Plan du cours détaillé 1/2

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Transcription de la présentation:

Plan du cours détaillé 1/2 La préhistoire du cinéma La photographie, le praxinoscope… 1895-1918 / De l’artisanat à l’industrie Louis Lumière, L’invention du cinématographe Georges Méliès : Le créateur du spectacle cinématographique Les studios français : L’âge d’or de Pathé et Gaumont L’école de Brighton : des artisans inspirés L’invention d’un langage : le cinéma et sa grammaire Porter : premier western : Le Vol du rapide La naissance d’Hollywood : de la machine à sous à l’industrie cinématographique Griffith : Naissance d’une nation, Intolérance Emergence de huit géants de l’entertainment 1919-1929 L’Apothéose du cinéma muet Le burlesque muet : Linder, Lloyd, Keaton, Chaplin L’avant-garde française : De Gance à Lherbier. Allemagne : Expressionnisme et Kammerspiel Fritz Lang : Metropolis , Premier film de science-fiction URSS : naissance d’un art révolutionnaire

1930 Avènement du parlant : une révolution artistique et économique 2/2 1930 Avènement du parlant : une révolution artistique et économique le règne des producteurs Redistribution des cartes pour les stars du cinéma et naissance de genres nouveau aux dépens de ceux qui disparaissent 1930-1945 De la « révolution »du son à la bombe H US : Le burlesque parlant : Marx Brothers, Laurel et Hardy, Chaplin L’apogée du genre fantastique L’apogée du fantastique : de Frankenstein à King Kong Orson Welles : Citizen Kane, La splendeur des Amberson - Fritz Lang : entre Allemagne et Hollywood M le maudit (1931) En France Le cinéma social à la française Le réalisme poétique Les Enfants du paradis, Carné, 1943-44 URSS le réalisme socialiste du petit père des peuples Alexandre Nevski d’Eisenstein Hitchcock de l’Angleterre aux US

1946-1956 L’après-guerre / Le temps de la guerre froide Le néoréalisme en Italie L’Amérique du Maccarthysme 1947 : L’Actors Studio : Brando, Dean, Newman 1950 : débuts remarqués de Marilyn Monroe

HISTOIRE DU CINÉMA Des origines à 1950 Au début du XXème siècle, un nouvel art est né: ce qui est véritablement exceptionnel dans l’histoire. Il s’impose rapidement comme un instrument majeur de révélation, mais aussi de configuration du monde qui nous entoure.

La préhistoire du cinéma 1826Première photographie obtenue par Nicéphore Niepce à l’aide d’une chambre noire. 1829 Joseph Plateau énonce la première théorie de la persistance rétinienne, puis, en 1833 construit le phénaskistiscope, disque de carton percé de fentes reconstituant le mouvement. 1837Jacques Daguerre invente le daguerréotype qui fixe les images sur une plaque de cuivre argentée. 1869 John W. Hyatt fabrique le celluloïd. 1873 Eadweard James Muybridge établit un dispositif photographique permettant de décomposer les mouvements du cheval. 1877Emile Reynaud invente le praxinoscope et en 1880 le praxinoscope à projection.

Le 28 octobre 1892, Emile Reynaud projette les premières pantomimes lumineuses (dessins animés) devant un public ébahi au musée Grévin. Gaston Paulin les accompagne au piano avec des morceaux qu'il a écrit spécialement pour chaque pantomime.

Emile Reynaud le praxinoscope 1877, sa première invention : le praxinoscope (se vend bien dans les grands magasins parisiens). 1879 perfectionne sa découverte et crée le praxinoscope-théâtre. Les personnages sont sur un fond noir et évoluent sur un décor fixe. En 1880 : le praxinoscope à projection. Une lanterne magique est ajoutée au praxinoscope ce qui lui permet de projeter ses saynètes sur un écran. Les personnages sont dessinés sur des plaques de verre, reliées entre elles par des morceaux de tissus mais le nombre de poses est toujours de 12. 1889 : Le théâtre optique : basé sur le praxinoscope à projection, permet de projeter des bandes de longueur illimitée.

La rétention rétinienne La juxtaposition de deux images légèrement différentes l’une de l’autre donne l’illusion d’une image en mouvement. En transmettant ce qu’il voit au cerveau, l’œil retient l’image d’un vingtième à un dixième de seconde : effet de persistance rétinienne.

Les premiers inventeurs dessinaient eux-mêmes les images entraînées par la roue. Au milieu du XIXeme s., l’Américain Sellers utilise une série de photographies. Auparavant, en 1839, le photographe Louis Daguerre avait mis au point un appareil pouvant prendre une succession de clichés reliés entre eux.

Eadweard J. Muybridge 1830-1904 En 1881, il anime des photographies au moyen d’un praxinoscope

Eadweard J. Muybridge (1830-1904) En 1877, avec l’aide d’un ingénieur, il dispose 24 appareils photographiques le long d’un hippodrome qui sont sont déclenchés par le passage du cheval. Dépôt d’un brevet pour une « méthode et un système permettant de photographier les objets en mouvement  ». En 1881, il met au point le zoopraxiscope, projecteur lui permettant de recomposer le mouvement à travers la vision rapide et successive de ces phases décomposées.

Eadweard Muybridge Electronic timing device Projet à l’University de Pennsylvanie 1883–1887 pour Animal Locomotion (vues de devant et de dos)

Eadweard Muybridge Galloping Horse 1878

Eadweard Muybridge Ascending Stairs 1884-85

Eadweard Muybridge Striking a blow with right hand 1884-85

Eadweard Muybridge Wrestling: Graeco-Roman 1884-85

Eadweard Muybridge Descending stairs and turning around 1884-85

Etienne-Jules Marey 1830-1904

Etienne-Jules Marey                                           1870 Marey prend connaissance des travaux de Muybridge, et décide de concentrer ses recherches sur la décomposition du mouvement. Il invente alors une série d'appareils pour atteindre cet objectif . 1882, il utilise la photographie et crée le fusil photographique. Cet appareil permet de réaliser une image unique et synthétique du mouvement en prenant 12 images / sec sur une même plaque. 1890 le chronophotographe sur pellicule mobile . 1893 Marey parvient enfin à projeter ces images décomposées.

Grâce à sa méthode, Marey obtient des images qui respectent l'égalité des intervalles de temps entre les positions. Tous ces procédés permettent au chercheur français de disséquer au ralenti les différentes phases de la locomotion humaine et animale.

Etienne-Jules Marrey  Saut à la perche  1890-91

Etienne-Jules Marrey  Saut au-dessus d'un obstacle 

Etienne-Jules MARREY Cheval au galop 1896

Etienne-Jules Marrey  Mouvements de l'air à la rencontre d'une boule  1900

Thomas Alva Edison

Entre temps, un certain Edison ène aussi ses expériences sur le son et la lumière … 1879 présente sa dernière invention en public : une ampoule électrique constituée d'un filament sous une cloche vide d'air. Le premier janvier, il illumine ainsi la rue, la bibliothèque et le laboratoire de Menlo Park avec une dynamo et 40 ampoules à basse tension. En octobre 1879, il fonde sa propre compagnie, l'Edison Electric Light Company, ayant pour principal but de fabriquer des ampoules.

1888, après avoir reçu Eadweard James Muybridge, Edison met au point le kinétographe et le kinétoscope, machines permettant respectivement d'enregistrer et de visionner individuellement des films très courts appelés "vues". La même année, il améliore également le phonographe grâce à un système à disque et à diamant.

En 1893, après que George W. Eastman et qu'Hannibal Goodwin aient apporté des améliorations aux kinétoscopes, Edison ouvre les Kinetoscope Parlors, salles où l'on pouvait visionner (pour 25cents) une série d'images, grâce à ces derniers appareils.

