Immunité contrôlée par les cellules T Tatiana Scorza Stéfany Bazinet Dépt. Sciences Biologiques, UQAM Copyright © F. Hoffmann-La Roche Ltd
Réponses immunitaires contrôlées par les cellules T L’importance de l’immunité contrôlée par les cellules T dans l’auto-défense a été soulignée par plusieurs exemples de déficiences des cellules T: Par exemple, des enfants avec de syndrome de DiGeorge (absence de thymus depuis la naissance) n’ont pas de cellules T. Ces enfants sont vulnérables à tout type d’infection contrôlée par les cellules T. Le SIDA est également une conséquence de l’élimination des cellules T; les personnes atteintes du SIDA meurent parce que leur système immunitaire ne fonctionne pas correctement.
Pourquoi l’immunité contrôlée par les cellules T est importante? Les cellules T sont responsables pour l’induction de l’immunité spécifique et de longue durée envers les microbes intracellulaires : virus, bactéries, protozoaires. Les cellules T sont également responsables de l’induction de l’immunité spécifique et de longue durée contre les microbes extracellulaires : bactéries, champignons.
Comment les cellules T sont-elles distinguées? Les cellules T font partie d’un groupe de globules blancs nommées lymphocytes exprimant un récepteur spécial à leur surface nommé récepteur de cellule T (RCT). L’abbréviation «T» dans cellule T signifie thymus puisque c’est le principal organe où les cellules T se développent et se différencient.
Le récepteur de cellule T occupe un rôle important dans l’activation d’une cellule T Le RCT permet de reconnaître des petites pièces de protéines (peptides) dérivées de pathogènes/microbes, qui sont présentées par des cellules présentatrices d’antigènes ou cellules-cible (cellules infectées avec le pathogène) à leur surface. Le RCT peut uniquement «voir» ces peptides s’ils sont combinés à des molécules du Complexe Majeur d’histocompatibilité (CMH) à la surface de cellules spécialisées nommées cellules présentatrices d’antigène (CPA) ou cellules-cible. En absence de molécules du CMH, la cellule T ne peut pas «voir» les peptides, et ne peut donc pas savoir qu’un intrus est dans notre corps.
Cellule T PEPTIDE DE BACTÉRIE DIGÉRÉE LIÉ AU CMH DE CLASSE II Vidéo 1 : Interaction CPA : cellule T
Qu’arrive-t-il lorqu’une cellule T voit le complexe peptide-CMH? La cellule T deviendra activée. Les cellules T se multiplieront : une simple cellule produira plusieurs cellules, toutes capables de réagir contre le même pathogène. La cellule T va sécréter des substances qui activent d’autres cellules (i-e les macrophages) et les aide dans la destruction des pathogènes ou qui aident les cellules B à produire des anticorps; dans ce cas, on appelle cette cellule T une cellule T auxiliaire (helper). D’autres types de cellules T lieront directement les cellules contenant un pathogène et les détruiront; dans ce cas, ces cellules sont nommées cellules T cytotoxiques.
Les cellules T cytotoxiques détruiront les cellules infectées Les cellules T auxiliaires aideront les autres cellules à produire des substances protectrices telles des anticorps messengers (Vidéo 2: Destruction par les cellules T)
Comment distinguent-on les cellules T auxiliaires des cellules T cytotoxiques? Les cellules T auxiliaires , outre leur RCT, expriment une molécule nommée CD4 à leur surface; ces cellules sont nommées cellules T CD4+. Les cellules T cytotoxiques, outre leur RCT, expriment une molécule nommée CD8 à leur surface; ces cellules sont appelées cellules T CD8+. Les cellules T CD4+ et CD8+ ne détectent pas le même type de complexe peptide-CMH.
Cellule infectée
D’où proviennent les cellules T? Les cellules T originent des cellules souches de la moelle osseuse. Les cellules progénitrices des cellules T dérivées des cellules souches migrent au thymus et deviennent des thymocytes. Les thymocytes nouvellement formés subiront un long processus de différenciation afin de devenir des cellules T matures. Les cellules T matures seront soit des cellules T CD4 ou des cellules T CD8.
Les thymocytes deviendront des cellules T seulement si: Ils expriment un RCT pouvant reconnaître nos propres molécules du CMH : ceci leur permettra de devenir activés seulement par nos propres cellules antigéniques (cellules présentatrices d’antigène ou cellules-cible) lorsqu’elles présentent des peptides dérivants de pathogènes . Ils ont un RCT qui ne réagira pas avec un peptide du soi (de n’importe quelle protéine normale dans notre corps): ceci évite les réponses immunitaires auto-réactives. Si les thymocytes répondent à ces deux critères, ils deviennent des cellules T matures et quittent le thymus à la recherche de signes indiquant la présence de pathogènes. S’ils échouent à répondre à ces deux critères ils meurent dans le thymus.
Les cellules T mémoires assurent une protection rapide et de longue durée Lorsque les cellules T sont activées, elles agissent immédiatement pour détruire le pathogène ou aider les autres cellules à le faire, mais Donnent également naissance à une population de cellules T mémoires qui vont persister dans le corps, en attente d’une seconde rencontre avec le même pathogène. Cette seconde rencontre peut prendre place des années après le contact initial et dans ce cas, Les cellules T mémoires répondront rapidement afin de détruire l’envahisseur: ceci procure une protection spécifique et de longue durée.
Pourquoi les cellules T régulatrices sont importantes? Certaines cellules T capables de réagir avec des peptides du soi (nos propres protéines) quittent le thymus (échappent l’inspection). Les cellules T régulatrices reconnaissent ces cellules T auto-réactives et induisent leur mort par apoptose ou les paralysent. En absence de cellules T régulatrices, l’on développerait des réponses auto-immunitaires qui détruiraient nos propres tissus.
Rendu possible par : www.immunologymontreal.ca www.cihr-irsc.gc.ca/synapse www.mcgill.ca/hostres/training