Bonnes pratiques phytosanitaires

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Transcription de la présentation:

Bonnes pratiques phytosanitaires Arrêté du 12 septembre 2006 relatif à la mise sur le marché et à l’utilisation des produits visés à l’article L. 253-1 du code rural

LE POINT SUR LA REGLEMENTATION Art. 1. Bouillie phytosanitaire : le mélange, généralement dans l’eau, d’un ou plusieurs produits destinés à être appliqués par pulvérisation. Fond de cuve : la bouillie phytosanitaire restant dans l’appareil de pulvérisation après épandage et désamorçage du pulvérisateur, qui, pour des raisons techniques liées à la conception de l’appareil de pulvérisation, n’est pas pulvérisable. Effluents phytosanitaires : les fonds de cuve, les bouillies phytosanitaires non utilisables, les eaux de nettoyage du matériel de pulvérisation (dont le rinçage intérieur ou extérieur), ainsi que les effluents liquides ou solides ayant été en contact avec des produits ou issus du traitement de ces fonds de cuve, bouillies, eaux ou effluents.

Zone Non Traitée : zone caractérisée par sa largeur en bordure d’un point d’eau, correspondant pour les cours d’eau, en dehors des périodes de crues, à la limite de leur lit mineur, définie pour un usage d’un produit utilisé dans les conditions prévues par sa décision d’autorisation de mise sur le marché et ne pouvant recevoir aucune application directe, par pulvérisation ou poudrage, de ce produit. On considère que l’application d’un produit sur une surface est directe dès lors que le matériel d’application le projette directement sur cette surface ou que le produit y retombe du seul fait de son poids. Points d’eau : cours d’eau, plans d’eau, fossés et points d’eau permanents ou intermittents figurant en points, traits continus ou discontinus sur les cartes au 1/25 000 de l’Institut géographique national. La liste de points d’eau à prendre en compte pour l’application du présent arrêté peut être définie par arrêté préfectoral pour tenir compte de caractéristiques locales particulières. Cet arrêté doit être motivé. Cette définition s’applique aux cours d’eau mentionnés à l’article 6 de l’arrêté du 5 mars 2004 susvisé.

Dispositifs végétalisés permanents : il s’agit de zones complètement recouvertes de façon permanente de plantes herbacées (dispositifs herbacés), ou comportant, sur au moins une partie de leur largeur, une haie arbustive qui doit être continue par rapport au point d’eau (dispositifs arbustifs). Délai de rentrée : durée pendant laquelle il est interdit aux personnes de pénétrer sur ou dans les lieux (par exemple : champs, locaux fermés tels que serres) où a été appliqué un produit.

DISPOSITIONS PARTICULIÈRES RELATIVES À LA LIMITATION DES POLLUTIONS PONCTUELLES Art. 2. − Quelle que soit l’évolution des conditions météorologiques durant l’utilisation des produits, des moyens appropriés doivent être mis en oeuvre pour éviter leur entraînement hors de la parcelle ou de la zone traitée. Les produits ne peuvent être utilisés en pulvérisation ou poudrage que si le vent a un degré d’intensité inférieur ou égal à 3 sur l’échelle de Beaufort, soit 20 Km/h.

Art. 3. − I. − Sauf dispositions prévues par les décisions d’autorisation de mise sur le marché visées à l’article L. 253-1 du code rural, l’utilisation des produits est interdite pendant les 3 jours précédant la récolte. II. − Sauf dispositions prévues par les décisions d’autorisation de mise sur le marché visées à l’article L. 253-1 du code rural, le délai de rentrée est de 6 heures et, en cas d’application en milieu fermé, de 8 heures. Il est porté à 24 heures après toute application de produit comportant une des phrases de risque R36 (irritant pour les yeux), R38 (irritant pour la peau) ou R41 (risque de lésions oculaires graves). Et à 48 heures pour ceux comportant une des phrases de risque R42 (peut entraîner une sensibilisation par inhalation) ou R43 (peut entraîner une sensibilisation par contact avec la peau). -Cymoxanil -Folpel -fosethyl Al

Art. 4. − En cas de risque exceptionnel et justifié, l’utilisation des produits peut être restreinte ou interdite par arrêté préfectoral immédiatement applicable. Cet arrêté motivé doit préciser les produits, les zones et les périodes concernés ainsi que les restrictions d’utilisation prescrites. Il doit être soumis, dans la quinzaine, à l’approbation du ministre chargé de l’agriculture.