1903 Avec Dickson, son principal technicien, il ouvre les premiers studios de cinéma afin d'alimenter les salles de projection en films. Il commercialise une caméra nommée "l'Universal Projecting Kinetoscope", permettant d'enregistrer 12 images sur film de 35mm. En 1914, il produit le premier film sonore en synchronisant son phonographe et son kinétoscope.

Louis Lumière 1864 - 1948 Auguste Lumière 1862 - 1954 1895 : brevet d'une caméra qui fait également office d'appareil de projection et de tireuse.

La première du cinéma en France 28 décembre 1895 : première projection cinématographique publique et payante. Elle eut lieu dans le salon indien, au sous-sol du Grand Café, à Paris. Le billet d'entrée coûtait un franc et donnait le droit de voir une dizaine de bandes d'environ une minute chacune dont La Sortie des usines Lumière, réalisées par les frères Lumière.

1892, La pantomime lumineuse d’Emile Reynaud au Musée Grévin, à Paris. Vers l’invention de la caméra et les premières projections d’images animées 1887 Hannibal Williston Goodwin depose un brevet pour un film en celluloid. 1888, Edison met au point le kinétographe et le kinétoscope (enregistrement et de visionnement de "vues »). 1889 William Kennedy Dickson, assistant d’Edison, invente la façon de dérouler la pellicule à l’intérieur de l’appareil photographique . 1890, simultanément, le français Jules Etienne Marey et l’Anglais, William Freise-Greene inventent la première caméra : le chronophotographe sur pellicule mobile. 1892, La pantomime lumineuse d’Emile Reynaud au Musée Grévin, à Paris. E. Muybridge montre son zooscope à la Foire mondiale de Chicago.

1895 : les « premières » projections publiques d’images animées 1895 Woodville Latham remédie aux inconvénients du kinétoscope (Ne peut projeter sur grand écran. Ne peut faire de longs métrages), avec sa fameuse loupe Latham : ralentissement du mouvement intermittent permettant à l’œil d’enregistrer l’image. Septembre 1895 Thomas Armat fait une projection cinématographique à Atlanta (Georgie). Novembre 1895, Max Skladanowski projette des films au Wintergarten de Berlin. 28 décembre 1895 : Les frères Lumière projette leur film dans le sous-sol du Grand Café, à Paris. Février 1895 : Robert W. Paul fait la démonstration de son projecteur à Londres.

« Notre invention n’est pas à vendre « Notre invention n’est pas à vendre. Elle peut être exploitée quelque temps comme une curiosité scientifique mais elle n’a aucun avenir commercial. Pour vous ce serait la ruine. » Les frères Lumière à George Méliès

Les vues Lumière - Les caractéristiques générales : Durée : 50 secondes au maximum ce qui équivaut environ à 17-20 mètres de pellicule. Tournées en extérieur (on parle d'héliographies) sur une pellicule héliographique (entre 5 et 20 ASA). Chaque vue est tournée en plan séquence, fixe et souvent d'ensemble ou de demi-ensemble. Premières vues : Documents sur la vie quotidienne : elles mettent souvent en scène la famille Lumière (milieu bourgeois). Par la suite : Evènements historiques. Ex : Couronnement de Nicolas II . Arrivée du train en gare de La Ciotat Sortie des usines Lumière.

Charles (1863-1957) Émile (1860 - 1937)

Les Nouveautés Pathé Frères Le film d'Arte Italiana Imprimerie des Etablissements Pathé Frères, vers 1910 coll. privée.

George Méliès 1861 - 1938. Premier grand créateur du cinéma .

D’abord peintre, prestidigitateur, puis dessinateur humoristique, Georges Méliès est, en 1895, date à laquelle il voit la première projection des Lumières, directeur et propriétaire d’un music-hall, le Théâtre–Houdin, à Paris.

En 1896, Méliès achète un projecteur à Londres et fonde sa propre société de production qu'il appelle Star Film. Il se sert de la caméra comme d’un instrument de magie et présente dans son théâtre des films qu’il réalise : Séance de prestidigitation, L’Escamotage d’une dame, La Lanterne magique L’Escamotage d’une dame, 1896

Le premier trucage « En projetant la bande, ressoudée au point où s’était produite la rupture, je vis subitement un omnibus Madeleine-Bastille changé en corbillard et des hommes changés en femmes ! »

1897 : Méliès fait construire un studio aux parois de verre dans son jardin de Montreuil : 1er studio du monde (17 mètres de long, 7 de large et 5 de haut). Méliès filme ses acteurs (et souvent lui-même) devant des décors peints, directement inspirés par les spectacles de magie de son théâtre.

Imagination et système D… méliès filme faute de pouvoir être sur place, des actualités reconstituées en studio. Il développe aussi un atelier de coloriage manuel de ses films, procédé largement inspiré de ce qui se fait pour la colorisation de photos en noir et blanc. Il se fait ainsi tour à tour producteur, réalisateur, scénariste, décorateur, machiniste et acteur.

Voyage dans la Lune 1902 Chef-d'œuvre truffé d’illusions photographiques et d'innovations techniques. G. Méliès ne parvient cependant pas à rivaliser avec les sociétés à production élevée, comme Pathé. Avec Le voyage à travers l’impossible (1904), Méliès atteint les limites de ses possibilités. Film plus long, mais style moins assuré : déclin.

L'Homme à la Tête en Caoutchouc (1902) Le grossissement de la tête est obtenu en surimpressionnant sur fond noir une tête (celle de Méliès) qui s'approche - progressivement et continûment de la caméra.

Divers procédés inventés par Méliès Arrêt sur image (apparitions, disparitions, substitutions instantanées). Ce trucage est toujours associé à un collage (ou collure...). Surimpressions (surimpression simple, multiple, sur fond noir, avec cache) Fondu simple, fondu enchaîné, fondu au noir. Ce trucage nécessite un rembobinage de la pellicule pour une seconde impression. Variation du rythme de la projection : Ralenti (impression de rêve), accéléré

L’École de Brighton et l’invention du gros plan 1900-1905 Georges Albert Smith (1854-1959), et James Williamson (1855-1933), tous deux issus de la célèbre station balnéaire, rapprochés sous le nom d’ « Ecole de Brighton ». Smith, ancien photographe portraitiste, place la caméra très près du visage de l’acteur, afin de saisir son expression dans les moindres détails. Découvre la surimpression et dédouble ses personnages dans Les frères corses (1898). Met au point avec l’américain Charles Urban le Kinemacolor, premier procédé des reproductions des couleurs. Williamson explore les voies de la narration et du montage Attaque d’une mission en Chine (1900) : ouvre la voie au film d’aventure et au western. Gros plan appelé « grosse tête » par les réalisateurs des premiers films français utilisant ce procédé.

Les mésaventures de Mary Jane, réalisé par G. A. Smith 1901-1902 Résumé de l’intrigue : M.J. essaie d’allumer le fourneau de la cuisine (gros plan du visage). Renverse de l’essence sur le feu (plan général). Explosion. Projection à travers le conduit de la cheminée (truquage à la Méliès). Cimetière avec vieille dame tirant la leçon de ce qui vient de se passer devant assemblée de domestiques. Apparition du fantôme de la jeune fille. Résumé de tout ce que l’on connaissait en matière de procédés narratifs à l’écran. A l’état d’ébauche, ce qui deviendra le film noir moderne : Douleur physique tournée en dérision. Mélange de fantaisie et de réalisme. Fin = « morale » tournant en dérision la société bourgeoise.

Père des « story film » Inventeur du montage Début du style « western ». Edwin S. Porter 1870-1941

L’Attaque du grand rapide Edwin S. Porter L’Attaque du grand rapide 1903

Conclusion provisoire : L’invention d’une grammaire cinématographique Méliès : le fondu enchaîné permettant de passer d’un plan vers un autre. Smith, Williamson : coupe simple entre deux plans sans interruption d’image Gros plan, très gros plan. Edwin S. Porter: le montage alterné (L’Attaque du grand rapide, (1903), on voit successivement les bandits et les policiers qui les traquent). Alfred Collins : langage sur le déplacement et la vitesse, l’ellipse narrative (Mariage en auto, 1903). Ferdinand Zecca : le flash back dans Histoire d’un crime (1901).

