ISTITUTO MAGISTRALE « REGINA ELENA » ACIREALE
Projet multilatéral scolaire Comenius L’Orient et l’Occident La fusion de deux mondes
Histoire de la Sicile arabe إمارة صقلية إارة إمارة صقلية إمارة صقلية
HISTOIRE DE LA SICILE ARABE En Sicile, nous aurons un émirat ou état musulman entre 948 et 1091. Les émirs de Sicile étaient les vassaux des califes fatimides. Mais… Comment les arabes sont –ils arrivés en Sicile, et qui ont-ils chassés de la Sicile ?
En 535, le général byzantin conquiert la Sicile, qui devient une province byzantine, mais vu que le pouvoir central de Byzance commençait à décliner, des Arabes envahissent pour la première fois la Sicile en 652. Les Arabes ne restèrent pas longtemps cette fois-là, mais à la fin du VIIème siècle lors de la conquête du Maghreb, ils commencèrent à construire des chantiers navals à Carthage (actuellement en Tunisie) et ils eurent ainsi une bonne base de laquelle partir pour envahir la Sicile.
En 700, l’ile de Pantelleria fut prise par les Arabes, mais des discordes entre familles arabes empêchèrent l’invasion de la Sicile. Cependant de nombreux accords commerciaux furent pris avec les Byzantins (qui espéraient ainsi que les Arabes auraient renoncé à l’invasion de la Sicile). En 740 le prince Habib conquiert la ville de Syracuse, mais une forte révolte berbère oblige les Arabes à faire marche arrière. Douze ans plus tard, en 752, ils retournent et mettent à sac la ville de Syracuse.
Au début du IXème siècle une lutte interne entre l’empereur byzantin et le général de sa flotte en Sicile provoqua la trahison de ce dernier qui offrit la Sicile à à Ziadet-Allâh Ier, émir aghlabide de Kairouan qui régnait sur tout l'Ifriqiva (ou l’Afrique du Nord arabe), l’émir accepta l’offre, mais il la donna au général traitre contre un tribut annuel. L’armée qui alla conquérir la Sicile était composée d’Arabes, de Berbères, d’Andalous, de Crétois et de Perses. Ce fut une guerre longue en sanguinante ; et même la peste décima les troupes des deux bords
En 831, Palerme fut conquise par les troupes berbères, pris le nom de al Madinah Balharm, et devint la capitale de la Sicile arabe. Mais pour conquérir toute la Sicile, les Arabes emploieront encore 70 ans. La Sicile devint donc une province de l’émirat Aghlabide qui avait sa capitale à Kairouan qui était à son tour vassal du calife abbasside de Bagdad. Le gouverneur de la Sicile ou « wali » résidait à Balharm (Palerme) dans une forteresse, qui sera ensuite agrandie et restructurée et qui deviendra sous les Normands le Palais des Normands. Le wadi gouvernait l’administration, la justice et l’armée. Il nommait des « cadi » ou juges dans les villes principales.
La population sous la domination arabe était constituée surtout de natifs siciliens, de berbères, d’Arabes et de Perses La Sicile ne fut pas islamisée directement. Dans la partie occidentale de la Sicile, les conversions à l’Islam seront d’environ 50%, mais la partie orientale restera en grande partie chrétienne. A ce moment-là, il y avait aussi une communauté juive assez importante. Les chrétiens étaient soumis à la dhimma ; il pouvait pratiquer leur religion dans les églises existantes et de façon privée, mais ne pouvaient pas porter d’armes, ni monter à cheval (même pas sur les mulets). Leurs maisons devaient être plus petites que celles des musulmans, ils ne pouvaient pas porter de prénoms musulmans, ni boire du vin en public, ni accompagner leurs morts au cimetière etc.
En 909, la dynastie des Aghlabides de Kairouan fut renversée par les Fatimides qui s’installèrent à Mahdia. La Sicile devint ainsi une province de ce califat. En 948, le gouverneur de la Sicile reçut le titre d’émir. Il établit en Sicile sa propre dynastie : les Kalbites, vassal des Fatimides
La Sicile fut partagée en trois « valli » (dérivé de l’arabe wali ou gouverneur et non du latin vallis ou vallée) : le vallo de Mazara (actuelles provinces de Trapani, Agrigento et Palerme), le vallo de Noto (les provinces de Catania, Syracuse et Ragusa) et le vallo Demone qui recouvrait la partie Nord- orientale de la Sicile.
La période des Kablites peut être considérée une période de grande prospérité surtout pour la partie occidentale de l’ile. Les Arabes furent de grands agronomes: les grandes propriétés terrières furent démantelées, les systèmes d’irrigations furent améliorés grâce à la construction d’aqueducs. De nouvelles cultures furent introduites comme l’orange, le citron, la pistache, la canne à sucre et le coton. Sous les Arabes, la Sicile réussissait à exporter le surplus des productions alimentaires et textiles (coton et soie). Elle fut en outre pendant toute la période arabe un carrefour commercial au centre de la Méditerranée avec le monde islamique, mais aussi avec les républiques maritimes (Amalfi, Naples, Gènes et Venise).
Palerme, la capitale comptait 350 000 habitants, et elle devint une des villes les plus importantes du monde connu, deuxième derrière la ville de Cordoue en Andalousie. En 970, un commerçant voyageur la décrivit comme la ville des 300 mosquées. Palerme fut aussi centre culturel de l’époque et accueillit un grand nombre de savants.
Quand en 973 les Fatimides déplacent leur capitale vers Le Caire, commence le déclin des Arabes en Sicile. En 1019, c’est la ville de Palerme qui se révolte contre les Kalbites et en 1038 les Byzantins tentent de reprendre la Sicile aux Arabes. A partir de 1044 il y eu un émirat sans émir gouverné par des caïds, et il y eu énormément de divisions au sein des différents gouvernements siciliens, qui encouragèrent les ambitions des Normands qui avait reçu la bénédiction du pape pour reconquérir la Sicile à la Chrétienté . En 1061 Robert Guiscard et son frère Roger de Hauteville débarquèrent en Sicile et occupèrent la ville de Messine. La reconquête de la Sicile sera longue ,mais en 1062 Roger obtiendra le titre de Comte de Sicile. Palerme fut prise en 1072 et en 1091 on peut dire que la reconquête était complétée.