REGULATION BANCAIRE ET FINANCIERE : UNE NOUVELLE DONNE POST-CRISE ?

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Transcription de la présentation:

REGULATION BANCAIRE ET FINANCIERE : UNE NOUVELLE DONNE POST-CRISE ? AEBDF – 29 octobre 2010 29/10/2010 Danièle NOUY, Secrétaire général de l’Autorité de Contrôle Prudentiel

Sommaire Une architecture de supervision consolidée « Régulation bancaire et financière : Une nouvelle donne post crise ? » Une architecture de supervision consolidée Un cadre réglementaire renforcé

Sommaire Une architecture de supervision consolidée Un cadre réglementaire renforcé

Autorité de Contrôle Prudentiel Une nouvelle autorité issue de la fusion des 4 autorités de la banque et de l’assurance Commission bancaire (CB) Autorités de contrôle Autorité de contrôle des assurances (ACAM) Autorité de Contrôle Prudentiel (ACP) Comité des établissements de crédit et des entreprises d’investissement (CECEI) Autorités d’agrément Comité des entreprises d’assurance (CEA)

Des missions et un périmètre de supervision élargis Missions étendues Contribuer à la préservation de la stabilité financière Veiller à la protection des clients et des assurés Meilleure visibilité en France et à l’international En France : Une seule autorité compétente pour délivrer les agréments, les autorisations, les avis et assurer le contrôle prudentiel A l’international : L’ACP dispose de la taille critique dans les négociations internationales Périmètre de supervision élargi Établissements de crédit, entreprises d’investissement : 900 entités Sociétés d’assurance, Institutions de Prévoyance, Mutuelles : environ 1.300 organismes Une meilleure vision d’ensemble des risques portés par les groupes financiers Organisation et moyens adaptés Environ 900 agents : apportant leur connaissance approfondie du secteur des assurances et des banques Adossement Banque de France : coordination en cas de crise, analyses macroéconomiques et connaissance du tissu des entreprises mises à la disposition du contrôle prudentiel par la Banque de France Pouvoirs renforcés : pouvoirs de police administrative

Une architecture permettant d’adopter une vision transversale des secteurs bancaire et assurantiel tout en tenant compte des problématiques propres à chacun Collège plénier Présidé par le Gouverneur de la Banque de France, président de l’ACP 16 membres au total, dont le président et le vice-président Commissions spécialisées Commission des sanctions Présidée par un conseiller d’État 5 membres Commissions facultatives Collège restreint Présidence : président de l’ACP 8 membres issus du collège plénier dont le président et le vice-président Sous-collège Assurance Présidence : vice-président de l’ACP 8 membres issus du collège plénier dont le président, le vice-président et les 4 membres choisis pour leurs compétences dans le secteur de l’assurance Sous-collège Banque Présidence : président de l’ACP 8 membres issus du collège plénier dont le président, le vice-président et les 4 membres choisis pour leurs compétences dans le secteur de la banque, des services d’investissement et des paiements

La création de l’ACP répond à une exigence accrue en termes de stabilité du système financier La décision de regrouper la surveillance des risques bancaires et assurantiels au sein d’une même autorité adossée à la Banque de France repose sur deux constats : Les banques et les assurances entretiennent des relations étroites et sont confrontées à des risques communs. Le modèle de supervision bancaire français, fondé sur l’adossement du contrôle prudentiel à la banque centrale, a démontré sa pertinence pendant la crise. L’ACP bénéficie ainsi d’une vue élargie des acteurs du système financier. Ce schéma garantit un traitement optimum et coordonné des situations d’urgence.

Rôle renforcé de l’ACP en matière de protection de la clientèle Responsabilités étendues en matière de contrôle de la commercialisation des produits financiers Dotée d’une Direction du contrôle des pratiques commerciales, l’ACP veille au respect : des dispositions législatives et réglementaires des règles de bonne pratique de chaque profession Coopération renforcée avec l’Autorité des Marchés Financiers Création d’un pôle commun chargé de l’élaboration des politiques de contrôle en matière de pratiques de commercialisation Supervision des conditions de commercialisation et respect des obligations des opérateurs envers leurs clients, emprunteurs, assurés, adhérents, bénéficiaires et ayants droit Veille sur l’évolution des produits financiers dans le cadre d’un observatoire Surveillance conjointe de la publicité Mise en place d’un point d’entrée commun pour les demandes des clients Travail en lien étroit avec la DGCCRF Coordination entre le secrétaire général de l’ACP et la DGCCRF sur les activités de contrôle relatives aux dispositions du code de la consommation