De la machine à sous à l’industrie cinématographique A partir de 1896, plusieurs procédés concurrents de projection des images sont exploités, dont celui des Frères Lumière. Les projections commerciales s’organisent, dans les quartiers pauvres des villes : les « Nickel Odeon ». A la même époque, sous l’influence de David Wark Griffith, un jeune réalisateur inventif et prolifique, la Biograph Compagny devient la société de production la plus prestigieuse. 1907 près de 3000 salles, fréquentées chaque jour par deux millions de pers.

La naissance d’Hollywood Industrie naissante : enjeu d’une lutte sans merci. ( Marcus Loew, fondateur du futur MGM, Adoph Zukor, futur dirigeant de Paramount les frères Warner, Edison qui fait barrage à coup de brevets et crée un trust en s’associant ses anciens adversaires : la Motion Picture Patents Company). Véritable climat de guerre de gang. Souvent usage de la violence et dissuasion physique, + procès. Fuite vers la Californie des producteurs indépendants : main d’œuvre meilleur marché. Décor vierge, rêvé. Se regroupent autour d’une bourgade / Hollywood. Burlesque et westerns genres les plus en vogue; Intrigue rudimentaire tenant sur une ou deux bobines. Cecil B. de Mille tourne le premier long métrage : Le mari de l’indienne (1913). 1915 Griffith révolutionne le langage ciné avec Naissance d’une nation

David Wark Griffith 1880–1948 Cofondateur, avec Charlie Chaplin, Douglas Fairbanks et Mary Pickford, de la United Artists (Artistes Associés), 1919.

L’ascension de David W. Griffith 1908, devient metteur en scène : premier souci : augmenter le nombre de scènes. A partir de 1912, société Biograph pour laquelle Griffith travaille lui permet de réaliser des films en plus d'une bobine : plus coûteux. La Genèse de l'homme, "étude psychologique basée sur la Théorie de l'Evolution de Darwin" (lutte de l'intelligence contre la force brute). Annonce Intolérance et est lié au film de Méliès La Civilisation à travers les âges réalisé 6 ans auparavant.

Naissance d’une nation : un film litigieux Dès 1912, Griffith travaille à La naissance d'une nation : Influence du caractère spectaculaire de Quo vadis + premiers westerns + emprunts aux photographies de Mathew Brady sur la Guerre civile. 1915 sortie sur les écrans : Malgré ses partis pris racistes, le film reçoit globalement un accueil triomphal. Toutefois, subit aussi un peu partout de violentes protestations. A Boston, la foule manifesta pendant 24 h devant la salle de spectacle où le film était joué. Intégrité artistique mise en doute : Griffith accusé d'avoir donné une interprétation mensongère de la vérité historique.

1915

Naissance d’une nation : un film exceptionnel Enrichissement du langage cinématographique : fade-in (plans enchaînés), fade-out (effacement) close-up (plan rapproché) moving-camera shot (prises de vues mobiles) flashback (retour en arrière) Perfectionnement du montage (montage alterné) Qualité d'interprétation dramatique grâce à un travail de répétitions avant les tournages et du jeu improvisé. Précision historique : Grande réussite des reconstitutions de scènes de bataille

Intolérance 1916 Intolérance : Chef-d'œuvre de Griffith, marquant à la fois le début et la fin de sa grandeur. (Budget : 2 millions de dollars). Intrigue : quatre moments de l'histoire entremêlés : la destruction de Babylone, la crucifixion du Christ, le massacre de la Saint-Barthélémy (1672) et la lutte des classes contemporaine. Comme dans Naissance d'une nation, manifestation du pessimisme de l'artiste, de la conviction que la civilisation moderne broie l'esprit humain en engendrant guerres et luttes des classes. Suggère les liens secrets qui rattachent chaque individu au mouvement de l'histoire. Lénine impressionné par le réalisme historique du film qui fut étudié de près quelques années plus tard par les cinéastes soviétiques dans le but de réaliser des films révolutionnaires.

Le siège de Babylone par les Perses (Babylone) D. W. Griffith INTOLERANCE (1916) Le siège de Babylone par les Perses (Babylone)

La Massacre de la St-Barthélémy (France - 1572) D. W. Griffith INTOLERANCE (1916) La Massacre de la St-Barthélémy (France - 1572)

Lillian Gish Dans Intolerance

Emergence de 8 géants de l’entertainment Excès de Intolérance reflètent les excès de la nouvelle industrie: un film a quadruplé en moyenne son budget en dix ans. Nombreuses compagnies de production font faillite, ne peuvent plus faire face aux nouvelles exigences du marché. Nouveaux mvts de concentrations = nelles fusions. 1920 les « Big Five » : Loew-MGM (Metro et Goldwyn acquis par Loew en 1924 : 500 salles les plus prestigieuses); Paramount (créée par Zukor est la plus puissante : réseau de 1500 ciné à travers le pays), Fox, Warner, RKO. Les « Little Three » : Universal, Columbia, United Artists. A la veille de 1929 / 75% de la prod et 90% des recettes aux US. Suprématie du cinéma américain.

1919-1929 L’Apothéose du cinéma muet Buster Keaton 1895 - 1966

Charles Spencer , dit Charlie Chaplin 1889 -1977 , Ici, dans The Kid (1921)

Quelques dates… sur Chaplin Né à Londres le 16 avril 1889. En 1910 part aux Etats-Unis avec cette troupe. Est remarqué par Mack Sennett en 1912 : débute son contrat avec la Sennett's Keystone Film Company. (35 films). 1914 Popularité immédiate de Charlot. Au début, le personnage est antipathique, escroc, brutal, fourbe.: Charlot accessoiriste, Pour gagner sa vie, La Romance de Tillie, Un roman d'amour dégonflé. 1915 Nouveau contrat avec la Compagnie Essanay). 1915 Charlot vagabond, 1916 One night Out . Troque le masque de fripon contre celui de naïf. Les films qu'il tourne pour la Mutual entre 1916 et 1917 marquent l'éclosion de son génie. 12 comédies réalisées en l'espace de 18 mois.

Retenons par la suite, parmi ses films les plus marquant (il en a réalisé plus de 70): LES CHARLOTS MUETS        1921. Le Kid         1923. L'opinion publique         1925. La ruée vers l'or         1928. Le cirque LES CHARLOTS SONORES          1931. Les lumières de la ville         1936. Les temps modernes LES FILMS PARLANTS (personnage de CHARLOT a disparu).    1940. Le dictateur          1947. M. Verdoux    1952. Les feux de la rampe     1957. Un roi à New York     1967. La comtesse de Hong Kong

Raisons du triomphe du vagabond le plus célèbre de l’histoire du cinéma. Contemporain à l'écran des principaux films de Griffith: tous deux répondent, par leur énergie créatrice au climat social de l'époque, le choc de la première guerre Mondiale. Tandis que Griffith rêvait d'un art de masse aux dimensions épiques, Chaplin élaborait avec une admirable simplicité un art pour les masses : Simplicité et évidence de la pantomime Incarnation des sentiments universels (frustration, indignation, rébellion, recherche d’amour, de sécurité, fantaisie, espoir…)

L’avant-garde en France L’avant-garde française : Abel Gance, Jean Epstein, Marcel Lherbier Entraînée par le critique et réalisateur Louis Delluc, une cohorte de jeunes cinéastes bouscule le cinéma purement commercial et affiche des ambitions artistiques en rupture avec l’air du temps. Cri de guerre de Delluc: « Que le cinéma français soit du cinéma ! Que le cinéma français soit français ! » Souffle nouveau : Germaine Dullac, Abel Gance, Jean Epstein, Jacques Feyder, Marcel Lherbier. Remise en question des aînés, dénonciation du goût pour la facilité et l’académisme.

