Commission Protection, Environnement, Patrimoine et Equipement présente
Les carrières de Savonnières-en-Perthois Un site souterrain à protéger
Savonnières-en-Perthois Commune du barrois, à la limite entre les départements de Meuse et de Marne Située au bord de la RN 4, à 220 km de Paris vers l’Est Bordure orientale du bassin parisien avec léger pendage relevé vers l’Est Environ 450 habitants Carrières et champignonnières exploitées jusqu’au début du XXIe s. Vues aériennes 1 - 2 ; Cartes géologiques 1 - 2 Situé sur une butte. Commune à effectif stable depuis l’après-guerre. Environ 900 habitants au début du XXe s. dont 500 travailleurs du sous-sol. Superficie de 10 km2
Des carrières « ancestrales » Calcaire exploité depuis la période gallo-romaine jusqu’au début du XXIe s. Carrières à ciel ouvert et galeries souterraines dès l’antiquité Récemment, ont permis de mettre « à jour » des gouffres « borgnes » (Avenir, Besace, Sonnette, etc.) Pierre extraite pour la construction et les beaux arts (distribution nationale et internationale). Dès l’époque gallo-romaine ce calcaire sert à réaliser des bâtiments mais aussi des statues et sarcophages. Il faut néanmoins attendre le XIXe s. pour que l’exploitation de la pierre passe au stade industriel. Exemples de bâtiments : Château de Lunéville (54) Basilique Notre-Dame de l’Epine (51) Abbaye de Chalade (55) Château de Morley Cathédrale de Troyes (11)
Pierre exploitée Oolithe vacuolaire dite pierre de Savonnières : Tithonien (ex-Portlandien) Environ 3 mètres d’épaisseur à Savonnières Couleur : blanc à gris 35 % de porosité totale Pierre fine, crayeuse et sans silice Appréciée pour sa tendresse et son durcissement à l’air Tithonien : -141 à -135 millions d’années Dernier étage du Jurassique supérieur (ou Malm) Se subdivise en cinq séquences homogènes, sur une épaisseur totale de 95 à 110 mètres : Base (repose sur les marnes argileuse du Kimmeridgien) : ensemble de bancs calcaires de plusieurs décimètres, séparés par de fines intercalaires d'argiles de quelques millimètres. Au niveau médian de la formation, on distingue une couche de calcaire à Lumachelles dite "pierre Chaline". Oolithe de Bure : banc calcaire oolithique, très massif et finement vacuolaire, d'environ 2 mètres d'épaisseur. Calcaires cariés, faciès d'environ 20 mètres de puissance : bancs de calcaires durs et criblés de cavités entre lesquels sont intercalés des joints argileux millimétriques. Calcaires tubuleux : couches calcaires pouvant atteindre plusieurs mètres. Sont séparées par des strates argileuses de plusieurs décimètres. Ce faciès peut atteindre une épaisseur d'environ 30 mètres. Oolithe vacuolaire : toit de la formation, avec une épaisseur pouvant atteindre 6 mètres A Savonnières, la couverture Crétacé est d’environ 20 m d’épaisseur.
Domaine souterrain Carrière dite « du village » : 173 km de galeries sur 86 ha de superficie 2 322 000 m3 de roche exploitée Zone d’études et d’observations Vestiges historiques et dessins pariétaux à travers l’histoire humaine proche Nombreuses viailles et gouffres « borgnes » D’autres carrières de moindre importance spéléologique sur Savonnières et environs Les autres carrières souterraines : Courte Raie, Marlière, Espérance, Usine (environ 30 km de galeries sur 15 ha ; 405 000 m3 exploités) Pu Porthu, Pérou et autres sur Aulnois-en-Perthois (environ 126 km sur 63 ha ; 1 701 000 m3 exploités) Point du Jour et Brauvilliers (environ 10 km sur 5 ha ; 135 000 m3 exploités) TOTAL : 339 km de galeries sur 169 ha. Viaille : fissure karstifiée d’orientation subméridienne. Généralement les viailles ont été absorbées par l’exploitation.
Les galeries Travaux topographiques en cours
Zone d’études et d’observations Karstologie, géologie, circulation des eaux, exploitation de la pierre, etc. Un exemple : rides de plage (ripple mark) fossilisées « en négatif »
Des vestiges historiques Sculptures anciennes, machines abandonnées, traces d’exploitation, etc.
Usine allemande de V1 Projet d’usine souterraine de construction de V1 Travaux débutés en 1944
Art pariétal Thèmes et sujets divers et variés…
Un vaste terrain pour les spéléologues Des galeries accessibles à tous Des gouffres uniques pour la région 684 visites (1/3/2006 – 1/3/2007) de la carrière souterraine du village, répartis en 80 groupes : FRANCE : 70 % dont : région L (Lorraine) : 39 % région A (Paris - Île-de-France) : 18 % autres (J, K, T, Y, etc.) : 13 % BELGIQUE - LUXEMBOURG : 17 % PAYS-BAS : 9 % ALLEMAGNE : 1 % non identifiés : 3 % Les galeries souterraines des carrières peuvent être classées 1 parmi les catégories fédérales. Un faible aménagement pourrait même les faire glisser en classe 0… Il est possible d’y bivouaquer, organiser des camps, d’entrer en véhicule, etc.
Les gouffres Nombreux gouffres « borgnes » Peu de galeries horizontales
Des spéléothèmes
Iconographie Cartes géologiques BRGM Vues aériennes Google Earth Photographies Jean-Paul DELACRUZ, Christophe et Daniel PREVOT Coupe géologique Stéphane JAILLET Topographies François DEVAUX, Michel LOUIS, ASHM et USAN
Bibliographie Schéma départemental des carrières de la Meuse (Préfecture de la Meuse, juil. 2001) Bedon R. : Les carrières et carriers de la Gaule romaine (éd. Picard, 1984) Fronteau, G. : Les calcaires utilisés dans la construction en Champagne-Ardenne GAILLET Y. : La pierre de Savonnières des gallo-romains à nos jours (éd. D. Guéniot, 2003) Jaillet S., Depaquis J.P., Herbillon C. : Le karst et les carrières souterraines du Barrois, in : Karstologia n°40 (2e Trim. 2002) Jaillet S. : Le Barrois et son karst couvert, Karstologia mémoires n°12 (2005)
Merci pour votre attention. Christophe PREVOT – mars 2007