Diaporama de la conférence de M. Rodolfo Felices Luna ARADPLQ Le 20 octobre 2010 Diaporama de la conférence de M. Rodolfo Felices Luna Ce diaporama est à l’usage des participants et des participantes au rassemblement des APL du Québec d’octobre 2010. Il est mis à leur disposition pour un suivi ou une relecture personnels ou d’équipe. Dans le respect des droits d’auteurs et de la propriété intellectuelle, une autre forme d’utilisation devrait être validée auprès de son auteur. Lorsque nous réfléchissons à la vocation missionnaire et pastorale, le nom de Paul de Tarse, saint Paul, nous vient à l’esprit naturellement. Il a porté la Bonne nouvelle du Christ en territoire hostile à la foi; il a fait naître des chrétiens et des chrétiennes parmi les païens; il a fait naître des communautés qui vivent de cette foi et les a accompagnées dans leur croissance. Mais il a toujours attribué son succès à l’«œuvre de Dieu» (Rm 15, 17), dont il s’est considéré le collaborateur. D’où le titre de cet entretien. Rodolfo Felices Luna, Ph.D. Université de Sherbrooke Rodolfo Felices Luna, Ph.D. Université de Sherbrooke 1

Collaborer avec Dieu en vue du Royaume ARADPLQ Le 20 octobre 2010 Collaborer avec Dieu en vue du Royaume Faire naître des communautés à la manière de Paul de Tarse Lorsque nous réfléchissons à la vocation missionnaire et pastorale, le nom de Paul de Tarse, saint Paul, nous vient à l’esprit naturellement. Il a porté la Bonne nouvelle du Christ en territoire hostile à la foi; il a fait naître des chrétiens et des chrétiennes parmi les païens; il a fait naître des communautés qui vivent de cette foi et les a accompagnées dans leur croissance. Mais il a toujours attribué son succès à l’«œuvre de Dieu» (Rm 15, 17), dont il s’est considéré le collaborateur. D’où le titre de cet entretien. Rodolfo Felices Luna, Ph.D. Université de Sherbrooke Rodolfo Felices Luna, Ph.D. Université de Sherbrooke

ARADPLQ Le 20 octobre 2010 Paul missionnaire «Me conformer à ce qui est écrit : Ceux à qui on ne l’avait pas annoncé le verront et ceux qui n’en avaient pas entendu parler comprendront» Romains 15, 21 (Isaïe 52, 15) Le zèle de Paul pour l’Évangile l’a poussé à aller là où la Bonne nouvelle du Christ Jésus demeurait inconnue, ignorée. Voici comment il résume son œuvre missionnaire aux chrétiens de l’Église de Rome (Rm 15, 17-21). Cette vocation missionnaire peut inspirer la nôtre, nous qui vivons désormais dans un Québec pluraliste, qui ressemble de plus en plus aux «nations» auxquelles Paul s’adresse. Montrer le Christ à ceux et celles à qui on ne l’a pas annoncé; aider à comprendre la Bonne Nouvelle à ceux et celles qui n’en avaient pas entendu parler, ou si peu, ou si mal… Rodolfo Felices Luna, Ph.D. Université de Sherbrooke

Paul pasteur Conditions du ministère : ARADPLQ Le 20 octobre 2010 Paul pasteur Conditions du ministère : «Voyages sans nombre, dangers … Labeur et fatigue, veilles fréquentes, faim et soif, jeûnes répétés, froid et nudité! Et sans parler du reste : mon obsession quotidienne, le souci de toutes les Églises! Qui est faible, que je ne sois faible? Qui vient à tomber, qu’un feu ne me brûle?» 2 Corinthiens 11, 26-29 Mais Paul est aussi un pasteur. Aux chrétiens de Corinthe, il décrit avec éloquence le lien qui l’unit à eux. Comment Paul conçoit-il la mission pastorale en Église? Comment voit-il le rôle des personnes responsables dans les communautés chrétiennes? Pour bien aborder cette question, il faut circonscrire le matériel à partir duquel nous pouvons élaborer une réponse crédible. Rodolfo Felices Luna, Ph.D. Université de Sherbrooke