Jean Epstein 1897 - 1953 La Chute de la maison Uscher 1928 Nouvelle d’Edgar Allan Poe Co-directeur : Luis Bunuel actrice : la femme d’Abel Gance dans le rôle de Madeleine film d’horreur « gothique »

Marcel Lherbier L’inhumaine (1923), s’entoure des meilleurs artistes de l’époque (décors d’Alberto Cavalcantti, peinture de Fernand Léger, Architecture de Robert Mallet-Stevens, Musique de Darius Milhaud) : échec commercial mais manifestation d’une génération soucieuse de faire du ciné le « Septième Art ». En 1923, René Clair, jeune réalisateur signe son deuxième film, Entracte, sur un scénario de Francis Picabia et une musique d’Eric Satie. Mélange subtil de dadaïsme et d’hommage à Méliès : triomphe. 1923, Jean Epstein, ami de Blaise Cendrars et d’Abel Gance, assistant habituellement de Delluc signe un chef d’œuvre impressionniste, Cœur fidèle : caméra mobile, utilisation systématique du gros plan, surimpression….. Bref, recherche esthétique et parti-pris très clairement revendiqués.

Napoléon Abel Gance 1927 Abel Gance tente d’explorer toutes les techniques : projection de son Napoléon (1927, après avoir vu Naissance d’une nation : geste napoléonienne) sur trois écrans, ancêtre du Cinérama. Film réalisé en 18 mois de tournage pour cette coproduction internationale, 450000 m de pellicule, 18 caméras mobiles en permanence sur le plateau, un an de montage et un film qui dure plus de cinq heures et nécessite trois écrans de projection.

Abel Gance 1889-1981

  1919

1927

Le montage rapide, les surimpressions, la polyvision (Triple écran) le premier à avoir employer la stéréophonie pour une nouvelle version de Napoléon.

L’expressionnisme allemand Dès la fin de la première Guerre Mondiale, une génération de réalisateurs talentueux émerge. L’expressionnisme renoue avec le vieux fond légendaire du romantisme allemand et scelle la tendance dite « démoniaque » : Le Cabinet du docteur Caligari de Robert Wiene (1920 : film manifeste de l’expressionnisme allemand. L’Etudiant de Prague (Henrik Galeen, 1926) Golem deux versions , de Wegener et Galeen (1914) et Wegener et Boese (1920) Le cabinet des figures de cire de Paul Leni, (1924): typique du fantastique onirique et baroque Les mains d’Orlac de Robert Wiene, 1924 Les trois lumières de Fritz Lang, 1921 Nosferatu de Friedrich Wilhelm Murnau, 1922. Dépasse par ailleurs l’expressionnisme: caméra très mobile exprime lyrisme et réalisme, notamment dans son chef-d’œuvre : Le dernier des hommes (1924).

Nosferatu , de Friedrich W. Murnau, 1922 Influence du théâtre malgré plusieurs scènes tournées à l'extérieur du studio, contrairement à la doctrine de l'époque qui préférait les décors artificiels. 

Friedrich Wilhelm Murnau 1888-1931

Le Kammerspiel « Théâtre de chambre, intimiste, minimaliste » (Escalier de service, 1921, coréalisé par Paul Leni et Leopold Jessner). On a quelquefois parlé de « Kammerspiel expressionniste », notamment pour Le dernier des hommes de Murnau. Le Kammerspiel incarne une manière de retour au naturalisme, du moins dans les décors et la psychologie, sans toujours être à l’abri du mélodrame. Stylisation d’un monde réduit à un microcosme, goût pour le huis clos. W. Pabst, l’un des plus grands réalisateurs de cette époque est très inspiré par le Kammerspiel, mais bascule toutefois plus vers la critique sociale, notamment dans La rue sans joie, 1925 (avec Greta Garbo) et surtout Loulou (1929), chef d’œuvre porté par la beauté et le talent de Louise Brooks.

Robert Wiene 1873 - 1938

LE CABINET DU DOCTEUR CALIGARI Réalisé par Robert Wiene 1919

Esthétique cauchemardesque du Cabinet du Docteur Caligari - Maquillages et gestuelle violemment stylisés l- Architecture délirante réalisée par les peintres du groupe « Der Sturm » - Décors en trompe-l'oeil, striés par des lignes obliques "tourmentées" et dépourvus d'angles droits ou lisses

The Cabinet of Dr. Caligari 1919 Robert Wiene The Cabinet of Dr. Caligari 1919

Fritz Lang 1890-1976 PÉRIODE ALLEMANDE 1922 : Le Docteur Mabuse 1925 : Metropolis 1931 : M le maudit 1932 : Le Testament du docteur Mabuse

Metropolis (1927) Décors de l’architecte futuriste Antonio San'Elia

Intrigue et photo de Métropolis

Fritz Lang Le nom de FRITZ LANG est lié au flamboiement du cinéma allemand d'après la première guerre mondiale. Fritz Lang mit au jour certains des caractères morbides et socialement ambigus de l'Allemagne de l'époque. L'atmosphère de ses films fait apparaître la manipulation des masses, les contradictions historiques travaillant au désastre final et à la défaite inéluctable de l'individu. Les nazis ne s'y trompèrent pas et lui proposèrent de devenir le responsable du cinéma allemand, Fritz Lang refusa, se sépara de sa femme avec qui il avait co-signé plusieurs scénarios et immigra aux Etats-Unis .

Le cinéma russe de 1896 à 1913 La première représentation cinématographique publique en Russie eut lieu le 4 mai 1896 à Saint-Pétersbourg au théâtre d'été "L'Aquarium ". Elle fut réalisée par des envoyés des frères Lumière qui ouvrirent, deux jours plus tard, la première salle de cinéma russe au 46 de la perspective Nevski à Saint-Pétersbourg. Le premier grand reportage cinématographique sur le sol russe fut celui du couronnement du tsar Nicolas II à Moscou le 14 mai 1896 par les deux envoyés des Frères Lumière, Emile Doublier et Charles Moisson. Pendant les premières années d'existence du cinéma : hostilité du milieu intellectuel.

Gorki, très rapidement prévoit l'intérêt du cinématographe pour l'éducation des masses, mais aussi les dangers, s'il est mal utilisé : "Sans craindre d'exagérer, on peut prédire la plus vaste utilisation à cette invention, à cause de son excitante nouveauté..... Cette soif des sensations étranges et fantastiques qu'il nous donne grandira de plus en plus et nous serons de moins en moins capables et de moins en moins désireux de saisir les impressions quotidiennes de la vie ordinaire "

URSS : naissance d’un art révolutionnaire En février 1917, la révolution bolchévique éclate et le système artistique s’écroule. Lénine comprend rapidement la portée du cinéma et décide de l’instrumentaliser pour en faire un outil de propagande. De leur côté, dès les premiers jours de la révolution, les jeunes artistes sont convaincus qu'une étape nouvelle de l'histoire appelle de nouvelles formes d'expression. Ils estiment urgent de fournir un document photographique sur la lutte. Dès 1919 est ouverte la première école de cinéma du monde et l’Etat nationalise les structures de production et de diffusion. Multiplication des courts films de propagande. Multiplication des expérimentations cinématographiques.

