GENOMIQUE DES CARCINOMES

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
APPLICATION DES TECHNIQUES « IN SITU » (IMMUNO-HISTO-CHIMIE ET HIS) DANS LA PRISE EN CHARGE D’UNE TUMEUR DU SEIN Dr Olivier RENAUD Service d’anatomie-pathologique.
Advertisements

Ecole d'Infirmières 2. Anomalies Biologiques Elles sont nombreuses : Microscope Biochimie Culture Chromosome Immunologie.
Thérapies ciblées Concept, mécanisme d’action, perspectives
INTÉRÊT DE L’ÉTUDE CYTOGÉNÉTIQUE ET MOLÉCULAIRE DES LYMPHOMES
K.Bouzid Oncologie Médicale E.H.S Centre P & M CURIE Alger, Algérie
ONCOLOGIE.
CANCER DE PROSTATE.
Traitement « personnalisé » des cancers de l’endomètre
Oncologie Digestive, HEGP, APHP UVSQ, faculté Iles de France Ouest
CANCER DU SEIN HER2+ EPU 11/12/2014.
HORMONOTHERAPIE ET TRAITEMENTS CIBLES ANTI-CANCEREUX
HORMONOTHERAPIE ET TRAITEMENTS CIBLES ANTI-CANCEREUX
Prise en charge des métastases hépatiques des cancers colorectaux: notre expérience B. KRELIL- K. BELKHAROUBI- O.BOUALGA- Y.IKKACHE-F.MOHAMED BRAHIM Clinique.
Plan du cours 1. Introduction 2. L’eau 3. Les acides aminés, les peptides et les protéines 4. La structure tridimensionnelle des protéines 5. Exploration.
SK3/TRPC1/Orai1 complex regulates SOCE-dependent colon cancer cell migration: a novel apportunity to modulate anti-EGFR mAb action by the alkyl-lipid Ohmline.
Bio-marqueurs et tumeurs solides des voies respiratoires: perspectives Florence de Fraipont UF Cancérologie Biologique et Biothérapies DBI, pôle de Biologie.
La classification TNM Créée par l’Union Internationale Contre le Cancer (UICC) Régulièrement mise à jour Décrit l'atteinte locale (ou T), ganglionnaire.
Les études descriptives J. Ateudjieu J Ateudjieu. Cours Epiconc Master's Epi et SP Université de Dschang.Fev
Biomarqueurs circulants et tumeurs solides en pratique Anne-Sophie Gauchez Pôle Biologie CHU Grenoble.
LE KYSTE HYDATIQUE DU FOIE COMPLIQUÉ AU SERVICE DE CHIRURGIE GÉNÉRALE À L'HÔPITAL MILITAIRE AVICENNE (À PROPOS DE 10 CAS) M. J. Fassi Fihri, M. E. Ramraoui,
HTA. Quelques chiffres 15 millions d’hypertendus en France 70% des hypertendus ont plus de 60 ans 40% des AVC sont causées par l’hypertension L’HTA augmente.
Cancer colique découvert au cours de la grossesse : à propos d’un cas I.Elhidaoui(1), J. Elatmani (1), N. Hachmane (2), S. Oubaha (3), A. Difaa(1), Z.
Auteurs: Mourad BADRI, Anas BELHAJ, Ghizlane HILAL, Saïd AÏT LAALIM, Imane TOUGHRAÏ, Karim IBN MAJDOUB, Khalid MAZAZ Service de Chirurgie Viscérale B,
Prise en charge du cancer du poumon chez le sujet âgé Marie-Claude de Guerny Interne semestre de médecine interne mai-nov à Villeneuve St George.
Inhibitor incidence after intensive FVIII replacement for surgery in mild and moderate haemophilia A: a prospective national study in the Netherlands.
PRÉVENTION THROMBOSE KT & HÉMOPATHIES Prévention des thromboses sur cathéter veineux central par la nadroparine dans les hémopathies malignes : une étude.