Paul et Paul Treize lettres du NT sont attribuées à Paul ARADPLQ Le 20 octobre 2010 Paul et Paul Treize lettres du NT sont attribuées à Paul La majorité des biblistes croit que 2 Th, Col, Ép, 1-2 Tm et Tite sont pseudépigraphes Tous reconnaissent l’authenticité de 1 Th, 1-2 Co, Ph, Ga, Rm, Phm. Nous nous en tiendrons à elles! UNE des raisons de cette division est justement la différence d’ecclésiologie En spécifiant davantage une organisation ministérielle, les lettres «pastorales» réorientent l’élan missionnaire du premier Paul Il y a Paul et Paul. C’est-à-dire Paul et ses secrétaires. Paul et ceux de l’école de Paul. Paul et les successeurs de Paul. Paul et les pauliniens. Point 1. Point 2 : C’est-à-dire rédigées par quelqu’un d’autre que Paul : des secrétaires ou des disciples, dans la plupart des cas après le décès de l’apôtre. Points 3-4 : On perçoit deux «moments» d’Église bien distincts entre les lettres proto-pauliniennes (du premier Paul) et les lettres deutéro-pauliniennes (du second Paul). Dans un premier moment, Paul semble laisser ses ouailles s’organiser assez librement par elles-mêmes, selon les dons de l’Esprit reçus dans la communauté. Christ revient bientôt, inutile de créer des structures permanentes pour une Église des derniers temps. Point 5. Dans un second temps, à l’encontre du premier, Paul insiste pour instituer un ordre ministériel clair, une hiérarchie responsable dans les communautés, à partir de ses successeurs. Il s’agit moins d’innover et plus de préserver, de consacrer l’usage, de conserver intact le précieux dépôt de la foi à travers l’histoire, jusqu’à l’éventuel retour du Christ. La triade classique des «serviteurs», «anciens» et «surveillants», les ancêtres étymologiques de nos «diacres», «presbytres» et «épiscopes», se retrouve seulement dans ces lettres tardives. LA question qui divise les exégètes est de savoir si un tel changement a eu lieu du vivant de l’apôtre, ou s’il survient après la mort de ce-dernier et en partie à cause de cette disparition de la figure d’autorité. Personnellement, je suis du second avis, celui de la majorité. Je dois prendre position, car je ne peux avancer une vision du ministère pastoral selon Paul sans d’abord délimiter où je trouve les traces de Paul de Tarse. Les lettres proto-pauliniennes (indiscutées) ne m’autorisent pas à élaborer un discours ministériel paulinien comme le feraient les lettres deutéro-pauliniennes. Nous avons tout intérêt selon moi à marcher en terrain sûr. Pour les remarques qui vont suivre, je m’en tiens donc à ce que Paul dit de façon cohérente en 1 Th, 1-2 Co, Ph, Ga, Rm et Phm. Rodolfo Felices Luna, Ph.D. Université de Sherbrooke