Evoquant cette période, Eisenstein dira plus tard : "Nous nous consacrions au cinéma soviétique, c'est-à-dire à quelque chose qui n'existait pas encore (…) Tout, anciennes activités privées, professions exercées autrefois par hasard, dons insoupçonnés, érudition inattendue, tout fut mis au service de tous, tout contribua à construire quelque chose qui n'existait pas encore, qui n'avait encore ni tradition écrite, ni règles de style précises (…)"

1919 : naissance officielle du cinéma russe La signature par Lénine du décret du 27 août 1919 qui nationalisait la production et la distribution cinématographiques marque la naissance "officielle" du cinéma soviétique. En même temps Lénine déclarait : "Le cinéma est de tous les arts le plus important". Cette décision allait pendant plus de 70 ans placer le cinéma soviétique dans une situation sans doute unique au monde : unique par le rôle officiellement attribué au cinéma et les moyens donnés aux réalisateurs, mais aussi par le contrôle presque constamment exercé par le pouvoir politique sur la création cinématographique. L'effet le plus spectaculaire, dans l'immédiat fut l'émigration d'un grand nombre de réalisateurs, de producteurs et d'acteurs En 1922 est créé le Goskino qui achève de faire de la production et la distribution du cinéma un monopole d'état.

Lev Kouléchov 1899-1970 1920, Kouléchov enseigne dans cette première école de cinéma d’Etat en Union Soviétique Il travaille sur le langage cinématographique dans le cadre de son Laboratoire expérimental (1922). Dans son essai La Bannière du cinématographe (inachevé), il déduit que l’essence du cinéma, c.à.d son moyen spécifique pour produire une impression artistique, c’est le montage.

Lev Kouléchov 1899-1970 « Le collage de fragment composant le film s’appelle le montage. » 1920 : « Le moyen dont dispose le cinéma pour produire une impression artistique réside dans la composition, l’enchaînement des fragments filmés. Autrement dit, pour produire une impression, l’important n’est pas tant le contenu de chaque fragment que la façon dont ils s’enchaînent, dont ils sont combinés ».

« […] contrairement aux autres arts, le Cinématographe utilise directement la vie immédiate, mais n’en est aucunement la reproduction; il la brise, la transforme par le processus cinématographique de la création .» Lev Kouléchov

Et non en termes de heurts et de conflits comme pour Eisenstein Pour Kouléchov, le montage fonctionne en termes de liens et d’unification ou d’harmonisation Et non en termes de heurts et de conflits comme pour Eisenstein  Lev Kouléchov The Extraordinary Adventures of Mr West in The Land of the Bolsheviks 1924

Pendant ce temps, un autre réalisateur, Dziga Vertov déclare que la fonction du cinéma, en tant qu'art prolétaire, est de dépeindre la vie du peuple dans ses détails les plus intimes. Refuse toute expérience antérieure. Il croit à la concomitance de la transformation rapide de la culture et de l'expérience réelle du peuple.

Dziga Vertov, de son vrai nom Denis Arkadievitch Kaufman (1896- 1954) Son pseudonyme : "Dziga " (toupie en ukrainien) " Vertov " (nom dérivé du verbe « vertet » : « tourner »). symbolise le mouvement de la caméra et le bouillonnement d'images et d'idées qu'elle favorise . Pendant la guerre civile il tourne des films au front et met au point sa théorie sur le cinéma documentaire le « ciné-œil » plus pénétrant que le regard humain . le déchiffrement cinématographique est un montage ininterrompu qui commence avant même le tournage. En 1922, avec son frère Mikhaïl Kaufman et d’autres jeunes cinéastes, il lance le manifeste du "Ciné-oeil" (Kino-glaz), qui affirme les pouvoirs absolus de la caméra. Ces « Kinokis », au cours des années 1922-1926, publient un journal en forme de films, le « Kino-pravda» (le cinéma vérité).

Dziga Vertov 1896 - 1954 « Ciné-œil » Une vision surhumaine permet un close up de n’importe quoi « Ciné-œil »

L’homme à la caméra 1929 Des heures de tournage monté en une multitude de coupures (cuts) Expériences de collages de son dès 1896 « Rupture avec le langage du théâtre et de la littérature » 2 types de montage : Montage temporel : des réalités séparées associées à des moments consécutifs dans le temps montage sur une prise de vue : superposition d’images, écrans multiples,

donnent accès à une vérité plus profonde lorsqu’ils sont assemblés    « Vertov et le « Cinéma vérité » « La vie telle qu’elle est » Fragments de l’actualité qui donnent accès à une vérité plus profonde lorsqu’ils sont assemblés Dans la série « Kino-Pravda » Vertov a enregistré des scènes de la vie quotidienne. 23 épisodes de 20 minutes en 3 ans

Manifeste de Dziga Vertov, « Ciné-œil » (1923) Je suis un œil. Un œil mécanique. Moi, c'est-à-dire la machine, je suis la machine qui vous montre le monde comme elle seule peut le voir. Désormais je serai libéré de l'immobilité humaine. Je suis en perpétuel en mouvement. Je m'approche des choses, je m'en éloigne. Je me glisse sous elles, j'entre en elles. Je me déplace vers le mufle du cheval de course. Je traverse les foules à toute vitesse, je précède les soldats à l'assaut, je décolle avec les aéroplanes, je me renverse sur le dos, je tombe et me relève en même temps que les corps tombent et se relèvent… Voilà ce que je suis, une machine tournant avec des manœuvres chaotiques, enregistrant les mouvements les uns derrière les autres les assemblant en fatras. Libérée des frontières du temps et de l'espace, j'organise comme je le souhaite chaque point de l'univers. Ma voie, est celle d'une nouvelle conception du monde. Je vous fais découvrir le monde que vous ne connaissez pas. - Le cinéma dramatique est l'opium du peuple. - A bas les rois et les reines immortels du rideau. Vive l'enregistrement des avant-gardes dans leur vie de tous les jours et dans leur travail ! - A bas les scénarios-histoires de la bourgeoisie. Vive la vie en elle-même ! […] - Chacun de nous poursuit son travail sans avoir à perturber celui des autres. Le but des Kinoks est de vous filmer sans vous déranger. - Vive le ciné-oeil de la Révolution !

A la même époque, le théâtre soviétique se trouve lui aussi en pleine effervescence et expérimente de nouvelles formes d'expression. Les recherches de Meyerhold pour apporter sur la scène un réalisme dynamique et rénové n'était pas sans rappeler la démarche de Vertov dans le domaine du cinéma. Meyerhold rejetait le drame bourgeois sentimental en faveur de pièces plus constructivistes, faisant appel à une participation directe du public et accordant une large part, dans leur jeu, aux gestes et aux mimiques. Trois jeunes gens qui devaient jouer un rôle essentiel dans le développement du cinéma soviétique – Kosintzev, Trauberg et Youtkevitch – s'associèrent au groupe d'avant-garde connu sous le nom d'école "excentrique« (FEKS : Fabrique de l’acteur excentrique), qui s'inspirait du cirque et du music-hall ainsi que des bandes comiques et de la pantomime de Chaplin. Youtkevitch qui fut un grand ami d’Eisenstein avec lequel il commenca à travailler au théâtre, au côté de Meyerhold d’abord, puis pour Potteger, souligne l'influence de Meyerhold dans la formation de toute une génération de cinéastes, d'acteurs et de metteurs en sc de théâtre.

Sergei Eisenstein 1898 - 1948

Sergei Eisenstein Etudes d'ingénieur civil à Pétrograd, puis d'architecture. Sert dans les rangs de l'Armé Rouge. Se consacre un temps à la propagande. Deux ans de formation sous Meyerhold puis rejoint 4 ans le Proletkult Theatre de Moscou. Veut briser le mur qui sépare le théâtre de la réalité : invente un théâtre en rond afin d'établir un contact plus direct entre acteur et public "Du réalisme à la réalité, du décor et de la mise en scène de studio aux lieux et aux personnages authentiques". Constate un gouffre encore entre acteurs et environnement réel. Décide de tourner un film avec ses camarades. Scénario collectif de La Grève (1924). Montage : Esther Chouls.

Sergueï Eisenstein : Le montage des attractions En 1923 Sergueï Eisenstein publie dans la revue LEF, Le montage des attractions. Ce texte explique que le montage, étape essentielle de la réalisation d'un film doit conditionner psychologiquement et émotionnellement le spectateur.