Brief communication un seul cas « case report », donc communication courte Titre Rapport d’un cas décrivant la survenue d’une tumeur rénale chez un patient.
LCA UFR SMBH (DCEM)1 Analyse critique d ’articles évaluant l ’intérêt de nouveaux tests à visée diagnostique Alain Venot UFR SMBH Campus virtuel SMBH
LE TERATOME RETROPERITONEAL A PROPOS D’UN CAS M. LAHKIM, M. J. FASSI FIHRI, M. E. RAMRAOUI, A. ELGUAZZAR, A. EL KHADER, R. EL BARNI, A. ACHOUR SERVICE.
LA TECHNIQUE DU GANGLION SENTINELLE (L’expérience d’un service de chirurgie oncologique marocain) L. JAITEH, Y. EL ALAMI, Y HAMA, A. JALIL CHIRURGIE I.
Technologie génétique. La technologie génétique regroupe une série de méthodes qui permettent d’étudier et de manipuler le matériel génétique Ces techniques.
Tuberculose mammaire mimant un cancer inflammatoire du sein T.BOUHOUT, E.EBO, O.AL JARROUDI, S.BADSI, A.KHANOUSSI, B.SERJI, T.EL HARROUDI SERVICE DE CHIRURGIE.
Le rôle central de la biologie médicale dans la gestion des soins European Diagnostic Manufacturers Association Syndicat de l’industrie du diagnostic in.
Le Plug dans la cure des hernies inguinales chez l’adulte le Plug dans la cure des hernies inguinales chez l’adulte P 273 N. TAOUAGH, S. LOUDJEDI, A. BEREKSI,
+ Dépistage du cancer de la prostate par dosage du PSA Estelle Creutzer GPE jeudi 23/04/2015.
1 Le cancer : un problème majeur de santé publique: incidence 1 français/3 mortalité : 1 français/ 4 = décès / an 1er plan national cancer 2003.
Tumeur fibreuse solitaire bénigne du mésocolon : cas rare (À propos d’un cas et revue de la littérature) D.ERGUIBI, F.Z. BELABASSE, B.KADIRI SERVICE DE.
Évolution du repérage des comorbidités des patients ayant une fracture du col du fémur par l'intervention des EMG Dr Frédéric Bloch & le groupe de travail.
Sommeil Sommeil Frédéric Gagnadoux (Angers) La Lettre du Pneumologue.
Etude fonctionnelle de la cellule par Cytométrie en Flux par Frédéric Larbret Hôpital L’Archet - Nice -
Présentation projet de thèse Peut-on extrapoler le bénéfice thérapeutique des médicaments des adultes aux enfants? Perrine JANIAUD Directeur: Behrouz KASSAI.
Voie de signalisation des Récepteurs Tyrosine kinase
Traitement du lymphome du SNC recommandation bonne pratique : INC / LOC Mai 2013 LA Rajaonarison Interne 3 ème semestre en Neurologie USFR Neurologie HU-JRB.
CELLULES CANCEREUSES TISSU CANCEREUX Dr Fanny VANDENBOS Pr Jean-François MICHIELS.
Les cibles sous médicaments de prévention CV Pour une stratégie alternative François Gueyffier Service de Pharmacologie Clinique et Essais Thérapeutiques.
LES TUMEURS RARES DU REIN (A PROPOS DE 15 CAS) Abdessamad EL BAHRI, Jaouad CHAFIKI, Tayiri ARNAUD, Abdellatif JANANE, Mohammed GHADOUANE, Ahmed AMEUR,
Facteurs associés à la mise en œuvre d'un référentiel de surveillance du cancer de la prostate en Haute-Normandie Étude rétrospective 2004 – 2006 Thèse.
