© Preuve & Micrographie COLLOQUE DU 25 MAI 2007 L'ARCHIVAGE ÉLECTRONIQUE FACE À SES RESPONSABILITÉS ORGANISÉ PAR L'Association Preuve & Micrographie 4, allée Verte, 75011 PARIS 01.49.23.72.72 www.megapreuve.org © Preuve & Micrographie
Intervention de Lucien PAULIAC, président de l'Association L'archivage électronique face à ses responsabilités ÉTAT DES LIEUX LE TITANIC AVANT L'ICEBERG Intervention de Lucien PAULIAC, président de l'Association
Durant des siècles, le papier fut un vecteur privilégié de l'information écrite, permettant : - de l'enregistrer - de l'administrer - de la véhiculer - de l'archiver - de la prouver
On espère qu'ils feront au moins aussi bien… Des moyens informatiques surpuissants permettent aujourd'hui d'envisager de remplacer l'ancestral papier, désormais honni, considéré comme encombrant, malcommode, obsolète… On espère qu'ils feront au moins aussi bien…
L'ARCHIVAGE ÉLECTRONIQUE Cette notion semble dater des années 80, où l'on assista à l'apparition des premiers disques optiques numériques (DON). Très vite baptisés "supports WORM", ces médias suscitèrent un grand engouement. Les disques WORM étaient réputés irréversibles et on leur attribuait alors une durée de vie de plusieurs siècles. À l'époque, certains parlaient à leur propos de "Notaire électronique"
L'ARCHIVAGE "USINE À GAZ" SUPPORTS WORM Traçabilité des accès Migrations de supports Le premier système "officiel" d'archivage électronique date de 1995. Il se fondait sur les disques WORM Mais, curieusement, ceux-ci nécessitaient une foule de procédures annexes En fait, l'instant était HISTORIQUE, car on assistait à la naissance d'une NOUVELLE CONCEPTION DE L'ARCHIVAGE : Horodatage Migrations de systèmes d'exploitation L'ARCHIVAGE "USINE À GAZ" SUPPORTS WORM Traçabilité des phases d'enregistrement Délivrance d'attestations Intervention d'un tiers Sauvegardes Back-up…
LES SUPPORTS WORM SONT-ILS DES SUPPORTS D'ARCHIVAGE ? C'est surprenant car, de par leur réputation d'irréversibilité et de durée de vie, il était permis de penser qu'avec les disques WORM, le plus dur était acquis en termes d'archivage. LES SUPPORTS WORM SONT-ILS DES SUPPORTS D'ARCHIVAGE ? Il est donc troublant de constater qu'en application des spécifications en vigueur, ceux-ci nécessitent apparemment d'être "bordés" de toutes part. Cela induit une inquiétante question :
…mais, bon, c'était le début… Après tout, on peut imaginer qu'une méfiance salutaire à l'égard d'un média trop nouveau ait entraîné, à l'époque, ce surcroît de précautions. Plus de dix ans après, on devrait être fixé. Alors, où en est-on du côté de chez WORM ?
Voici le "WORM LOGIQUE" Le principe fondateur du WORM consistait à ce que l'enregistrement des données entraîne une destruction physique de la capacité de réenregistrement. Aujourd'hui, des supports comme des disques durs ou des bandes magnétiques revendiquent les propriétés du WORM, non pas par une transformation physique, mais grâce à une protection en écriture reposant sur un élément externe. Intrinsèquement, de tels supports demeurent totalement réversibles et sont néanmoins répertoriés "WORM".
ou, pour être précis, le "chiffrement" des données. Et maintenant, la CRYPTOGRAPHIE ou, pour être précis, le "chiffrement" des données. Elle s'assortit d'un cortège fait de "hashage", scellement, signature électronique, signature numérique… Désormais, entre le "WORM physique", le "WORM logique" et les mystères de la cryptographie, les choses ne se simplifient pas vraiment du côté de l'usine à gaz :
? SUPPORTS WORM Signature numérique Signature électronique Traçabilité des phases d'enregistrement Traçabilité des accès Migrations de supports Migrations de systèmes d'exploitation Délivrance d'attestations Intervention d'un tiers Sauvegardes Back-up… Horodatage Signature numérique Signature électronique Réplications ? Chiffrement Hashage Mots de passe Scellement numérique
INTERVENTION D'UN TIERS Revenons un instant sur le "Notaire électronique" suscité par les premiers disques WORM. Il est intéressant d'observer que cette conception suggérait alors que la fiabilité intrinsèque d'un support pouvait se substituer à la fiabilité d'un Officier public. Curieusement, c'est l'inverse qui se profile, puisqu'on en est actuellement à préconiser une intervention humaine pour attester du contenu du support. La fiabilité n'est plus ce qu'elle était ? INTERVENTION D'UN TIERS
INTERVENTION D'UN TIERS Le tiers en question serait-il magicien? INTERVENTION D'UN TIERS On peut se poser la question, tant son intervention est présentée comme un moyen capable d'aplanir toutes les difficultés. Visiblement, le fameux principe qui permet de résoudre les problèmes en les déplaçant reste une valeur sûre. Rappelons quand même que, dans l'administration de la preuve, une attestation émanée d'un tiers relève de la "preuve par témoins", laquelle est tout simplement prohibée du champ de la preuve par écrit.