L’ACP pèsera davantage au niveau international Préserver les modèles français de la banque et de l’assurance L’ACP a pour mandat de défendre les aspects des modèles français de la banque et de l’assurance qui ont fait la preuve de leur résilience au cours de la crise. Représenter la France au sein des différentes instances européennes L’ACP sera la voix de la France au sein des différentes instances européennes qui se mettent progressivement en place. Cela sera en particulier le cas dans le Système européen de surveillance financière (SESF).

Une architecture de supervision consolidée Sommaire Une architecture de supervision consolidée Un cadre réglementaire renforcé

Une architecture de supervision consolidée Sommaire Une architecture de supervision consolidée Un cadre réglementaire renforcé Renforcer la solvabilité Améliorer la liquidité Plafonner les effets de levier excessifs Réduire la procyclicité et minimiser le risque systémique Renforcer la gouvernance et le contrôle interne Revoir les politiques de rémunérations

A. Renforcer la solvabilité (1/3) 1. Des fonds propres de meilleure qualité et (…) Définition antérieure des fonds propres Complexité (upper/ lowerTier2, Tier3) Absence d’harmonisation internationale: Définition du Tier1 et du Core Tier1 Déductions et filtres prudentiels Limites Faible part du capital social et des réserves (« Common Equity ») dans certains cas Doutes des investisseurs sur la pertinence du Tier 1 Information publiée limitée Propositions du Comité de Bâle Simplification de la structure des fonds propres Harmonisation des définitions, des règles de déduction et d’application des filtres prudentiels Définition stricte et rigoureuse du Common Equity Tier1 (CET1) Déductions à opérer sur le CET1 Augmentation de la part du « Common Equity » dans les fonds propres réglementaires Exigences accrues en matière d’informations publiées

A. Renforcer la solvabilité (2/3) 2. (…) et plus de fonds propres Bâle III impose notamment un ratio « Common Equity Tier 1 » minimum de 4,5% : Un niveau d’exigence nettement accru par rapport au ratio minimum de 2% qui prévalait précédemment En outre, les banques vont aussi devoir constituer, en période de croissance, un « capital conservation buffer » de 2,5% sous forme de « Common Equity », destiné à leur permettre de résister à de futures L’exigence globale de solvabilité, calculée sur les fonds propres globaux, reste fixée au dessus de 8 %. La combinaison d’une définition beaucoup plus stricte des fonds propres réglementaires, d’une élévation notable des ratios requis et l’introduction de mécanismes d’absorption des chocs (« capital buffers ») va garantir que les banques seront mieux armées pour résister à des périodes de crise, et servir une croissance économique durable.

A. Renforcer la solvabilité (3/3) 3. Des exigences en capital accrues pour les actifs risqués Durcissement des exigences prudentielles au titre des risques de marché (VaR stressée, « Incremental Risk Charge », parts de titrisation en portefeuille de négociation) Renforcement des exigences prudentielles concernant le risque de contrepartie (y compris les « Credit Value Adjustements ») Renforcement des exigences prudentielles relatives aux titrisations et re- titrisations

B. Améliorer la liquidité Proposition de mise en place d’un dispositif quantitatif, en complément des principes qualitatifs déjà applicables : Ratio de liquidité court terme (LCR) à l’horizon d’un mois, exigeant la détention d’actifs liquides de qualité et réellement disponibles Ratio structurel de transformation (NSFR) à l’horizon d’un an, limitant le risque que des établissements s’exposent exagérément à des refinancements à court terme Une harmonisation au niveau international de la surveillance du risque de liquidité constitue une incontestable avancée. Il importe que la définition des actifs dits « liquides » et les hypothèses de calcul du ratio structurel de transformation ne perturbent pas les systèmes économiques, notamment dans toute l’Europe continentale, dont le financement repose sur une forte intermédiation. Les discussions internationales se poursuivent à cet égard. Un effort important devra être déployé par les établissements, notamment français, pour se conformer à ce niveau dispositif. Ce sujet fait l’objet d’un examen attentif de toutes les parties concernées.