La maladie de Kaposi DIU des grands lacs 2014 Bujumbura, Juin 2014
TUMEURS SURRÉNALIENNES À PROPOS DE 32 CAS Auteurs: Anas BELHAJ, Moussa SYLLA, Saïd AIT LAALIM, Imane TOUGHRAI, Karim IBN MAJDOUB, Khalid MAZAZ Service.
Cytogénétique et cancer du rein
M. Lebeault (Angers), S. Pinson (Lyon), M. Guillaud-Bataille (IGR), AP. Gimenez-Roqueplo (AP-HP) S. Bezieau (Nantes), JM. Rey (Montpellier), C. Delvincourt.
Le ganglioneurome surrénalien : une entité anatomo-clinique rare (A propos d’un cas) A.BACHAR, I.HAMRRERAS, Y.FAHMI, D.ERGUIBI,B.KADIRI CHIRURGIE GÉNÉRALE.
Tumeur de Buschke-Lowenstein péri-anale à propos de deux cas
Génétique moléculaire et médecine personnalisée : problématique sociologique et questionnements éthiques Pourtau L., Ragusa S., Chauvin F., Perrier L.,
Tumeur stromale du mésentère révélée par une masse abdominale M. BEN MOUSSA, E. ABOULFETH, M. TARCHOULI, M-S. BELHAMIDI, M-B RATBI, H. BABA, A. ELHAJOUJI,
1 I- Définition : dépistage –prévention – diagnostic II- Intérêt III- Notion de TEST de dépistage IV- qui dépister - comment V- Bénéfice du dépistage –
Etude fonctionnelle de la cellule par
LES TUMEURS MALIGNES DU REIN CHEZ L’ADULTE : A PROPOS DE 60 CAS Abdessamad EL BAHRI, Jaouad CHAFIKI, Khalid LMEZGUIDI, Mohammed TETOU, Abdellatif JANANE,
La tuberculose hépatique isolée: une cause rare de lésions pseudo- tumorales (à propos de 6 cas) CONGRÈS NATIONAL DE CHIRURGIE LAMII K, BELLABAH A, HLIWA.
Métastases sous-cutanées d'un cancer ovarien: case report. H. HACHIM, A. MAJBAR,, M. MOUNTASSER, M HAMID, Y CHAOUI, M. ALAOUI, F. SABBAH, M. RAISS, A.
DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL ENTRE MGUS ET MYELOME PAR CYTOMETRIE EN FLUX MULTIPARAMETRIQUE : 1 TUBE (4 COULEURS). GRANDJEAN F. Laboratoire de biologie clinique.
ETIOPATHOGENIE D’UN LYMPHOME DU SYSTÈME NERVEUX Jenny Larissa RAKOTOMANANA Interne des Hôpitaux 4 ème semestre USFR Neurologie FACULTE DE MEDECINE UNIVERSITE.
FACULTE DE MEDECINE DE CONSTANTINE DEPARTEMENTs DE PHARMACIE ET DE MEDECINE DENTAIRE ENSEIGNEMENT GRADUE Année Universitaire EPIDEMIOLOGIE ANALYTIQUE.
LCA Edoxaban versus Warfarin for the Treatment of Symptomatic Venous Thromboembolism.
P OTENTIEL MÉTASTATIQUE DES TUMEURS ENDOCRINIENNES PANCRÉATIQUES DANS LES N ÉOPLASIES E NDOCRINIENNES M ULTIPLES DE TYPE 1 (NEM 1)
Facteur prédictifs de curage ganglionnaire incomplet dans les carcinomes thyroïdiens à propos de 50 cas Dr.ELBAHAOUI.N, Dr.AHALLAT.A,Dr.DAHIRI.M, Pr.BOUGTAB.A,
Les tumeurs malignes primitives non lymphomateuses de l’intestin grêle
Les cancers de l’intestin grêle : Aspects épidémiologiques, diagnostiques et thérapeutiques Aarab. M, Bennis.I Narjis.Y, Rabbani.K, Louzi.A, Benelkhaiat.R,
* Yao JC et al. J Clin Oncol 2008;16(18): ** Lawrence B et al. Endocrinol Metab Clin North Am 2011;40(1):1-18. *** Dasari A et al. JAMA Oncol.
Transcription de la présentation:

GENOMIQUE DES CARCINOMES Esma SAADA M1: CYTOGENETIQUE ONCOLOGIQUE 04/02/2010

Définitions Tumeur Nouvelle formation tissulaire Ressemblant +/- au tissu normal au dépends duquel elle s’est développée Echappe aux règles biologiques de la croissance et de la différentiation cellulaire – tendance à persister et à s’accroître Anomalies quantitatives et qualitatives des éléments cellulaires Accroissement excessif et incoordonné / tissus voisins Prolifération biologique autonome, se poursuivant après arrêt du stimulus qui lui a donné naissance

NUANCES Certaines tumeurs bénignes ont certaines caractéristiques des tumeurs malignes. Exemple: fibromatoses agressives ou tumeurs desmoïdes: proliférations fibreuses infiltrantes, récidivantes (1/3 des cas à 5 ans) mais non métastasiantes

NUANCES: continuum lésions bénignes => malignes Defintions hyperplasie, dysplasie, carcinome in situ, cancer Accumulations d’anomalies génétiques

La cellule cancéreuse: six propriétés Instabilité génomique

Buts de la recherche en génomique oncologique Identifier des remaniements chromosomiques spécifiques (nombre, structure) Intérêt : Compréhension de la tumorigénèse Diagnostic Classification Pronostic Cibles thérapeutiques

Deux grands types d’aberrations chromosomiques structurales Dérégulation de l’expression d’un oncogène sous l’effet d’un promoteur d’un autre gène Juxtaposition de deux séquences codantes entraînant la formation d’un transcrit et d’une protéine chimérique

Implications thérapeutiques Biomarqueur: marqueur surexprimé dans tous les échantillons tumoraux /tissu sain Intérêt diagnostic Oncogène outlier: surexpression dans une proportion d’échantillons de tumeurs Facteur pronostic: marqueur qui prédit l’évolution en dehors de tout traitement Permet d’affiner le diagnostic Facteur prédictif de réponse au traitement: marqueur qui prédit la réponse/ la résistance à un traitement donné Permet d’éviter des toxicités inutiles

Implications thérapeutiques Le ciblage thérapeutique Traitement plus efficace, moins toxique Critères d’une bonne cible thérapeutique Expression, Différentiel tissu sain / tissu tumoral Évènement précoce dans l’oncogenèse cellulaire Activation Mécanisme donnant un avantage sélectif Drogue disponible

Implications thérapeutiques Ac monoclonaux TKI

Translocations, gènes de fusion et cancer 90% des transcrits de fusion décrits concernent des hémopathies ou des sarcomes qui ne représentent que 10% des cancers chez l’homme Très peu d’aberrations chromosomiques récurrentes ont été décrites dans les carcinomes qui représentent pourtant 80% des cancers chez l’homme Hypothèse de Mitelman et al., 2004 : Peu de gènes de fusion identifiés dans les carcinomes car peu de caryotypes étudiés

GENES DE FUSION ET TUMEURS SOLIDES: L’APANAGE DES SARCOMES ? CARCINOMES EWS FLI1 5’ 3’ SARCOME D’EWING CARCINOME PULMONAIRE Caryotypes très complexes aneuploïdes Mauvaise morphologie chromosomique fréquente Multiples anomalies de nombre et de structure complexes dans une même cellule Polyclonalité Caryotype simple t(11,22)

GENES DE FUSION ET TUMEURS SOLIDES: L’APANAGE DES SARCOMES ? Fusion genes and rearranged genes as a linear function of chromosome aberrations in cancer hémopathies Nature Genetics  36, 331 - 334 (2004) Nombre d’aberrations cytogénétiques récurrentes carcinomes Le nombre d’aberrations chromosomiques récurrentes décrites est fonction du nombre de caryotypes étudiés. sarcomes Nombre de cas

