Lassociation AIDES Près dun quart de siècle de combats.

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
Stigma and Discrimination Related to MTCT
Advertisements

Atelier thématique Citoyenneté et prévention de la délinquance
Plan national de lutte contre le VIH/SIDA et les IST
COREVIH Auvergne – Loire
1-3 Juillet 2009, Dakar (Sénégal)
Plan de campagne de communication au regard de la prévention des ITSS pour Service de lutte contre les infections transmissibles sexuellement.
SECRETARIAT PERMANENT
IKAMBERE « La Maison Accueillante » IKAMBERE centre de ressources Accueil Écoute Accompagnement Familles Relais Prévention Insertion professionnelle La.
AFTA COMPTE EMPLOI RESSOURCES 05 Octobre PRESENTATION GENERALE - Le VIH/Sida en 2007 En France : Plus de séropositifs Environ décès.
Réduction des risques chez les usagers de drogues
InVS 27/11/2006 Autres points dactualité, perspectives et synthèse Réunion des Associations 27 novembre 2006 Unité VIH/Sida-IST-VHC Département des Maladies.
1 Ce que vous faites Le référentiel dactivités et de compétences du / de la Représentant(e) des Usagers du système de santé _________________________________________________.
PLAN STRATEGIQUE DE LUTTE CONTRE LE SIDA
RECUEIL DE DIRECTIVES PRATIQUES DU BIT
Division of Prevention and Control of AIDS, Tuberculosis and Malaria | 25 January January |1 | Epidémiologie de la Co-infection TUB/VIH et.
Quelles nouvelles stratégies de prévention auprès des gays ?
Nancy, 13 septembre 2011.
ALAVI Association Laafi la Viim Création : 15 juillet 1995 Date de reconnaissance: 23 février 1996 Membres : personnes infectées et/ou affectées par le.
AXES OBJECTIFS MESURES
Isabelle Franchistéguy-Couloume CREG-UPPA IUT de Bayonne - Pays Basque
Conduite au Changement.
Le Dispositif dAnnonce du Plan Cancer Un accueil plus humanisé et personnalisé des malades et de leur proches Dr Jean-Marie GIRARDEL IFSI 4 Novembre 2008.
Autour de la recherche-action Voici quelques diapos pour illustrer le différents temps de la recherche action autour du diagnostic local dans laquelle.
Les dangers de la non-observance Survenue de résistances. Survenue de résistances. Echec virologique. Echec virologique. Maladies opportunistes. Maladies.
CF Pillan / ICETA Coutelle
Les réseaux de soins Docteur Francis RAPHAEL Docteur Jean-Louis DEUTSCHER.
DEPISTER POUR MIEUX TRAITER n La prévention consiste à éviter le contact entre notre organisme et des substances nocives dites « oncogènes », (du grec.
1 La mesure MESURE & QUALITE De la mesure …. La mesure 2 Sommaire 1. Problématique 2. Démarche 3. Zéro défaut 4. Résolution des non-conformités.
Nadine Régnier IDE USP CHRU Lille
1 Rôle et attentes des collectivités locales dans la mobilité des jeunes.
Département fédéral de lintérieur DFI Office fédéral de la santé publique OFSP Unité de direction Politique de la santé Le rôle de la concurrence orientée.
Télémédecine en PACA Les états régionaux de linclusion.
Un an après la reconnaissance par le MELS des clientèles émergentes Où en sommes-nous?
Ministre de la Santé Publique et de la Population 1 Prise en charge psychosociale des PVVIH Session 1 : Introduction.
Lidentité de « praticien en éthique » Georges A. Legault Directeur du Ciréa
Discrimination multiple : - état du débat en Suisse Monique Eckmann Journée CFR- FHNW -ZHAW Olten,12 novembre 2008 ….. en particulier.
La Charte déthique de la recherche dans les pays en développement de lANRS Ingrid Callies Grenoble – 25 avril 2008.
Dispositif daccompagnement Soins palliatifs Fegems Un peu dhistoire… Novembre 2009.