La mission paulinienne ARADPLQ Le 20 octobre 2010 La mission paulinienne Par l’annonce de la bonne nouvelle, Paul «engendre» des croyants (1 Th 2,7-8; 1 Co 3,1-4; Phm 10), qui forment des communautés, parce que le rassemblement fait partie du salut offert Dans la perspective d’une fin de l’histoire, ces Églises, ces Assemblées, sont les embryons du grand rendez-vous de l’humanité avec Dieu (1 Co 15) Paul ne gère pas la vie des communautés, mais les laisse s’organiser selon les charismes reçus de l’Esprit (1 Co 12 – 14) Point 1 : Paul de Tarse s’applique à lui-même l’image de la «mère» ou du père» pour signifier le lien qui l’unit aux personnes auxquelles il a proclamé l’Évangile. Qu’est-ce que cette image révèle de la relation pastorale selon Paul ? Point 2 : Dans la perspective des tout premiers chrétiens, dont Paul, les Églises forment les noyaux à partir desquels Dieu prépare son grand rendez-vous final avec l’humanité. L’Église n’est pas perçue comme une structure permanente, mais bien temporaire, servant à témoigner de la vie du Christ et à transformer le monde en Royaume de Dieu. Elle a une raison d’être et une utilité en fonction du Royaume. L’Église n’existe pas pour elle-même, pour se préserver elle-même, mais pour collaborer avec l’Esprit de Dieu à transformer le monde en Royaume de Dieu. Faire Église n’est pas le but; c’est le moyen de vivre le Royaume. Dans ce sens, l’organisation interne des Églises est purement fonctionnelle : une bonne organisation aide à la venue du Royaume; une mauvaise organisation y nuit. Mais il n’y a pas d’organisation absolue : tout dépend du contexte dans lequel s’insère l’Église. Tout est relatif et temporaire, sauf le Royaume qui en est le but. Point 3 : Nous connaissons tous la fameuse comparaison paulinienne de l’Église au Corps du Christ (1 Co 12). Il y a diversité de membres et de dons de l’Esprit, mais tous contribuent, chacun à leur façon, à pourvoir aux besoins de la communauté chrétienne. 1 Co 12, 4-11 est particulièrement clair quant à la souveraine liberté de l’Esprit de distribuer ses dons comme il l’entend. Cette conviction ne relativise-t-elle pas toute forme de fixation et de gestion des ministères en Église ? Des ministères permanents, aux traits constants à travers les siècles, sont-ils compatibles avec la souveraine liberté de l’Esprit ? Qu’est-ce que cela me dit à propos de la figure de l’agent(e) de pastorale laïque ? Rodolfo Felices Luna, Ph.D. Université de Sherbrooke

ARADPLQ Le 20 octobre 2010 Paul apôtre Paul aspire à la reconnaissance de son envoi par le Christ ressuscité (1 Co 1,1; 9,1-2; 15,3-9; 2 Co 1,1; 12,12; Ga 1,1; 2,8; Rm 1,1; 11,13) C’est en ce sens qu’il revendique le titre d’apôtre : en tant que témoin du Ressuscité, envoyé par lui. L’apostolat est l’œuvre du missionnaire, pas le plus haut degré d’une hiérarchie sacerdotale. Paul se sent investi d’autorité pour annoncer l’Évangile, pas pour gérer la vie ecclésiale (1 Co 1,17) «Apôtre» vient du grec «apostolos», qui veut dire «Envoyé». Lorsque Paul revendique le titre d’apôtre, ce n’est pas une dignité ecclésiale qu’il convoite, mais bien la reconnaissance de son envoi par le Christ Ressuscité . Points 1-4 : «Car le Christ ne m’a pas envoyé baptiser, mais annoncer l’Évangile, et cela, sans la sagesse du langage, pour que ne soit pas réduite à néant la croix du Christ» (1 Co 1, 17). En tant que personne laïque impliquée dans la pastorale ecclésiale, qu’est-ce que je voudrais que mes frères et sœurs reconnaissent de mon implication ? Rodolfo Felices Luna, Ph.D. Université de Sherbrooke

Paul ministre : intendant, serviteur, esclave ARADPLQ Le 20 octobre 2010 Paul ministre : intendant, serviteur, esclave 1 Co 3,5; 4,1-2; 9,19 2 Co 3,6; 4,1.5; 5,18; 6,3-4; 8,19-20; 9,12; 11,8.23 Ga 1,10 Rm 1,1; 11,13; 15,25 Ph 1,1 Phm 1 Le mot «ministre» traduit en français des mots grecs que Paul emploie pour désigner son rôle dans l’Église du Christ. Si nous traduisions littéralement, le mot «ministre» disparaîtrait, et à sa place nous aurions parfois «intendant» («oikonomos» 1 Co 4, 2 ; 2 Co 8, 19-20 ; «diakonias» 9,12 ; Rm 15, 25), d’autres fois «subalterne», «serviteur» («diakonos» 1 Co 3, 5 ; «hyperetès» 4, 1 ; «diakonos» 2 Co 3, 6 ; 4, 1 ; 5, 18 ; 6, 3-4 ; 11, 8. 23 ; Rm 11, 13), et quelques fois le mot «esclave», voire même «prisonnier» («doulos» 1 Co 9, 19 ; 2 Co 4, 5 ; Ga 1, 10 ; Rm 1, 1 ; Ph 1, 1 ; «desmos» Phm 1). Ces mots peuvent-ils décrire ma contribution à la mission de l’Église ? Dans quel sens oui ou non ? Rodolfo Felices Luna, Ph.D. Université de Sherbrooke