CARCINOMES A CARYOTYPE SIMPLE CARCINOMES THYROÏDIENS Le plus fréquent des cancers du système endocrinien 1% des cancers Incidence en augmentation 4 principaux types: Papillaires (80%) Folliculaires (10-15%) Anaplasiques (1-5%) Médullaires (10-15%) Photo de caryotype de thyroide TISM: taux d’incidence (standard monde)

CARCINOME PAPILLAIRE DE LA THYROÏDE Fusion RET/PTC-1 20-40% des cancers papillaires de la thyroide caractérisés par une fusion de la partie 5’ du gène RET (conservation du domaine tyrosine kinase) avec partie 3’ de divers partenaires d’expression ubiquitaire (PTC1 ou CCDC6) Une dizaine de variants décrits (cancers radio-induits +++) Mutations germinales de RET: néoplasies endocriniennes multiples (NEM) Code pour un récepteur membranaire à tyrosine kinase, pro-oncogène (stimule des voies de signalisation pro-oncogènes) PTC1: patched 1, CCDC6: Inversion paracentrique 10q (CCDC6) t(10;17)(q11.2;q23) (CCDC6) Inversion paracentrique 10q (NCO4)

CARCINOME PAPILLAIRE DE LA THYROÏDE CONSEQUENCE FONCTIONNELLE FUSION RET/PCT ACTIVATION CONSTITUTIVE DE RET: RÔLE CRUCIAL DANS L’ONCOGENESE

CARCINOME PAPILLAIRE DE LA THYROÏDE RADIO-INDUITS Fusion BRAF-AKAP9: 10% des cancers papillaires de la thyroïde radio-induits 1% des cancers sporadiques Conséquences fonctionnelles: Activation constitutive de BRAF (activité tyrosine kinase): prolifération cellulaire ++ BRAF AKAP9

Inhibiteurs de tyrosine kinase et carcinomes thyroïdiens différenciés Le ciblage de RET et de BRAF se traduit par des résultats encourageants dans des essais cliniques récemment menés chez des patients porteurs de K différenciés de la thyroïde

CARCINOME SECRETOIRE DU SEIN Forme rare de cancer du sein: 1% des cancers du sein Premiers cas décrits chez l’enfant: ex « cancer du sein juvénile » Age médian: 25 ans (3-85 ans) Sex ratio (M/F): 1/6 Evolution indolente Métastases rares Traitement: chirurgie ++ Adolescent 17 ans Carcinome sécrétoire du sein droit infiltrant la peau

CARCINOME SECRETOIRE DU SEIN t(12;15)(p13;q25) Le carcinome sécrétoire du sein est caractérisé par une translocation t(12;15)(p13;q25) qui fusionne les gènes ETV6 et NTRK3 aboutissant à une activation constitutive de NTRK3 (activité tyrosine kinase) ETV6: répresseur de la transcription NTRK3: ETV6 exon 1 ETV6 exon 8

CARCINOME SECRETOIRE DU SEIN MAIS PAS SEULEMENT… FUSION ETV6-NTRK3: CARCINOME SECRETOIRE DU SEIN MAIS PAS SEULEMENT… Un gène de fusion n’est pas obligatoirement associé à un type tumoral particulier

GENES DE FUSION ET CARCINOMES: L’APANAGE DES TUMEURS RARES ? NON

Cancer colorectal: épidémiologie Se retrouve autant chez l ’homme que chez la femme 40-50% cancers du rectum 20-35% côlon descendant et côlon sigmoïde, 8% côlon transverse et 16% côlon ascendant Prévalent après 50 ans Avec dépistage précoce 91% de survie / Sans dépistage 63% de survie

Le REGF est exprimé dans une large variété de carcinomes Expression du REGF dans les tumeurs solides Colorectal Le REGF est exprimé dans une large variété de carcinomes Poumon Cancer Colorectal 75–89% Cancer épidermoïde ORL 90–100% Cancer bronchique NPC 40–80% Cancer du Sein 14–91% Cancer épithélial Ovaire 35–77% Adénocarcinome Rein 50–90% ORL Cunningham, et al. N Engl J Med 2004;351:337–345; Grandis, et al. Cancer 1996;78:1284–1292; Salomon, et al. Crit Rev Oncol Hematol 1995;19:183–232; Walker, Dearing. Breast Cancer Res Treat 1999;53:167–176; Folprecht, et al. WCIGC 2005 (Abstract No. 053).

