LA SONDE NASO-GASTRIQUE : Indications, éthique et droit
INDICATIONS : La mise en place d’une SNG permet : De rechercher une hémorragie digestive De pratiquer un lavage gastrique De pratiquer une alimentation entérale en cas d’alimentation orale impossible ou insuffisante
INTERÊTS DE LA NUTRITION ENTERALE (NE) : Alimentation complète (livrés stérilement et prêt à l’emploi) Energie 30 à 40 Kcal/kg/j Protéines 1 à 1,5 Kcal/kg/j Glucides 3 à 5 Kcal/kg/j Lipides 0,5 à1,5 Kcal/kg/j Eau 1,5l/j Vitamines, oligoéléments, électrolytes, fibres => À adapter en fonction des besoins nutritionnels
INCIDENTS-ACCIDENTS-COMPLICATIONS DE LA SNG : Pneumopathie d’inhalation (grave+++) Troubles digestifs : douleurs abdominales, crampes, diarrhée, météorisme abdominal Dus à un débit trop rapide, une alimentation trop froide, une pullulation microbienne Obstruction de la sonde Irritation voire nécrose de la narine Pharyngite, oesophagite, épistaxis Sécheresse de la bouche et des lèvres, haleine fétide
COMPLICATIONS DE LA NE : Syndrome de Renutrition : - Déficit aigu en phosphore (+/- K,Mg,B1) - Complications : . cardiaques : arythmie, syncope, insuffisance cardiaque aiguë . neurologiques : paresthésies, fasciculations, tétanie, paralysie, confusion, encéphalopathie . pulmonaires : insuffisance respiratoire aiguë . hématologiques : anémie hémolytique - Prévention : . identifier le risque : dénutrition sévère ancienne . débuter très progressivement la renutrition . Corriger les déficits en P, K, Mg avant renutrition . Supplémenter en P(800mg/j), K, Mg, vitamines et OE . Limiter les apports en NA . Surveiller les électrolytes plasmatiques
DROIT ET ETHIQUE : PATIENT AGE FACE A LA SONDE NASO-GASTRIQUE : → Acte invasif perçu comme désagréable → Indiquée dans le cadre d’une dénutrition qui compromet le pronostic vital d’une personne
LIBERTE DU CHOIX : accepter/refuser la sng Le droit à l’information médicale : → La Charte du patient hospitalisé du 6 mai 1995 : le patient participe aux choix thérapeutiques qui le concernent. → Article 16-3 du Code civil : Droit à l’information lié au droit du consentement, puisque celui-ci doit être libre et éclairé. → Arrêt de la Cour de Cassation du 21 février 1961 : Obligation d’information, elle doit être « simple, approximative, intelligible et loyale ». → Chartre européenne du malade usager de l’hôpital, adoptée par le Comité hospitalier de la Communauté économique européenne (Luxembourg,9 mai 1979) : Droit à l’information du malade pour lui permettre de participer/prendre des décisions pouvant avoir « des conséquences sur son bien-être ».
Respect du droit à l’information → respect du patient comme personne => le responsabilise, lui permet de connaître toute la réalité et les bénéfices attendus, choix d’accepter ou de refuser les soins. Non respect du droit à l’information peut entraîner une obligation de réparation. ( manque d’information ayant entraîné pour le malade un défaut de consentement). En réalité : Aucun consentement écrit n’est recherché, l’information donnée n’intervient, le plus souvent, pas tant pour proposer un choix que pour annoncer un soin.
→ Patient âgé : Polypathologies Spécificité de la personne en tant que patient âgé à recevoir cette information et à l’utiliser. → Patient âgé : Polypathologies Ralentissement des fonctions cognitives Difficulté d’élocution Surdité Pathologie oculaire => facteurs parasitant la communication. =>Difficulté/Impossibilité à faire valoir son opinion, D’où Résignation => à ce que d’autres choisisse pour eux. Altération «de la conscience et de la raison » → Difficulté à les faire valoir. → Code de Déontologie médicale (art. 36, §1 et3) : « si le malade est hors d’état d’exprimer sa volonté, le médecin ne peut intervenir sans que ses proches aient été prévenus et informés sauf urgence ou impossibilité »
Droit au refus de soins : → Code de la Santé Publique (Art.1111-4) : droit du patient au refus de soins. → Circulaire du 6 mai 1995 relative aux droits des patients hospitalisés. → Loi du 22 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie (Loi Léonetti) Disposant du droit au consentement (libre et éclairé), le malade peut opposer un refus des soins; Le corps médical se doit de convaincre (≠ d’imposer) d’accepter des soins indispensables sans exercer de pression(=intimidation/abus de pouvoir); MAIS la responsabilité professionnelle du médecin n’est pas pour autant dégagée si la situation est « sérieuse ».
Conflit d’intérêt entre la liberté du patient et le devoir du soignant. → Décret de Compétence IDE du 15 mars 1993 : « les soins infirmiers (…) ont pour objet (…) de maintenir, restaurer et promouvoir la santé physique et mentale des personnes ». → Déclaration d’Helsinki : « le devoir du médecin est de promouvoir et de sauvegarder la santé des patients » → Code Pénal Français (art. 223-6) : non-assistance à personne en danger. → Code de Déontologie médicale : Qualité du soin/Contrat de soins → Code de la Santé Publique (art.32) : « le médecin s’engage à assurer (…) au patient des soins consciencieux, dévoués »
Selon Paul RICOEUR (philosophe Français contemporain) : La relation soignant/soigné repose sur « un Pacte de soins » fondé sur la confiance. Du défaut de soins à l’acharnement thérapeutique, de la liberté du patient à l’irresponsabilité du soignant → Tout se joue dans la relation « unique ».