Traitement non médicamenteux des troubles du comportement en EHPAD ET CONTENTIONS DE LA PERSONNE âgée L’EBM est pour moi une base et j’essaye donc de.
ATELIER RÉGIONAL DE CAPITALISATION DES EXPÉRIENCES EN ADAPTATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE Maputo, 7-11 mai 2012.
L’APPROCHE PAR LES PROCESSUS
Transport solidaire Denrées solidaires Deux initiatives concertées et branchées sur le milieu ! présentent.
Groupes de travail Parents et Professionnels Autisme
Atelier régional « participation des OP aux politiques » Ousseini Ouédraogo Analyse ROPPA.
Création dune plate-forme de soins en ambulatoire A vocation territoriale Approche fonctionnelle Journées de l'ADESM, 14 et 15 novembre 2013.
PGCSS/REGA1 Introduction Enregistrement des participants Présentation des participants et des facilitateurs Modalités pratiques Attentes Objectifs du séminaire.
CONSEIL DE DEVELOPPEMENT Groupe de travail « Accès aux services » Projet sur laccès aux services à la population sur le Pays de Redon et Vilaine Présentation.
Expériences de coopération et pratiques intéressantes sur la femme.
Handicap et politiques de coopération internationale Etat des lieux du handicap dans la coopération internationale.
Journée régionale sur le suicide et les aînés, Capitale-Nationale Par Bertrand Gignac, directeur général de lArc-en-ciel, Portneuf Et par Renée-Claude.
Unité de Recherche R002 Acteurs et systèmes de santé en Afrique Faire réfléchir les personnels de santé sur leurs pratiques : restitutions et "rencontres.
Enquêtes épidémiologiques
1 La recherche ANRS COMTEST sur le dépistage communautaire (janvier 2009-décembre 2010) Étudier la faisabilité dun dépistage rapide du VIH effectué par.
DGA CSP Direction orientation formation 24 février 2012 La prestation "Confirmer son projet professionnel" : une innovation qui enrichit l'offre de service.
1 LA PLATE FORME DAPPUI AUX PROFESSIONNELS DE SANTE Une nouvelle approche du site PAPS Michel CHIARA/Elodie AGOPIAN - CCOP - 31/01/2013.
1 Journée de réflexion sur la planification de la Transition École Vie Active Présentation du Ministère de lÉducation, du Loisir et du Sport 4 juin 2007.
Présentation OTeN – e-Forum Casablanca 14 juin 2007 Un observatoire des initiatives numériques sur le territoire français Emmanuel Vandamme, délégué de.
Science et technologie au primaire Lévaluation aux 2 e et 3 e cycles 1.
Présentation de Sidaction
Soins palliatifs partout, pour tous, une utopie ?
Younes YATINE / Coordinateur National des actions prévention HSH
Journée interassociative Atelier Recherche 1 : Ethique de la recherche Implication des collectifs dans la recherche sur le VIH/SIDA : exemple français.
Dr Dembélé Bintou Keita ARCAD/SIDA Centre DONYA
30 ans de combats avec les personnes vivant avec le VIH et les groupes communautaires séro-concernés Bruno Spire Président de AIDES.
COUNSELING ET DEPISTAGE VOLONTAIRE ET ANONYME Renforcement des capacités Denis da Conceiçao – Courpotin 1DU BUJ 10 au 14 Nov 2008.
Nouvelles approches communautaires de prévention Journée inter-associative David MONVOISIN Paris, le 29 mars 2007.
COREVIH Guadeloupe-StMartin-StBarth
LES FEMMES VIVANT AVEC LE VIH A L’EPREUVE DES EVENEMENTS INDESIRABLES – L’ENQUETE EVE (France) Coline Mey - G. Quatremère,
Recherche-action autour du vieillissement des personnes vivant avec le VIH Résultats de l’étude AIDES : vieillir avec le VIH Alain Bonnineau -
Communication pour le changement de comportement dans des interventions de VIH sur le lieu de travail S. Mohammad Afsar, ILO/AIDS.
Transcription de la présentation:

Lassociation AIDES Près dun quart de siècle de combats

Historique de AIDES Création de AIDES en 1984 par Daniel Defert Principes éthiques forts: non-jugement, confidentialité, droit des personnes atteintes, compatibilité santé publique et droits de lhomme Comprend aujourdhui 1000 volontaires, 450 permanents, membres donateurs et présent dans 77 lieux en France Association communautaire, membre de PLUS

Des enjeux éthiques forts Principes éthiques forts: non-jugement, confidentialité, droit des personnes atteintes, compatibilité santé publique et droits de lhomme Epidémie concentrée sur des populations vulnérables et stigmatisées par ailleurs Gays/HSH ProstituéEs Usagers de drogue Femmes Immigrants

Deux modèles (1) Exclusion Pas forcément contre les individus mais pour leur bien Discutable éthiquement Inefficace en santé publique Relation statistique entre discrimination et protection Les séro-ignorants sont les personnes à risque Le traitement diminue la transmissibilité

Deux modèles (2) Valoriser le rôle social des malades (empowerment) Stratégie internationale GIPA Nouveaux métiers Valorisation de lexpérience du « vivre avec » pour faire des acteurs de prévention et de santé publique 1/20 to 1/501/1000 to 1/100001/200

Les principes de la démarche communautaire Basée sur la mobilisation des groupes séro-concernés Faire avec, pas pour Démarche ascendante, bottom to top Basée sur le savoir profane et lexpertise du vécu (vivre avec le VIH ou vivre avec le risque) Objectif de transformation sociale

Nature de lassociation Association communautaire généraliste de personnes infectées ou affectées par le VIH/SIDA des gays des usagers de drogue, H ou F des migrants, H ou F Une association centrée sur la prévention et le soutien des personnes concernées par le VIH pour expérimenter des réponses innovantes basés sur lexpérience des acteurs non professionnels séro-concernés en utilisant cette expérience pour le plaidoyer

Les actions de soutien Avant les traitements: accompagnement individuel, programmes daide à domicile Depuis 1996 : chronicisation de la maladie Le soutien doit favoriser les conditions pour une bonne observance et améliorer la qualité de vie Le soutien passe par une alliance entre patients et professionnels de santé (soignants et chercheurs)

Améliorer les soins (1) Améliorer la prise en charge des co-morbidités impact du vieillissement co-infections hépatites Lutter contre léchec thérapeutique Améliorer laccès aux nouvelles molécules Défendre la prise en charge multidisciplinaire et valoriser léducation thérapeutique PRADIER HIV CLIN TRIALS 2003

Le soutien collectif fait parti de léducation thérapeutique Apport dinformations compréhensibles Rencontre avec des soignants hors hôpital Validation par les pairs. Auto-support, partage Mobilisation et visibilité de personnes touchées Amélioration de lestime de soi, du rapport au soin

Améliorer les soins (2) Améliorer la qualité de vie Prise en charge des effets indésirables Promouvoir des recherches sur les effets indésirables, à la fois fondamentales ET essais cliniques Mesurer le point de vue du patient au sein de la recherche sur les stratégies thérapeutiques Comprendre des effets indésirables ressentis trop souvent négligés (troubles de la libido….)

Agir sur le contexte pour favoriser la prévention Chronicisation de linfection Regard péjoratif de la société sur les PVVIH Les séronégatifs ne souhaitent pas sinfecter Les PVVIH ne souhaitent pas transmettre F La stigmatisation et les discriminations des personnes atteintes sont toujours très présentes et ont des CONSEQUENCES sur les COMPORTEMENTS DE PREVENTION BOUHNIK AIDS 2007, PERETTI PLOS ONE 2007

De la stigmatisation à la criminalisation Procès de personnes séropositives ayant infecté leur partenaire principal sans révélation du statut ni utilisation de préservatifs La responsabilité partagée est remise en cause Une association de victimes se constitue Un délit spécifique de criminalisation de la transmission est discuté Une loi spécifique est-elle justifiée?