C. Plafonner les effets de levier excessifs Objectif de bâtir une mesure simple, transparente, insensible aux risques, venant en complément des mesures existantes Mesure fondée sur les expositions brutes de bilan et hors bilan, complémentaire à l’approche Bâle III Le Comité de Bâle propose de tester un ratio plancher de 3% pendant une phase de « parallel run » de janvier 2013 à janvier 2017 Numérateur = Tier 1 Les banques devront communiquer le niveau de leur ratio de levier à partir de janvier 2005 A l’issue de la phase de « parallel run », une analyse devra être faite pour décider si l’on inclut le respect de ce ratio de levier parmi les exigences de pilier 1 à compter de 2018, ou non car cette mesure présente, d’après nous, des limites notables.

D. Réduire la procyclicité et minimiser le risque systémique Provisionnement dynamique « Capital conservation buffer » de 2,5% Consultation conduite par la Commission européenne concernant le coussin contra- cyclique (« countercyclical buffer ») dans une fourchette allant de 0% à 2,5%, modulé en fonction d’un indicateur macroéconomique Minimiser le risque systémique Définition des institutions systémiques Critères : sans se cantonner seulement aux grandes banques, l’approche du risque systémique doit prendre en compte tous les facteurs pertinents (interconnectivité, risque de concentration…) Aléa moral Une vaste boîte à outils de mesures de prévention et de réaction doit être utilisée : Dispositif de résolution de crise efficient Supervision renforcée (« peer reviews ») Plus grande utilisation d’infrastructures de marché robustes

E. Gouvernance et contrôle interne Des défaillances souvent liées à une mauvaise gouvernance : Une mauvaise appréciation des risques Des incitations inappropriées : rémunération, tarification Une mauvaise communication interne Un manque de discipline : absence de sanctions lors des dépassements Des leçons évidentes : Les banques doivent améliorer leurs pratiques en matière de gouvernance. Les superviseurs doivent s’assurer que des principes de gouvernance de qualité sont effectivement appliqués. Dans la nouvelle régulation, l’accent est mis sur : La cohérence, l’intégrité et l’éthique Des processus de gestion des risques rigoureux et suivis avec discipline Une vraie transparence sur les sujets de gouvernance

E. Gouvernance et contrôle interne Les initiatives engagées pour améliorer la gouvernance et le contrôle interne : Comité de Bâle : Principles for enhancing corporate governance CEBS : révision des « guidelines on corporate governance » Des risques gérés de manière rigoureuse : Les risques doivent être identifiés et suivis au niveau du groupe comme au niveau de chaque entité individuelle. Les banques doivent avoir une fonction gestion des risques indépendante, sous la direction d’un responsable des risques ayant accès au Conseil. Cette fonction gestion des risques doit avoir le positionnement, l’autorité et les ressources nécessaires. Les systèmes de gestion des risques et de contrôle interne de la banque doivent évoluer avec sa taille et son profil de risque, ainsi qu’avec les changements de l’environnement. La communication relative aux risques doit être sincère et sans délai, à travers l’ensemble de la banque comme vers le Conseil.

F. Rémunérations La France a eu un rôle moteur dans l’amélioration du cadre de régulation en matière de rémunération. La politique de rémunération doit contribuer à la maîtrise des risques (dispositions de l’arrêté du 3 novembre 2009 introduites dans le règlement n° 97-02 relatif au contrôle interne) : Le montant et la répartition de l’enveloppe consacrée à la rémunération variable au sein de l’entreprise doivent prendre en compte l’ensemble des risques et des coûts (capital, liquidité,…) nécessaires pour les couvrir. Le montant total des rémunérations variables ne doit pas entraver la capacité des entreprises à renforcer leurs fonds propres. Les entreprises doivent pouvoir réduire significativement le montant des rémunérations variables attribuées au titre des exercices où des pertes seraient constatées. La rémunération des personnels des unités chargées de la validation des opérations doit être fixée de façon indépendante de celle des lignes de métier contrôlées, afin d’éviter les conflits d’intérêt. Le niveau des rémunérations associées doit être suffisant pour disposer de personnels qualifiés et expérimentés, notamment par rapport à ceux en charge de l’engagement des opérations. Le volet rémunération de la directive CRD3 devra être transposé avant le 1er janvier 2011.

Merci de votre attention 21