Histoire des Arts Titre : Guernica Artiste : Pablo Picasso Date de réalisation : 1937 Matériaux : Huile sur toile Techniques : Peinture à l'huile Dimensions :782 x 352 cm
Contexte historique Picasso s'est inspiré du bombardement de la ville de Guernica du 26 avril 1937, pendant la guerre civile d’Espagne (qui a éclaté le 18 juillet 1936). C'est l'aviation nazie, alliée de Franco qui a bombardé la ville de Guernica (une petite ville d'Espagne, de la province basque de Biscaye). Le jour du bombardement Guernica est particulièrement peuplé (1800 morts)
Analyse de l'œuvre L'œuvre est en noir et blanc (tableau monochrome) et appartient au mouvement artistique cubiste dont Picasso a été le fondateur. On voit une femme allongée par terre avec une expression désespérée, une femme qui tient son bébé mort et qui a l’air de hurler et une autre femme qui semble être piégée dans une maison en feu. Au milieu du tableau, il y a un cheval qui s'effondre, transpercé par une lance et une ampoule allumée au dessus du cheval. On voit également un taureau ainsi que des formes humaines, des corps déformés, la souffrance domine dans ce tableau. D'une fenêtre sort une tête avec un bras vengeur tenant une torche. Sur une table, agonise un oiseau frappé par une lumière violente
Commentaire Le sujet traité est grave, tragique. Les bombardements ont fait des milliers de morts. L'absence de couleur traduit ce sentiment de deuil. Le taureau est un symbole de la force brute, de la cruauté. Au milieu de la débâcle, il apparaît impassible. La présence du taureau au cœur du tableau fait aussi peut être référence à un fait rapporté par les journaux dés les jours suivants le bombardement. Deux taurillons exposés sur la place du marché de Guernica furent brûlés vifs par les bombes incendiaires et chargèrent la foule déjà terrorisée.
A la fois oeil, soleil et ampoule... Des interprétations diverses peuvent être données. Est-ce un témoin, témoin du massacre de la population civile et désarmée ? Est-ce une ampoule qui explose ? Est-ce le soleil qui ne parvient plus à percer les ténèbres provoquées par les destructions et l'incendie ? Il symbolise le peuple, le peuple martyrisé par l'aviation nazie. La liberté est mourante. Placé au centre de la composition, le cheval blessé est un personnage essentiel du tableau.Le pelage du cheval ressemble a des pages de journaux. Les poils du pelage semble être des caractères d'imprimerie, bien alignés. La presse est alors le principal moyen d'information. Picasso, comme tous ses contemporains, lit souvent les journaux qui rapportent entre autres nouvelles le drame de Guernica.
Couché au sol, un soldat agonise. Son visage exprime le désarroi, et la rage. Placé dans la partie basse du tableau, il appartient au domaine de la mort. La main est encore crispée sur l'épée brisée qui symbolise l'écrasement de la résistance des républicains. Le soldat est décapité, et démembré. L'atrocité de la guerre est ici dépeinte dans toute sa brutalité. L'autre main, tendue vers le ciel, est tordue par la douleur. Les doigts sont écartés et crispés. La technique picturale cubiste sert ici très bien le sujet. Les corps désarticulés, les visages bouleversés, et la brutalité des angles participent d'une impression générale de violence. Cette perception immédiate du sens confère au tableau une grande efficacité. Picasso souhaitait marquer les esprits afin de faire connaître la situation en Espagne.
Une femme tombe dans les flammes d'une maison incendiée par les bombes. Elle représente bien la souffrance des populations civiles et désarmées devant la brutalité et la capacité de destruction des armées modernes. Les bras en croix sont levés au ciel. Les yeux, en larme, et la bouche édentée (= personne désarmée) de la femme tombant dans les flammes (Guernica a été bombardé à la bombe incendiaire) exprime la mort d'un peuple désarmé, la lâcheté du bombardement. Picasso fait assurément ici une référence au Tres de Mayo de Goya. La comparaison entre ces deux tableaux nés d'une tragédie historique doit être menée avec prudence : Goya peint 6 ans après les faits, et transmet un message de résistance à l'oppression. Picasso peint dans l'urgence, et lance un cri de douleur face à l'anéantissement. La douleur et les hurlements de la mère sont perceptibles au premier abord, alors que le reste du tableau peut sembler plus difficile d'accès. L'enfant mort dans les bras de sa mère se rapprochent-ils d'une autre image à portée universelle : celle d'une piéta ? Une des mains de la mère est tendue vers le sol. Elle est disproportionnée. La mère semble chercher un soutien pour ne pas s'effondrer de chagrin. La femme tombant dans les flammes La femme portant dans ces bras un bébé mort
La mère portant son enfant mort exprime une douleur universellement compréhensible, et traduit l'horreur de toutes les guerres. Ses yeux en formes de larme, sa langue en forme de couteau, son visage tourné vers le ciel (d'où est venu le drame), tout en elle exprime la souffrance et le désarroi. Œuvre du même auteur :. Titre : Les Demoiselles d'Avignon Date de réalisation : 1907 Source : peinture/picasso/avignon.htm
Œuvre sur le même thème : Titre : « Prémonition de la Guerre Civile » Auteur : Salvador Dalí Date de réalisation : 1936
Sources : guadeloupe.fr/histoire_et_geographie/histoire_arts_picasso_guerncia_1937http://pedagogie.ac- guadeloupe.fr/histoire_et_geographie/histoire_arts_picasso_guerncia_ analyse_plastique.pdf Vidéo :