Serguei Eisenstein Parmi ses films les plus célèbres 1924 - La Grève   1924 - La Grève 1925 - Le Cuirassé Potemkine 1927 - Octobre 1929 - La Ligne générale 1931 - Que viva Mexico ! 1935 - Le Pré de Bejine 1938 - Alexandre Nevski 1944 - Ivan le Terrible (1ère partie) 1945 - Ivan le Terrible (2ème partie)

Tourné à Moscou, Leningrad, Odessa et Sébastopol -Première : le 21 décembre 1925 au Théâtre Bolchoï de Moscou. Eisenstein se voit confier le tournage du Cuirassé Potemkine par le comité pour la commémoration de la révolution de 1905.

Son idée du montage : un rapport de deux plans. « L’idée doit résulter du choc de deux éléments indépendants l’un de l’autre. » Et il précise : « Le degré de discordance entre les différentes images détermine la plus ou moins grande intensité de l’impression et de la tension. » C’est d’abord en termes plastiques et musicaux que s’exprime cette tension. D’un plan à l’autre, Eisenstein joue avec les lignes, les valeurs, les rythmes, les mouvements.

Le Cuirassé Potemkine, 1925 Film choc pour le cinéma mondial. Inspiré d’un épisode mythique de la révolution de 1905, le film retrace la mutinerie des marins d’Odessa qui permit pour la première fois une alliance entre l’armée et le peuple. Eisenstein a 27 ans lorsqu’il accepte cette commande pour le 20ème anniversaire des évènements. Improvisant à partir d’un scénario de quelques pages seulement, il sacrifie le personnage traditionnel au profit d’une masse anonyme approchée dans une multiplication de plans serrés. L’image est brute et son montage, extrêmement rapide, atteint un rythme effréné dans les scènes de violence.

Le cuirassé "Potemkine": le montage au cœur même du processus créateur. Exemple le plus parfait où l'unité d'ensemble est créée uniquement par le rythme et le choc des images (signée Edouard Tissé). Eisenstein insiste sur l'unité de la composition du film : parle d'unité organique observée malgré le fractionnement des séquences. Il avait la conviction que l'essence d'un grand mouvement social, tel que la révolution de 1905 ne pouvait s'exprimer que dans une action unique. Eisenstein avait déjà utilisé ce procédé dans La Grève, où un seul épisode de la lutte de la classe ouvrière suffit à dépeindre les forces concourant à l'avènement de la Révolution dans la Russie tsariste. Mais il n'avait pas encore formulé clairement sa théorie du « montage des attractions » Le film devait s'intitulait initialement 1905. Dans le scénario original, la mutinerie de l'équipage ne constituait qu'un incident mineur.

Passage du muet au parlant Aux EU, c’est une petite entreprise au bord de la faillite qui provoque l'immense révolution technique : La Warner Brothers, paralysée par son exclusion des principaux circuits, se tourne vers le cinéma parlant en un dernier effort désespéré. Elle accepta les propositions de la Western qui leur vend les procédés de sonorisation Vitaphone. Le 6 octobre 1927, elle donne la première représentation du Chanteur de Jazz, réalisé par un nommé Alan Crosland.

L’année 1929 aux US A marquer d’une pierre noire. Crise économique sans précédent entraînant krachs financiers, ruines, faillites, chômage… Nombreuses institutions paralysées. Et pourtant, on se précipite aux portes des cinéma. 2 fois plus de billets vendus qu’en 1927. Jusqu’à ce que la misère finisse par vider les salle au début des années 30. Hollywood : machine à illusions où désormais le producteur est roi et le réalisateur un simple exécutant. Standardisation des films

1930 Avènement du parlant : une révolution artistique et économique Redistribution des cartes pour les stars du cinéma et naissance de genres nouveau aux dépens de ceux qui disparaissent Conséquences : les films muets perdent toute valeur commerciale. Bien que les plus récents aient été sonorisés . Pour le parlant, il faut développer de nelles techniques : bruitages, chansonnettes… pour se démarquer des films concurrents et des spectacles de la scène. Tournage en plusieurs langue (aux EU), séquence par séquence, jouées par des acteurs différents) : versions multiples.

Opposition de Murnau, d’Eisenstein… D’abord, méfiance de certains producteurs, distributeurs et artistes du muet Abel Gance parlait d’abord de « proscrire le film parlé» avant de raviser en prêchant pour « la grande symphonie visuelle et sonore ». Opposition de Murnau, d’Eisenstein… Charlie Chaplin (1930) ; « Le film parlant détruit toute la technique que nous avons acquise […] car l’essence du cinéma est le silence » . Sa réponse est un an plus tard, Les Lumières de la ville (City Lights), à NY.

Mutations dans les structures cinématographiques Transition vers le parlant repose sur de nelles donnes technologiques . Les exigences du son impose le défilement de 24 images par seconde, par accord entre les ingénieurs des différents brevets. Vitesse standard du film (difficile problème d’adaptation pour les films muets tournés à 16 images par sec. Renouvellement du personnel artistique ; certaines stars du muet recalées aux seconds rôle à cause de leur voix. Recrutées suivant de nouveaux critères (adresse au public, voix) : acteurs de théâtre, vedette de music-hall, spécialistes de spectacles musicaux. Intensification de la production de musicals et d’opérette filmées : Maurice Chevalier ovationné dès son premier film Paramount.

Marlene Dietrich, 1901-1992

Greta Garbo, la « Divine » 1905 - 1990

Sa première réplique dans Anna Christie (1930) est restée célèbre : « Gif me a visky, ginger ale on the side, and don’t be stingy, baby ». Déjà elle devait se forcer pour conserver un accent suédois.

Le burlesque parlant détourne la censure et fait revenir le public En 1930, le Code de la pudeur de William Hays, tente d’imposer des limites sévères à tout ce qui est considéré comme atteinte à la pudeur et aux bonnes mœurs. L’un des genres le plus à même de contourner l’esprit borgne et sectaire qui la plupart du temps d’ailleurs se trompe de cible, est le genre burlesque. A cela s’ajoute que les majors décident de miser la carte comique pour faire revenir le public dans les salles.

Les films de Chaplin par ex continue de véhiculer une forte charge contre les inégalités sociales et les autres absurdités et déviances du système: Les Lumières de la ville (1931), Les Temps modernes (1936), Le Dictateur (1941). Dans les deux premiers, exploite la bande-son sans qu’aucun discours ne soit audible : c’est justement de la que procède la charge satirique contre les autorités dans le premier film et ce qui vaudra à Chaplin les reproches de ses censeurs. Dans le second film, l’exploitation sonore tend à renforcer la pantomime au service d’une dénonciation du machinisme et de la déshumanisation engendré par le travail à la chaîne.

Les Temps Modernes 1936 Bien que réalisé à l’époque du parlant, conçu comme un film muet. Bande sonore n’a rien de commun avec ce qui se fait à l’époque : bruitage, musique, voix en fond sonore, mais aucun véritable dialogue. Dernière apparition de Charlot à l’écran. Réception mitigée à la sortie du film. On accusa entre autre le film d’afficher des intentions politiques (sous-entendu, de gauche). Aujourd’hui, l’un des film de Chaplin qui a le moins vieilli. Long métrage particulièrement coûteux / 10 mois de tournage, un million et demi de dollars.

Les Temps Modernes 1936

Le Dictateur 1941

Les Marx Brothers La Paramount engage les Marx Brothers (Groucho, Harpo, Chico et Zeppo) qui jouent The coconuts and the animals Crackers à Broadway à filmer leur spectacle sous la direction d’un réalisateur. Succès. Par la suite réalisent 13 films, dont le célèbre Une nuit à l’opéra (1935).

