1 Université Populaire du Pays Salonais CYCLE HISTOIRE DU MONDE L’impérialisme européen et le triomphe de la modernité (5 ème partie)

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Transcription de la présentation:

1 Université Populaire du Pays Salonais CYCLE HISTOIRE DU MONDE L’impérialisme européen et le triomphe de la modernité (5 ème partie) : La colonisation européenne de l’Afrique Samedi 1 er octobre 2016

L’impérialisme européen et le triomphe de la modernité (5 ème partie) : La colonisation européenne de l’Afrique Entre le XVIème et le XVIIIème siècle, l’Afrique, comme l’Asie, voient l’arrivée des Européens. Au début du XIX ème siècle, la Révolution industrielle donne à l’Europe une puissance navale et militaire qui la rend invincible sur les champs de bataille, les mers et les fleuves.

Cette invincibilité lui permet la conquête de l’Asie avec l’expansion britannique en Inde, et surtout à partir de 1840 la soumission de la Chine jusqu’alors première puissance mondiale. Dans la seconde moitié du XIXème siècle, l’Afrique dans son ensemble subit à son tour l’impérialisme occidental.

L’Afrique, comme l’Asie auparavant, devient un immense échiquier où l’enjeu principal est devenu la conquête de nouveaux territoires. Les nations colonisatrices qui possédaient 11 % du territoire africain en 1875, en contrôlent 90% en 1903.

Les frontières coloniales de 1914 correspondent peu ou prou aux frontières étatiques actuelles. La colonisation européenne a créé, et dans de nombreux cas ex nihilo, un cadre géopolitique qui n’a pas été fondamentalement remis en cause depuis, même après les indépendances des années D’où l’intérêt de bien connaître et comprendre dans les détails le processus de conquête coloniale en Afrique.

Cinq points de problématique… 1) Pourquoi ce décalage dans le temps entre les deux conquêtes ? Durant de longues années, l'intérieur du continent africain, terra incognita, souvent difficile d'accès, n'a pas intéressé les puissances européennes qui se contentaient d'y établir des escales ou des comptoirs de commerce. Au XIXème siècle, trois événements changent la donne : - La suppression de la traite (à partir de 1803) et l’interdiction de l’esclavage (côté européen, à partir de 1833) modifient de façon radicale les rapports entre l’Europe et l’Afrique. - Dans la seconde moitié du XIXème siècle, l'appétit des puissances européennes est stimulé par la découverte de richesses insoupçonnées, à l'image des mines de diamants du Transvaal découvertes en Enfin, l’avance technologique de l’Europe (et des Etats-Unis) des années lui autorise ce qui lui était impossible auparavant : nouveaux fusils à culasse (Chassepot, 1866) ; petits steamers, bateaux à vapeur démontables pouvant remonter les fleuves Pour les partisans de l’expansion en Afrique, les futures colonies pourraient devenir à terme des bases maritimes stratégiques dans la compétition internationale. Minoritaires au début, ils lancent une active propagande à travers la presse européenne. Outre les arguments politiques et économiques, ils invoquent également la « mission civilisatrice » de l’Europe.

2) Quels furent les quatre événements déclencheurs de cette histoire coloniale ? a) Les comptoirs commerciaux D’abord, aucune colonisation jusqu’au début du XIXème siècle. En revanche, depuis le XVème siècle, de très nombreux comptoirs qui permettent de commercer avec l’intérieur, notamment pour la Traite atlantique des esclaves mais pas seulement : apport des cultures américaines comme le maïs ou le manioc ; importations de barres de fer européennes pour les forgerons africains ; … Ces comptoirs servaient également d’étapes sur la Route des Indes pour les Hollandais, les Français et surtout plus tard, les Britanniques. Ne pas oublier dans cette stratégie de comptoirs, les nombreux établissements arabo-swahilis sur la côte orientale et sous souveraineté omanaise jusqu’en b) La fin de la Traite atlantique Le commerce des esclaves atteint son apogée dans les années (1,9 millions d’esclaves capturés et vendus). Et pourtant, à partir de 1803, les puissances européennes interdisent la traite. Le mouvement d’interdiction de la traite et de l’abolition de l’esclavage est né du Siècle des Lumières. Il prend naissance aux Etats-Unis mais surtout en Grande-Bretagne, grâce notamment aux campagnes menées par l’Eglise méthodiste, campagnes soutenues par des députés comme William Wilberforce.

