Micro-économie 1 : LES Grands principes

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Transcription de la présentation:

Micro-économie 1 : LES Grands principes UE1 Introduction à l’économie

2ième partie L’analyse en terme de Marché Micro-économie 1 : Grands principes

Chapitre 5 Mythe et réalités du processus concurrentiel Micro-économie 1 : Les grands principes

Le marché ? Source : www.lexagora.net

Le marché ? Source : Goscinny, R. et Uderzo, A. Obélix et compagnie, Hachette, 1976.

Le marché ... Province XIXe siècle Paris XXIe siècle

Fernand Braudel (1902-1985) Qui songerait à minimiser le rôle du marché ? La genèse du capitalisme est strictement liée à l’échange ; C’est le lieu d’élection de l’offre et de la demande, du « recours à autrui » ; Le marché est affaire de «  circulation ». « Le marché, c’est une libération, une ouverture, l’accès à un autre monde. C’est faire surface [...] la société devenant, en fin de course, une « société a marché généralisé » (F. Braudel, p.12). Source : Braudel, F. [1979], Civilisation matérielle, économie et capitalisme, XVe-XVIIIe siècle : Les jeux de l'échange, Armand Colin, Paris.

Fernand Braudel (1902-1985) La limite basse des échanges ... Dès le XIIe siècle, des prix fluctuent ; Les bourgs et les villes ont des marchés ; Ce marché élémentaire se maintient à travers les siècles grâce à sa simplicité robuste. « La ville d’Occident à tout avalé, tous soumis à sa loi, à ses exigences, à ses contrôles. Le marché est devenu un de ses rouages » (F. Braudel, p.14). Source : Braudel, F. [1979], Civilisation matérielle, économie et capitalisme, XVe-XVIIIe siècle : Les jeux de l'échange, Armand Colin, Paris.

Fernand Braudel (1902-1985) Le commerce Hand-in-Hand, Auge-in-Auge ... Le marché élémentaire et celui où l’on vend de la première main ; Forme la plus directe et la plus transparente de l’échange : commerce d’échange immédiat ; Le plus gros de tous les échanges connus ; Il est le mieux surveillé : à l’abri des tromperies. Source : Braudel, F. [1979], Civilisation matérielle, économie et capitalisme, XVe-XVIIIe siècle : Les jeux de l'échange, Armand Colin, Paris.

Marché et concurrence ... competition n : Marché des Halles - Gernoble Collins dictionnary competition  n :   (contest) compétition f, concours m. (rivalry) concurrence f.    

Marx, Karl (1864-75). Matériaux pour le deuxième volume du Capital : Livre III Le processus d'ensemble du capital. « C’est à la concurrence qu’il incombe d’expliquer toutes les absurdités des économistes, alors que ceux-ci devraient, au contraire, se charger d’expliquer la concurrence »  p.1464.

Chapitre 4 Mythe et réalités du processus concurrentiel Section 1 Les formes de la concurrence exigées par l’équilibre Section 2 Les modalités de formation du prix et la question des externalités Section 3 La difficile appréhension de la notion de concurrence

Chapitre 4 Mythe et réalités du processus concurrentiel Section 1 Les formes de la concurrence exigées par l’équilibre A- L’organisation du marché dans le modèle néo-classique B- Le « Juste Prix » dans la pensée classique C- Les conditions nécessaires à la Concurrence Pure et Parfaite (CPP)

Section 1 Les formes de la concurrence exigées par l’équilibre A- L’organisation du marché dans le modèle néo-classique A-1 Le cas du producteur A-2 Le marché en équilibre partiel

A- L’organisation du marché dans le modèle néo-classique Les néoclassiques font abstraction de la diversité des formes de marché. Le marché est un centre unique qui propose des prix et reçoit les vœux des agents, sur cette base. Source : Guerrien, B. [2004], La théorie économique néo-classique, La Découverte, Paris. Présentation de l’ouvrage Persée

Deux caractéristiques du marché parfait La concurrence pure et parfaite (CPP) définit deux caractéristiques du « marché » : Les agents ne proposent pas de prix : ils sont price takers. Les agents calent leurs vœux sur l’information transmise par les prix : le signal – prix.

Pouvoir et information ... Cet objectif (CPP) renvoie à deux problèmes : L’absence de pouvoir des agents : la « pureté » ; La disponibilité de l’information : la « perfection ». Il s’agit bien de débarrasser le marché de ses impuretés et de ses imperfections !

A-1Le cas du producteur a) Analyse des coûts « Les coûts prennent essentiellement en compte les forces en concurrence » Knight, F. H. [1921], Risk, Uncertainty and Profit, Houghton Mifflin, Boston.

a) Analyse des coûts Coût Total : Fixe ou constant (CF) Variable (CV) Types de coût Coût Total : Fixe ou constant (CF) Variable (CV) Source : Samuelson, P. A. et W. D. Nordhaus [2000], Économie, Economica, Paris.

