BPCE Alain Tourdjman – Directeur Etudes, Veille & Prospective

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Transcription de la présentation:

BPCE Alain Tourdjman – Directeur Etudes, Veille & Prospective 28 février 2017 Rendez-vous trimestriel BPCE L’Epargne « Placements financiers des ménages en 2016: désorientation et réaction des Français face aux taux bas » BPCE Alain Tourdjman – Directeur Etudes, Veille & Prospective

Sommaire 1. Une épargne d’anticipation plutôt que de précaution 2. Epargne et placements financiers, des notions distinctes 3. Les ménages commencent à prendre la mesure (sinon à accepter) des niveaux de taux bas

1.1 Premier constat : conjoncturellement, une moindre appétence à l’épargne… … dans un contexte de redressement du climat de confiance et la situation financière perçue avec des gains de pouvoir d’achat qui frôlent les 2% (1,9% en acquis au T3 2016) au plus haut depuis 2007 INSEE, enquête mensuelle de conjoncture des ménages

1.1 Deuxième constat : mais il demeure l’un des taux les plus stables et les plus élevés en Europe Seule l’Allemagne fait mieux

1.1 D’autant qu’il se maintient depuis la crise à sa moyenne des 25 dernières années… … Malgré une inflation et une croissance du pouvoir d’achat (ses principaux déterminants économiques) au plus bas depuis 30 ans Source : Insee, calculs BPCE

1.2 Révélateur d’une tension entre l’aspiration à bien-vivre et la volonté de se sécuriser L’intention d’épargner est restée forte même pendant la crise… Source : Insee, calculs BPCE

1.2 Une épargne en anticipation de la longue vie Le maintien du taux d’épargne en France depuis 2008 autour de 14,5 - 15,0% constitue une forme de record Cette épargne n’apparaît pas comme une épargne de précaution, par définition temporaire liée à la conjoncture. Elle correspond à : Des anticipations de baisse des revenus futurs et surtout du niveau de protection sociale Un niveau de préoccupation croissante pour les enjeux de la longue vie (retraite, dépendance, aide aux enfants…) et partagé par toutes les générations Une logique structurelle L’épargne est un support clef de la stratégie d’autonomie des ménages Elle joue un rôle essentiel dans les dispositifs de sécurisation des Français car ils privilégient une stratégie patrimoniale à une stratégie assurantielle pour se prémunir à long terme

Sommaire 1. Une épargne d’anticipation plutôt que de précaution 2. Epargne et placements financiers, des notions distinctes 3. Les ménages commencent à prendre la mesure (sinon à accepter) des niveaux de taux bas

2.1 Les placements financiers des ménages ne sont pas à l’image de leur comportement d’épargne Distinguer, en % du revenu Le taux d’épargne (environ 14,5%): le solde du revenu non consommé Le taux d’épargne financière (environ 5,5%) : le solde de l’épargne après déduction de l’investissement Le taux de placements financiers : La somme des flux placés par les ménages sur l’ensemble des actifs financiers détenus à titre privé : les DAV, les livrets, l’EL, les CAT, l’assurance-vie, les titres Nous faisons ici le choix de ne pas tenir compte des actions non cotées, autres participations et crédits aux entreprises qui constituent plutôt des actifs professionnels et dont l’évaluation est très aléatoire Ce taux peut être calculé intérêts compris ou non Hors intérêts, il représente mieux l’effort net de placement supplémentaire des ménages Intérêts compris, il représente mieux l’accroissement total de leur patrimoine financier privé

2.1 Les placements financiers des ménages ne sont pas à l’image de leur comportement d’épargne Distinguer, en % du revenu

2.3 Les actifs risqués toujours à distance, pas de détente apparente sur l’aversion au risque La confiance n’est pas revenue sur les titres et les flux totaux ont rarement été positifs depuis une décennie Source : BDF, BPCE

2.2 Les placements financiers des ménages hors titres se sont redressés depuis 2015 L’année 2016 a confirmé le redressement des flux financiers après le bas niveau de 2011-2014 Source : BDF, BPCE

Sommaire 1. Une épargne d’anticipation plutôt que de précaution 2. Epargne et placements financiers, des notions distinctes 3. Les ménages commencent à prendre la mesure (sinon à accepter) des niveaux de taux bas

3.1 La montée des dépôts à vue, un déni des taux bas ? Un faible coût d’opportunité à la détention d’encaisses non rémunérées conduit traditionnellement : À une collecte élevée si les taux (notamment réglementés) sont bas À une collecte faible ou négative au-delà de 2 à 3% sur les actifs disponibles Mais le très haut niveau de la collecte (30,9 Md€) montre que : L’illusion nominale prévaut toujours Les ménages n’ont toujours pas accepté le nouveau régime de taux

3.2 Un report sur la partie longue de la « courbe des taux de l’offre » Une courbe des taux de l’offre largement déconnectée des taux de marché : Des taux courts à 0,75% plutôt que négatifs Des taux longs de l’ordre de 2% au lieu de 0,5% Un effet d’image et de notoriété qui reporte sur le livret A l’incompréhension, voire le refus des taux bas La partie longue des taux de l’offre a donc longtemps représenté un refuge pour les épargnants via Le PEL (2,0%  31/01/2015 et 1,5%  31/01/2016) L’assurance-vie via un rendement des fonds € encore proche de 2%

3.3 Le livret A, retour en grâce ? Le livret A comme dans une moindre mesure le LDD a supporté de plein fouet l’effet d’image de la baisse des taux Avec une réaction « affective » traditionnelle qui a été aussi une façon d’exprimer le refus du nouveau régime de taux en aout 2014 puis 2015 L’effet de halo des taux bas cède la place à une évaluation plus rationnelle de son rendement relatif Par rapport aux taux courts de marché Mais aussi et surtout par rapport aux taux longs réglementés ou de l’Ass-Vie

3.3 Le livret A entraîne le livret bancaire et le LDD, ce que confirme le mois de janvier !

3.4 Le PEL, l’érosion des gains d’opportunité Le PEL a été porté depuis 3 ans par : Sa rémunération relative élevée Des ouvertures d’opportunité pour prendre en décembre / janvier avant la baisse des taux annoncée Ce deuxième phénomène a perdu de son intensité en 2016 Et la baisse du taux nominal érode l’intérêt pour le produit sans le remettre en cause : 0,7 Md€ / mois de collecte nette

3.5 L’assurance-vie, un recul à relativiser Une baisse des excédents de 29% Mais un niveau de cotisations qui demeure très élevé Une montée des prestations qui a subi le double effet spécifique des « transferts Eckert » et de la loi Sapin 2 L’érosion du rendement en € sur fond de remontée des taux conduit à chercher une meilleure rémunération via les UC L’enveloppe assurance-vie reste appréciée mais elle est moins hégémonique sur les choix de placements des ménages

3.5 L’assurance-vie, le basculement fonds € vers contrat UC à confirmer sur les cotisations

3.6 Une stabilisation et un rééquilibrage de la collecte en 2016 2016 : estimations Source : BdF, FFSA, calculs et estimations BPCE

3.7 Un suivi mensuel des placements financiers des ménages  abonnez-vous !!