Pas de partenaire principal partenaire principal séro+ partenaire principal séro- au courant et protection partenaire principal séro- au courant et pas de protection Partenaire principal séro- PAS au courant et protection Partenaire principal séro-PAS au courant et PAS de protection Étude VESPA ANRS EN12, n= % 14% 29% 9% 1% 2% SPIRE AIDS, 2005

Pour avancer, la société doit évoluer DICIBILITE: il faudrait pouvoir dire sans risque que lon est séropositif ENTENDABILITE : il faut que la société soit prête à entendre les personnes séropositives F Besoin de recherches en Sciences Sociales pour comprendre les freins et les leviers à révéler son statut F Besoin de communiquer sur lacceptation des personnes séropositives

Accès possible en France au matériel dinjection et à la substitution Elargir la palette de substitution Méthadone en primo-prescription en ville: essai ANRS Méthaville Héroïne médicalisée Subutex injectable Accès à la prévention en milieu carcéral Besoin de dispositifs sécurisés dinjection Améliorer la prévention liée à linjection

Améliorer la prévention sexuelle A, B, C est un échec Abstinence Fidélité Condom D-Z Favoriser le dépistage Circoncision Traitement pré-exposition Microbicides Séro-triage Séro-adaptation Contrôle de la charge virale par les antirétroviraux

Le traitement : un outil supplémentaire de prévention Les personnes non traitées et séro-ignorantes sont celles qui contribuent le plus à la transmission Données émergentes sur une moins bonne santé perçue des personnes non encore traitées Proposer un traitement précoce correspond à un besoin : la peur de la transmission est une crainte majeure parmi les PVVIH

Lintérêt du dépistage communautaire Complémentarité avec les offres existantes Attirer des populations plus exposées au risque et/ou moins à laise avec le milieu médical Réduire le délai entre contamination et recours pour des populations sexuellement très actives Offrir un accompagnement et une écoute (counseling) plus adaptés les stratégies individuelles de prévention

Le choix de la recherche biomédicale: intérêt++ A permis de faire émerger des projets communautaires A permis de mieux formaliser le contenu associatif A permis de rapprocher les acteurs associatifs vers le monde de la recherche Permettra davoir des données évaluées sur les dispositifs de dépistage

AIDES à linternational AIDES a initié plusieurs réseaux avec des partenaires Africains AIDES fait parti dune coalition internationale PLUS AIDES agit en renforcement des capacités des structures partenaires gestion formation plaidoyer

Une épidémie hétérosexuelle au Sud? Dans les pays à moyenne prévalence, des données suggèrent une forte épidémie chez les HSH Kenya : 44% HSH vs 11% Sénégal : 21% HSH vs 0.9% Mali : 39% HSH vs 1.7% Cameroun : 18% HSH vs. 5.4% Burkina-Faso : 19% HSH vs. 2% Méta-analyses estiment la prévalence à 4 fois pour les HSH SANDERS, AIDS 2007 WADE, AIDS 2005 BARRAL, PLOS MED 2007

Des HSH invisibles au Sud? Rassemblements dacteurs HSH organisés par AIDES depuis 2007 Leçons apprises Besoins de prévention (gel) et de santé des gays Témoignages autour de pratiques bisexuelles et anales hétérosexuelles Obstacles à intégrer les gays dans les associations communautaires Risque pour les acteurs dans certains contextes

De la visibilité à la reconnaissance en acteurs de santé publique Projet : mobiliser et renforcer les acteurs de la société civile pour mettre en œuvre des interventions auprès des HSH Renforcer les structures internes de lutte contre le sida (tolérance en interne, volonté politique) Renforcer les acteurs HSH de lutte contre le sida (capacités, compétences, mise en place dactions) Renforcer la capacité des structures à se positionner sur la thématique HSH dans un contexte hostile (plaidoyer)

Merci