Coût marginal – Ccoût unitaire Coût marginal ou à la marge a) Analyse des coûts Coût marginal – Ccoût unitaire Coût marginal ou à la marge Coût marginal (Cm) Coût moyen (CM) Coût Fixe Moyen (CFM) Coût Variable Moyen (CVM) Source : Samuelson, P. A. et W. D. Nordhaus [2000], Économie, Economica, Paris.

a) Analyse des coûts Source : Samuelson, P. A. et W. D. Nordhaus [2000], Économie, Economica, Paris.

b) Maximisation du profit Les variables L’arithmétique La recette : RT=p x q Le coût : CT Le profit : =RT-CT Maximiser le profit Soit :

b) Maximisation du profit Impact Signification Le premier terme est la recette marginale (Rm) Le second terme est le coût marginal (Cm) Ou Ou

b) Maximisation du profit Tout le problème réside dans la valeur de la recette marginale. Est-elle variable ? Est-elle constante ? La concurrence parfaite suppose l’absence de pouvoir du producteur : il subit le prix (price-taker). P, le prix du marché, est donc un paramètre.

b) Maximisation du profit En d’autres termes le prix P est défini sur le marché. Il s’impose au producteur, quelle que soit la quantité q qu’il propose. Pest donc constant pour le producteur : Rm = P

b) Maximisation du profit Le prix de marché doit être égal au coût marginal pour maximiser le profit du producteur Source : Samuelson, P. A. et W. D. Nordhaus [2000], Économie, Economica, Paris.

b) Maximisation du profit Le prix de marché doit être égal au coût marginal pour définir la production qui maximise le profit du producteur Source : Samuelson, P. A. et W. D. Nordhaus [2000], Économie, Economica, Paris.

A-2 Le marché en équilibre partiel Modalités de fixation du prix Le tâtonnement Walrassien

a) Modalités de fixation du prix Les règles de comportement des agents Le système de prix objectif Les comportements sont définis en supposant les prix fixés et connus. Comment les prix se fixent-t-ils ? Il faut un système de prix qui soit le même pour tous. Qui permette à chaque agent de réaliser ses plans. Source : Rotillon, G. [1992], Introduction à la microéconomie, Éditions La Découverte, Paris.

a) Modalités de fixation du prix Montrer la compatibilité des projets des agents (la cohérence) exige une théorie de l’interdépendance des agents : le marché en est le lieu. La compatibilité suppose un prix d’équilibre : égalisant l’offre et la demande totales du bien. Comment cet équilibre est-il atteint ? Source : Rotillon, G. [1992], Introduction à la microéconomie, Éditions La Découverte, Paris.

a) Modalités de fixation du prix Pour pouvoir raisonner, on réfléchira en équilibre partiel, sur un seul marché. Les prix des autres biens et les revenus sont supposés fixés : c’est la clause « toutes choses égales par ailleurs ». Cet clause contredit l’interdépendance générale des comportements. Source : Rotillon, G. [1992], Introduction à la microéconomie, Éditions La Découverte, Paris.

b) Le tâtonnement Walrassien Si la loi de l’offre et la demande exprime l’existence d’un prix d’équilibre dans ce modèle irréel ... Comment les agents économiques prennent-ils connaissance du prix ? Source : Rotillon, G. [1992], Introduction à la microéconomie, Éditions La Découverte, Paris.

b) Le tâtonnement Walrassien Léon Walras propose un processus guidé par un «  commissaire-priseur » « Il » annonce le prix, les agents annoncent leurs intentions d’offres et de demandes ... Les échanges peuvent avoir lieu uniquement au moment de l’annonce du prix d’équilibre. Source : Rotillon, G. [1992], Introduction à la microéconomie, Éditions La Découverte, Paris.

b) Le tâtonnement Walrassien p Si Q1 : quantité proposée à t1 alors, p1D > p1O Il existe producteur prêt à vendre une unité de plus à un prix p2O (donc à p > p1O). Idem Demande : Achat à p2D (donc à p < p1D) Equilibre O D p1D p2D p* p2O p1O Q1 Q2 Q*

b) Le tâtonnement Walrassien Ce procédé est un peu bancal : Les agents doivent croire qu’il s’agit du prix d’équilibre à chaque annonce, sinon ils vont faire des arbitrages. Ils sont myopes et amnésiques Source : Rotillon, G. [1992], Introduction à la microéconomie, Éditions La Découverte, Paris.

Section 1 Les formes de la concurrence exigées par l’équilibre B- Le « Juste Prix » dans la pensée classique B-1 Marchés et monarchies B-2 La concurrence dans la pensée libérale du XVIIIe

B- Le « Juste Prix » dans la pensée classique B-1 Marchés et monarchies a) Villes et marchés b) Les cadres réglementaires

B-1 Marchés et monarchies a) Villes et marchés

a) Villes et marchés Les marchés urbains se tiennent un ou deux fois par semaine : délai de chalandise. Dans les grandes villes ils peuvent être quotidiens. À Paris, ils devaient se tenir les mercredis et samedis « Ils représentent le plus gros de tous les échanges connus » (Adam Smith). Source : Braudel, F. [1979], Civilisation matérielle, économie et capitalisme, XVe-XVIIIe siècle : Les jeux de l'échange, Armand Colin, Paris.

a) Villes et marchés Fréquenté à jour fixe, il est le centre naturel de la vie sociale. Pas uniquement l’échange marchand ... Les autorités urbaines tiennent fermement leur organisation, leur surveillance et leurs réglementations : les contenir dans de justes limites. Source : Braudel, F. [1979], Civilisation matérielle, économie et capitalisme, XVe-XVIIIe siècle : Les jeux de l'échange, Armand Colin, Paris.

a) Villes et marchés La croissance des échanges amène la construction des halles, ou marchés couverts. Ils deviennent des marchés permanents et spécialisés Le mot halle peut aussi bien signifier un simple marché couvert qu’un gigantesque édifice fonctionnel. Source : Braudel, F. [1979], Civilisation matérielle, économie et capitalisme, XVe-XVIIIe siècle : Les jeux de l'échange, Armand Colin, Paris.

