LA MONNAIE ET LES PRIX Le long terme et les variables nominales 1-804-07 HEC Montréal  Germain Belzile et Nathalie Elgrably THÈME # 7.

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Transcription de la présentation:

LA MONNAIE ET LES PRIX Le long terme et les variables nominales HEC Montréal  Germain Belzile et Nathalie Elgrably THÈME # 7

QU’EST-CE QUE LA MONNAIE ? La monnaie a pris différentes formes dans l’histoire : ● Monnaie marchandise (commodity money) ● Monnaie fiduciaire (fiat money) On définit la monnaie par rapport à ses rôles : ● Moyen d'échange ● Unité de compte ● Réserve de valeur 2

LA MONNAIE DANS L’ÉCONOMIE CANADIENNE La monnaie : ensemble des actifs financiers les plus liquides Liquidité : facilité à transformer un actif en moyen d’échange La quantité de monnaie en circulation: masse monétaire Plusieurs mesures (agrégats) : ● M1 = Billets hors-banques + Dépôt à vue ● M2 = M1 + Comptes épargnes ● M1 est plus liquide que M2 Liquidité variable 3

Les agrégats monétaires canadiens – mai 2010 (en millions $)

5 Encours des billets de banques en circulation par habitant

LA BANQUE DU CANADA Banque centrale Historique Rôles: ● Impression de papier monnaie ● Banque des banques ● Agent financier du gouvernement ● Politique monétaire 6

La politique monétaire Définition: politique de régulation de la masse monétaire gérée par la Banque Centrale dans le but de contrôler l'inflation et les fluctuations cycliques. La BC peut faire augmenter ou diminuer la quantité de monnaie en circulation (hélicoptère-aspirateur). But ? Les variations de la masse monétaire influencent l’économie: ● Relation entre les prix et la quantité de monnaie en circulation. ● Arbitrage inflation/chômage 7

LES BANQUES ET L’OFFRE DE MONNAIE La BC est responsable de la politique monétaire, mais … elle n’a qu’une influence indirecte sur l’offre de monnaie. Le système bancaire (banques à charte, caisses populaires et sociétés de fiducie) créent de la monnaie en accordant des prêts. 8

LES BANQUES ET L’OFFRE DE MONNAIE Les banques créent de la monnaie : Nouveau prêt = nouvelle monnaie Système de réserve fractionnaire → création de monnaie (à lire, pp ) L'ACP, la compensation et le règlement 9

Le système de réserves fractionnaires 10 (1) (2) (3) Dépôt initial : 100$ Coefficient de réserves (R) : 10%

Le système de réserves fractionnaires 11  Multiplicateur monétaire = 1/R  Si R = 5% ???  Si R = 100% ??? Conclusion : Plus R est élevé, plus le multiplicateur est faible

12 Bilan d'une banque à charte ACTIF Prêts personnels, hypothécaires,... Titres du gouvernement Dépôts à la Banque du Canada (Encaisses de règlement) Billets et pièces PASSIF + AVOIR Dépôts du public Dépôts du gouvernement Avoir net

13 Bilan de la Banque du Canada ACTIF Bons du Trésor Obligations du gouvernement Réserves internationales de changes PASSIF + AVOIR Billets Dépôts des institutions membres de l’ACP (encaisses de règlement) Dépôts du gouvernement Avoir net

LE CONTRÔLE DE L’OFFRE DE MONNAIE La Banque du Canada « contrôle » indirectement la création de monnaie. Outil principal : une fourchette opérationnelle (50 pdb) de taux d’intérêt de très court terme. ● le taux cible du financement à un jour (aussi appelé « taux directeur ») est le milieu de cette fourchette ● le taux d’escompte (Bank Rate) en est la limite supérieure ● le taux créditeur : taux auquel la BC rémunère les dépôts des banques à charte Depuis 1998, la B du C fournit des réserves à la demande (au taux d’escompte) et rémunère les dépôts (à ce taux moins 0,5 %). 14

LE CONTRÔLE DE L’OFFRE DE MONNAIE Les banques à charte empruntent à très court terme à ce taux (et n’emprunteront jamais à un taux supérieur au taux d’escompte) Les banques à charte prêtent à très court terme à ce taux (et ne prêteront jamais à un taux inférieur au taux d’escompte moins 0,5 %, car elles peuvent obtenir ce taux de la banque centrale) 15 Une diminution du taux directeur entraîne les taux d’intérêt de court terme à la baisse Des taux plus bas encouragent les emprunts La masse monétaire augmente

