu. Son frère Jürgen apprend le lendemain par un collège de travail, que quelqu’un est mort abattu à la frontière. L’important c’est que ce ne soit pas mon frère, Il n’était pas à la maison cette nuit, dit-il spontanément. Le soir du 25 août Jürgen Litfin est interpellé par la Stasi et interrogé jusqu’à 3 heures du matin. Il peut ensuite partir. Rentré à la maison, il apprend la mort de son frère.

Vous avez enregistré un reportage diffusé à la télévision ein-berliner

Coups de pouce

Explique le discours de Kennedy. Qu'est ce que le mur de Berlin ? Pourquoi l'avoir construit ? Pourquoi est-il aussi critiqué ? Pourquoi cette visite est-elle un événement ?

Quelques productions d'élèves (avant d'éventuelles corrections en pasant dans les rangs)