Etude de cas : l’oasis de Tozeur Aborder le nouveau programme de géographie à travers un exemple concret
Le programme
Le thème de la partie
Connaissances et capacités
Les démarches
Texte d’ouverture
Le rêve touristique Tozeur *** Tozeur a trouvé, grâce à ses constructions, une totale harmonie avec la coloration du sable. Avec ses façades de briques crues composant des motifs géométriques, ses maisons austères où la simplicité ajoute au mystère du Sud, ses rues qui semblent avoir pris forme dans le hasard des pas foulant le sol, elle affirme sa fidélité à une mémoire ancestrale. (…) Tozeur c’est aussi une oasis, irriguée par 200 sources débitant 800 litres à la seconde, qui témoigne de la prospérité passée et présente de cette région, accablée par le soleil, hantée par les effets illusoires des mirages. (…) Capitale du Bled el Jerid, Tozeur est aujourd’hui, grâce à son aéroport, une cité-étape du tourisme saharien qui prolonge son ancien destin de halte sur la voie romaine Gabès- Biskra. Elle a joué la carte du tourisme avant que la vague torpeur qui l’écrase ne soit exorcisée. Dans les rues, des hommes vont et viennent, portant des outils agricoles et des couffins emplis de fruits et légumes cueillis dans l’oasis, des minicars passent avec leur quota de touristes prêts ou non à se livrer à la discrète fascination du désert. Tout, ici, paraît transformé par un temps qui coule au ralenti. (…) L’oasis s’étend sur un peu plus de 1000 hectares et compte 2000 palmiers. (…) Après une journée d’excursion, c’est le lieu idéal pour se rafraîchir au milieu des figuiers, des bananiers, des grenadiers et des vignes. En Tunisie, Guides Visa, Hachette, 1996
Des éléments qui peuvent être réutilisés Tozeur *** Tozeur a trouvé, grâce à ses constructions, une totale harmonie avec la coloration du sable. Avec ses façades de briques crues composant des motifs géométriques, ses maisons austères où la simplicité ajoute au mystère du Sud, ses rues qui semblent avoir pris forme dans le hasard des pas foulant le sol, elle affirme sa fidélité à une mémoire ancestrale. (…) Tozeur c’est aussi une oasis, irriguée par 200 sources débitant 800 litres à la seconde, qui témoigne de la prospérité passée et présente de cette région, accablée par le soleil, hantée par les effets illusoires des mirages. (…) Capitale du Bled el Jerid, Tozeur est aujourd’hui, grâce à son aéroport, une cité-étape du tourisme saharien qui prolonge son ancien destin de halte sur la voie romaine Gabès-Biskra. Elle a joué la carte du tourisme avant que la vague torpeur qui l’écrase ne soit exorcisée. Dans les rues, des hommes vont et viennent, portant des outils agricoles et des couffins emplis de fruits et légumes cueillis dans l’oasis, des minicars passent avec leur quota de touristes prêts ou non à se livrer à la discrète fascination du désert. Tout, ici, paraît transformé par un temps qui coule au ralenti. (…) L’oasis s’étend sur un peu plus de 1000 hectares et compte 2000 palmiers. (…) Après une journée d’excursion, c’est le lieu idéal pour se rafraîchir au milieu des figuiers, des bananiers, des grenadiers et des vignes. En Tunisie, Guides Visa, Hachette, 1996
Lecture du texte Il est souhaitable de lire simplement le texte, sans entrer dans les détails de l’analyse et laisser plutôt place à l’imagination. Le texte peut ensuite, dans l’étude de cas, faire l’objet d’une analyse. Répond à la prescription de l’introduction au programme de géographie «: « la démarche invite à développer la curiosité des et élèves et à leur donner le goût de l’ailleurs »
Capacité « localiser et situer »
Que signifie : localiser et situer ? Localiser : c’est un point, une ligne ou une surface sur une carte. Il est imaginable que les élèves collent dans leur cahier un planisphère politique sur lequel ils situent au fur et à mesure les différentes études de cas, créant ainsi un atlas personnel associé à des contenus. Tozeur est en Afrique, au Maghreb, en Tunisie. Situer : par rapport à d’autres lieux, à différentes échelles : Situer dans le Sahara (planisphère thématique) avec référence à la contrainte climatique (aridité). Situer dans le Maghreb, espace africain proche de l’Europe (et donc des Etats émetteurs de touristes). Pour cela, utiliser les cartes du manuel
La place du paysage dans le cours de géographie
Image tirée de Google Earth
Image avec indications, Google Earth
Le paysage dans le nouveau programme Point de départ de l’étude, un paysage. Un type de paysage que les élèves fréquenteront de plus en plus : une vue orbitale, obtenue pas satellite. Peut être l’occasion d’un travail avec un SIG (ici Google Earth) Répond à la prescription de l’introduction : « le paysage est l’outil privilégié de cette découverte »
Répond à l’objectif des capacités « réaliser un croquis simple » Un premier croquis Il s’agit dans un premier temps de déterminer les grandes unités paysagères. Pour cela peut être réalisé un premier croquis par les élèves. Répond à l’objectif des capacités « réaliser un croquis simple »
Première possibilité : la simple annotation de la photographie
L’image annotée
L’image annotée (2) Avantage : rapidité d’exécution, le temps restant limité pour une étude de cas Inconvénient : aucun apprentissage des techniques et outils cartographiques
Deuxième possibilité, le croquis avec calque
Le croquis avec calque
Le croquis avec calque (2) Avantages : les élèves peuvent travailler à cette occasion l’usage deux outils cartographiques : la ligne (pour la route) et l’aplat de couleur (pour les différentes zones) ; cela permet également de travailler la légende, en montrant que c’est elle qui donne du sens aux représentations graphiques. Dernier avantage : du fait de l’aspect dessin / coloriage, les élèves apprécient cette activité. Inconvénient : cela consomme beaucoup de temps. Mais vu qu’il s’agit de la dernière partie du programme, les opérations simples peuvent être renvoyées à la maison.
