RREGOP : mythes et réalités Février 2012 Mario Labbé, conseiller Sécurité sociale, CSQ-Québec.

Slides:



Advertisements
Présentations similaires
La place accordée à l’expression des salariés sur leur travail et leurs conditions de travail dans l’entreprise Résultats sondage exclusif CSA/ANACT.
Advertisements

PARAIN Claude Chargé de mission 25/11/2011 Approche comparée des évolutions macro-économiques des Outre-mer Conférence AFD-CEROM Créer de la valeur ajoutée.
OBLIGATIONS 101 Nom Titre Société DATE. 2 ORDRE DU JOUR Avantages des obligations Survol Structure Facteurs influant sur les prix.
1 Bâtir le succès des petites entreprises : une étude sur la productivité des PME Par Simon Prévost, vice-président, Québec Midi-conférence ASDEQ 25 avril.
Le compte de résultat prévisionnel
Nom, TITRES PROFESSIONNELS Titre, Société Date Choisissez les bons outils pour faire croître votre capital-retraite.
« Donner au suivant » Le refinancement des projets de logements communautaires au Québec par René Chamberland, Société dhabitation du Québec FIESS 2011.
Revenus et Dettes Leçon 1 Les Commissions. Pourquoi? Il s'agit d'une façon d'encourager les vendeurs à vendre davantage pour obtenir un salaire plus élevé.
Pourquoi la solidarité est-elle dans le champ de la santé ?
Mobilisation pour l’emploi
EVREST 1 ers résultats en Languedoc-Roussillon Journée régionale Santé-travail La Grande-Motte – 22 novembre 2011 Dr. Bernard Ledésert.
Conjoncture de lindustrie française au printemps Jeudi 24 mars 2011.
Les propositions de réformes systémiques
Séance dinformation Régime de retraite des employés et employées de lUniversité Laval Présenté par Jean-François Laverdière, conseiller BUREAU de la RETRAITE.
Sylvain Hoffmann 13 novembre Scénario de croissance du PIB : 3% 13 novembre CSL.
CCN 51 NOM DE VOTRE ETABLISSEMENT Ce qu’il faut savoir
Climat des négociations Conférence sur les négociations Comité de coordination des conseils scolaires du SCFP-Ontario 1 er février 2012 Toby Sanger, SCFP.
Coordination du Régime de pension de la fonction publique fédérale (RPFPF) avec le Régime des rentes du Québec (RRQ) et le Régime pension du Canada (RPC)
Exposé du mardi 3 mai 2011 à Delémont Philippe Kündig - Conseiller financier avec brevet fédéral
Le calcul des impôts.
1 LENT, an X Quelques observations issues du dispositif national de mesure daudience des ENT Educatice 2013, Sylvie Le Loup.
Contexte : Crise des régimes de retraite Maturité des régimes et complexité suite aux fusions Impact pour les contribuables Problématique nécessite plus.
Janvier 2012 MEDEF Midi-Pyrénées juin 2011 CONTRAT DAPPRENTISSAGE CONTRAT DE PROFESSIONNALISATION : Que choisir ?
PREVENTION DES RISQUES DE CHUTES DE HAUTEUR
Guide de retraite RREGOP   À l’intention des membres des syndicats du secteur public de la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN)
L A RÉFORME DE L ASSURANCE - EMPLOI Quels sont les impacts pour les enseignantes et enseignants ? 17 avril
Le financement de la protection sociale
Ronald Fisher Michigan State University Présentation pour la Délégation Malienne en Visite au Département de l Agriculture, de la Nourriture et des Ressources.
Réforme de la péréquation financière et de la répartition des tâches entre la Confédération et les cantons RPT IDHEAP, 19 février 2009 Gérard Wettstein,
Ce quon appelle la « dette publique » est en réalité la dette des administrations publiques (lEtat, mais aussi les collectivités locales et les organismes.
RETRAITE DES HAUTS FONCTIONNAIRES Position du Groupe des Associations de la Haute Fonction Publique (G16) 22 juin 2010.
Cest lorganisme de protection sociale pour lagriculture. Elle gère entre autres les remboursements maladies, les prestations familiales, les rentes retraites…
ANTOINE BOZIO THOMAS PIKETTY PARIS 24 OCTOBRE 2008 Pour un nouveau système de retraite Des comptes individuels de cotisation financés en répartition.
Le modèle de croissance de Solow
Présentation au CPAS 7 décembre 2011 Tout ce que vous avez toujours voulu savoir (ou presque) sur le RREGOP sans jamais oser le demander.
Le PERP.
PAGE 1 Groupe de travail simplification des impôts à la consommation Brasilia 20 au 24 novembre 2007.
Aménagement des fins de carrières
Le soccer & les turbans Sondage mené par lAssociation détudes canadiennes 14 juin 2013.
Etat des lieux du régime de lIRCANTEC Réunion du 16 avril 2008.
Le milieu associatif en France
1. 9 juillet 2009 Portrait du financement des organismes communautaires en santé et services sociaux Année de référence Ministère de la Santé
VERS LA NÉGOCIATION Salaires et primes 4 grands principes:
Chapitre IX : Optique revenu
Le Régime Additionnel Fonction publique
LES ASSURANCES « SANTÉ » & LE RÉGIME PUBLIC DE SÉCURITÉ SOCIALE QUELS CHOIX ? Séminaire – 7 novembre 2012.
Assemblées Syndicales CGSP - ULB novembre et décembre 2009 Réforme des PENSIONS EXTRALÉGALES.
Comptes et financements actuels des retraites du privé CNAV ARRCO/AGIRC.
Amendement au règlement du régime de retraite relatif aux options offertes à la retraite Assemblée annuelle 18 juin 2013.
Caisse de Pensions du CERN Emilie Clerc Service des Prestations.
Sommaire 1) La Caisse But Membres Ressources 2) Prestations Retraite
Des infrastructures municipales sécuritaires: enjeux et défi.
Gestion de Portefeuille.
LES RATIOS FINANCIERS Exploitation.
FSU octobre STOP à la baisse du pouvoir d’achat OUI aux augmentations de salaire.
Créé à partir de la présentation du GTAR mars 2008 RREGOP et indexation 1973 Instauration du régime Pleine indexation (100 %) 1982 Décret gouvernemental.
Résumé des conditions de renouvellement Au 1 er janvier 2013.
La dette représente-t-elle vraiment une menace pour la nouvelle génération ?
Salaire et protection sociale
Chapitre H - Régimes de revenus différés COMM 4116 Impôt des particuliers.
Journées de réflexion sur l’emploi 14 et 15 novembre 2006 L’emploi, on y travaille Présentation du Service de la recherche.
1 Assemblées Générales La réforme des retraites de 2013 AROPA 89.
Le financement des régimes complémentaires de retraite Une réforme envisagée Présentation de Réjean Bellemare, Service de la recherche de la FTQ.
Présentation au CPAS 2 février Premier moment de bonheur…
1 Institut canadien d’information sur la santé. Tendances relatives aux dépenses de santé, 1975 à 2013 Présentation 2.
1 Institut canadien d’information sur la santé. Recueil de graphiques : tendances relatives aux dépenses de santé, 1975 à
1 Présentation des conditions de renouvellement au 1 er janvier 2016 Yanick Comeau, f.i.c.a., f.s.a. Décembre 2015 Syndicat des agents de la paix en services.
Façon dont la protection contre l’inflation contribue à assurer la sécurité des rentes.
SE PRÉPARER À LA RETRAITE. 1. Notions de base 2. Début de carrière (après 2013) 3. Milieu de carrière 4. Fin de carrière CE QUE JE DOIS SAVOIR.
SEANCE D’INFORMATION CPVAL Jeudi, 21 Avril 2016 à Sion.
Transcription de la présentation:

RREGOP : mythes et réalités Février 2012 Mario Labbé, conseiller Sécurité sociale, CSQ-Québec

Contexte Série darticles dans Le Journal de Montréal en novembre 2011 ; dossier dans Lactualité de février 2012 ; pamphlet dÉric Duhaime ; etc. Les régimes de retraite à prestations déterminées, dont le RREGOP, sont attaqués de toutes parts. Tout est mélangé et le RREGOP est souvent mis dans le même bateau que les pires régimes municipaux. 2

1 er mythe Le RREGOP est au bord de la faillite ! 3

Réalité FAUX. La dernière négociation du secteur public a permis dassurer le financement du RREGOP à long terme (prime unique). Plusieurs décisions difficiles, mais responsables, dont laugmentation du taux de cotisation (de 8,19 % en 2010 à 9,18 % en 2013). La caisse des personnes participantes capitalisée à environ 103 % ! Celle du gouvernement (FARR) à environ 56 %. Capitalisation globale TRÈS satisfaisante denviron 80 %. 4

2 e mythe Il faudra travailler jusquà 75 ans pour obtenir une rente décente du RREGOP ! 5

Réalité FAUX. Les mesures ont été prises pour maintenir les critères actuels. Au lieu de pénaliser les départs hâtifs comme au RRQ, mise en place dun incitatif positif (déplafonnement jusquà 38 ans de service). Pas lombre dune demande gouvernementale en 2010 pour modifier le critère 60 ans. 6

3 e mythe Le RREGOP est tellement « chromé » que cen est inéquitable envers le reste de la population ! 7

Réalité FAUX. Cest un régime responsable eu égard à léquilibre entre les bénéfices et la capacité de payer des personnes cotisantes et de lÉtat. Partage égal des coûts (50-50). Critère de retraite sans réduction (35 ans de service ou 60 ans dâge) et pourcentage par année de service (2 %) dans la moyenne. Indexation seulement partielle Augmentation du taux de cotisation pour éviter de « pelleter par en avant ». 8