Les halles Champeaux au XIXe siècle Source : Charles Marville/© Roger-Viollet

B-1 Marchés et monarchies b) Les cadres réglementaires

b.1- Jean II Le Bon - 1350 Source : Delamare, N. [1722], Traité de la Police où l'on trouvera l'Histoire de son Établissement, les Fonctions et les Prérogatives de ses Magistrats ; toutes les Loix et tous les Règlemens qui la concernent, Michel Brunet, Grand' Salle du Palais, Paris.

b.2- Charles VI - 1415 Source : Delamare, N. [1722], Traité de la Police où l'on trouvera l'Histoire de son Établissement, les Fonctions et les Prérogatives de ses Magistrats ; toutes les Loix et tous les Règlemens qui la concernent, Michel Brunet, Grand' Salle du Palais, Paris.

b.3- Louis XIV - 1699 Source : Delamare, N. [1722], Traité de la Police où l'on trouvera l'Histoire de son Établissement, les Fonctions et les Prérogatives de ses Magistrats ; toutes les Loix et tous les Règlemens qui la concernent, Michel Brunet, Grand' Salle du Palais, Paris.

B- Le « Juste Prix » dans la pensée classique B-2 La concurrence dans la pensée libérale du XVIIIe La concurrence dans l’Esprit des Lois Juste prix et valeur chez Turgot Les conditions de la compétition chez Adam Smith

B-2 La concurrence dans la pensée libérale du XVIIIe a) La concurrence dans l’Esprit des Lois

a) Montesquieu (1689-1755) Dans l’esprit des lois, la concurrence et le marché sont des contributeurs à la justice grâce au juste prix. « C’est la concurrence qui met un prix juste aux marchandises, et qui établit les vrais rapports entre elles » Source : Montesquieu, C. de Secondat [1758 [1995]], De l'esprit des lois : Tome 2, Éditions Gallimard, Paris.

a) Montesquieu (1689-1755) Ce libéralisme revendique de se protéger contre les pratiques du commerçant : les excès du commerce. « La liberté du commerce n’est pas une faculté accordée aux négociants de faire ce qu’ils veulent ; ce serait bien plutôt sa servitude. Ce qui gêne le commerçant ne gêne pas pour cela le commerce ». Nécessité d’un rôle modérateur de la sphère politique Source : Montesquieu, C. de Secondat [1758 [1995]], De l'esprit des lois : Tome 2, Éditions Gallimard, Paris.

B-2 La concurrence dans la pensée libérale du XVIIIe b) Juste prix et valeur chez Turgot

b) Juste prix et valeur chez Turgot (1727-1781) Turgot fait des gains des échangistes une condition nécessaire de l’échange. Chaque échangiste attribue subjectivement une valeur aux deux biens proposés à l’échange: valeur estimative. Source : Hervier, A. [1997], "Juste prix et valeur chez Turgot", Économies et sociétés, n°1-PE 25, t.XXXI, Janvier, p. 71-107.

b) Juste prix et valeur chez Turgot (1727-1781) Turgot veut prendre en compte trois idées : La valeur plonge ses racines dans le besoin ou le désir. Les deux échangistes gagnent dans l’échange, donc le commerce n’est pas stérile. Dans l’échange on échange valeur égale contre-valeur égale : équivalence. Source : Hervier, A. [1997], "Juste prix et valeur chez Turgot", Économies et sociétés, n°1-PE 25, t.XXXI, Janvier, p. 71-107.

b) Juste prix et valeur chez Turgot (1727-1781) Un prix juste est un prix « naturel », c’est-à-dire conforme à la nature de l’échange et au droit naturel : Il respecte le droit des propriétaires : celui de la marchandise et celui de l’argent. Le prix du marché est juste, le prix judiciaire est injuste. Source : Hervier, A. [1997], "Juste prix et valeur chez Turgot", Économies et sociétés, n°1-PE 25, t.XXXI, Janvier, p. 71-107.

b) Juste prix et valeur chez Turgot (1727-1781) « La liberté entière de tout commerce est un corollaire du droit de propriété ». Si le propriétaire veut voir ses droits respectés, il doit savoir défendre lui-même ses intérêts qu’il est seul à connaître. Chacun est bien plus à même de se protéger lui- même. Source : Hervier, A. [1997], "Juste prix et valeur chez Turgot", Économies et sociétés, n°1-PE 25, t.XXXI, Janvier, p. 71-107.

b) Juste prix et valeur chez Turgot (1727-1781) Le juste prix est le prix concurrentiel parce qu’il est libre. C’est la liberté qui aboutit à la concurrence. Un prix pratiqué est injuste s’il n’est pas établi sous le régime de la concurrence. Source : Hervier, A. [1997], "Juste prix et valeur chez Turgot", Économies et sociétés, n°1-PE 25, t.XXXI, Janvier, p. 71-107.

b) Juste prix et valeur chez Turgot (1727-1781) Le « juste prix » ne relève pas de la morale : La « valeur égale » n’existe que dans chaque échange particulier. Le moraliste ne dispose d’aucun critère pour porter un jugement sur les conditions de l’échange bilatéral. Source : Hervier, A. [1997], "Juste prix et valeur chez Turgot", Économies et sociétés, n°1-PE 25, t.XXXI, Janvier, p. 71-107.

b) Juste prix et valeur chez Turgot (1727-1781) Le « juste prix » ne renvoie pas à une norme : Le prix courant est le résultat d’un équilibre instantané de toutes les subjectivités qui participent à sa réalisation. Il est instantanément et éminemment variable. La « vraie valeur » n’a aucune réalité autre que son expression immédiate. Source : Hervier, A. [1997], "Juste prix et valeur chez Turgot", Économies et sociétés, n°1-PE 25, t.XXXI, Janvier, p. 71-107.

