Résultats analyse univariée Résultats analyse multivariée Facteurs et motifs de participation au dépistage du cancer colorectal par recto-sigmoïdoscopie en France Bernard DENIS, Erik André SAULEAU, Patrick STRENTZ, Dominique GRAS, Marie Frédérique BACQUE, Isabelle GENDRE, Philippe PERRIN Association pour le Dépistage du Cancer colorectal en Alsace (ADECA Alsace), Colmar Résumé Contexte Nous avons montré que le dépistage du cancer colorectal (CCR) par recto-sigmoïdoscopie (RS) était faisable en France et offrait un meilleur rendement que le dépistage par Hemoccult (H). But : évaluer les facteurs socio-démographiques et médicaux et les motifs de participation au dépistage par RS. Méthodes : Enquête téléphonique auprès d’un échantillon de la population d’un canton de 55 à 64 ans invitée à participer à une étude proposant un dépistage par RS en sus du dépistage organisé par H. Résultats : 202 personnes (100 femmes) ayant réalisé une RS et 200 (111 femmes) ne l’ayant pas réalisée ont répondu. 320 (171 femmes) avaient réalisé un test H. Les facteurs significativement associés au dépistage par RS en analyse multivariée par régression logistique après remplacement des valeurs manquantes par imputation multiple sont indiqués dans le tableau. Quelques facteurs étaient significativement associés au dépistage par RS en analyse univariée mais pas en multivariée : âge élevé, être retraité, avoir un conjoint ayant fait la RS, ne pas être gêné par la crainte d’avoir mal ou d’avoir à signer un consentement éclairé ou d’avoir à se déshabiller, considérer la RS comme utile, fiable, non désagréable, ou non dangereuse, considérer le test Hemoccult comme insuffisant et la RS comme améliorant le dépistage du CCR. Enfin, il n’y avait pas d’association significative entre dépistage par RS et sexe, nationalité, niveau d’études, catégorie socioprofessionnelle, couverture sociale, statut marital, tabagisme, antécédent familial de CCR et participation aux dépistages des autres cancers. facteur oddsratio IC 95% - se sent concerné par le dépistage du CCR 1.8 1.2 – 2.7 - veut savoir s’il a un cancer ou pas 1.8 1.1 – 2.8 - a discuté de la RS avec son médecin généraliste 6.5 2.3 – 17.9 - le médecin généraliste a recommandé la RS 4.5 1.8 – 11.1 - considère la RS comme non douloureuse 2.1 1.3 – 3.2 - non gêné par programme de recherche 1.9 1.2 – 2.9 - non gêné pour trouver le temps de faire la RS 1.9 1.3 – 2.7 - a des revenus faibles 2.8 1.5 – 5.0 - a réalisé un test Hemoccult 18.1 3.7 – 87.7 Conclusion : Il ne semble pas y avoir de barrière socio-démographique au dépistage du CCR par RS en France. La participation au dépistage par RS peut y être améliorée 1) en impliquant fortement les médecins généralistes pour informer et convaincre la population cible et 2) en inscrivant le contrôle de la douleur comme priorité lors de la réalisation des RS et en communiquant sur ce thème auprès de la population et des médecins généralistes. - Recto-sigmoïdoscopie (RS) . examen simple, rapide, ambulatoire, peu coûteux, bien toléré, pratiquement sans danger . détecte 68 % à 79 % des lésions néoplasiques avancées colorectales . diminue la mortalité et l'incidence du CCR dans la zone explorée (4 études cas- témoins et une de cohorte) . 4 ECR en cours Association Hemoccult (H) + RS . complémentarité . détecte 4 à 5 fois plus de lésions néoplasiques avancées vs H (2 ECR) . meilleur rapport coût-efficacité théorique de toutes les modalités de dépistage Étude HRS68 dans le canton de Wintzenheim (Haut-Rhin) présentée JFPD 2008 . population 55 - 64 ans invitée à un dépistage par RS en sus du dépistage par H . Sur 1824 personnes éligibles, 382 (20.9%) ont réalisé une RS . Malgré une participation modérée au dépistage par RS, le rendement de l’association H + RS était plus de 3 fois supérieur à celui de l’H seul. . . Wintzenheim But évaluer les facteurs socio-démographiques et médicaux et les motifs de participation au dépistage du cancer colorectal par recto-sigmoïdoscopie (RS) Méthodes Enquête téléphonique . Interview par système CATI (Computer-Assisted Telephone Interview) . une semaine du 23 au 27 juin 2008 Échantillon de 402 personnes . de la population de 55 à 64 ans invitée à participer à l’étude HRS68 (dépistage par RS en sus du dépistage par H) . 202 ayant fait la RS . Et 200 n’ayant pas fait la RS Analyse multivariée par régression logistique après remplacement des valeurs manquantes par imputation multiple Résultats analyse univariée Variables non significatives Sexe Nationalité Niveau d’études Catégorie socioprofessionnelle Statut marital Couverture sociale (CMU, mutuelle) ATCD familial CCR Participation dépistage autres cancers Tabagisme Résultats analyse multivariée Variables significatives en analyse univariée, non en multivariée Age > 60 ans (vs < 60) Retraité (vs actif) Conjoint a fait RS Non gêné par crainte d’avoir mal Non gêné d’avoir à signer CE Non gêné d’avoir à se déshabiller Considère RS utile Considère RS fiable Considère RS non désagréable Considère RS non dangereuse Considère Hemoccult insuffisant Considère RS améliore dépistage Consulte MG ≥ 1x / an oddsratio IC 95% se sent concerné par le dépistage du CCR 1.8 1.2 – 2.7 veut savoir s’il a un cancer ou pas 1.1 – 2.8 a discuté de la RS avec son MG 6.5 2.3 – 17.9 le MG a recommandé la RS 4.5 1.8 – 11.1 considère la RS comme non douloureuse 2.1 1.3 – 3.2 non gêné par programme de recherche 1.9 1.2 – 2.9 non gêné pour trouver le temps de faire la RS 1.3 – 2.7 a des revenus faibles 2.8 1.5 – 5.0 a réalisé un test Hemoccult 18.1 3.7 – 87.7 pour en savoir plus www.adeca-alsace.fr Conflits d’intérêt : aucun Financement : Ligue contre le cancer du Haut-Rhin Conclusions Il ne semble pas y avoir de barrière socio-démographique au dépistage du CCR par recto-sigmoïdoscopie en France. La participation au dépistage par recto-sigmoïdoscopie peut être améliorée 1) en impliquant fortement les médecins généralistes pour informer et convaincre la population cible et 2) en inscrivant le contrôle de la douleur comme priorité lors de la réalisation des recto-sigmoïdoscopies et en communiquant sur ce thème auprès de la population et des médecins généralistes. Journées Francophones d’Hépato-gastroentérologie et d’Oncologie Digestive, Paris, 19 mars 2009