4 e mythe Toutes les personnes retraitées de lÉtat ont une « retraite dorée » ! 9

Réalité FAUX. Même exagération démagogique que sur les conditions de travail. Salaire moyen « faramineux » de $ en 2011 (1,9 % de moins que le MGA du RRQ et 8,3 % de moins quau privé pour des emplois comparables). Parité avec le privé pour la rémunération globale (incluant régime de retraite). Seulement 48 % du personnel est à temps plein régulier et 36 % sont à statut précaire. Rente moyenne « astronomique » au RREGOP de $ (WOW ! Digne des joueurs de hockey !). 10

5 e mythe La dette du gouvernement envers lensemble de ses régimes de retraite est de 75 milliards de dollars et devra être assumée par lensemble des contribuables ! 11

Réalité FAUX. Le 75 milliards nest pas une dette, mais un passif. Pour le RREGOP seulement, le passif du gouvernement est de 41,5 milliards, mais il y a déjà 23,4 milliards en caisse (FARR). Montant restant à financer : 18,1 milliards sur plusieurs décennies (pas demain matin !). 12

6 e mythe Il faut absolument réduire les bénéfices « somptueux » du RREGOP pour éviter que le Québec fasse faillite comme la Grèce ! 13

Réalité FAUX. Le RREGOP nest pas en difficulté financière. La plupart des solutions recommandées ailleurs déjà adoptées au RREGOP. Passif net de lensemble des régimes du gouvernement représentait 21,8 % du produit intérieur brut (PIB) en Seulement 9 % du PIB en ! Poids relatif ne va pas en augmentant, mais en diminuant ! 14

7 e mythe Cest injuste pour les contribuables de devoir payer, par leurs impôts, la retraite du personnel de lÉtat ! 15

Réalité FAUX. Les rentes de retraite font partie de la rémunération globale et sont un salaire différé. Elles ne sont pas un cadeau. En 2012, cotisations de $ pour un salaire de $. Les personnes salariées de lÉtat assument elles aussi, à même leurs impôts, une partie (13 %) de la part gouvernementale. Cest comme si elles payaient deux fois ! Il ny a pas de honte à avoir un bon régime. Il faut plutôt travailler à ce que toutes et tous bénéficient de conditions de retraite décentes. 16

8 e mythe Le gouvernement, donc les contribuables, assume seul le déficit et les risques liés au RREGOP ! 17

Réalité FAUX. Partage égal des coûts (50-50) depuis En cas de mauvais rendements, les personnes cotisantes assument la moitié du fardeau. Les personnes cotisantes ont déjà commencé à payer plus cher depuis Augmentation du taux de cotisation de 8,19 % en 2010 à 9,18 % en 2013, soit une hausse de 12 % en trois ans. 18

9 e mythe Dans le contexte actuel, une rente de retraite garantie à vie est un privilège injustifiable accordé par le gouvernement au personnel de lÉtat ! 19

Réalité FAUX. Quy a-t-il de scandaleux à garantir une rente quune personne sest elle-même payée, conjointement avec son employeur, à même une partie de sa rémunération globale ? Cest le contraire qui serait scandaleux ! Ce serait lui voler une partie de salaire qui lui est due ! Comme si lemployeur de votre beau-frère ou de votre voisine qui na pas de régime de retraite lui demandait de rembourser une partie de son salaire des années 1990 parce que lentreprise val mal dans les années 2010 ! 20

10 e mythe Les régimes à prestations déterminées ne sont plus viables et sont voués à disparaître ! 21

Réalité FAUX. Selon lagence de notation DBRS, une majorité des plus gros régimes à prestations déterminées dAmérique du Nord sont en bonne santé. Ce nest pas parce que des erreurs ont été commises quil nest pas possible dapprendre de ces dernières et de corriger le tir. Il faut encourager la création de nouveaux régimes à prestations déterminées. Meilleure façon doffrir une retraite décente au plus grand nombre. 22

11 e mythe Il serait plus équitable pour les contribuables de transformer les régimes de retraite du secteur public en régimes à cotisations déterminées ! 23

Réalité FAUX. Régimes à cotisations déterminées = REER collectifs. Revenus de retraite inconnus jusquau moment où elle est prise. Rendements négatifs juste avant la retraite + faibles taux dintérêt = catastrophe ! Tout le monde soumis aux aléas des marchés financiers et plus aucune responsabilité pour les employeurs ! Les intérêts de qui les médias défendent-ils ? Moins de régimes à prestations déterminées = augmentation de la pauvreté = augmentation des dépenses en programmes sociaux = augmentation des impôts ! « Le problème, ce nest pas les régimes de retraite collectifs. Cest le fait quautant de québécois nen ont pas. » (Pierre Turgeon, porte-parole de la RRQ.) 24