B-2 La concurrence dans la pensée libérale du XVIIIe c) Les conditions de la compétition chez Adam Smith

c) Adam SMITH (1723-1790) : « Their competition » « Si un capital suffisant pour commercer en ville est divisé entre deux épiciers, leur concurrence amènera chacun d’eux à vendre à moindre prix que si un seul d’entre eux commerçait ; et si [ce capital] était divisé entre vingt, leur concurrence serait d’autant plus vive, et plus faibles les chances qu’ils s’entendent pour hausser leurs prix ». Information asymétrique Source : Smith, A. [1776 [1991]], Recherches sur la nature et les causes de la richesse des nations I, Éditions Garnier-Flammarion, Paris.

c) Adam SMITH (1723-1790) : « Their competition » Les cinq conditions de la concurrence chez Adam Smith : Les rivaux doivent agir indépendamment, sans collusion : pouvoir. Le nombre de rivaux, potentiels ou réels, doit être suffisant pour éliminer les gains extraordinaires (rente ou sur profit) : pouvoir. Les agents économiques doivent avoir une connaissance raisonnable des opportunités du marché : information. Les agents économiques doivent pouvoir utiliser cette connaissance librement (pas de contraintes réglementaires sur ce plan) : information. Des délais suffisamment longs sont nécessaires pour que des ressources soient redéployées dans les domaines souhaités par leurs propriétaires : Long terme. Source : Stigler, G. J. [1957], "Perfect Competition, Historically Contemplated", Journal of Political Economy, n°1, t.LXV, Février, p. 1-17.

Section 1 Les formes de la concurrence exigées par l’équilibre C- Les conditions nécessaires à la C.P.P.

L’hypothèse de concurrence parfaite Cet objectif (CPP) renvoie à deux problèmes : L’absence de pouvoir des agents : la « pureté » ; La disponibilité de l’information : la « perfection ». Il s’agit bien de débarrasser le marché de ses impuretés et de ses imperfections !

Frank Knight (1885-1972): «perfect competition» La CPP suppose que cinq conditions soient remplies. PURE Atomicité : il existe un « grand nombre » d’acheteurs et de vendeurs. Homogénéité : les produits sont considérés comme similaires. Le seul critère de choix doit être le prix. Transparence : l’information est connue de tous et sans coût. PARFAITE Libre entrée et libre sortie : tout agent est libre d’entrer sur un marché et d’en sortir. Mobilité des facteurs de production : ceux-ci peuvent se déplacer librement d’une activité à une autre. Source : Knight, F. H. [1921], Risk, Uncertainty and Profit, Houghton Mifflin, Boston.

Frank Knight (1885-1972): «Perfect competition» « Les hypothèses proposées sont des idéalisations ou purifications qui tiennent plus ou moins bien dans la réalité. Ce sont les conditions nécessaires pour obtenir la concurrence parfaite. » Source : Knight, F. H. [1921], Risk, Uncertainty and Profit, Houghton Mifflin, Boston.

L’hypothèse de concurrence parfaite Ces deux conditions sont très fortes. Elles supposent : Une grande centralisation qui exige un commissaire-priseur, pour crier les prix. Une certaine myopie des agents qui restent ignorants de l’action des autres.

Chapitre 4 Mythe et réalités du processus concurrentiel Section 2 Les modalités de formation du prix et la question des externalités

Le rôle du système de prix dans la logique du marché. Section 2 Les modalités de formation du prix et la question des externalités Le rôle du système de prix dans la logique du marché. Rendements d’échelle et concurrence parfaite. Efficience du marché et externalités.

A- Le rôle du système de prix La notion de prix. Les fonctions du système de prix.

a) La notion de prix Selon Wicksteed la notion de prix renvoie à une définition stricte ou à une définition large : Au sens strict, le prix désigne les termes de l’échange. Au sens large, le prix désigne dans quels termes des alternatives se présentent : c’est un coût d’opportunité. Source : Wicksteed, P. [1933], The Common Sense of Political Economy, Routledge and Kegan, Londres.

b) Les fonctions du système de prix. Pour définir le rôle des prix dans la logique de marché : Une fonction d’information : Friedrich Von Hayek. Une fonction de régulation : Oskar Lange. Une fonction d’exclusion. Source : De Boissieu, C. [1980], Principes de politique économique, Économica, Paris.

B- Rendements d’échelle et concurrence parfaite La notion de rendements d’échelle Les rendements d’échelle et la concurrence

a) La notion de rendements d’échelle Les rendements d’échelle sont une mesure théorique de l’augmentation de la quantité produite par un producteur, lorsque tous ses facteurs augmentent dans la même proportion. Il s’agit donc d’une mesure dans le cadre théorique du long terme (cf la définition du court terme dans la section précédente). Source : Guerrien, B. [2004], La théorie économique néo-classique, La Découverte, Paris. Présentation de l’ouvrage Persée

a) La notion de rendements d’échelle On détermine la nature des rendements d’échelle en multipliant tous les facteurs par le même nombre, dans la même proportion :  >1. Puis, l’on compare de combien a été multipliée la production Q quand les facteurs ont été multipliés par . Source : Guerrien, B. [2004], La théorie économique néo-classique, La Découverte, Paris. Présentation de l’ouvrage Persée

a) La notion de rendements d’échelle Les rendements d’échelle sont : Croissants si : Décroissants si : Constants si : Source : Guerrien, B. [2004], La théorie économique néo-classique, La Découverte, Paris. Présentation de l’ouvrage Persée

b) Rendements d’échelle et CPP Chaque type de rendements d’échelle pose problème. S’ils sont : Croissants : le producteur devrait augmenter indéfiniment sa production. Constants : le coût unitaire ou coût moyen est constant quel que soit Q. Décroissants : le producteur aurait intérêt à se subdiviser en unités plus petites, produisant q<Q. Source : Guerrien, B. [2004], La théorie économique néo-classique, La Découverte, Paris. Présentation de l’ouvrage Persée

Fig. 8-7 Coûts constants Coûts croissants Source : Samuelson, P. A. et W. D. Nordhaus [2000], Économie, Economica, Paris.

