La place des Vosges (place royale avant la Révolution) se trouve dans le Marais, faisant partie des 3e et 4e arrondissements parisiens. Conçue par Louis Métezeau, elle est la « sœur » de la place Ducale de Charleville-Mézières et c’est la plus ancienne place de Paris après la place Dauphine. En 1559, Henri II blessé dans un tournoi, fut emmené à l'Hôtel des Tournelles où il décéda. Catherine de Médicis décida pour cette raison de détruire ce dernier. Henri IV décida en 1605 de faire construire une place pour y installer des manufactures de soie. Les travaux furent achevés en 1612. La place devint rapidement l'endroit à la mode et les gens de la Cour se firent construire de somptueuses demeures dans le quartier du Marais. D'abord baptisée Place Royale, elle prit le nom de Place des Vosges vers 1800 pour faire grâce au premier département ayant acquitté ses impôts. La place est composée de 36 pavillons (9 de chaque côté) dont le pavillon du Roi et le pavillon de la Reine construits les premiers. Victor Hugo résida près de 16 ans au n°6 de la place des Vosges où l'on peut visiter sa maison. La place fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 26 octobre 1954.
La place des Vosges vue aérienne prise par Jean-Louis Schmidt.
La place des Vosges est conçue sur un plan quasi carré de 127 sur 140 mètres de côté. Elle est bordée d’immeubles d’habitations de deux étages en briques rouges à chaînages de pierre calcaire blanche. Les toits d’ardoise bleue très pentus, les fenêtres à petits carreaux, présentent une grande unité de présentation. En effet, un édit royal, pris au XVIIe siècle, a imposé l’unité de la composition des bâtiments et la hauteur uniforme, à l’exception du pavillon du roi et du pavillon de la reine qui sont volontairement plus élevés. Les pavillons actuels font quatre travées de largeur, ils sont composés d’un rez-de-chaussée à arcades, de deux étages carrés et de deux étages de comble. Le centre de la place est occupé aujourd’hui par le square Louis XIII, bordé de rangées d’arbres. Au centre, jaillissent quatre fontaines au milieu de pelouses et une statue équestre de Louis XIII. Cette statue, œuvre de Jean-Pierre Cortot et Charles Dupaty , a été installée en 1825. Les quatre fontaines alimentées par l’Ourcq, ont été aussi conçues par Jean-Pierre Cortot. On ne connaît pas le nom de l’architecte de la place.
La statue équestre de Louis XIII installée en 1825, la première statue datant de 1639 ayant été détruite pendant la Révolution.
Le pavillon du Roi Construit aux frais de la couronne et achevé en 1608, le pavillon du Roi n’a jamais été habité par le roi, mais par son concierge. Il a été mis en location à partir de 1666, et a été vendu comme bien national en 1799. Ce pavillon est traversé au rez-de-chaussée par la rue de Birague. Le poète Juste Olivier a vécu dans ce pavillon de 1850 à 1870. Cet édifice fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le 6 novembre 1956.
Le pavillon de la Reine
Entrée du pavillon de la reine sous les arcades.
La grande-duchesse de Toscane y mourut en 1721. L’hôtel Richelieu où, pourtant, le cardinal ne semble pas avoir habité a été construit par l’un des six associés de l’ancienne manufacture de soie. Il a été acheté par Robert Aubry en 1610 pour y loger le maréchal de Brézé, beau-frère du cardinal. Le maréchal-duc de Richelieu, arrière petit-neveu du cardinal, le racheta en 1659. Il l’agrandit en achetant l’hôtel voisin au prince de Guise, dont il épousa la fille en 1734. La grande-duchesse de Toscane y mourut en 1721.
L’entrée principale de l’hôtel Sully se fait rue Saint-Antoine et le jardin de l’orangerie a une porte d’accès sur la place des Vosges. Le contrôleur des finances Mesme Gallet fait construire entre 1625 et 1630 un hôtel particulier avec jardin et orangerie. Maximilien de Béthune, duc de Sully, ancien ministre des finances et surintendant des bâtiments du roi Henri IV, le rachète le 23 février 1634. Le vieil homme en achève le décor et y vit ses dernières années.
Façade sur cour de l’hôtel Sully, depuis le porche de l’entrée rue Saint-Antoine.
Les deux statues placées au-dessus de la porte de l’hôtel Sully, celle de gauche représente l ’hiver et celle de droite, l’automne. Ci-dessous, un détail du plafond intérieur.
Façade sur jardin de l’hôtel Sully
L’orangerie de l’hôtel Sully, la porte à droite de la photo ouvre sur la place des Vosges.
Victor Hugo vécut au deuxième étage de l'hôtel Rohan-Guéménée de 1832 à 1848. C'est là qu'il recevait Vigny, Lamartine, Béranger, Sainte-Beuve, Dumas, Mérimée, les Devéria, Nanteuil, David d'Angers et écrivit quelques unes de ses oeuvres majeures (Marie Tudor, Ruy Blas, Les Burgraves, Les Chants du Crépuscule, Les Voix intérieures, Les Rayons et les Ombres), une grande partie des Misérables et entreprit La Légende des siècles et Les Contemporains. Il est devenu un musée consacré au poète, en Juin 1903.
Derrière cette porte cochère d’époque, un hôtel particulier construit par Jean de Fourcy, seigneur de Chessy, surintendant des bâtiments du roi après Sully. Il fut la propriété, en 1863, de Paul Firmin-Didot. Théophile Gautier y habita de 1831 à 1834, puis ce fut Alphonse Daudet.
Cet hôtel fut bâti en 1606 pour Philippe de Coulanges et pour sa femme Marie de Bèze. Leur petite-fille, Marie de Rabutin-Chantal, future marquise de Sévigné y est née le 5 Février 1626. Comme la quasi totalité des hôtels de la place, il fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques.
Des arcades ceinturent toute la place et attirent les regards des visiteurs. Des galeries d’art exposent des peintures, pierres, bijoux etc… Entre ces boutiques, des portes cochères fermées qui s’ouvrent sur les hôtels particuliers dont beaucoup ont été aménagés en appartements. Inutile de dire que ces appartements ne sont pas à la portée de toutes les bourses.
Hôtel Sully