Taux sur le financement à un jour –

LA POLITIQUE MONÉTAIRE CANADIENNE La Banque du Canada est responsable de la formulation et de la mise en œuvre de la politique monétaire canadienne. Cette politique consiste actuellement à viser une cible en matière d’inflation. Cette cible consiste à maintenir le taux d’inflation dans une fourchette variant entre 1 % et 3 % (en vigueur jusqu’à la fin de 2006). Comment ? En maîtrisant la croissance de la masse monétaire. 17

CIBLE DE MAÎTRISE DE L’INFLATION 18 Source : Rapport sur la politique monétaire, p.16 et 17, Banque du Canada; sur la politique monétaire

PROBLÈMES ASSOCIÉS AU CONTRÔLE DE L’OFFRE DE MONNAIE Une politique monétaire faisant varier les taux d’intérêt ne se traduira pas nécessairement par une variation des prêts 19

L’INFLATION ET LA VALEUR DE LA MONNAIE Inflation = augmentation générale des P  i valeur de la monnaie P  2  Valeur  2 Ce qui détermine le niveau des prix = ce qui détermine la valeur de la monnaie La valeur de la monnaie dépend de la quantité de monnaie en circulation 20

LA DICHOTOMIE CLASSIQUE David Hume ( ) Toutes les variables peuvent être classées en variables nominales ou réelles Variables nominales : mesurées en unités monétaires Variables réelles : mesurées en unités physiques 21

LA DICHOTOMIE CLASSIQUE Les variables nominales sont influencées par le système monétaire Les variables réelles ne sont pas influencées par le système monétaire Exemples de variables réelles : ● PIB réel (productivité, quantité de facteurs) ● Taux de chômage (salaire réel) ● Taux d’intérêt réel (O et D de fonds prêtables) 22

LA DICHOTOMIE CLASSIQUE Neutralité monétaire : si on double la quantité de monnaie, les prix doublent, mais les variables réelles ne sont pas touchées Analogie : si on modifie la longueur du mètre, les mesures de distances changent, mais les distances réelles ne varient pas 23

La théorie quantitative de la monnaie Théorie à long terme, classique Somme des revenus = Somme des dépenses PIB Nominal = PIB réel (Y) x Déflateur (P) V : Vélocité de la monnaie. Nombre de fois où la monnaie a été utilisé. V = (P * Y) / M Équation des changes : M * V = P * Y Une hausse de M doit donc causer une baisse de V ou une hausse de P ou de Y V est orthogonal à M / est indépendant de M. Or, à long terme, V est plutôt stable et Y ne dépend pas de M Si M augmente → P augmente dans la même proportion 24

PY, M ET V 25 Fig 11.3

LA TQM APPLIQUÉE AU CANADA ,3 %1, 8 %- 2,2 % Croissance de la vélocité  V% 2,7 %3,5 %2,3 % Croissance économique  Y% 6,7 %3,4 %10,4 % Croissance monétaire  M2% 3,7 %1,7 %5,9 % Taux d’inflation (IPC)  P% Variable / période

27 1, , Taux de croissance de l’offre de monnaie (%, échelle log) Taux d’inflation annuel (%, échelle log) Sources: International Monetary Fund, International Financial Statistics Yearbook, 1997 & International Financial Statistics (December 1998). Note: Offre de monnaie = taux de croissance de la masse monétaire moins le taux de croissance du PIB réel Argentine Brésil Australie Suisse France Thailande Belgium Canada Malaysie États-Unis Allemagne Japon Italie Pakistan Chili Turquie Afrique du Sud Hongrie Zambie Kenya Venezuela India Ouganda Portugal Indonesie Syrie Philippines Ecuador Pologne Israel Ghana Mexique Monnaie et inflation –Comparaisons internationales

L’HYPERINFLATION Certains pays ont connu des épisodes d’hyper-inflation ● Plus de 50 % par mois ou ● Plus de 1000 % par année Cas extrême : Hongrie ( ), avec un taux annuel de 3,81 * 1027 Récemment : le Zimbabwe Dans tous les cas: forte corrélation entre M et P 28

29 ÉTUDE DE CAS : La monnaie et les prix lors de quatre hyperinflations (p )

PRINCIPE # 9 Les prix augmentent lorsque les gouvernements émettent trop de monnaie 30

LA TAXE D’INFLATION Lorsqu’un gouvernement imprime de la monnaie, il se crée des revenus Alors,  M   P (inflation) La valeur de la monnaie détenue par le public diminue : 31 Taxe d’inflation

L’EFFET FISHER Une  π   i, mais r est inchangé Si la Banque du Canada  taux de croissance de M   π   i 32 r ≈ i - π

LES COÛTS DE L’INFLATION (À LIRE) Mythe de la perte de pouvoir d’achat Coûts d’usure Coûts d’affichage Variabilité des prix relatifs et allocation inefficace des ressources Distorsions fiscales Désagrément et confusion Redistribution arbitraire des richesses 33