Art. 5. − Les utilisateurs des produits destinés à être mélangés à de l’eau dans une cuve avant leur utilisation doivent mettre en oeuvre : – un moyen de protection du réseau d’eau ne permettant en aucun cas le retour de l’eau de remplissage de cette cuve vers le circuit d’alimentation en eau ; – un moyen permettant d’éviter tout débordement de cette cuve. Après usage, les emballages des produits liquides doivent être rincés avec de l’eau claire. Le liquide résultant de ce rinçage doit être vidé dans la cuve.

Art. 6 -I. L’épandage des fonds de cuve est autorisé sous réserve du respect des deux conditions suivantes :  -    le fond de cuve est dilué par rinçage en ajoutant dans la cuve du pulvérisateur un volume d’eau au moins égal à 5 fois le volume de ce fond de cuve,  -    l’épandage de ce fond de cuve dilué est réalisé, jusqu’au désamorçage du pulvérisateur, sur la parcelle ou la zone venant de faire l’objet de l’application du produit en s’assurant que la dose totale appliquée au terme des passages successifs ne dépasse pas la dose maximale autorisée pour l’usage considéré.  

 - II. La vidange des fonds de cuve est autorisée dans la parcelle ou la zone venant de recevoir l’application du produit sous réserve du respect des trois conditions suivantes :  -    la concentration en substance(s) active(s) dans le fond de cuve a été divisée par au moins 100, par rapport à celle de la première bouillie phytosanitaire utilisée  -    au moins un rinçage et un épandage ont été effectués dans les conditions précisées au point I. du présent article,  -    la vidange du fond de cuve ainsi dilué est effectuée dans les conditions prévues à l’annexe 1 du présent arrêté.

III. Sous la responsabilité de l’utilisateur, la réutilisation du fond de cuve résultant d’une première application de produit(s) est autorisée pour l’application d’autre(s) produit(s) sous réserve du respect des deux conditions suivantes :  -    la concentration en substance(s) active(s) dans le fond de cuve , résultant de la première application, a été divisée par au moins 100, par rapport à celle de la bouillie phytosanitaire utilisée pour cette lors de la première application,  -  au moins    un rinçage et un épandage ont été effectués dans les conditions précisées au point I. du présent article.

Aire de remplissage du pulvérisateur pour veiller à la sécurité des personnes pour respecter l'environnement pour améliorer l'aménagement de l'exploitation pour optimiser la gestion des produits phytosanitaires

Pourquoi aménager une aire spécifique ? Le remplissage et le lavage du pulvérisateur sont des étapes qui peuvent présenter des risques pour l’environnement et pour l’opérateur si elles ne sont pas bien maîtrisées. L’aménagement d’une aire de remplissage spécifique disposant d’une surface dure et étanche avec système de récupération des eaux d’écoulement et de lavage permet d’éviter les pollutions et facilite le travail professionnel de l’opérateur.

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1. La cuve intermédiaire ou cuve tampon Elle permet de stocker un volume d’eau correspondant au volume du pulvérisateur. Placée en hauteur avec un débit important, son installation permet un gain de temps substantiel lors du remplissage. 2. La discontinuité hydraulique C’est la solution la moins onéreuse qui consiste à accrocher le tuyau d’arrivée d’eau de façon à ce qu’il ne soit jamais en contact avec la bouillie. Entre autres solutions, l’installation d’une potence permet de l’organiser.

3. Le clappet anti-retour C’est un dispositif très simple à insérer dans le système d’approvisionnement d’eau. L’efficacité de ce dispositif doit être vérifiée régulièrement par un opérateur compétent. Attention, en cas d’approvisionnement d’eau par le réseau collectif d’eau potable, un disconnecteur doit également être installé en plus du clapet anti-retour avec les mêmes exigences de maintenance annuelle.

4. La vanne volumétrique Plus sophistiquée, elle est bien adaptée aux aires collectives ou aux grosses exploitations disposant de pulvérisateurs de taille différente. L’intérêt de cette vanne est de contrôler précisément le volume d’eau à introduire dans la cuve du pulvérisateur. Par rapport au volucompteur qui mesure le volume d’eau écoulé, la vanne volumétrique présente l’intérêt d’être programmable et de stopper l’écoulement une fois le volume convenu atteint.

5. L’aménagement de l’aire pour recueillir et confiner les eaux contaminées Pour cela, une aire doit : être étanche et bien entretenue, résister au poids des engins agricoles, être de taille adaptée à celle des engins utilisés sur l’exploitation, avoir une inclinaison adaptée à l’orientation des eaux d’écoulement vers un système de récupération, permettre aux eaux contaminées d’être dirigées vers une cuve de rétention.