La fin de la traite des esclaves 1803 : Les Danois interdisent la traite, l’esclavage en 1847 Grande-Bretagne : ; Freetown (1792) devient une base navale contre la traite et un refuge Etats-Unis : 1808 et (nord) 1865 (sud) France : ; Libreville (1849) Pays-Bas : Espagne : Oman : 1822 (1875) : Accord avec les Britanniques ; traite interdite à l’est d’une ligne Cap Delgado-Diu Portugal (vers le Brésil) : Brésil : Fin de l’esclavage en : Des abolitionnistes américains s’installent à Monrovia ; Libéria indépendant en 1847

Malgré cette interdiction et les surveillances des côtes par la Royal Navy (aidée par la marine française après 1815), une traite illégale continuera encore pendant plusieurs décennies. La lutte contre la traite servira de prétexte pour intervenir à l’intérieur des terres et justifier ainsi la future colonisation. Les Britanniques sont également conscients des difficultés économiques engendrées par cette interdiction, pour les Européens mais aussi pour les royaumes africains esclavagistes. Ils chercheront à reconvertir les zones de capture, par exemple en développant la production et le commerce de l’huile de palme dans le bassin inférieur du Niger.

c) Les premières explorations et les premières conquêtes Au début du XIXème siècle, premières colonisations, premières intrusions aux extrémités du continent. En Afrique du nord, la conquête de l’Algérie par la France ( ). En Afrique australe, l’expansion de la province britannique du Cap dès 1812 (les guerres cafres) et surtout, le Grand Trek de des Boers néerlandais et la fondation des deux républiques boers : le Transvaal (1852) et l’Etat libre d’Orange (1854). Pour le reste du continent, les premières explorations (1795) précèdent les premières conquêtes… Il faut ainsi attendre les années 1850 pour voir le mouvement impérialiste prendre véritablement son envol. C’est le début des conquêtes militaires proprement dites avec en premier lieu, la conquête française du fleuve Sénégal à partir de 1850.

: Mungo Park sur le Gambie, le Sénégal et le Niger : Hugh Clapperton au Lac Tchad et sur le Niger : René Caillié à Tombouctou : David Livingstone en Afrique australe … Mais aussi Da Silva Porto en et Serpa Pinto en : John Speke au Lac Victoria et sur le Nil : Henry Stanley et Pierre Savorgnan de Brazza au Congo ( : Expédition Sauver Emin Pacha)

d) : La conférence de Berlin organise la colonisation africaine Les premières conquêtes engendrent des rivalités et des conflits, ce qui aboutit à la conférence de Berlin en En , les mainmises de la Tunisie par la France (en attendant le Maroc) et de l’Egypte par la Grande-Bretagne accentuent les rivalités et les appétits des autres puissances. En Afrique occidentale, les premières conquêtes françaises et les intrusions multiples des Allemands (Togo, Cameroun,…) convainquent les Britanniques de la nécessité d’un partage de cette région. Enfin et surtout, l’affaire du Congo. Suite aux explorations de Stanley dans le bassin du Congo, Léopold II roi des Belges désire créer à partir de 1878, un Etat du Congo qui lui appartiendrait à titre personnel, ce qui provoque l’inquiétude des Portugais En , les puissances occidentales se réunissent à Berlin, sous la médiation du chancelier allemand Bismarck.

Cette conférence (13 Etats européens, plus les Etats-Unis) ne décide pas le partage mais en fixe les règles : - Faire entrer l’Afrique dans la civilisation en la colonisant est devenue une nécessité pour les puissances européennes. - Chaque puissance peut à partir de ses points d’appui sur les côtes, pénétrer et soumettre les royaumes indigènes par la force ou/et par de véritables traités de souveraineté (pour éviter de futurs litiges…), jusqu’à ce qu’elle rencontre une autre sphère d’influence voisine. - Les Portugais conservent un accès à l’embouchure du Congo et obtiennent l’enclave de Cabinda. - Léopold II est reconnu propriétaire de l’Etat Indépendant du Congo (EIC). - La lutte contre la traite est proclamée, notamment la traite des musulmans encore à l’état endémique sur les côtes orientales malgré son abolition (Zanzibar, 1875). - Pour atténuer les effets négatifs de ce partage, l’Acte de la conférence établit également le nécessaire libre commerce pour tous, notamment dans le bassin du Congo et sur le fleuve Niger. Bismarck ne veut pas des colonies (contre sa politique de suprématie continentale ; trop chères ; nécessité d’une flotte puissante). En revanche, il conseille (« l’honnête courtier ») à des pays comme la France (toujours revancharde) et l’Italie de conquérir des portions du continent africain… Après 1885, la colonisation s’accélère. En 1903, elle est pratiquement terminée…

