Co-construction des savoirs et des décisions dans la recherche : l'exemple de la sélection participative en agri-environnement Porteur du projet : Association pour une Fondation Sciences Citoyenne Organismes et personnes associés au projet : Réseau Semences Paysannes, plusieurs chercheurs (INRA, CNRS) Durée du projet : 10 mois Objectifs principaux : - Montrer l'intérêt et l'importance - pour les chercheurs, pour la recherche, pour les divers acteurs, pour la société - de l'implication des partenaires associatifs dans la recherche à travers l'exemple de la sélection participative qui est au croisement de l'agriculture durable, de l'environnement et de l'alimentation - Crédibiliser ces pratiques en établissant les méthodologies et les processus permettant de mener à bien des projets de recherche participative. - Définir concrètement les conditions qui assurent une véritable participation des acteurs de terrain tout au long du processus : définition et co-pilotage projets, réalisation des recherches et diffusion. - Faire connaître largement ces expériences de recherche et d’expertise participatives, encore peu connues. - Montrer la pertinence de la sélection participative pour répondre aux objectifs de réduction drastique des produits phytosanitaires (objectifs d’Ecophyto 2018), de lutte contre les changements climatiques, de protection de la biodiversité sauvage et de valorisation de la valeur intrinsèque de la biodiversité cultivée.
Actions - dans le cadre du projet les partenaires : - organiseront des séminaires de réflexion et un forum régional en Bretagne largement ouvert afin d'échanger sur les processus participatifs, sur les nouvelles formes de partenariats entre les chercheurs et la société civile, sur les défis environnementaux auxquels notre agriculture est confrontée, sur le pilotage de la recherche et la place que la société civile peut y prendre. - analyseront des expériences existantes en matière de recherche participative et de participation des ONGs aux processus décisionnels en recherche, et étudieront la faisabilité des projets participatifs et les limites des relations entre institutions de recherche publique et organisations de la société civile. - produiront une étude à partir des analyses menées et rédigeront un livret sur des questions de gouvernance de la recherche et de l'expertise s'adressant surtout aux chercheurs. Y seront inclus des exemples en agri-environnement. - suivront un projet de sélection participative en cours. - mèneront un travail important de diffusion et de communication en direction des chercheurs et d’un large public de ces thématiques.
Caractère innovant du projet : Le projet s’inscrit dans un cadre global de réflexion sur les questions de co-pilotage de la recherche et de participation de la société civile à la production des savoirs reconnus. Il mêle expérimentation, réflexion, analyse et diffusion auprès des différents acteurs cibles. Il s’organise autour de la sélection participative, démarche novatrice en matière d’innovation semencière. Chercheurs et paysans sont réellement partenaires et non plus dans une relation de hiérarchie des savoirs. Il vise à valoriser un nouveau mode d’innovation mieux adapté aux urgences environnementales et climatiques que constituent la sauvegarde de la biodiversité et la limitation des intrants chimiques dans les pratiques agricoles. La sélection participative cherche à remplacer les intrants chimiques par un bon usage des dynamiques naturelles d’évolution de la biodiversité. Démontrant qu'activité humaine et préservation de la biodiversité peuvent aller de paire, ces pratiques d'innovation gagnent à être soutenues en 2010, année internationale de la biodiversité. Il contribue à démontrer que la participation de la société civile au co-pilotage de la recherche et à la production des savoirs, permet de réinjecter des questionnements démocratiques dans des enceintes d’où ils ont été éjectés. Les moteurs de l'innovation semencière sont mis en débat. La rentabilité financière, principal pilote actuel du processus, doit faire une place aux besoins et envies des consommateurs et des paysans et à la protection de l’environnement. Il contribue à montrer enfin que la participation de la société civile à des projets scientifiques permet l’émergence de solutions socio-techniques originales, adaptées aux enjeux et aux défis locaux, et constitue, par la multiplication des expériences, une piste particulièrement féconde et novatrice, susceptible d’augmenter la résilience des socio-écosystèmes à une échelle plus globale.