C- Efficience du marché et externalités La notion d’effet externe ou externalité Typologie des externalités. L’internalisation des externalités L’objection de l’Ecole autrichienne

a) La notion d’effet externe ou externalité Il s’agit de tout type de conséquences, provoquées par un agent économique, sur le « bien-être » d’autres agents, sans qu’il y ait d’échange ou de transactions entre eux. La notion d’effet externe recouvre d’innombrables situations. Elle est extrêmement commune. Source : Guerrien, B. [2004], La théorie économique néo-classique, La Découverte, Paris. Présentation de l’ouvrage Persée

a) La notion d’effet externe ou externalité Les externalités signifient que le prix ne reflète pas tous les coûts. L’effet externe se traduit par l’apparition d’inefficiences : S’il n’existe pas de récompense pour les externalités positives, il n’y en aura pas « assez ». S’il n’existe pas de sanctions pour les externalités négatives, il y en aura « trop ». Source : Guerrien, B. [2004], La théorie économique néo-classique, La Découverte, Paris. Présentation de l’ouvrage Persée

b) Typologie des externalités : effets Externalité positive ou économie externe : un acteur est favorisé par l’action d’un tiers sans l’indemniser en contrepartie. Externalité négative ou déséconomie externe : un acteur est défavorisé par l’action d’un tiers sans être indemnisé. Externalité positive Externalité négative Agent Subit favorablement Préjudice sans contrepartie Tiers Impose sans contrepartie Impose sans indemniser Source : fr.wikipedia.org/wiki/Externalité et Samuelson, P. A. et W. D. Nordhaus [2000], Économie, Economica, Paris.

b) Typologie des externalités : actions Externalité de production : un acteur est (dé)favorisé par la production d’une tierce personne. Externalité de consommation: un acteur est (dé)favorisé par la consommation d’une tierce personne. Externalité positive Externalité négative Production Yves Rocher, Gacilly : Fondation culturelle, impact commercial Chevron, Equateur : pollution, destruction des populations et de la nature. Consommation Voiture électrique : silence et moindre pollution atmosphérique. Bars centre-ville, Toulouse : musique et dialogue dans la rue Source : Meade, J. E. [1952], "External Economies and Diseconomies in a Competitive Situation", Economic Journal, n°245, t.LXII, Mars, p. 54-67.

b) Typologie des externalités : effets Externalité technique : la fonction de production d’un acteur est modifiée par l’action d’un tiers. Externalité pécuniaire : les coûts d’achat ou de vente d’un acteur sont affectés par l’action d’un tiers. Externalité d’adoption (effet de réseau) : l’usage d’un service s’améliore lorsque le nombre de ses utilisateurs augmente. Un usager obtiendra un meilleur service si un tiers rejoint le « réseau ». Source : Meade, J. E. [1952], "External Economies and Diseconomies in a Competitive Situation", Economic Journal, n°245, t.LXII, Mars, p. 54-67. et fr.wikipedia.org/wiki/Externalité.

c) L’internalisation des externalités L’effet externe signifie une influence « directe » sur le bien-être d’autres agents : il ne passe pas par une « transaction ». Du point de vue normatif, résoudre le problème posé par les externalités supposent d’en faire des marchandises comme les autres. Source : Guerrien, B. [2004], La théorie économique néo-classique, La Découverte, Paris. Présentation de l’ouvrage Persée

c) L’internalisation des externalités Pourquoi transformer les « actions directes » en « relations marchandes » ? Parce que des gains (théoriques) en efficience. Parce que recherche de l’équilibre de concurrence pure et parfaite Source : Guerrien, B. [2004], La théorie économique néo-classique, La Découverte, Paris. Présentation de l’ouvrage Persée

c) L’internalisation des externalités Comment transformer les « actions directes » en « relations marchandes » ? Les internaliser en « fusionnant » les agents en interaction. Ex : les pollués rachètent l’entreprise polluante, puis arbitrage entre profits et nuisances. Source : Guerrien, B. [2004], La théorie économique néo-classique, La Découverte, Paris. Présentation de l’ouvrage Persée

d) L’objection de l’Ecole autrichienne Deux approches assez différentes : Les libertariens considèrent que l’auteur de l’externalité est toujours responsable : le pollueur est toujours responsable de la pollution. L’Ecole autrichienne refuse la notion d’externalité qu’elle considère comme arbitraire et contradictoire. Source : Rothbard, M. N. [1982], "Law, Property Rights, and Air Pollution", Cato Journal, n°1, t.II, Printemps, p. 55-99 et www.wikiberal.org/wiki/Externalité .

d) L’objection de l’Ecole autrichienne Conditions de la responsabilité pour les libertariens : La propriété avait un propriétaire avant l’externalité. L’externalité doit causer un réel dommage. La preuve du dommage revient aux plaignants. Le plaignant doit établir la causalité entre le dommage et l’externalité. La responsabilité du tiers doit être directe. Source : Rothbard, M. N. [1982], "Law, Property Rights, and Air Pollution", Cato Journal, n°1, t.II, Printemps, p. 55-99

d) L’objection de l’Ecole autrichienne La notion d’externalité positive ou négative est : Arbitraire : une externalité peut être positive pour l’un et négative pour l’autre. Contradictoire :une externalité est considérée comme la conséquence d’un droit de propriété. Par conséquent, une intervention judiciaire remet en cause le droit de propriété. => simple justification de l’interventionnisme coercitif ! Source : Cordato, R. E. [1992], Welfare Economics and Externalities in an Open Ended Universe: a Modern Austrian Perspective, Kluwer Academic Publishers, Boston.