3) Quelles furent les différentes modalités de cette colonisation ? Outre sa postériorité, la colonisation africaine diffère de la conquête asiatique sur plusieurs points. En premier lieu, les Européens ne rencontrent pas en Afrique des Etats aussi structurés que les Etats asiatiques. Certes, de fortes puissances dans le Sahel musulman (Etat de Samory Touré, Califat de Sokoto, Etat du Mahdi,…), dans le Golfe de Guinée (Empire des Ashantis, Dahomey,…) et en Afrique australe (Etat zoulou) nécessitent de longues et coûteuses guerres de conquêtes. Mais partout ailleurs, les territoires se composent de petits royaumes (chefferies), de cités- Etats ou de vastes zones tribales, où les pouvoirs indigènes restent faibles. Les Africains désunis ne purent empêcher la conquête de leurs territoires. Ceux qui résistèrent, utilisèrent souvent des armes à feu d’occasion, des modèles anciens achetés chez des pays tiers (Liège). Forts de leur nouvelle puissance militaire, les Européens imposent aux empires et chefferies de nombreux traités de protectorats qui ne sont en fait que des soumissions imposées. Rien que pour la France, 226 traités indigènes furent signés entre 1880 et 1890 ! Grâce ou à cause de cette asymétrie, la colonisation fut donc globalement aisée et les résistances ne furent qu’affaire de temps. Le seul véritable Etat africain qui put résister jusqu’au bout à la colonisation fut l’Ethiopie, grâce notamment à de vraies armes...

4) Quelles furent les puissances en jeu ? La colonisation de l’Afrique fut au final l’affaire de quelques Etats européens, les plus puissants. D’abord, la France et la Grande-Bretagne qui se tailleront la part du lion. Puis, l’Allemagne (malgré Bismarck), l’Italie et la Belgique qui étaient à l’époque, rappelons- le, trois Etats récents. N’oublions pas les Boers néerlandais qui tentèrent sans succès de créer leurs propres Etats. Enfin, et dans une moindre mesure, - L’Espagne avec le Rio de Oro en 1884 et le Rif marocain en Le Portugal en Angola et au Mozambique La colonisation de l’Afrique fut aussi l’affaire d’aventuriers. D’abord, les explorateurs comme on a vu. Mais aussi et ensuite, des militaires conquérants : Bugeaud en Algérie, Faidherbe au Sénégal, Lugard au Nigéria,… Et sans doute le plus doué et aussi le plus vil d’entre eux, Cecil Rhodes en Afrique du sud. A la fois homme d’affaires enrichi grâce aux diamants, premier ministre du Cap, conquérant d’une Rhodésie qui irait jusqu’au Caire (!), comploteur, visionnaire imaginant à terme une Grande-Bretagne maîtresse-colonisatrice d’un monde entier pacifié !

5) La colonisation de l’Afrique est-elle responsable de la Guerre de 14 ? Après la conférence de Berlin, la colonisation reprend et se termine en En un quart de siècle, l’Afrique est conquise ! En 1914, l’Occident est maître de l’Asie et de l’Afrique. A la veille du conflit généralisé, quelle fut l’incidence de ce colonialisme sur le déclenchement de la Première Guerre mondiale ? La conquête de l’Asie s’est essentiellement déroulée dans un esprit de lutte entre des puissances européennes concurrentes sur le terrain, voire ennemies en Europe même, et rarement dans un esprit de coopération, à l’exception de la Chine. En revanche, la colonisation africaine fut pour une large part une affaire concertée par les puissances, et ce pratiquement dès le début (Conférence de Berlin en ). Cette volonté commune d’agir en concertation, on la retrouve à travers les très nombreux traités fixant les tracés des frontières, en plus de ceux signés avec les pouvoirs indigènes.