6. La cuve de rétention Elle collecte les eaux contaminées recueillies sur l’aire. Idéalement, son volume doit être légèrement supérieur au volume d’effluents générés en une saison (inclus le volume des eaux de lavage). La cuve de rétention doit être étanche et cela doit pouvoir être vérifié occasionnellement. 7. Le rince-bidon intégré Il facilite la manipulation au cours du rinçage des bidons sans risque d’écoulements accidentels.

8. Le déshuileur et débourbeur Les boues et huiles issues du lavage peuvent devenir de vrais problèmes. Il est recommandé d’aménager un déshuileur intermédiaire ainsi qu’un système intermédiaire de décantation des boues. Attention, les huiles et boues ainsi récupérées doivent être traitées en Déchets Industriels Spéciaux. 9. La protection des eaux de pluie L’aire peut être protégée de l’eau de pluie par un toit. Si cela n’est pas possible, les eaux de pluie doivent être orientées vers l’extérieur pour ne pas remplir inutilement la cuve de rétention. Pour cela il existe des systèmes très simples de vannes ou de bouchons à ouvrir au moment de l’utilisation de l’aire, ou des systèmes plus sophistiqués qui déclenchent l’ouverture de la vanne conduisant à la cuve de rétention au moment où le tracteur arrive sur l’aire.

Les risques principaux à maîtriser Le retour du contenu du pulvérisateur vers la source d’eau Cela peut se produire en cas de dépression dans le réseau et aboutit à la contamination du réseau entier.   2) Solutions : · cuve intermédiaire, · discontinuité hydraulique, · clapet anti-retour

2) Le débordement du contenu du pulvérisateur Nul n’est à l’abri d’un coup de téléphone ou autre urgence qui détourne l’attention de l’opérateur au moment du remplissage. En l’absence d’un système organisé, cela peut aboutir au débordement de liquide ou de mousse qui se répand alors au sol. Solutions : · cuve intermédiaire vanne volumétrique aménagement de l’aire pour recueillir et confiner les eaux contaminées · cuve de rétention

3) Renversement accidentel de produit La manipulation des bidons de produits peut aboutir à un renversement accidentel, par exemple au moment du rinçage des bidons. Solutions : · aménagement de l’aire pour recueillir et confiner les eaux contaminées, · cuve de rétention, · rince-bidon intégré

Quelques questions Quelles sont les différentes sources d’eau potentielles ? Le réseau d’alimentation, les forages, les eaux de récupération des toitures, éventuellement un point d’eau naturel. Dans tous les cas, il convient de vérifier la réglementation locale et de vérifier la qualité de l’eau utilisée (absence de sédiments par exemple). Est-il possible de vidanger les fonds de cuve sur l’aire de remplissage aménagée ? Tout doit être mis en œuvre pour limiter au maximum le volume d’effluents phytosanitaires ramenés à l’exploitation car leur gestion a un coût. Il vaut donc mieux diluer le fond de cuve et l’appliquer sur la parcelle traitée dans le respect des règlements en vigueur pour revenir ensuite sur l’aire avec un reliquat minimisé et le plus dilué possible

DISPOSITIONS PARTICULIÈRES RELATIVES AUX ZONES NON TRAITÉES AU VOISINAGE DES POINTS D’EAU Art. 11. − Après avis de la commission d’étude de la toxicité des produits phytopharmaceutiques, des matières fertilisantes et des supports de culture, une largeur ou éventuellement des largeurs de zone non traitée peuvent être attribuées aux produits selon leurs usages. Ces largeurs ne peuvent être prises que parmi les valeurs suivantes : 5 mètres, 20 mètres, 50 mètres ou, le cas échéant, une largeur supérieure ou égale à 100 mètres. Les largeurs de zone non traitées, déjà attribuées à des produits dans le cadre de l’article L. 253-1 du code rural, sont modifiées comme suit : – largeur de zone non traitée supérieure ou égale à 1 mètre et inférieure ou égale à 10 mètres : 5 mètres ; – largeur de zone non traitée supérieure à 10 mètres et inférieure ou égale à 30 mètres : 20 mètres ; – largeur de zone non traitée supérieure à 30 mètres et inférieure à 100 mètres : 50 mètres.

Art. 12. − I. – L’utilisation des produits en pulvérisation ou poudrage au voisinage des points d’eau doit être réalisée en respectant la zone non traitée figurant sur son étiquetage. II. – En l’absence de mention relative aux zones non traitées dans ces décisions ou sur l’étiquetage, l’utilisation des produits en pulvérisation ou poudrage doit être réalisée en respectant une zone non traitée d’une largeur minimale de 5 mètres.