Le REGF, une cible idéale ?... Epidermal growth factor receptor MAPK = mitogen-activated protein kinase; PI3-K = phosphatidyl-inositol-3-kinase; STAT = signal transducers and activators of trancription Baselga. Eur J Cancer 2001;37(Suppl. 4):S16–S22.

Le REGF, une cible idéale Critères d’une bonne cible thérapeutique Expression, Différentiel tissu sain / tissu tumoral Évènement précoce dans l’oncogenèse cellulaire Activation Mécanisme donnant un avantage sélectif Drogue disponible

Stratégies d‘ inhibition du REGF ANTICORPS MONOCOLONAL INHIBITEURS DE TYROSINE KINASE Reduces cell proliferation Anti- metastasis Promotes apoptosis Anti- angiogenesis MAb = anticorps monoclonal

Anticorps anti-REGF dans le cancer colorectal Réponse objective Bénéfice clinique n 3ème ligne Cetuximab 57 40% 11% 27% Cetuximab 111 61% 11% 35% Cetuximab 350 100% 12% 32% Panitumumab 148 78% 10% 38% Panitumumab 231 100% 8% 36% Saltz et al., JCO 2004; Cunningham et al., NEJM 2004; Lenz et al., ASCO 2005; Hecht et al., ASCO 2005; Peeters et al., AACR 2006

Mutation activatrice de RAS et cancer colorectal CETUXIMAB PANITUMUMAB REGF REGF Mutation activatrice ~ 27-40% des cas SURVIE PROLIFERATION

Mutation activatrice de RAS et cancer colorectal 30-50% des cancers colorectaux Codons 12 et 13 (exon 1) Pas de différence en termes d’âge, de sexe, de site tumoral, de stade tumoral ou de caractère sporadique/familial G>A transitions et G>T transversions. Facteur de mauvais pronostique Andreyev HJ et. al. JNCI 90: 675-684, 1998 Brink M et. Al. Carcinogenesis 24(4): 703-710, 2003

N Mutation activatrice de RAS: facteur prédictif d’absence de bénéfice du cetuximab Mutations de K-RAS RO total RO K-RAS mut N Survie Di Fiore F. et al.,2007; De Roock W et al., 2007; Lièvre A. et al., 2007.

Mutation activatrice de RAS: facteur prédictif d’absence de bénéfice du cetuximab 1.0 KRAS non muté KRAS muté 0.8 0.6 n= 113 patients 83 pts (cetuximab+ CPT11) SG (médiane): 43 s vs 27.3 s (p=0.02) Proportion de patients 0.4 0.2 0.0 0 50 100 150 200 250 300 Survie globale (semaines) De Roock et al., 2007

K-ras et cancer colorectal métastatique Les mutations activatrices de k-ras prédisent la résistance aux anticorps monoclonaux ciblant le REGF Les patients porteurs de tumeurs mutées pour K-ras ne bénéficient pas de traitement à base d’anticorps monoclonaux ciblant le REGF La prescription et le remboursement de ces anticorps dans le traitement des carcinomes colorectaux (panitumumab, cetuximab) est soumise à la recherche de ces mutations sur la tumeur primitive ou la métastase Première mesure prise à l’échelle internationale et qui restreint des autorisations de mises sur le marché pre-existantes après validation d’un biomarqueur prédictif