Chapitre 4 Mythe et réalités du processus concurrentiel Section 3 La difficile appréhension de la notion de concurrence

Section 3 La difficile appréhension de la notion de concurrence Économie industrielle et droit de la concurrence Approches classique et marshallienne de la compétition

A- Économie industrielle et droit de la concurrence La notion de concurrence en économie industrielle Concurrence et efficience La concurrence par le mérite

a) La notion de concurrence en économie industrielle Au XVIIIe siècle le principe de concurrence, semble aux économistes aussi important que la loi de la gravitation universelle : « C'est grâce au principe de concurrence que l'économie politique peut avoir la prétention de se considérer comme une science », , écrit John Stuart Mill, en 1873. Source : Mill, J. S. [1873], Principes d'économie politique avec quelques-unes de leurs applications à l'économie sociale, Guillaumin et Cie, Paris.

a) La notion de concurrence en économie industrielle Chaque individu cherchant à prendre le meilleur de son rival devait contribuer à faire « graviter » le prix d'une marchandise autour de son coût de production : le prix naturel. Vision comportementaliste de la concurrence Source : Glais, M. [1992], Économie industrielle : les stratégies concurrentielles des firmes, Litec, Paris.

a) La notion de concurrence en économie industrielle Mais, approche inadéquate dans le capitalisme : «  Qu'est-ce qu'un capitaliste, me dira-t-on ? Est-ce une bonne tête, une tête censée, un homme de génie ? Non, c'est un homme qu'escortent cinq ou six millions, et qui frappe dans les affaires avec cette massue irrésistible. Voilà un capitaliste », écrit L.S. Mercier en 1788. Source : Mercier, L. S. [1788 [1985]], Le tableau de Paris, Éditions la Découverte, Paris.

a) La notion de concurrence en économie industrielle XXe siècle, les économistes néoclassiques, puis ceux de la tradition de Harvard : assimilation de la concurrence à une structure particulière de marché. le modèle de concurrence pure et parfaite, aussi irréaliste fût-il, serait la situation la plus favorable à l'intérêt des consommateurs. Source : Glais, M. [2003], "Les fondements de la politique de la concurrence", in Ferrandon, B. (sous la dir.), Concurrence et régulation des marchés, La documentation française, Paris, p. 20-27.

a) La notion de concurrence en économie industrielle Vision structuraliste critiquée par : l'école autrichienne (Ludwig Von Mises, Friedrich Hayek, Israël Kirzner). l'école de Chicago (Milton Friedman, Georges Stigler, Gary Becker). L'entreprise de grande taille fut la plus efficace dans la rivalité antérieure ... Source : Glais, M. [2003], "Les fondements de la politique de la concurrence", in Ferrandon, B. (sous la dir.), Concurrence et régulation des marchés, La documentation française, Paris, p. 20-27.

b) Concurrence et efficience Pour chaque courant la concurrence promeut l'efficience économique, entendue comme « capacité de rendement ». Compte tenu de conceptions différentes de la concurrence, ces courants n'accordent pas la même importance aux diverses formes d'efficience : i- l'efficience productive est obtenue grâce à une combinaison optimale des facteurs de production. ii- l'efficience dynamique ou efficience innovation provient de la création de nouveaux produits ou de nouveaux procédés. iii- l'efficience allocative : lorsque le prix de chaque bien se rapproche de son coût marginal de production. Source : Glais, M. [2003], "Les fondements de la politique de la concurrence", in Ferrandon, B. (sous la dir.), Concurrence et régulation des marchés, La documentation française, Paris, p. 20-27.

b) Concurrence et efficience : problèmes ! En longue période, l'efficience dynamique et l'efficience productive ont une contribution à la création de richesses supérieure à l'efficience allocative. Donc un objectif d'efficience dynamique et d'efficience productive peut être incompatible avec un système de prix concurrentiel. Les autorités de la concurrence sont confrontées à des choix contradictoires car les différentes formes d'efficience sont corrélées négativement. Source : Glais, M. [2003], "Les fondements de la politique de la concurrence", in Ferrandon, B. (sous la dir.), Concurrence et régulation des marchés, La documentation française, Paris, p. 20-27 et [1992], Économie industrielle : les stratégies concurrentielles des firmes, Litec, Paris.

b) Concurrence et efficience Argumentaires hostiles au pouvoir de la grande entreprise : méfiance vis-à-vis de la grande taille ; responsabilité des grandes firmes dans les crises du XIXe siècle ou du XXe siècle. Les structuralistes ont introduit des arguments : les barrières à l'entrée, la rigidité des prix d'oligopole, les inefficacités X, etc. Aujourd’hui, la Commission européenne conserve une attitude plutôt structuraliste, mais les autorités concurrentielles s'efforcent de rendre compatibles les trois types d'efficience. Tout dépend de la façon dont l'autorité concurrentielle pondère l'objectif d'efficience allocative. Source : Glais, M. [2003], "Les fondements de la politique de la concurrence", in Ferrandon, B. (sous la dir.), Concurrence et régulation des marchés, La documentation française, Paris, p. 20-27 et [1991], "La jurisprudence récente (articles 85 et 86) de la Commission européenne de la concurrence à l'épreuve de la théorie économique", Revue d'Economie Industrielle, n°2e trimestre 1991, t.52, 101-117.

