Introduction à la sociologie (SO00AM10) Laurence Granchamp Florentino florenti@unistra.fr Consultez la page du cours sur le site de l’UFR : http://sspsd.u-strasbg.fr/SO00AM10-Cours-introduction-a-la.html
Plan de la séance 1 Les objectifs du cours Introduction : Qu’est-ce que la sociologie ? plan général du cours
1) Les objectifs du cours Un cours ni exhaustif, ni approfondi Aujourd’hui, la sociologie est une discipline “foisonnant” => multitudes d’objets d’étude => multiples théories, divergentes voire opposées, Obj. 2 : dégager des pistes, donner des repères Obj. 3 : donner envie d’aller plus loin => Le cours ne suffit pas, il faut LIRE les auteurs conseillés
INTRODUCTION : Qu’est-ce que la sociologie ? Rupture de la sociologie avec la philosophie sociale Conserve des passerelles mais la sociologie se distingue par la nécessité d’appuyer les théories sur des recherches empiriques (statistiques, enquêtes qualitatives, etc.) La sociologie n’est pas “normative” – elle ne dit pas comment la sté devrait être, mais elle s’efforce de la décrire telle qu’elle est.
A quoi sert la sociologie ? - Distinguer de la pratique sociale - Ingénierie sociale ou science du “dévoilement” ? - La sociologie produit de la connaissance de la société sur elle-même : la place de la réflexivité dans les sociétés modernes
Introduction (suite) – A quoi sert la sociologie ? La tâche de la sociologie est d’interroger les idées reçues, les conceptions toutes faites, les « pré-notions » (Durkheim) Les sociétés modernes ont besoin d’une science qui leur apporte une connaissance d’elles-mêmes : En raison du développement de la rationalité => les stés modernes sont la conséquence de leurs actions sur elles-mêmes. Et parce que le changement et les transformations permanentes sont la norme des stés modernes (à la différence des stés traditionnelles) « De même que l’on ne peut pas vivre sans mémoire et sans histoire, on ne peut pas vivre bien sans avoir une connaissance élémentaire des processus sociologiques qui nous déterminent et que, en même temps, chacun de nos actes contribue à construire » [Dubet, 2011, p. 71]
L’arbre qui cache la forêt : la pluralité des approches théoriques actuelles De la théorie englobante, générale (et relativement évolutionniste) des fondateurs de la sociologie au XIXe siècle aux théories « à moyenne portée » (Merton, 1965), ou à portée limitée (Boudon) - Des paradigmes pluriels dès la naissance de la sociologie => multiplication et diversification dans la sociologie contemporaine Paradigme : on peut définir cette notion comme un ensemble cohérent de présupposés théoriques, d’hypothèses et de méthodes qui définissent les objectifs généraux de la recherche.
1ère PARTIE : LES FONDATIONS DE LA SOCIOLOGIE : 2) PLAN GÉNÉRAL DU COURS INTRODUCTION : Qu’est-ce que la sociologie ? A quoi sert la sociologie / Pourquoi étudier la sociologie ? 1ère PARTIE : LES FONDATIONS DE LA SOCIOLOGIE : Les origines de la sociologie et ses fondements historiques 2) Les principaux paradigmes et la construction de l’objet 3) Les frontières de la sociologie 2ème partie : INÉGALITÉS ET MOBILITÉ SOCIALES 1) Approches théoriques et empiriques des inégalités (+concepts) 2) La mobilité sociale
3ème partie : INDIVIDUS ET LIEN SOCIAL 1) Socialisation et déviance 2) L’autonomisation des individus dans les sociétés modernes 3) Individualisation et démocratie
1ère partie : Les fondations de la sociologie Le XIXe s., aboutissement de transformations économiques, politiques, sociales, intellectuelles antérieures => phénomènes sociaux nouveaux, société nouvelle Les deux piliers de la modernité : l’individuation et la rationalité La sociologie “naît” à la faveur de 3 révolutions : la Révolution Française, la révolution industrielle, la révolution de la pensée scientifique.
5 aspects de la révolution industrielle 1. La naissance d’une nouvelle classe sociale : la classe ouvrière et la détérioration des conditions de vie des ouvriers 2. La division du travail 3. L’impact du progrès technologique 4. Le changement de nature de la propriété 5. L’urbanisation
Frédéric Le Play, Les ouvriers européens, 1855 Le développement d’enquêtes et de monographies : Louis Villermé : « Tableau de l’état physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures de coton, de laine et de soie », 1840 Frédéric Le Play, Les ouvriers européens, 1855 3e révolution : dans les sciences et la pensée > L’élaboration de lois appliquées aux sociétés Montesquieu (1689-1755) dans « De l’esprit des lois » (1748), s’attache à démontrer qu’il existe des véritables lois sociales, conçues comme des lois scientifiques, c'est-à-dire qui peuvent être déduites de l’observation rigoureuse de ce qui « est » et non de ce qui « devraient être » (du point de vue de la morale par ex). Fonde une démarche « positive » : décrire de manière systématique, rationnellement, avec méthode, ce qui est.
A. Comte (1798-1857), Cours de philosophie positive, 1ère leçon « En étudiant ainsi le développement total de l’intelligence humaine dans ses diverses sphères d’activité, depuis son premier essor le plus simple jusqu’à nos jours, je crois avoir découvert une grande loi fondamentale, à laquelle il est assujetti par une nécessité invariable, et qui me semble pouvoir être solidement établie. […] Cette loi consiste en ce que chacune de nos conceptions principales, chaque branche de nos connaissances, passe successivement par trois états théoriques différents : l’état théologique ou fictif ; l’état métaphysique ou abstrait ; l’état scientifique ou positif. Dans l’état théologique, l’esprit humain […] se représente les phénomènes comme produits par l’action directe et continue d’agents surnaturels plus ou moins nombreux […] Dans l’état métaphysique, […] les agents surnaturels sont remplacés par des forces abstraites, véritables entités (abstractions personnifiés) inhérentes aux différents êtres du monde et capables d’engendrer par elles-mêmes tous les phénomènes observés […] Enfin, dans l’état positif, l’esprit humain, reconnaissant l’impossibilité d’obtenir des notions absolues renonce à chercher l’origine et la destination de l’univers et à connaître les causes intimes des phénomènes pour s’attacher uniquement à découvrir, par l’usage bien combiné du raisonnement et de l’observation, leurs lois effectives, c'est-à-dire leurs relations invariables de successions et de similitude. ».
Conclusion : La sociologie est née d’un besoin de connaissances nouvelles face au contexte social et historique complètement nouveau induit par la révolution politique et la révolution industrielle. La naissance de la sociologie est donc intimement liée à une recherche d’intervention nouvelle de la société sur elle-même.
Repères chronologiques 1ere GM 2ème GM 1789 1810 1820 1800 1790 1830 1840 1850 1860 1870 1880 1890 1900 1920 1930 1940 1950 1960 1970 1980 1990 1910 2000 Auguste Comte (1798-1857) Alexis de Tocqueville (1805-1859) Karl Marx (1818-1883) Emile Durkheim (1858-1917) Max Weber (1864-1920)