Toutefois, comme en Asie, ce fut la course au clocher qui prévalut. Cette compétition est vite devenue le moteur principal de la colonisation de l’Afrique : Planter son drapeau avant l’autre, moins pour une augmentation hypothétique de sa propre puissance que pour empêcher l’autre d’augmenter la sienne. Dans tous les pays existait à cette époque un consensus patriotique pour exalter la supériorité nationale, supériorité justifiant l’apport de la civilisation aux « races inférieures ». Cette guerre froide avant l’heure s’explique aussi par le contexte de l’époque. Entre 1873 et 1896, les puissances industrielles connaissent une grave dépression économique et la conquête coloniale pourraient offrir à leurs industries fatiguées de nouveaux débouchés (qui par ailleurs existaient déjà, grâce à une forte demande des Africains). Enfin, la France, après la défaite contre la Prusse en 1870, cherche une revanche militaire et Bismarck, en fin stratège, ne manque pas de soutenir l’esprit colonial de son principal ennemi en manque d’actions…

Cette compétition coloniale en Asie et en Afrique a sûrement contribué au développement du sentiment belliqueux en Europe même. Et pourtant... En Asie orientale, finalement, aucun conflit majeur n’éclata entre les puissances impérialistes jusqu’en 1930 (problème japonais). La prospérité était au rendez-vous. Et puis surtout les puissances européennes présentes sur le terrain étaient alliées en métropole. Au final, la menace russe sur l’Orient ne fut qu’un fantasme britannique, et le Grand Jeu de rivalité entre Russie et Grande-Bretagne, un jeu de dupes : la Russie ne dépassa jamais l’Afghanistan et la Mandchourie. Quant à l’Allemagne ennemie, elle fut peu présente. Même constat en Afrique. En 1898, les affaires de Bussa sur le Niger et de Fachoda au Soudan manquent de déclencher un conflit entre Français et Britanniques. Or, en 1907, c’est l’Entente cordiale : France, Grande-Bretagne, Russie contre Allemagne et Autriche-Hongrie. Et en , l’affaire du Maroc entre Guillaume II (déçu de sa colonisation…) et la France se règle finalement par voie diplomatique. Les causes de la Première Guerre mondiale sont à chercher en Europe même et dans les Balkans, et moins dans les colonialismes africain et asiatique. Mais ceci est déjà une autre histoire…

1)4) L’Afrique australe 2) L’Afrique centrale5) L’Afrique orientale 3) L’Afrique occidentale 6) Le Soudan Anglo-Egyptien 7) L’Ethiopie et la Corne de l’Afrique

L’impérialisme européen et le triomphe de la modernité (5 ème partie) : La colonisation européenne de l’Afrique : Les débuts de la colonisation de l’Afrique australe : Province du Cap britannique et républiques boers du Transvaal et d’Orange : La colonisation de l’Afrique centrale : Belges, Français et Allemands : La course au Congo et la conférence de Berlin : L’Afrique Equatoriale Française (AEF) : Le Cameroun allemand : L’Etat indépendant du Congo (EIC)

: La colonisation de l’Afrique occidentale : Français, Britanniques et Allemands : Les points d’appui portugais, espagnols, français et britanniques sur la côte : Les points d’appui portugais, espagnols et français : Les points d’appui britanniques : La conquête et le partage : La conquête française du Sénégal : Première phase : Première expansion française à partir du Sénégal et de Grand- Bassam : Sur la côte, Allemands au Togo et au Cameroun, et accord germano- britannique : Sur la côte, expansion britannique et accord franco-britannique : Deuxième phase : Au nord, deuxième expansion française : Etat de Samory Touré, Fouta-Djalon : Empire toucouleur, pays mossi : Sur la côte, les expansions française (Dahomey, Borgou, Gourma), britannique (Empire ashanti) et allemande (nord du Togo) : Le face-à-face franco-anglais dans le Bas-Niger : Troisième phase : L’Empire de Rabah : Les victoires françaises contre Rabah : La conquête britannique du Califat de Sokoto et la naissance du Nigéria : L’Afrique occidentale française (AOF) ; capitale : Dakar