c) La concurrence par le mérite La notion de « concurrence par le mérite » : repère utile pour distinguer entre les comportements unilatéraux nocifs pour la concurrence et les comportements unilatéraux qui l'améliorent. Les juristes du droit de la concurrence utilisent cette expression pour justifier leurs arguments et leurs décisions, mais aucun consensus quant à sa signification.  interprétations contradictoires et résultats imprévisibles. Source : OCDE [2006], Competition on the Merits, Directorate for Financial and Enterprise Affairs Competition Committee, OCDE, Paris.

c) La concurrence par le mérite Le sacrifice de bénéfices :  Une pratique qui réduit les bénéfices doit être considérée comme illicite lorsqu'elle implique un sacrifice de bénéfices qui serait irrationnel si la pratique n'avait pas tendance à éliminer ou à restreindre la concurrence. Source : OCDE [2006], Competition on the Merits, Directorate for Financial and Enterprise Affairs Competition Committee, OCDE, Paris.

c) La concurrence par le mérite L'absence de justification économique : Une pratique sera considérée illicite si le seul sens économique qu'elle ait est la tendance à éliminer ou restreindre de la concurrence. Source : OCDE [2006], Competition on the Merits, Directorate for Financial and Enterprise Affairs Competition Committee, OCDE, Paris.

c) La concurrence par le mérite L'entreprise aussi efficiente : Une pratique sera considérée comme illicite si elle est appelée à exclure un concurrent qui est au moins aussi efficient que l'entreprise dominante. Source : OCDE [2006], Competition on the Merits, Directorate for Financial and Enterprise Affairs Competition Committee, OCDE, Paris.

c) La concurrence par le mérite Les autorités concurrentielles sont là pour défendre le mécanisme de concurrence et pas les concurrents : « Protection of the competitive process is not protection of competitors » Le fait de ne pas pouvoir trancher entre des pratiques concurrentielles et des pratiques anticoncurrentielles révèle une incapacité à définir la concurrence elle- même. Source : OCDE [2006], Competition on the Merits, Directorate for Financial and Enterprise Affairs Competition Committee, OCDE, Paris.

c) La concurrence par le mérite Trois grandes catégories de différences pour interpréter la concurrence par le mérite : des différences concernant les objectifs du droit de la concurrence. des différences concernant l'horizon temporel des effets des pratiques unilatérales. des différences dans l'appréciation de l'utilité relative des différents critères économiques. Source : OCDE [2006], Competition on the Merits, Directorate for Financial and Enterprise Affairs Competition Committee, OCDE, Paris.

c) La concurrence par le mérite L'expression « concurrence par le mérite », référence des autorités concurrentielles, ne figure pas dans les manuels d'économie. Les économistes ne proposent aucune interprétation commune de cette expression. Le délégué autrichien indique « qu'il semble y avoir une incohérence dans l'approche fondée sur l'économie ». Il ajoute : « l'économie ne devrait être utilisée qu'en quantité modérée ». Source : OCDE [2006], Competition on the Merits, Directorate for Financial and Enterprise Affairs Competition Committee, OCDE, Paris.

Marx, Karl [1864-75]. Matériaux pour le deuxième volume du Capital : Livre III Le processus d'ensemble du capital. « C’est à la concurrence qu’il incombe d’expliquer toutes les absurdités des économistes, alors que ceux-ci devraient, au contraire, se charger d’expliquer la concurrence »  p.1464.

B- Approches classique et marshallienne de la compétition Concurrence et coutume Moyen-fin ou condition-conséquence ? Des définitions « raisonnées » de la concurrence

B- Approches classique et marshallienne de la compétition la notion de concurrence restait intuitive chez les classiques. Elle devient caricaturale chez les néoclassiques ; plus proche de la réalité pratique, l‘Ecole autrichienne résume le processus concurrentiel à un ensemble de rivalités et de vigilances (alertness). Source : Glais, M. [1992], Économie industrielle : les stratégies concurrentielles des firmes, Litec, Paris

a) Concurrence et coutume Stuart Mill (1873) : Les économistes ont donné une importance exclusive à la concurrence, Ils ont exagéré l'effet de la concurrence, Et ne tiennent pas compte de l'autre principe qui la combat, la coutume. Il faut appliquer les conclusions de l'économie politique aux affaires réelles de la vie ! Source : Mill, J. S. [1873], Principes d'économie politique avec quelques-unes de leurs applications à l'économie sociale, Guillaumin et Cie, Paris..

a) Concurrence et coutume Stuart Mill (1873) : « En tant que les rentes, les profits, les salaires, les prix sont déterminés par la concurrence, on peut leur assigner des lois. Supposer que la concurrence soit leur unique régulateur, et l'on pourra poser des principes d'une généralité étendue et d'une exactitude scientifique qui les régiront ». Source : Mill, J. S. [1873], Principes d'économie politique avec quelques-unes de leurs applications à l'économie sociale, Guillaumin et Cie, Paris..

a) Concurrence et coutume Stuart Mill (1873) : Toujours il existe différents prix sur le même marché : «  Le régulateur habituel est la coutume modifiée de temps en temps par les idées qui existent dans les esprits des acheteurs et des vendeurs, sur une sorte d'équité et de justice ». EX : professions libérales leur rémunération est réglée par l'usage : « La concurrence agit en diminuant pour chaque compétiteur la chance de gagner des honoraires et non en diminuant le chiffre même des honoraires ». Source : Mill, J. S. [1873], Principes d'économie politique avec quelques-unes de leurs applications à l'économie sociale, Guillaumin et Cie, Paris..

b) Moyen-fin ou condition-conséquence ? Les différentes représentations de l'efficience ou de l'efficacité (situation à laquelle la concurrence doit nous conduire), sont assez « européennes ». « Pensée du modèle » : une pensée qui conduit à construire l'efficacité en termes de moyen-fin, une pensée de la forme idéale. «  La forme idéale servant de plan est posée comme but ; puis il faut trouver les moyens pour atteindre ce but. »   Source : Jullien, F. [2005], Conférence sur l'efficacité, Presses Universitaires de France, Paris.