Stan Laurel et Oliver Hardy Tous deux originellement en solo au temps du muet et réunis à l’écran par le réalisateur Léo McCarey. Big business (1929), modèle du genre où prolifèrent les slowburn, cad des gags « à réaction lente ». Univers comique particulier qui procède de l’alliance de gag grossier et de situations scabreuses et grinçante. Laurel est la tête pensante du duo : il écrit les gags, travaille parfois comme monteur, parvient parfois à imposer ses choix aux producteurs. Dans le film Vive la liberté (1929), deux prisonniers s’échappent de prison. Poursuivis par la police, ils sèment le désordre derrière eux.

L’apogée du genre fantastique Il est intéressant de constater que l’essor du fantastique est lié aux mêmes raisons que celui du burlesque parlant, mais aussi de la comédie sophistiquée : donner un exutoire aux conséquences de la crise économique débutée en 29. Ainsi, sous l’influence durable de l’expressionnisme allemand et sous le choc du krach boursier, Hollywood engendre une incroyable galerie de monstres.

Boris Karloff dans Frankenstein de James Whale (1931), d’après le roman de Mary Shelley. Bela Lugosi dans Dracula de Tod Browning (1931), adaptation du célèbre roman de Bram Stocker.

Frankenstein réalisé parJames Whale, en 1931 Synopsis : Henry Frankenstein, un jeune savant, veut créer artificiellement la vie. Il façonne un corps humain à partir de morceaux de cadavres. Mais au lieu de lui procurer un cerveau sain, son assistant, Fritz, lui fournit celui d'un assassin. Boris Karloff dans le rôle du monstre de Frankenstein

King Kong 1933 RéalisationMerian C. Cooper Ernest B. Schoedsack Acteur(s)Fay Wray, Robert Armstrong, Bruce Cabot Sortie2 mars 1933 (USA) 16 septembre 1933 (France)

Fritz Lang entre l’Allemagne et Hollywood…

Fritz Lang PÉRIODE AMÉRICAINE Après trois ans de tâtonnement, il commence en 1936 une carrière à Hollywood. A l'image des grands cinéastes américains, il passe fréquemment d'un genre à l'autre à l'exception de la comédie. Il tournera une quinzaine de films. Farouchement allergique à la dictature des grands studios, il poursuit une carrière de créateur exigeant, à l'avant garde, dès les années trente. PÉRIODE AMÉRICAINE 1936 : Furie (Fury) 1942 : Les Bourreaux meurent aussi (Hangmen also die) 1948 : Le Secret derriere la porte (The secret beyond the Door) 1950 : Guérillas (An American Guerrilla in the Philippines) 1952 : L'Ange des maudits (Rancho Notorious)           

M. Le Maudit 1931 - Interprété par : Peter Lorre : Frantz Beckett (M)      M le maudit, réalisé en 1931, décrit l'état d'esprit de l'opinion publique populaire berlinoise. Il met en scène l'appareil d'état policier (le préfet de police et le ministre de l'intérieur), d'une part et d'autre part, l'organisation de la pègre et ses divers syndicats du crime. LE FILM TROIS MOUVEMENTS : I. Le meurtre, la psychose de meurtre dans la ville, l'impuissance de la police et le désarroi de la pègre qui va prendre en main les opérations. II. Les enquêtes de police et les filatures des mendiants se développent simultanément, c'est le centre dramatique du film. III.La capture du meurtrier, le procès et l'aboutissement de l'enquête policière. C'est la réunification des 3 forces disjointes : police, pègre, meurtrier.

Un grand film historique soviétique : Alexandre Nevsky Réalisation de Serge Mikhaïlovitch Eisenstein, 1938 Contexte de création Après de longues années d’opprobre, Eisenstein se voit confier la tâche de réaliser un grand film historique d’ «actualité ». Alexandre Nevski, film patriotique et de résistance au nazisme. Premier film parlant d’Eisenstein. Début du tournage : automne 37; Prise de vue / Edouard Tissé; Un an de tournage; présentation devant le public du Bolchoï : triomphe; Mais août 39 : pacte germano-soviétique : film gênant retiré des écrans alors qu’il avait valu à son réalisateur et son interprète principal, Tcherkassov la plus haute distinction nationale : l’ordre de Lénine. Revient sur les écran et à l’honneur, après le 22 juin 1941, date de l’invasion de l’URSS par les troupes allemandes.

Le cinéma français de 1930 à 1945 Le cinéma social à la française A nous la liberté (1931) de René Clair Le réalisme poétique Les Enfants du paradis, Carné, 1943-44

René Clair A nous la liberté en 1931 : brillante satire du machinisme et de la robotisation, mais aussi fantaisie charmante et débridée. Lorsque 4 ans plus tard Chaplin tourne Les temps modernes, on l’accusa d’avoir copié Clair. Mais celui-ci déclara : « Si Chaplin s’était inspiré de mon film, ce serait un grand honneur pour moi ». S’inscrit dans la période d’ascension du communisme en France et arrivée au pouvoir de la gauche avec la victoire du Front populaire en 1936.

L’enthousiasme du Front populaire … De nombreux artistes mettent leur talent au service de la politique. Jean Duvivier signe le prototype du type de film du Front populaire , La Belle équipe (1936) : 5 ouvriers montent une guinguette sur les bords de la Marne… Jean Renoir réalise Toni (1934), filme sur l’immigration, La Grande Illusion (1937): message de paix et de fraternité pour prévenir la montée des extrêmes droites et le péril imminent de la guerre. La Règle du jeu (1939), accueilli par les huées, boudé par la critique, interdit par la censure miliaire en septembre 1939 et redécouvert triomphalement 25 ans plus tard.

… et le cinéma réaliste poétique A côté de ses réalisations très engagées, on découvre les films de ceux qu’on regroupera sous l’appellation réaliste poétique dont le couple Carné-Prévert est emblématique : Drôle de drame (Jouvet) Quai des brumes (Gabin/Michèle Morgan) Le Jour se lève (Gabin/ Aletty) : peut-être l’un des plus beaux films du cinéma français…

Quai des brumes Le jour se lève

Jean Gabin

Michèle Morgan

Les Enfants du Paradis 1943 C’est encore Carné qui donne à la France ses deux seuls chef-d’œuvre en période sombre d’occupation allemande: Les Visiteurs du soirs, en 1942 et surtout Les Enfants du Paradis, en 1943. Grande fresque romantique qui se déroule en 1840. Décor : le Paris grouillant et fiévreux du Boulevard du Crime avec ses attractions foraines, ses spectacles de mimes, ses théâtres où triomphent estaminets et mélodrames. Interprètes d’exception : Jean-Louis Barrault (mime Debureau), Pierre Brasseur, Maria Casarès et surtout Arletty en sublime Garance Dialogues de Jacques Prévert.

Les Enfants du Paradis 1943

Orson Welles 1915-1985

« Si le cinéma muet nous a apporté de grands tempéraments visuels : Murnau, Eisenstein, Dreyer, le cinéma parlant n’en a amené qu’un seul , un seul cinéaste dont le style soit immédiatement reconnaissable sur trois minutes de film, et son nom est Orson Welles.» François Truffaut

Filmographie Citizen Kane (1941). La splendeur des Amberson (1942). La dame de Shangaï (1948) Macbeth (1947) Othello (1952) Dossier secret (1955) La soif du mal (1957) Le Procès (1962) Falstaff (1966) L' histoire immortelle (1967) Vérités et Mensonges (1975) Filming Othello (1979).

Citizen Kane Les rêves de gloire de Charles Foster Kane…

Caractéristiques photographiques du cinéma "classique " hollywoodien des années 30:      - Plans généraux pour situer l'action.      - Plans rapprochés pour mieux voir le comédien (rarement de gros plans).      - Champ / contre-champ lors des dialogues.      - Une lumière équilibrée qui ne laisse aucune zone dans l'ombre.      - Une musique redondante souligne les situations.      - Le montage est l'huile qui permet à cette machine souple de tourner sans accroc. Ce code du "savoir-filmer" est souvent voulu synonyme de qualité pour l'époque.