: La colonisation de l’Afrique australe : Britanniques, Boers néerlandais, Ecossais, Allemands et Portugais : Les colonies britanniques du Natal et du Cap ; Les républiques boers du Transvaal et d’Orange ; Protectorats du Basutoland (Lesotho) et du Swaziland : L’Union Sud-Africaine ; Protectorat du Bechunaland (Botswana) : Les Rhodésie britanniques : Rhodésie du sud (Zimbabwé), Rhodésie du nord (Zambie) : Le Nyassaland écossais (Malawi) : Le Sud-ouest africain allemand (Namibie) : L’expansion portugaise : Angola, Mozambique : La colonisation de l’Afrique orientale : Britanniques, Allemands et Arabo- Swahilis : Le sultanat de Zanzibar sous influence britannique : Le temps des explorations : L’intrusion des Allemands ; Rivalité germano-britannique aux dépens des Arabo-Swahilis de Zanzibar : Les colonies britanniques et allemandes : l’Ouganda britannique, l’Afrique orientale britannique (Kenya), l’Afrique orientale allemande (Tanzanie, Rwanda, Burundi) : La fin de l’Empire turco-égyptien et l’occupation britannique : La colonisation de la Corne de l’Afrique : Italiens, Français et Britanniques : L’Ethiopie s’agrandit et reste indépendante : La conquête des Somalis : Somalie britannique, Somalie italienne, Côte française des Somalis

1652 : La VOC hollandaise fonde le Cap : - Burghers agriculteurs, - Esclaves (Mozambique, Madagascar, Insulinde) - Trekboers, paysans migrants, vers l’est, la Fish River - Khoi-Khoi, indigènes - Huguenots (1685) - Au nord, les Griqua : Khoi-Khoi, esclaves en fuite, métis,… 1795 : Les Britanniques s’emparent du Cap : Les débuts de la colonisation de l’Afrique australe : Province du Cap britannique et républiques boers du Transvaal et d’Orange

1814 : Le Cap, Colonie britannique 1820 : Contre la menace des Xhosa à l’est, colons britanniques parmi les Boers : - Temps des troubles au nord-est dû à l’expansion de l’Etat zoulou de Chaka - Dépopulation du Veld entre Orange et Vaal : les Sotho vers le sud et les Tswana vers l’ouest : Les débuts de la colonisation de l’Afrique australe : Province du Cap britannique et républiques boers du Transvaal et d’Orange : Les Khoi-Khoi obtiennent un statut ; esclavage aboli ; Mécontents, les Boers décident de quitter la colonie du Cap

: Le Grand Trek des Boers : - Nord de l’Orange - Nord du Vaal, Transvaal (pays des Ndebele qui migrent au nord du Limpopo) - Natal (pays zoulou) après la victoire de la Blood River 1843 : Retour avorté des Sotho et des Tswana ; annexion britannique puis recul 1844 : Natal, colonie britannique ; Boers émigrent au nord du Vaal

: Etats boers du Transvaal et d’Orange ; Afrikaners (Boers), seuls citoyens 1853 : La colonie du Cap (Britanniques et Afrikaners) ; une assemblée élue mais sans discrimination raciale comme dans les Etats afrikaners 1872 : Self- government : Parlement, premier ministre 1844 : le Natal : Colons britanniques au ; Indiens sous contrat dans les plantations de canne à sucre

La colonisation de l’Afrique centrale : Belges, Français et Allemands

: La course au Congo et la conférence de Berlin : Français à Libreville et sur l’Ogooué : Pierre Savorgnan de Brazza remonte l’Ogooué, puis atteint le Pool Malebo ; traité avec le Makoko des Téké 1876 : Léopold II, roi des Belges, fonde l’Association Internationale Africaine ; Stanley traverse l’Afrique : Stanley, au service de Léopold, veut établir une liaison entre l’embouchure du Congo et le Pool Malebo ; il fonde Léopoldville ; l’AIA devient l’Association Internationale du Congo

