Traitement non médicamenteux des troubles du comportement en EHPAD ET CONTENTIONS DE LA PERSONNE âgée L’EBM est pour moi une base et j’essaye donc de vous proposer dans cette formation la PEC la plus validée possible. S’il y a des termes qui ne sont pas compris, arrêtez moi ! Mazoyer A. Formation continue des équipes - EHPAD Boucard Mai 2011 - 79 340 Ménigoute
I EN INTRODUCTION Traitement non médicamenteux des troubles du comportement en EHPAD et contentions de la personne âgée.
De quoi on parle ? S.C.P.D. : Symptômes Comportementaux et Psychiques d’origine Démentielle. La majorité des troubles en EHPAD entrent dans ce cadre. Etude TNM EHPAD – ONRA : large étude qui a prouvé qu’avec des formations, et un accompagnement des équipes, on pouvait significativement diminuer les SCPD en EHPAD.
Quels objectifs ? Avoir une prise en charge adaptée en évitant toute maltraitance. Obtenir une équipe plus sereine dans la gestion de ces troubles. Eviter le recours à la contention. Eviter le recours quasiment toujours délétère aux médicaments (qui ont souvent des effets secondaires lourds pour une efficacité régulièrement discutable).
règles de base : 1ère règle : un trouble du comportement est une urgence. 2ème règle : tout trouble peut exprimer une origine somatique (globe vésical, fécalome, infection…). Elle doit être évoquée et éliminée. 3ème règle : noter dans le dossier de soins le contexte de survenue, l’horaire, la fréquence… C’est capital pour le médecin Ex : le patient habitué à pisser dehors depuis toujours. Depuis son entrée en structure: troubles du comportement car n’avait plus cette possibilité
Rappels sur les contentions : La contention au lit ou au fauteuil et les barrières de lit sont des prescriptions médicales. Ces outils exposent à des risques (chutes, aggravation de confusion, escarres, perte d’autonomie, maltraitance…) Avant la mise en place de toute contention, le médecin, avec l’équipe, doit en évaluer le rapport risque/bénéfice. Un matelas à terre est parfois une meilleure solution Ex : chute en avant et traumatisme facial chez un patient avec une contention au fauteuil / fracture du col suite à un passage par-dessus les bas flans
Comment évaluer ces troubles ? La NPI-ES permet l’évaluation et le suivi de ces troubles du comportement. Permet de mieux connaître la charge de travail (et d’épuisement) pour les équipes. Cet outil commence à être utilisé lors de nos réunions de synthèse.
II LE « à faire ou à ne pas faire …» Traitement non médicamenteux des troubles du comportement en EHPAD et contentions de la personne âgée.
Le « à faire ou à ne pas faire …» Un petit guide qui sera à votre disposition pour tenter d’agir au mieux dans des situations parfois délicates. Des évidences, mais pas que…
Opposition et refus de soins Que faut-il faire ? Que ne faut-il pas faire ? C’est à vous…
Opposition et refus de soins Contention aggrave les troubles et énerve encore + : elle est le dernier recours…
COMPORTEMENT MOTEUR ABERRANT Que faut-il faire ? Que ne faut-il pas faire ? C’est à vous… A noter : un patient « dément déambulant » peut faire 20 à 30 km quotidiennement. Les conséquences somatiques sont donc potentiellement lourdes.
COMPORTEMENT MOTEUR ABERRANT Un problème ici : les chariots qui restent trop dans les couloirs, beaucoup de portes ouvertes alors qu’elles ne devraient pas l’être
AGITATION Que faut-il faire ? Que ne faut-il pas faire ? C’est à vous…
AGITATION Isoler ne veut pas dire enfermer / seul au calme / ambiance anxiogène = cris, courir, faire des gestes amples et violents, parler fort……..