La notion « habiter » au cœur du nouveau programme Il faut connaître le sens et les implications de cette notion pour traiter le nouveau programme de géographie
La notion « habiter » Habiter renvoie à l’habitat, à l’architecture, à l’urbanisme. L’habitat traditionnel d’une oasis est en dehors mais près de la palmeraie, avec des constructions adaptées aux ressources locales (briques crues) et au climat (toit en terrasse, peu d’ouvertures, briques crues). Nous n’habitons pas tous de la même manière : les Tunisiens / les touristes. Les touristes ont de la climatisation, des piscines mais aiment des hôtels avec un peu de cachet, de couleur locale.
La notion « habiter » (suite) Il faut pouvoir parcourir le territoire et en sortir : pour les Tunisiens, construction de liaisons routières pour maîtriser le Sahara - pour les touristes : il faut les acheminer (aéroport) et ils ont le goût de l’aventure (pistes pour les 4x4). L’espace habité a une histoire et il est le fruit de l’intervention de différents acteurs: occupation ancienne des sites d’oasis, développement du tourisme voulu par le gouvernement tunisien, en particulier celui de Ben Ali, intervention des groupes internationaux de voyagistes.
Première possibilité : utiliser un « paysage interactif Car le paysage ne peut pas tout dire, il faut des documents complémentaires
1. La ville tunisienne moderne
2. La medina : l’habitat traditionnel
3. Hôtel ****
4. La palmeraie : l’espace cultivé
5. L’aéroport
6. Promenade en calèche
7. Parking d’un hôtel
8. Mirage sur le Chott el Jerid
9. Un groupe de touristes
10. Le site du tournage de Star Wars
Avantages et inconvénients Avantage : les élèves suivent leur propre rythme et peuvent se repasser les mêmes photos à loisir Inconvénient: utilisation de la salle multimédia, qui n’est pas toujours disponible
Deuxième possibilité : faire défiler les images au vidéoprojecteur, quitte à repasser plusieurs fois le diaporama. Avantage : plus simple et moins contraignant sur le plan technique
Capacité « décrire et expliquer » Ce qui signifie identifier, classer, hiérarchiser des indices prélevés dans le paysage et établir des relations logiques
Décrire et expliquer (2) Cela signifie répondre à la question « pourquoi c’est là ? ». Ici cela signifie, pourquoi c’est là qu’existe l’oasis (sources) et pourquoi c’est là que s’est implanté le tourisme À l’échelle internationale : proximité de l’Europe, IDH moyen (conditions sanitaires, infrastructures de transports, formation du personnel), francophonie (beaucoup de touristes français) À l’échelle nationale : un paysage patrimonialisé qui fait rêver A l’échelle locale : présence de l’eau, hôtels près de la palmeraie.
Organiser le travail suivant cette problématique Deux thèmes possibles : une oasis saharienne agricole / un espace touristique Faire remplir un tableau par les élèves Déboucher soit sur ce tableau, soit sur la rédaction de phrases à partir du tableau, soit sur la réalisation d’un croquis avec une légende qui suive le plan du tableau. Il est préférable d’aboutir à croquis + texte, ce qui favorise la mémorisation et permet de développer la maîtrise de l’expression. Le croquis n’est pas une fin en soi.
Une station touristique Image n°… Zone du croquis Une oasis saharienne Une station touristique transports logement activité agricole loisirs 1 Ville Voiture rue Immeubles bas 2 Maison traditionnelle Visite de la medina 3 Hôtel avec piscine 4 Palmeraie Intensive Irriguée Étagée Visite de la palmeraie 5 Aéroport avion 6 calèche 7 4x4 hôtel 8 Désert Excursion dans le Sahara 9 dromadaire idem
Un croquis final élaboré
Une proposition de légende
Autres exploitations Faire rédiger la légende : elle est enrichie et sert de trace écrite Faire rédiger à partir de certaines lignes du tableau pour montrer les différences d’usage d’un même espace. Par exemple : l’usage désormais purement récréatif du désert, simplement traversé par la route – Par exemple l’usage mixte de la palmeraie Faire rédiger à partir de certaines colonnes – Par exemple le logement ou les transports.
Mise en perspective : comment habiter un espace à forte contrainte ? Notion de contrainte : aridité – peut être surmontée : irrigation dans une oasis – peut être un atout : tourisme. Repérer sur le planisphère climatique les zones à contrainte similaire. Repérer l’espace étudié sur les planisphères « niveaux de développement », « aires culturelles » et « relief » Occasion de manipuler des notions : tourisme, aménagement, aridité, contrainte, habitat…
Pour l’évaluation Evaluation d’application : on évalue si les capacités sont acquises grâce à une autre étude de cas (l’oasis voisine de Nefta ou, plus ambitieux, Las Vegas) On peut évaluer une seule capacité (exemple, le croquis sur un paysage similaire – une oasis touristique ou non) Evaluation de mémorisation : on évalue les connaissances acquises
BILAN DE L’ETUDE DE CAS Capacités : localiser et situer, principales zones climatiques sur planisphère, décrire et expliquer un paysage, réaliser un croquis simple Connaissances : une contrainte particulière (aridité), la société subit (chaleur), surmonte (irrigation) voire surmonte (tourisme) cette contrainte Habiter : habitat, architecture, urbanisme – différents habitants – les réseaux de transports – un espace fruit de l’histoire et des décisions de différents acteurs.