: La course au Congo et la conférence de Berlin : Brazza fonde Brazzaville et Pointe-Noire Il conquiert le rivage jusqu’à l’embouchure de l’Ogooué (Moyen-Congo français) 1884 : Plainte des Portugais La Grande-Bretagne leur garantit les 2/3 de l’embouchure du Congo 1885 : Conférence de Berlin : Partage de l’Afrique ; Embouchure sud du Congo et enclave de Cabinda aux Portugais ; Bismarck soutient Léopold ; Etat Indépendant du Congo (EIC) ; protectorat espagnol de Guinée (colonie en 1900)

: L’Afrique Equatoriale Française (AEF) 1886 : Les Français remontent le Congo et l’Oubangui 1889 : Bangui et savanes à l’ouest ; frontière avec l’EIC (Oubangui et Mbomou) : Alliés aux Gbaya, victoires contre les Peul de l’Adamaoua et Rabah 1898 : Pillage de l’hévéa sauvage par des compagnies privées ; exploitation des indigènes : Enquête de Brazza ; révoltes des Mandja au nord de Bangui 1910 : Afrique équatoriale française (AEF) : Gabon, Moyen-Congo, Oubangui-Chari, Tchad ; suppression des concessions : Le Cameroun allemand 1884 : Gustav Nachtigal signe un traité à Douala ; Bismarck accepte ; Les Allemands signent d’autres traités et conquièrent le Cameroun ( , et ) 1911 : Après l’affaire du Maroc, la France cède des territoires au Cameroun ; Trois accès au Congo et au Lac Tchad

: L’Etat indépendant du Congo 1885 : Conférence de Berlin : Léopold II, souverain de l’EIC : Remontées du Congo et de ses affluents par Stanley 1887 : Stanley nomme l’Arabo- Swahili Tippo Tip, maître du Maniéma, gouverneur de l’est ; les Arabo-Swahilis restent les maîtres au-delà du Lomani : Conquête du Kazembe (Katanga), riche en cuivre Conquête du territoire de Msiri (Nyamwesi) Conquête du Maniéma de Tippo Tip et élimination des Arabo-Swahilis du bassin oriental du Congo

: L’Etat indépendant du Congo (EIC) 1890 : Difficultés financières de L’EIC de Léopold : - Droits de douane sur les importations (contraire aux accords de Berlin) - Monopole partiel de Léopold sur l’hévéa et l’ivoire - Nombreux prêts de l’Etat belge 1896 : « Boom » du caoutchouc et équilibre des comptes : Chemin de fer Matadi- Léopoldville 1900 : Dénonciation du régime de terreur et d’exploitation chez les Africains ; Pression des Américains et des Britanniques 1908 : La Belgique annexe le Congo

La colonisation de l’Afrique occidentale : Français, Britanniques et Allemands

L’Afrique de l’ouest à la veille de la colonisation A l’ouest, les Etats peuls musulmans (Boundou, Fouta-Djalon, Fouta-Toro) ( ) Les Etats Ouolof (Dyolof, Walo, Cayor et Baol) et Sérère (Sine, Saloum) ( ) Dans la savane, les royaumes musulmans ou non… : Kénédougou (Sénoufou, 1825), Kong (Dioula musulmans, 1710), royaumes mossis (1500), Gourma (Gourmantché, 1500), Borgou (Baribas, 1400)

L’Afrique de l’ouest à la veille de la colonisation … et les Empires musulmans Le Bornou-Kanem (Kanembou, 1000) L’Empire toucouleur de El-Hadj Omar (1852) L’Etat de Samory Touré (1867) Le Califat de Sokoto (1804), cœur vaticanesque du renouveau islamique subsaharien au XIXème siècle

L’Afrique de l’ouest à la veille de la colonisation Au sud, les royaumes de la forêt et de la côte : Empire des Ashanti (Akan, 1670), Dahomey (Fon, 1600), Pays yoruba divisé en 50 cités (1810), cité de Bénin (Edo, 1300), les Ewe entre Dahomey et Ashanti (futur Togo)

Les points d’appui portugais, espagnols, français et britanniques sur la côte Portugais : Iles du Cap-Vert (1462), Sao Tomé (1471), Cacheu (1588) et Bissau (1687) Espagnols : Fernando Poo (1778) ; base britannique contre la traite ( ) Libéria américain en 1821 ; indépendant en 1847 Français : Saint-Louis du Sénégal et Gorée : Grand Bassam (1843), Rivières du sud (1866) ; Porto Novo et Cotonou ( ) Commerçants marseillais à Ouidah, au Dahomey (1841)

