Sandrine Basaglia-Pappas 1,2, Céline Borg 1,3, Bernard Laurent 1, Laurent Lefebvre 2 1 CHU Nord, Neurologie, CMRR, Unité de Neuropsychologie, Saint-Etienne cedex 2 2 Université de Mons, Service de Psychologie Cognitive et Neuropsychologie, 7000 Mons, Belgique 3 Université Lyon 2, Laboratoire EMC (EA 3082), Bron Apport des fluences non verbales dans les APP Références [1] Gorno-Tempini, M.L., Hillis, A.E., Weintraub, S., Kertesz, A., Mendez, M., Cappa, S.F., Ogar, J.M., Rohrer, J.D., Black, S., Boeve, B.F., Manes, F., Dronkers, N.F., Vandenberghe, R., Rascovski, K., Patterson, K., Miller, B.L., Knopman, D.S., Hodges, J.R., Mesulam, M.M., Grossman, M. (2011). Classification of primary progressive aphasia and its variants. Neurology, 76(11), [2] Mesulam M.M. (2001). Primary Progressive Aphasia. Ann Neurol., 49 : Introduction Le manque du mot constitue un symptôme inaugural fréquent dans les pathologies neurodégénératives. La baisse des fluences qui l’accompagne fait partie du tableau mais peut dépendre plus largement des fonctions exécutives perturbées. Objectif et Méthode L’objectif principal de notre étude vise à mieux comprendre l’interrelation entre langage et fonctions exécutives dans la maladie d’Alzheimer (MA) et l’aphasie progressive primaire (APP) [1,2], à partir des fluences verbales et non verbales, qui font appel aux fonctions exécutives (initiation, inhibition, mémoire de travail). -70 patients (24 MA au stade léger, 12 APP non fluents agrammatiques (APNFA), 14 APP sémantiques (AS) et 20 APP logopéniques (AL) ont réalisé les fluences verbales de la batterie GREMOTS : actions (FluVb), catégorielles (FluCat) et alphabétiques (FluAlph). -22 patients (5 MA, 5 APNFA, 5 AS et 7 AL) ont réalisé des fluences non verbales, graphiques (FluGraph), Ruff figurational fluency test : Résultats Discussion Cette étude montre une altération globale des fluences verbales dans tous les groupes mais probablement en lien avec des mécanismes différents. La relative préservation des fluences graphiques pour les patients MA, AS et AL n’existe pas chez les patients APNFA qui présentent un déficit d’initiation majeur dans les deux modalités. Ainsi, les fluences graphiques permettent de mieux caractériser l’atteinte langagière de l’APP. Elles complètent donc utilement les verbales et apportent une information pertinente pour l’analyse de l’autonomie des APP si l’on considère qu’elles reflètent un fonctionnement exécutif préservé de l’hémisphère mineur. Elles pourraient compléter les bilans neuropsychologiques. Par ailleurs, les corrélations positives nous permettent d’envisager l’hypothèse selon laquelle les patients AL se rapprochent cliniquement des patients MA. -Productions en fluences verbales : déficitaires par rapport à la norme pour tous les patients mais absence de différence significative entre les groupes. -Productions en fluences graphiques : significativement abaissées pour les APNFA par rapport aux autres groupes (p=0.03). -Corrélations positives entre les fluences verbales et graphiques : -MA : fluences catégorielles corrélées aux fluences graphiques (p<0,0001) ; - AL : fluences catégorielles et alphabétiques corrélées aux fluences graphiques (p=0,03 et p=0,007). Exemple de productions d’un patient APNFA