Tout va donc pour le mieux dans le plus électronique des mondes… A défaut d'invention fondamentale, on constate quelques beaux effets de sémantique, avec des appellation très impressionnantes. Ainsi, le "coffre-fort électronique", dont le nom laisse entendre que nos données seront intouchables. "Le Parisien" du 16 mai 2007 Tout va donc pour le mieux dans le plus électronique des mondes…
Dans les années 90, la sortie d'un support magique était imminente… Bien sûr, on s'est vite aperçu que la durée de vie des supports WORM ne s'exprimait pas en siècles, mais en années qui tenaient parfois sur les doigts d'une main. Mais, lorsqu'un insolent évoquait cette précarité, on lui rétorquait qu'un mystérieux support était dans les cartons, qu'il serait doté d'une capacité et d'une durée de vie impressionnantes, et qu'il résoudrait tous les problèmes… Dans les années 90, la sortie d'un support magique était imminente… …elle l'est toujours.
LES NAVIRES INSUBMERSIBLES Et pourtant, on en est sûr : l'archivage-usine-à-gaz, ça va forcément marcher. Ça fait partie de nos grandes certitudes. De celles qui fabriquent… LES NAVIRES INSUBMERSIBLES
Car, c'est historique, le Titanic était INSUBMERSIBLE. Doté d'une double coque et de compartiments étanches, le géant des mers NE POUVAIT PAS COULER. Surtout, son insubmersibilité ne devait pas être mise en doute, car cela revenait à dénigrer le plus haut niveau de la technique et du savoir-faire du moment. Et c'est parce qu'il était réputé insubmersible que l'on a commis les imprudences qui ont entraîné son naufrage. C'est donc parce qu'il était insubmersible… qu'il a coulé.
Actuellement, le mot "technologie" est le reflet de l'infaillible… …et on rit au nez de celui qui en doute
La fiabilité du long terme ne se décrète pas. Électronique ou pas, une politique d'archivage ne se bâtit ni sur des chimères, ni sur la loi du business. La fiabilité du long terme ne se décrète pas. Aujourd'hui, les supports numériques changent de nom et de capacité tous les trimestres, les nouveaux systèmes organisent l'obsolescence des anciens, les spécifications nécessitent d'être entièrement réécrites, mais le spectacle continue, en dépit de quelques beaux naufrages…
Citons notamment les mésaventures de la NASA, qui avait soigneusement "archivé" sur des bandes magnétiques les données infiniment précieuses qu'elle avait été chercher sur la planète Mars. Mais, quelques années plus tard, lorsque des scientifiques ont voulu travailler sur ces données, ils se sont aperçus que de nombreuses bandes étaient devenues illisibles.
"SVM" avril 1999
Prises au piège du long terme, de nombreuses entreprises cherchent actuellement à sauver des données importantes, qui se trouvent en grand danger d'illisibilité sur les supports numériques où elles ont été enregistrées. Pourtant, à l'époque où ces données ont été ainsi "archivées", les responsables étaient très sûrs d'eux et de leurs méthodes, et il était interdit d'en douter.
Elle pourrait se justifier s'il n'existait pas d'autre solution. La logique de l'usine à gaz ne peut avoir que des effets pervers face aux nécessités de l'archivage, qui requièrent avant tout la stabilité et l'obligation de résultat. Elle pourrait se justifier s'il n'existait pas d'autre solution. Fort heureusement, cette complexité trop complaisamment cultivée n'est ni un passage obligé, ni une fatalité. Il existe des moyens d'archivage de documents numériques, simples, à la fiabilité vérifiée, et présentant toutes garanties, même sur des durées supérieures au siècle. Ils sont décrits dans les exposés intitulés "LA MICROGRAPHIE INFORMATIQUE" et "APOLOGIE DE LA SIMPLICITÉ".
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