Stratégie « Basse Energie » pour un bâtiment tertiaire climatisé ?
Réflexion : en isolant nos bâtiments, n'avons-nous pas déplacé le problème de l’hiver vers l’été ?...
Bilan thermique d‘hiver : Exemple : bureau pour 2 personnes (4m x 5m x 3m) surface au sol de 20 m², un jour ensoleillé, avec 0°C extérieur : Déperditions : Mur de façade : 0,4 W/m²K * 8 m² * (20-0) K + 1,5 W/m²K * 4 m² * (20-0) K = 184 W Toiture : 0,3 W/m²K * 20 m² * (20-0) K = 120 W TOTAL : = 304 W Apports : soleil fen. : 200 W/m² * 4 m² = 800 W 2 ordinateurs : = 260 W Eclairage : = 200 W 2 occupants : = 140 W TOTAL : = 1400 W
Réflexion : énergie des bureaux, quel budget ? Investissement HVAC : prix moyen d'installation de 200 €/m² contre 50 €/m² pour une simple installation de chauffage… Exploitation (Source Kantoor 2000) kWh/ m² x an €/ m² x an Chauffage (8 c€ /kWh) Bâtiments construits avant 1975 : … 140 … …11 … Bâtiments construits après 1975 : … 80 … … 6 … Electricité (13 c€ /kWh) Bâtiments non climatisés : … 70 … … 9 … Bâtiments climatisés : … 130 … … 17 …
Mais …. Consommation = Puissance x Temps Comparons la consommation de deux immeubles de bureaux-type : - un bâtiment de 1960 - un immeuble récent… Cherchons à exprimer les consommations annuelles des bâtiments en fonction de la température extérieure : Consommation T° extérieure -10° 0° 10° 20° 30° Mais …. Consommation = Puissance x Temps
Puissance ? A chaque T° ext. correspond une Puissance de chauffage ou de refroidissement. Exemple pour une paroi :
Temps ? A chaque T° ext. correspond un nombre d’heures durant l’année. Exemple année moyenne pour Bruxelles : ( La T°ext. dépasse 24°C durant 150 h/an, soit 2 % du temps…)
Conclusion : augmentation de la demande de refroidissement … mais surtout pour une T° extérieure comprise entre 15 et 24°C !
Conclusion 1 : si l’essentiel de la demande énergétique de froid se produit pour une T° extérieure < 24°C,... le bâtiment doit pouvoir s’auto-refroidir Stratégie 1 : perméabilité variable de l’enveloppe = free-cooling Stratégie 2 : circulation d'eau froide dans les planchers, eau refroidie "de manière naturelle = slab cooling Stratégie 3 : intégration d’air frais extérieur dans la climatisation, conçue pour ne donner qu’un complément frigorifique en période de canicule Refroidissement direct. Refroidissement indirect.
Réflexion : quels sont les consommateurs dans un immeuble de bureaux-type ?
Décomposons le graphe des consommations : Une demande de chauffage fortement centrée sur l’air neuf !
Conclusion 2 : Nécessité de développer une stratégie globale ! C’est la composition architecturale (vitrages), c’est l’équipement intérieur (bureautique, éclairage, … ), c’est le débit d’air neuf, … qui créent la demande !
Conception de l'enveloppe ? L’apport principal de chaleur est donné par le soleil… Apports solaires par ciel serein en Belgique, en fonction de l’orientation. Conclusion 1. Favoriser les vitrages verticaux au Sud
Evolution de l'énergie captée par une surface orientée au Sud en fonction de l'inclinaison. Conclusion 2. Eviter les coupoles vitrées horizontales, les toitures vitrées d’atrium
?
Apports internes "light" : bureautique … 130 Watts … … 40 Watts …
Apports internes "light" : éclairage Autrefois : Tube nu : rendement 50% Diffuseur en micro-grille rendement = 25 % Réflecteur peint en blanc : rendement 50% Diffuseurs opalin : Rendement 30% Luminaire indirect : rendement 50%
Aujourd’hui : Miroir au dessus du tube + ventelles anti-éblouissement : rendement minimum de 76% Aujourd’hui, 8 W/m² sont suffisants pour atteindre les 500 lux sur les tables de travail et 300 lux dans l’ambiance.
Adieu à l’éclairage On-Off de papa… Grâce au détecteur de luminosité, la lampe s’éteint si le soleil est présent. Gestion par détecteur d'éclairage naturel : économie de …40…% sur la première rangée, de …20… % sur la seconde.
L’efficacité énergétique est-elle rentable ? Energie des bureaux : quel budget ? Exploitation : … 20 … € /m² x an Location : … 200 … € /m² x an Personnel : (… 50.000 … € /pers x an) / (10 m² /pers) = … 5.000 … € /m² x an
Et pourtant certains se plaignent de leur système de climatisation : courant d'air, bruit, air malsain, ... ... pouvant entraîner nez bouché, gorge irritée, maux de tête, fatigue,... On parle de « sick building syndrome »…
Pourquoi ?
les plaintes semblent proportionnelles à l'impossibilité d'agir sur son environnement pourrait-on évaluer le confort : de pouvoir ouvrir sa fenêtre, de pouvoir fermer sa protection solaire, de pouvoir modifier sa consigne de température, de pouvoir diminuer ou dévier un jet d'air frais, .... pourrait-on évaluer le confort : d'être acteur de son environnement ?
le type de construction des bâtiments climatisés ne serait-il pas trop "artificiel" ? Locaux borgnes, sans éclairage naturel, sans vision vers l'extérieur, ...
Postes de travail sédentaires, avec un horizon réduit à un écran...
Locaux sans inertie, Espaces aseptisés, ...
Fenêtres non ouvrantes, ...
C'est esthétique ... mais on y vit comment ?
Conclusion 3 : la valorisation de l'air frais extérieur s’intègre dans une stratégie d’amélioration de la qualité de vie sur le lieu de travail.
En résumé : Isoler ? oui, mais le bâtiment doit pouvoir s’auto-refroidir en été. L’énergie est dans tous les postes : d’où la nécessité de développer une stratégie globale. 3. Basse énergie et qualité de vie : même combat ! C’est ce que nous détaillerons dans la suite du cours…