CARCINOMES BRONCHIQUES Adénocarcinome bronchique 1ère cause de mortalité par cancer tous sexe confondus catastrophe sanitaire: tabac +++ nette augmentation de l’incidence chez les femmes  Aux USA: 1ère cause de mortalité par cancer avant cancer du sein Adénocarcinome bronchique Caryotype complexe +++ Multiples anomalies de nombre et de structures

CARCINOMES BRONCHIQUES Séquence identifiée: Isolation d’un transcrit de fusion EML4/ALK fusionnant la partie N terminale de EML4 avec la région intra-cellulaire de ALK (act. tyrosine kinase) Identification dans 5 cas sur 75 cas supplémentaires analysés (~7%)

- muté dans certaines familles à neuroblastomes ALK (2p23): gène remanié dans les lymhomes anaplasiques à grandes cellules t(2;5)(p23;q35) Fusion: NPM/ALK PROLIFERATION SURVIE Alk: -remanié dans les tumeurs muofibroblastiques inflammmatoires (bénin) - muté dans certaines familles à neuroblastomes

Le REGF, une cible idéale Epidermal growth factor receptor Cetuximab Erlotinib Gefitinib MAPK = mitogen-activated protein kinase; PI3-K = phosphatidyl-inositol-3-kinase; STAT = signal transducers and activators of trancription Baselga. Eur J Cancer 2001;37(Suppl. 4):S16–S22.

Mutations du REGF et CBPNPC Mutations somatiques de REGF (7p12) Mutations conférant un gain dans la carcinogénèse bronchique réparties de manière non aléatoire Principalement au sein des exons 18 à 21; les deux plus fréquentes: del exon 19 et mutation ponctuelle exon 21. Région qui correspond au domaine protéique qui porte l’activité tyrosine kinase Prévalence: 10-15% populations caucasiennes, 30-50% populations asiatiques

Activating Mutations in the Epidermal Growth Factor Receptor Underlying Responsiveness of Non–Small-Cell Lung Cancer to Gefitinib. NEJM 2004.

Information nécéssaire pour pouvoir prescrire du gefitinib Aujourd’hui, l’Inca met en place des plates-formes moléculaires pour accélerer la mise en œuvre des techniques de détection des mutations du REGF dans les carcinomes bronchopulmonaires métastatiques Information nécéssaire pour pouvoir prescrire du gefitinib L’erlotinib bientôt concerné Biomarker analyses from a phase III, randomized, open-label, first-line study of gefitinib (G) versus carboplatin/paclitaxel (C/P) in clinically selected patients (pts) with advanced non-small cell lung cancer (NSCLC) in Asia (IPASS). ASCO 2009

Amplification HER2 et cancer du sein Epidémiologie des cancers du sein Premier cancer de la femme : 41.000 nouveaux cas en France en 2000 – 1 million dans le monde 36% des cancers féminins incidence qui augmente de 2.4% / an depuis 20 ans 11.600 décès/ an en France – 412 000 dans le monde 20% de la mortalité par cancer Problème de santé public

Récepteur HER2 et cancer du sein récepteur de la famille des récepteurs au facteur de croissance épidermique (activité tyrosine kinase).

La protéine HER2 est située à la surface de la cellule. Il s’agit d’un récepteur membranaire qui agit comme un interrupteur Amplification, surexpression Activation et transduction du signal Prolifération cellulaire Résistance thérapeutique

Récepteur HER2 et cancer du sein 15-20% des cancers du sein surexpriment le recepteur HER2 HER2 CENT 17 Immunohistochimie FISH La surexpression de HER2 dans les cancers du sein est lié à une amplification du gène (augmentation du nombre de copies)

Récepteur HER2 et cancer du sein: rôle pronostique Survie globale Survie sans récidive

Détection de l’amplification d’HER2 dans le cancer du sein: Implications thérapeutiques FISH Le trastuzumab (HERCEPTINE®) est un anticorps monoclonal anti-HER2 utilisé en routine clinique pour le traitement des patients atteints de cancer du sein avec amplification du gène HER2

