Les banques françaises et européennes face à la crise financière Jean-François Pons Juillet 2008
Introduction / genèse de la crise Impact de la crise sur les entreprises bancaires européennes Le cas de la France Impact de la crise sur le financement de l’économie Leçons à tirer de la crise
Introduction / Genèse de la crise Europe et reste du Monde Dévalorisations d’actifs Prêts subprime Dévalorisation immobilière Crise de liquidité Extension aux produits financiers de construction analogue (SIV, CDOs, voire LBOs) Titrisation Extension aux marchés court terme
Introduction / Genèse de la crise Risque systémique évité grâce à : des injections massives de liquidités de la Fed et de la BCE un élargissement de leur périmètre d'intervention (surtout de la Fed) tant sur le plan des collatéraux acceptés, qu'en ce qui concerne les échéances des injections de liquidité, le sauvetage d'une banque d'affaires (Bear Stern) enfin, la recapitalisation des établissements financiers les plus touchés (y compris sauvetage sur fonds publics d’IKB en Allemagne et de Northern Rock au Royaume Uni)
Impact de la crise sur les entreprises bancaires européennes Mais les effets de la crise perdurent En particulier la persistance de spreads anormalement élevés sur les marchés monétaires L’écart entre le financement interbancaire à trois mois et celui des swaps est passé de quelques points de base en juillet 2007 à 80-100 aujourd’hui, le minimum étant en zone euro, le maximum au Royaume-Uni
Impact de la crise sur le financement de l’économie de la zone euro
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Impact de la crise sur les entreprises bancaires européennes Si la crise est avant tout américaine, la dissémination mondiale de cette crise est réelle Estimées à 100 milliards de dollars au début de la crise, les pertes potentielles inhérentes aux seuls prêts subprime sont aujourd’hui évaluées à quelque 400-500 milliards de dollars, dont 300 milliards seraient assumées par les banques. Dans l’intervalle, l’onde de choc s’est, par ailleurs, diffusée à plusieurs segments des marchés financiers. Les banques auraient déjà provisionné ou comptabilisé en pertes environ 300 milliards de dollars.
Impact de la crise sur les entreprises bancaires européennes
Impact de la crise sur les entreprises bancaires européennes
Impact de la crise sur les entreprises bancaires européennes
Impact de la crise sur les entreprises bancaires européennes
Impact de la crise sur les entreprises bancaires européennes
Impact de la crise sur les entreprises bancaires européennes L’internationalisation croissante des banques européennes
Le cas de la France Introduction / genèse de la crise Impact de la crise sur les entreprises bancaires européennes Le cas de la France Impact de la crise sur le financement de l’économie Leçons à tirer de la crise
Impact de la crise sur les entreprises bancaires françaises Les résultats des banques françaises affectés par la crise : 14.7 milliards d’euros Source : La Tribune, mai 2008
Impact de la crise sur les entreprises bancaires françaises Avantages du modèle bancaire français de banque universelle
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Impact de la crise sur le financement de l’économie Les canaux de transmission de la crise La demande, d'abord : la construction, principal moteur de la croissance américaine des trois années d'avant-crise, cale. Les subprimes, en prolongeant artificiellement de deux ans le boom immobilier, ont rendu cet arrêt très brutal. Second canal de transmission, les pertes bancaires et le durcissement des conditions de crédit. Le principal produit d'exportation américain en 2006 et 2007 n'aura pas été le colza ou l'aéronautique, mais les placements risqués, des produits pour lesquels il n'existe pas encore de contrôle à l'importation...
Impact de la crise sur les entreprises bancaires européennes Ainsi, les conséquences de la crise sur l'économie réelle se traduisent par une hausse du coût de l'argent et par un resserrement des critères de distribution du crédit dont témoignent aussi bien les enquêtes de la FED (le Senior Loans Officers Survey) que les enquêtes trimestrielles de la BCE. Dans son Rapport de stabilité financière d’avril 2008, le FMI évalue à 945 milliards de dollars l’impact sur l’économie mondiale dont 565 milliards au titre de la crise le reste concernant les marchés immobiliers d’entreprise et d’habitation, le crédit à la consommation et le crédit aux entreprises
Impact de la crise sur les entreprises bancaires européennes L’économie mondiale est soumise à deux autres chocs... Energétique Alimentaire ... qui ont des répercutions fortes sur l’économie réelle
Impact de la crise sur le financement de l’économie de la zone euro En zone euro
Impact de la crise sur l’économie française Impact sur l’activité en France Selon l’enquête de conjoncture de la BdF, l’activité des services marchands l’activité a continué de progresser à un rythme ralenti en mai 2008. L’activité industrielle a enregistré un recul en mai. Le taux d’utilisation des capacités de production a fléchi et s’établit à un niveau légèrement inférieur à sa moyenne de longue période. L’activité commerciale a légèrement progressé en mai et se situe en nette progression sur un an.
Impact de la crise sur le financement de l’économie française En France
Impact de la crise sur le financement de l’économie Impact sur les fusions et acquisitions Depuis le début de 2008, les volumes de fusions-acquisitions en Europe ont reculé de près de 40 % au premier semestre 2008, à 807 milliards de dollars, avec une baisse accentuée sur les trois derniers mois (source Dealogic). Les projets de croissance externe mis en route l'an dernier ont été interrompus. Ainsi, les fonds de capital-investissement, qui étaient sortis du marché dès l'été dernier, ont finalement été suivis par les grandes entreprises. Pour le seul premier trimestre 2008, les volumes avaient reculé de 40 % aux Etats-Unis, de 30 % en Europe et de près de 40 % au Japon (source Thomson Financial)
Impact de la crise sur le financement de l’économie Les pays émergents Les « marchés émergents », moins touchés par la crise financière, et parfois stimulés par les chocs énergétiques et alimentaires, maintiennent leur progression Ainsi, d'après Thomson Financial, le montant des fusions-acquisitions ciblant des entreprises de pays émergents a progressé de 20 %, à plus de 80 milliards de dollars au premier trimestre, et celui des opérations impliquant les «BRIC» (Brésil, Russie, Inde, Chine) a gagné plus de 6 %, à environ 40 milliards de dollars. Avec des volumes moindres, mais un taux de croissance de plus de 1 000%, les opérations dans les pays du Golfe ont littéralement explosé.
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Leçons à tirer de la crise La régulation des marchés 1. les agences de notation, 2. la transparence sur les produits et leur fabrication 3. les valorisations et l’adaptation des règles comptables IFRS ou américaines dans la mesure où elles imposent la référence au marché en toutes circonstances. Le domaine prudentiel 1. l’assujettissement de tous les organismes pourvoyeurs primaires de crédits à une surveillance et réglementation de type bancaire ; 2. la surveillance de la liquidité des banques ; 3. la prise en compte prudentielle des engagements directs ou indirects pris par les banques, ainsi que la communication de ces informations (Piliers I, II et III de Bâle).
Leçons à tirer de la crise Leçons pour les banques Importance de la gestion des risques et du contrôle interne Limites de la sophistication financière et nécessaire contrôle de l’innovation (comme dans l’industrie) Importance d’un dialogue transparent avec les clients et avec les marchés Leçons pour les investisseurs Ne pas acheter des produits « les yeux fermés » Bien évaluer les risques et la relation rendement – risque
Leçons à tirer de la crise Leçons pour les banques centrales et les superviseurs Réévaluer l’ère Greenspan Eviter la pro-cyclicité Contacts étroits nécessaires entre banques centrales et superviseurs (contrexemple : Northern Rock) Préparer la gestion de crise Renforcer la coordination internationale (collèges de superviseurs, superviseur de groupe en Europe)