Paul collaborateur 1 Th 1,1; 3,2; 5,12-28 ARADPLQ Le 20 octobre 2010 Paul collaborateur 1 Th 1,1; 3,2; 5,12-28 1 Co 1,1-3; 3,5-9; 16,5-20; 2 Co 1,1-2; 1,24; 6,1; 7,5-16; 8,16-23 Ph 1,1-2; 2,19-24.25-30; 4,2-3 Rm 8,28; 16,1-9.10-16.21-23 Phm 1-3. 8-14. 17-25 Paul emploie très souvent les mots «collaborateur», «coopérateur», «associé», «compagnon», pour décrire son rôle et son lien avec d’autres responsables pastoraux des Églises («synergos»1 Th 3, 2 ; 1 Co 3, 9 ; 2 Co 1, 24 ; 6, 1 ; «koinônos» 8, 23 ; «systratiôtès» Ph 2, 25 ; «syzyge» 4, 3 ; «synergos» Rm 16, 9. 21 ; Phm 1). Qu’est-ce que ces termes révèlent de l’idéal paulinien des ministères en Église ? En quoi cet idéal me touche ou me concerne, de près ou de loin ? Rodolfo Felices Luna, Ph.D. Université de Sherbrooke

ARADPLQ Le 20 octobre 2010 En vue du Royaume «Car il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait placé tous ses ennemis sous ses pieds» 1 Co 15,25 «Affranchis du péché, vous avez été asservis à la justice (…) Quand vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l’égard de la justice (…) mais aujourd’hui, libérés du péché et asservis à Dieu, vous fructifiez pour la sainteté» Rm 6,18-22 «Car le Règne de Dieu n’est pas affaire d’interdits rituels; il est au contraire justice, paix et joie dans l’Esprit Saint» Rm 14,17 La collaboration des agents et agentes de pastorale vise l’établissement du Royaume de Dieu, pas l’establishment ecclésial. Point 1 : Tout votre travail, toute votre vocation, tout votre dévouement se situe dans une perspective temporelle, temporaire, provisoire : «jusqu’à ce que…». Tel le véritable professeur, qui souhaite vivement devenir inutile pour ses étudiants, à force de les rendre autonomes dans leur processus d’apprentissage, ainsi l’agent(e) de pastorale devrait-il se réjouir lorsqu’une communauté chrétienne se tire de mieux en mieux d’affaire sans elle ou lui. Ne perdons jamais de vue le but de notre appel. Point 2 : Dans le langage théologique cru et brutal d’un saint Paul, l’Évangile libère pour mieux asservir. Il nous libère de tout ce qui nous empêche de mieux servir Dieu et son Royaume. Point 3 : Si saint Paul se sent souverainement libre à l’égard des normes, règles et rites, c’est qu’il subordonne absolument tout à la justice, la joie et la paix qui découlent de la libre circulation de l’Esprit Saint, l’Esprit de Dieu, l’Esprit du Christ Ressuscité. Paul ne met aucun frein à la créativité en Église, tant et aussi longtemps que cette créativité exprime une effusion de l’Esprit de justice, de paix et de joie. Rodolfo Felices Luna, Ph.D. Université de Sherbrooke

ARADPLQ Le 20 octobre 2010 À l’école de Paul L’Apôtre des nations n’était pas reconnu par tous. Même ses propres convertis le reniaient parfois. Il ne jouissait pas d’un statut officiel. Un APL de son école ne table pas sur un titre. Paul puise son dynamisme à même sa propre expérience spirituelle. Un APL de son école cultive son jardin intérieur pour tenir. Paul mise sur l’Esprit à l’œuvre dans les personnes et les communautés, pas sur les organigrammes et les rôles. Il ne gère pas, il inspire! Et nous? Merci de votre implication dans la venue du Royaume de Dieu en ce monde. Merci de votre collaboration, de votre esprit de coopération. Merci de votre inspiration. L’Église fait un peu plus de sens pour les païens comme moi, parce que vous êtes là. Merci de votre attention! Rodolfo Felices Luna, Ph.D. Université de Sherbrooke