AGRESSIVITé Que faut-il faire ? Que ne faut-il pas faire ? C’est à vous…
Agressivité
Délires et Hallucinations : Que faut-il faire ? Que ne faut-il pas faire ? C’est à vous…
Délires et Hallucinations : Nier délire : aggrave / raisonner = échec
CRIS : Que faut-il faire ? Que ne faut-il pas faire ? C’est à vous…
CRIS :
III LES Contentions d’après le guide HAS : « Limiter les risques de la contention de la personne âgée » Je ne suis pas contre la contention… Elle doit juste être très réfléchie, justifiée et évaluée ! Traitement non médicamenteux des troubles du comportement en EHPAD et contentions de la personne âgée.
DEFINITION DE LA CONTENTION Physique Différences : entre la contention rééducative (posturale et active) et la contention physique passive. On parle aujourd’hui seulement des contentions physiques passives. (elles concernent aussi les contentions pour la « prévention » des chutes). Les contentions rééducatives sont les attelles, les bas…
DEFINITION DE LA CONTENTION Physique PASSIVE «La contention physique, dite passive, se caractérise par l'utilisation de tous moyens méthodes, matériels ou vêtements qui empêchent ou limitent les capacités de mobilisation volontaire de tout ou d'une partie du corps dans le seul but d'obtenir de la sécurité pour une personne âgée qui présente un comportement estimé dangereux ou mal adapté».
POURQUOI LA CONTENTION Physique ? La crainte de la chute représente le 1er motif de son utilisation. « La plupart des soignants pensent que réduire la contention reviendrait à faire prendre des risques excessifs ». Les troubles comportementaux, agitation et déambulation, correspondent aux autres motifs les plus souvent cités. Pas de preuve scientifique de l’efficacité des contentions lorsqu’elles sont utilisées pour ces motifs.
Et en pratique ? Contention = prescription médicale + information du patient et des proches + surveillance + réévaluation Contention utilisée devant l’échec des autres moyens. La contention n’est pas là pour palier à un manque de professionnels (selon HAS). Prescription de contention : écrite, datée avec protocole de surveillance. Normalement à réévaluer toutes les 24 H.
Les Dangers des barrières : Avec les barrières de lits : « le risque de blessure grave suite à une chute du lit est plus élevé en cas d’utilisation de barrières de lits » Elles augmentent l’alitement. Elles doivent avoir les mêmes précautions d’usage que tout autre moyen de contention.
Comment éviter les contentions ? En utilisant les conseils présentés En mettant les lits le plus bas possible (intérêt des lits Alzheimer / lits <45 cm de haut) En mettant le matelas à terre les soirs de grosse agitation… En éloignant les meubles dangereux En laissant les aides techniques et lumières à proximité En stimulant la marche Etc.
IV POUR CONCLURE… Traitement non médicamenteux des troubles du comportement en EHPAD et contentions de la personne âgée.
En conclusion : Fiches « à faire / à ne pas faire » à utiliser au quotidien. Les « animations flashs » sont un outil utile à s’approprier. Les réunions de synthèse seront l’occasion d’évaluer (NPI-ES), de faire le point et d’adapter les façons de faire. Bien réfléchir à la contention, la réévaluer très régulièrement et ne pas oublier d’y associer le médecin.
Présentation disponible sur le site : http://medecine.alexis-mazoyer.com rubrique « EHPAD » (Mots clés google : alexis mazoyer médecine) et dans le classeur formation…
REFERENCES : Site de l’ONRA : site de l’observatoire national sur la maladie d’Alzheimer http://cm2r.enamax.net/onra/ Etude TNM (sur le site de L’ONRA): http://cm2r.enamax.net/onra/index.php?option=com_content&task=view&id=81&Itemid=81 Les fiches présentées (sur le site de L’ONRA) : http://cm2r.enamax.net/onra/index.php?option=com_content&task=view&id=82&Itemid=0 Recommandations HAS : Limiter les risques de la contention de la personne âgée : http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/contention.pdf Recommandations HAS : Prise en charge de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées : interventions médicamenteuses et non médicamenteuses. http://www.has-sante.fr/portail/upload/docs/application/pdf/maladie_dalzheimer-_synthese_-_interventions_medicamenteuses_et_non_medicamenteuses.pdf