Art. 13. − I. – Il peut être dérogé à l’obligation de respect d’une zone non traitée visée à l’article 12-I et II du présent arrêté, par arrêté pris au titre de l’article L. 251-8 du code rural qui précise, les modalités d’application des produits à mettre en oeuvre, en particulier pour protéger les points d’eau. II. − L’obligation de respect d’une zone non traitée visée à l’article 12-II du présent arrêté n’est pas applicable : – aux produits bénéficiant d’une autorisation de mise sur le marché pour une utilisation sur plantes aquatiques ou semi-aquatiques ou sur rizière ; – aux produits pour lesquels il est décidé, après avis de la commission d’étude de la toxicité des produits phytopharmaceutiques, des matières fertilisantes et des supports de culture de ne pas appliquer de zone non traitée ; l’autorisation de mise sur le marché et l’étiquetage doit alors le préciser.

A N N E X E 1 CONDITIONS À RESPECTER POUR L’ÉPANDAGE, LA VIDANGE OU LE RINÇAGE DES EFFLUENTS PHYTOSANITAIRES VISÉS AUX ARTICLES 6-II, 7 ET 8 L’épandage, la vidange ou le rinçage des effluents phytosanitaires visés aux articles 6-II (fonds de cuve dilués), 7 (eaux de rinçage externe) et 8 (effluents épandables issus des systèmes de traitement) n’est possible que dans les conditions suivantes : – aucun épandage, vidange ou rinçage n’est autorisé à moins de 50 mètres des points d’eau, des caniveaux, des bouches d’égout et de 100 mètres des lieux de baignade et plages, des piscicultures et zones conchylicoles et des points de prélèvement d’eau destinée à la consommation humaine ou animale. Les distances supérieures, fixées au titre de la réglementation relative aux installations classées pour la protection de l’environnement, de la réglementation sur l’eau ou sur la protection des captages d’eau destinée à la consommation humaine, y compris d’eau minérale naturelle ou du règlement sanitaire départemental, sont à respecter ;

– toute précaution doit être prise pour éviter les risques d’entraînement par ruissellement ou en profondeur des effluents phytosanitaires. En particulier, l’épandage, la vidange ou le rinçage sont interdits pendant les périodes au cours desquelles le sol est gelé ou abondamment enneigé et sur les terrains en forte pente, très perméables ou présentant des fentes de retrait. Ils doivent être réalisés sur un sol capable d’absorber ces effluents, en dehors des périodes de saturation en eau de ce sol et en l’absence de précipitations ; – l’épandage, la vidange ou le rinçage de l’un quelconque de ces effluents (fonds de cuve dilués, eaux de rinçage externe, effluents des systèmes de traitement) sur une même surface n’est possible qu’une fois par an.

Art. 14. − Par dérogation à l’article 12-I du présent arrêté, lors de l’utilisation des produits, la largeur de la zone non traitée à respecter peut être réduite de 20 à 5 mètres ou de 50 mètres à 5 mètres, sous réserve du respect des conditions précisées à l’annexe 3 du présent arrêté.

A N N E X E 3 A. − Conditions à respecter pour pouvoir réduire la largeur de la zone non traitée de 20 à 5 mètres ou de 50 mètres à 5 mètres en application de l’article 14 Les conditions suivantes sont à respecter simultanément : 1. Présence d’un dispositif végétalisé permanent d’au moins 5 mètres de large en bordure des points d’eau : – arbustif pour les cultures hautes (arboriculture, viticulture, houblon et cultures ornementales hautes), la hauteur de la haie doit être au moins équivalente à celle de la culture ; – herbacé ou arbustif pour les autres cultures.

2. Mise en oeuvre de moyens permettant de diminuer le risque pour les milieux aquatiques. Ces moyens doivent figurer sur une liste publiée au Bulletin officiel du ministère de l’agriculture et de lapêche. Chaque moyen retenu doit permettre de diviser par au moins trois le risque pour les milieux aquatiques par rapport aux conditions normales d’application des produits. 3. Enregistrement de toutes les applications de produits qui ont été effectuées sur la parcelle depuis la préparation de son implantation avec la culture annuelle en place ou, pour les autres cultures, au cours de la dernière campagne agricole. Cet enregistrement comporte au moins le nom commercial complet des produits utilisés, ou leurs numéros d’autorisation de mise sur le marché, leurs dates et doses d’utilisation.