Les points d’appui portugais, espagnols, français et britanniques sur la côte : Britanniques 1664 : Cape Coast 1792 : Freetown 1815 : Bathurst et la Gambie : Rachat des forts danois et hollandais sur la Côte-de-l’Or : Accra, Elmina

Les points d’appui portugais, espagnols, français et britanniques sur la côte : Britanniques 1861 : Lagos ; Substituer à la traite des activités commerciales licites ; développement de l’huile de palme dans le delta du Niger (Oil Rivers) ; concurrence entre commerçants européens et entre commerçants européens et les maisons africaines ; Ja Ja, un ancien esclave Ibo à Bonny (1860), puis à Opobo (1869) 1874 : Côte-de-l’Or ; Victoire contre l’Empire ashanti (annexé en 1896) ; recul de l’Empire ashanti au nord : Dagomba (Mossi) et Gonja (Kwa) redeviennent autonomes

La conquête et le partage : La conquête française du Sénégal Deux objectifs des Français : - Conquérir (avant les Britanniques) les Etats musulmans qui entravent leur progression vers le Niger, le Lac Tchad et le Haut-Nil - Opérer la jonction entre leurs possessions de part et d’autre du Sahara (avec l’Algérie)

La conquête et le partage : La conquête française du Sénégal : Faidherbe crée les tirailleurs sénégalais ; Les Français remontent le Sénégal et vainquent les Toucouleur de El-Hadj Omar à Médine ; traité avec El-Hadj Omar Annexion du Walo (Saint-Louis) et soumission du Fouta-Toro ; Expansion vers le sud contre les Ouolof du Cayor et du Baol (Gorée) 1857 : Faidherbe fonde Dakar (en face de l’île de Gorée) : Annexions du Cayor, du Fouta-Toro, du Baol et du Dyolof ; Saint-Louis, Dakar, Gorée (1872) et Rufisque (1880), communes ; citoyenneté française à leurs habitants

: Première expansion française à partir du Sénégal et de Grand-Bassam : Progression sur le Sénégal 1880 : Britanniques : partage de l’Afrique occidentale : ouest français et est anglais 1882 : Occupation anglaise de l’Egypte ; rivalité franco-britannique croissante : Bamako et Bouré à l’ouest ; accord avec Samory Touré (1886) 1886 : Frontières fixées avec la Guinée-Bissau portugaise et la Gambie britannique 1889 : A partir de Grand-Bassam, les Français atteignent Kong (pays dioula) La conquête et le partage ère phase

: Sur la côte, Allemands au Togo et au Cameroun, et accord germano-britannique : Gustav Nachtigal ; Protectorats allemands au Togo (commerçants depuis 1870) et au Cameroun ; surprise puis accords des Allemands et des Anglais : Au nord du Togo-Côte-de- l’Or, zone neutre entre le 9 e et le 11 e parallèle (royaume mossi du Dagomba) : Congrès de Berlin : Accord sur le partage futur de l’Afrique et navigation libre sur le Niger (et le Congo)

: Sur la côte, expansion britannique et accord franco-britannique 1885 : Réaction britannique : Les Oil Rivers sous protectorat ; l’United African Company (1879) de George Goldie devient le Royal Niger Company avec charte ; expansion sur le Niger 1890 : Accord franco-britannique ; zone française sur le Niger en amont de Say, près de Niamey ; Sahara et Sahel à la France ; incertitudes au sud de la boucle du Niger Deux mouvements : ouest-est français et sud-nord français, anglais et allemand

La conquête et le partage ème phase : Au nord, deuxième expansion française : Etat de Samory Touré, Fouta-Djalon : Samory attaque Sikasso et le Kénédougou ; les Français s’emparent de son Etat : Repli de Samory Touré vers l’est ; victoire contre les Français venus de Grand Bassam Destruction de Kong (Dioula) et soumission du Gondja (Kwa) ; mais Samory en difficulté, est capturé et exilé au Gabon : Soumission du Fouta-Djalon et frontière avec le Sierra-Léone