CITIZEN KANE rompt radicalement avec les codes du « savoir filmer » des années 30. L'image. Plongées et contre-plongées exagérées. Jeux abondants sur les éclairages et les projections. Visibilité des plafonds. Alternance de plans très courts et de plans séquences. Nombreux jeux sur la profondeur de champ (utilisation d’un objectif à courte focale (18,5 mm): élément appelé grand-angle). Le son, la musique. Travail sur les timbres de voix, Chevauchement des phrases dans les dialogues, Utilisation physique du son comme élément de narration... (ex : écho dans la bibliothèque de Thatcher, voix caverneuse de Kane qui dit Rosebud (obtenue par une superposition de deux enregistrements à réverbérations différentes. La musique, en dehors des scènes d'opéra, est uniquement composée de "ponts musicaux courts" qui joignent les séquences. Le montage. Il a duré 6 mois. Welles a utilisé le montage dans le plan (tournage des différentes "couches", composition du plan et profondeur de champ) : tous ses raccords étaient prévus dans le scénario. Alternance de transitions douces (fondus enchaînés, surimpressions) et de "cuts" pour choquer et surprendre.

Le néoréalisme italien A l’issue de la guerre, le cinéma italien s’ouvre à une nouvelle voie, à l’écart du fascisme; Le véritable acte de naissance du néoréalisme est donné par Rome ville ouverte de Roberto Rossellini en 1945, qui décrit avec force l’action de la Résistance, à Rome.

Principales caractéristiques du néoréalisme Enjeu : Présenter le quotidien en l'état, en adoptant une position moyenne entre scénario, réalité et documentaire : Contraintes matérielles de production et implications esthétiques: 1 Modicité du budget. 2 : Recours à la post-synchronisation, les films sont tournés en muet. 3 : un tournage en décor réel. 4 : utilisation d'acteurs éventuellement non professionnels. 5: une certaine souplesse dans le découpage qui implique un recours fréquent à l'improvisation. 6 : simplicité des dialogues. 7 : une image assez grise, alignée sur la tradition documentaire. 8 : Utilisation fréquente des plans d'ensemble et des plans moyens et un cadrage proche de celui des actualités. 9 : le refus des effets visuels (surimpression, déformations, ellipses). 10 : un montage sans effet.

Quelques réalisateurs majeurs du néoréalisme Roberto Rossellini (1906-1977) : 1945 Rome, ville ouverte (Roma, città aperta) 1946, Paisà : fresque stylistique nerveuse et fragmentée sur l'Italie (du Sud) bouleversée de 1944. 1947 Allemagne année zéro (Germania anno zero). Exploration des dérives morales d'un pays par les yeux d'un enfant qui n'a connu que la misère. 1949 Stromboli Vittorio de Sica (1902-1974) 1946 Sciuscià : enquête sur les désastres provoqués par la guerre dans l'esprit des plus faibles, les enfants du prolétariat. 1948 Le Voleur de bicyclette (Ladri di biciclette), Luchino Visconti 1948 La terre tremble (La Terra trema), adaptation marxiste du roman Les Malavoglia (1881) de Giovanni Verga. Giuseppe De Santis 1949 Riz amer (Riso amaro), mélangeant valeurs sociales et goût du mélodrame, idées progressistes et sensualité explosive.

Un cinéma social Thèmes récurrents: La dénonciation du fascisme et l'exaltation de l'action des partisans :. Le sous-développement du Mezzo giorno . Le chômage dans les villes . Les problèmes sociaux dans les campagnes. La détresse des vieux. La condition de la femme.

Rome ville ouverte Rossellini En 1942, Luchino Visconti avait montré la voie en tournant Ossessione en décors naturels. Mais, avec Rome ville ouverte, les spectateurs du premier festival de Cannes, en 1946, découvrent un film, une esthétique, une attitude « morale » devant la vie et le cinéma qui vont bouleverser, entre autres, les futurs cinéastes de la Nouvelle Vague en France. Les faits, leur vérité, leur durée, que la caméra se contente de recueillir humblement, sans y ajouter la dramatisation d'une intrigue forte ou d'une écriture « artistique ». Le néo-réalisme est né, qui va marquer le second demi-siècle du cinéma Film tourné deux mois après la libération de Rome, avec peu de moyen (pellicule de film muet, périmée et récupérée). Scénario de Sergio Amidei et Federico Fellini, inspirés de faits réels. Ultimes combats de la résistance contre les nazis (trahisons, exécutions, fortune, scandent ce film aux allures de reportage reconstitué). Consécraton d’Ana Magnani.

Rome ville ouverte Arrestation de Gina avant son exécution

Le Voleur de bicyclette Vittorio de Sica 1948 Le Voleur de bicyclette est emblématique d’un cinéma qui se veut plus proche de la réalité : tournages en extérieur dans des décors naturels, lumières naturelles, acteurs non professionnels. Consacré à la pauvreté, au chômage et à la vie dans les banlieues populaires, on a parfois conféré à ce film une valeur quasi-documentaire. À sa sortie en Italie, il suscita une mini-polémique, les communistes lui reprochant de n’être qu’une peinture de la vie des classes les plus pauvres, sans apporter de propositions et d’autres lui reprochant son misérabilisme.

La terre tremble Lucchino Visconti

Alfred Hitchcok 1899-1980 « Une œuvre universelle », François Truffaut En 1926 fait ses vrais débuts de réalisateurs à Londres et signe The Lodger, remarquable évocation de Jack L’Eventreur à travers la figure d’un homme étrange et innocent qui échappe de peu au déchaînement de la foule. 1930 Murder 1932 Number Seventeen 1935 Les Trente-neuf Marches 1936 Sabotage (Agent secret)…fin de la période anglaise 1940 Rebecca (Oscar du meilleur film). Consécration à Hollywood. 1941 Soupçons 1943 L’Ombre d’un doute 1946 Les Enchaînés 1951 L’Inconnu du Nord-Express 1953 La loi du silence 1954 Le crime était presque parfait 1954 Fenêtre sur cour 1958 Vertigo… …. La mort aux trousses…Psychose….Les Oiseaux …

« Hitchcok est le seul qui sache chaque fois : 1/ nous surprendre ; 2/ nous tendre un trousseau de clefs ; 3/ nous reprendre ces clefs une à une pour nous laisser devant cette évidence : une porte toujours battante au seuil du même mystère » (André S. Labarthe, Cahiers du cinéma)

Ses interprètes fétiches: Grace Kelly (Le crime était presque parfait,La Main au collet) Tippi Hedren (Les Oiseaux, Pas de printemps pour Marnie) Kim Novak (Vertigo, Sueurs froides) Ingrid Bergman (Les Enchaînés, Les Amants du capricorne) Cary Grant (Soupçons, Les Encaînés, Les Amants du capricorne) James Stewart (La corde, Fenêtre sur cour, L’Homme qui en savait trop, Vertigo)

Les ressors du suspense et de la tension dramatique L’ambiguïté des personnages : ni blanc ni noir le héros hitchcockien est traversé par des ambivalences infinies, piégé dans des rapports ambigus avec autrui : Toutes les peurs : les petites et les grandes La culpabilité, potentielle ou réelle Les méandres de la mémoire

Truffaut en préface de leurs entretiens : « Si le travail de Hitchcock m’apparaît si complet c’est que j’y vois des recherches et des trouvailles, le sens du concret et celui de l’abstrait, du drame souvent intense et de l’humour quelquefois très fin. Son œuvre est à la fois commerciale et expérimentale, universelle comme le Ben Hur de William Wyler et confidentielle comme Fireworks de Kenneth Anger »

1950 : Apparitions de Marilyn Monroe dans La pêche au trésor des Marx Brothers et Quand la ville dort de John Houston. 1951 Marlon Brando et Vivian Leigh dansUn tramway nommé désir. Issus de l’Actors Studio fondé à NY quatre ans plus tôt par Robert Lewis, Cheryl Crawford et Elia Kazan.