b) Moyen-fin ou condition-conséquence ? À l’opposé, la pensée chinoise évite l'activisme finalisé, qui ne respectent pas le processus spontané : «  En voulant hâter la poussée, agir directement sur elle, je vais à l'encontre du processus engagé » Dans la conception chinoise, il suffit d'exploiter le potentiel de cette poussée : «  Il faut laisser faire le processus sans pour autant le délaisser  ». Source : Jullien, F. [2005], Conférence sur l'efficacité, Presses Universitaires de France, Paris.

d) Des définitions «raisonnées» de la concurrence La définition de la concurrence constitue une difficulté particulière. Lorsque, à la fin du XIXe siècle, l'économiste néo-classique britannique Alfred Marshall s'emploie à cerner cette définition, il est très prudent et va jusqu'à considérer que le terme competition, expression anglaise pour désigner la concurrence , est inadéquat

Alfred Marshall (1842-1924) Source : http://en.nkfu.com/alfred-marshall-quotes/

d) Des définitions «raisonnées» de la concurrence Lorsque, à la fin du XIXe siècle, l'économiste néo-classique britannique Alfred Marshall s'emploie à cerner cette définition : il est très prudent et va jusqu'à considérer que le terme competition, expression anglaise pour désigner la concurrence , est inadéquat. Il déplore l'absence d'un mot qui puisse qualifier les conditions de la rivalité dans l'économie moderne Source : Marshall, A. [1890], Principles of Economics : An Introductory Volume, Macmillan, Londres.

d) Des définitions «raisonnées» de la concurrence Ce qui distingue la société « moderne », nous dit Alfred Marshall, c'est l'ampleur acquise, relativement à la société traditionnelle par: Self-reliant habits : des habitudes autonomes/individuelles et non pas traditionnelles/holistes ; Forethought : de la préméditation, c'est-à-dire le dessein réfléchi d'accomplir une action (sans se référer à la coutume)  ; Deliberate and Free Choice : un choix libre et intentionnel (sans être prisonnier des conceptions traditionnelles). Source : Marshall, A. [1890], Principles of Economics : An Introductory Volume, Macmillan, Londres.

d) Des définitions «raisonnées» de la concurrence Une industrie est considérée comme soumise au processus concurrentiel s'il est possible pour une nouvelle entreprise de produire avec les mêmes spécificités techniques qu’une quelconque entreprise déjà en place. La capacité à participer à une compétition exige une accumulation préalable : de compétence, de savoir-faire, de capitaux. La notion de concurrence renvoie à un contexte historique et social, qui constitue la condition permissive de son existence. Source : Glais, M. [1992], Économie industrielle : les stratégies concurrentielles des firmes, Litec, Paris.

d) Des définitions «raisonnées» de la concurrence François Perroux (1903-1987) offre une définition plus complexe de la concurrence, incluant la dimension sociale : « L'économique est l'ensemble - historiquement caractérisé - des luttes-concours (conflits-coopérations), par lesquels les individus et les groupes sociaux emploient (production échange) les choses comptabilisables. Fondamentalement la relation sociale n'est ni simplement irénique, ni simplement conflictuelle. Sous toutes ses formes, et très visiblement sous sa forme économique, elle est par certains aspects une lutte, par d'autres un concours ; par certains aspects un conflit et par d'autres une coopération. La concurrence, par exemple, est une lutte, un conflit organisé et réglementé en vue d'une coopération et d'un concours. » Source : Perroux, F. [1970], "Les conceptualisations implicitement normatives et les limites de la modélisation en économie", Économies et sociétés, n°26, t.série H, décembre, p. 2255-2272.

d) Des définitions «raisonnées» de la concurrence Plus pragmatique, l'OCDE a opté pour une définition strictement commerciale de la concurrence : « Situation du marché dans laquelle des entreprises ou des vendeurs agissant en toute indépendance s'efforcent d'attirer des clients pour atteindre un objectif commercial précis et exprimé en termes de bénéfice, de volume des ventes ou de parts de marché ». Source : OCDE [1993], Glossaire d'économie industrielle et de droit de la concurrence, OCDE, Paris..

Conclusion Mythe et réalités du processus concurrentiel

Karl MARX (1818-1883) : Concurrence et libre individualité Initialement : la concurrence est la négation des entraves et frontières nuisibles à la production ... Puis, interprétations ineptes : Collision d’individus déchaînés par leur seuls intérêts. OU Attrait et répulsion entre individus libres dans leur commerce réciproque. « Seul mode d’existence de la libre individualité au sein de la production et de l’échange [...] Ce genre de liberté individuelle est en réalité la suppression de toute liberté ». n°12, t.4, 90-106. n°12, t.4, 90-106. n°12, t.4, 90-106. Source : Marx, K. [1857-58], "Principes d'une critique de l'économie politique", in Karl Marx (sous la dir.), Œuvres Economie II, Gallimard, Paris, p. 172-359.

Bibliographie ... pour aller plus loin Éloire, F. [2010], "Une approche sociologique de la concurrence sur un marché. Le cas des restaurateurs lillois", Revue française de sociologie, n°3, t.51, 481-517. Fulbrook, E. [2005], "De la domination néo-classique et des moyens d'en sortir", L'Économie politique, n°28, t.4, 78-91. Laperche, B. [2001], "Les ressorts du monopole : Essai sur l'hérésie de Joan Robinson", Innovations, n°14, t.2, 33-54.