: Au nord, deuxième expansion française : Empire toucouleur, pays mossi : Avec l’aide des Bambara, prise de Ségou (Toucouleur), puis du Macina (Mopti, Tombouctou) ; fuite d’Amadou Tall (fils D’El-Hadj Omar) à Sokoto : Protectorats du Yatenga (Ouagadougou) en pays mossi ; prise de Bobo-Dioulasso ; Forts militaires près de Niamey ; soumission du Kénédougou (Sikasso) : Expédition militaire Bamako-Say-Sokoto-Kano-Lac Tchad-Tripoli

: Sur la côte, les expansions française (Dahomey, Borgou, Gourma), britannique (Empire ashanti) et allemande (nord du Togo) : Le roi Guézo du Dahomey en guerre contre les Yoruba pour capturer des esclaves Défaite et blocus britannique ; Guézo abolit la traite : Glélé ( ) lance une nouvelle offensive ; blocus britannique et nouvel échec ; Français à Porto Novo et Cotonou

: Sur la côte, les expansions française (Dahomey, Borgou, Gourma), britannique (Empire ashanti) et allemande (nord du Togo) : Expansion des Allemands au Togo et au Cameroun 1890 : Au Dahomey, hostilité croissante entre Béhazin ( ) et les Français à propos de Cotonou : Dahomey, Borgou, Gourma ; les Français devancent de peu les Allemands 1896 : Expansion britannique contre les Ashanti (prise de Kumasi) ; protectorat 1897 : Traité franco-allemand (Togo-Dahomey) ; les Allemands renoncent à atteindre le Niger

: Le face-à-face franco-anglais dans le Bas-Niger 1894 : Français à Bussa, sur le Niger, en aval de Say : Goldie et la Royal Niger Company soumet les émirats de Nupe et d’Ilorin (Califat de Sokoto) ; les Britanniques soumettent le pays yoruba et la cité de Bénin ; confrontation entre tirailleurs sénégalais et la West African Force de Frederick Lugard à Bussa et dans le Borgou (Marchand à Fachoda) ; fin de la charte de la RNC et nouvel accord de frontières France- Grande-Bretagne ; 11 e parallèle frontière nord de la Côte-de-l’Or et du Togo

: L’Empire de Rabah : Rabah du Ouaddaï s’empare du Bornou-Kanem ; accord avec les Anglais, relancer le commerce transsaharien La conquête et le partage ème phase

1899 : Deux Etats musulmans résistent aux Français et aux Britanniques dans la savane : L’Empire de Rabah aux Français autour du Lac Tchad Le Califat de Sokoto aux Britanniques au nord du (futur) Nigéria L’Etat madhiste au Soudan a été vaincu par les Britanniques en 1897

: Les victoires françaises contre Rabah : Trois colonnes françaises : Ouargla (Algérie) au nord (Cdt Lamy), Niamey à l’ouest (Cne Voulet et Chanoine) et Gabon (Cdt Gentil) au sud ; Victoire sur Rabah

: La conquête britannique du Califat de Sokoto et la naissance du Nigéria : Le Sokoto-Bornou divisé, est conquis ; dans le sud, administration directe et conseils législatifs (embryons d’un self-government) ; dans le nord, structures politiques étoffées de l’ancien califat de Sokoto ; donc, administration indirecte et maintien du pouvoirs des émirs et de la loi islamique ; conquête au nord de la Côte-de-l’Or

: La conquête britannique du Califat de Sokoto et la naissance du Nigéria 1906 : Protectorats du Nigéria du nord et du Nigéria du sud 1914 : Fédération du Nigéria ; Frederick Lugard, gouverneur général Contrôles des zones non-soumises en pays Malinké en Guinée et en pays Krou en Côte d’Ivoire ( ), en pays Ibo au Nigéria ( ) et en pays Peul au nord du Cameroun ( )

: L’Afrique occidentale française (AOF) ; capitale : Dakar : AOF, une fédération de colonies : Sénégal, Soudan français, Guinée française, Côte-d’Ivoire, Dahomey-Niger, Haute-Volta (1919), Niger (1922) ; chaque colonie divisée en 12 cercles qui ont autorité sur les chefs de village nommés