Récepteur HER2 et cancer du sein: rôle prédictif Trastuzumab (Ac monoclonal anti Her2) Hormonothérapie La positivité de HER2 peut signifier une résistance au Tamoxifène sensibilité antiaromatases Anthracyclines Possible (topo isomérase ?) CMF Indéterminé La positivité de HER2 peut signifier une résistance Taxanes Sensibilité

Critères cliniques et histologiques utilisés dans la prise en charge du cancer du sein 3 Facteurs cliniques Age Stade tumoral Statut ménopausique 7 Facteurs histologiques Type histologique Taille histologique Grade histologique Statut ganglionnaire Emboles vasculaires Récepteurs hormonaux (oestrogènes, progestérone) Her2

Carcinome prostatique Facteurs histopronostiques : Taux PSA pré-thérapeutique Stade pTNM Score de Gleason (grade)

Carcinome prostatique Cancer masculin le plus fréquent 2ème cause de mortalité par cancer Environ 1 homme sur 10 développera un cancer prostatique au cours de sa vie Incidence augmente avec l’âge 99% : adénocarcinome Hétérogénéité clinique

Options thérapeutiques Importante morbidité Prostatectomie Radiothérapie Curiethérapie Hormonothérapie (anti-androgènes) Chimiothérapie

Identification d’outlier profiles pour ERG et ETV1 dans les cancers de la prostate Dans 6 études indépendantes Parmi les 10 gènes avec outlier profiles les + retrouvés J.Lapointe et al., PNAS, 2004 G.Glinsky et al., J.Clin.Invest., 2004

Carcinomes prostatiques Caryotypes très compliqués Amplification 8p Découverte d’un gène de fusion permise per les progrès des analyses bioinformatiques

Gènes de la famille ETS Codent pour des facteurs de transcription N-Term C-Term ERG (21q22.3) DA PD ETS DA ETV1 (7p21.2), ETV4 (17q21) DA DI ETS DI Sarcome d’Ewing t(21;22), t(7;22) : fusion en 5’ du domaine d’activation du gène EWSBR1 avec le domaine de liaison à l’ADN d’un gène de la famille ETS en 3’ Leucémies myéloïdes Codent pour des facteurs de transcription Impliqués dans des translocations spécifiques : Sarcome d’Ewing t(21;22), t(7;22) Leucémies myéloïdes

Gènes de fusion et carcinome prostatique Gène de fusion TMPRSS2-ERG dans une majorité de CaP (70%): événement précoce Tomlins et al., 2005 : 55% (16/29) Soller et al., 2006 : 78% (14/18) Yoshimoto et al., 2006 : 40% (6/15) Présence de micro délétions interstitielles impliquant l’extrémité 5’ de ERG Yoshimoto et al., 2006 : 3 cas /6 Corrélations cliniques et histopathologiques?

Intérêt clinique Résultats contradictoires : Petrovics et al., Oncogene, 2005 : surexpression de ERG serait un indicateur de meilleure survie Tomlins et al., Science, 2005 : pas de corrélation entre présence du gène de fusion et stade localisé ou métastatique Notre étude : pas de corrélation significative Différents variants → hétérogénéité clinique? Nouvelles cibles thérapeutiques?

Problèmes posés par les critères actuels Reproducibilité et standardisations des facteurs histologiques Incapacité de prédire la réponse au traitement à l’échelon individuel Des tumeurs avec les mêmes caractérisitques cliniques et histologiques ont des évolutions différentes De quoi ont besoin les cancérologues ? D’outils performants pour apprécier à l’échelon individuel le pronostic d’un patient De pouvoir prédire à l’échelon individuel la réponse à un traitement (chimiothérapie, hormonothérapie…)

RESUME MECANISMES: MUTATION, AMPLIFICATION, TRANSLOCATION GENES DE FUSION: PROBABLE ROLE CLE DANS LA TUMORIGENESE DES CARCINOMES NOMBREUSES APPLICATIONS PRESENTES ET FUTURES EN CANCEROLOGIE CLINIQUE