La perception du handicap à travers le temps de l’Antiquité à nos jours 1
Dans l’Antiquité - 4000-2000 av. JC D’une manière générale, les personnes handicapées étaient totalement exclues de la société. Considérées comme impures ou victimes d'une malédiction divine, certaines étaient tuées dès la naissance. Sauf en Egypte où l’infirmité représentait quelque chose de magique, de cosmique. Les personnes handicapées étaient en quelque sorte supérieures à l'homme et inspiraient le respect.
Civilisation gréco-romaine 2000 av. JC – 500 Les Grecs et les Romains différenciaient le handicap mental du handicap physique. Les parents dont l’enfant avait un handicap trop voyant (difformité) pouvaient décider de l’abandonner et de le laisser mourir (rite de l’exposition). Les personnes handicapées mentales pouvaient être chassées ou bien gardées dans leurs familles.
Epoque médiévale Ve - XVe siècle Le handicap est toujours perçu comme une manifestation divine. Infirmes, pauvres et malades étaient des indigents et, à ce titre, bénéficiaient de l’aumône des riches et de l’assistance de l’église. Création des premiers hôpitaux et hospices où vieillards, jeunes filles sans dot, malades, enfants abandonnés et infirmes se côtoient. Au XVe siècle, la famine et l’apparition de grandes épidémies ont favorisé l’exclusion des indigents. La peur s’est installée. Les personnes handicapées étaient exclues et moquées.
Fin du Moyen-Âge / Renaissance 1300 - 1700 Les guerres et la famine provoquent un exode vers les villes : le nombre d’indigents augmente considérablement. Après une période où l’assistance et l’accueil étaient normal, une politique d’enfermement et d’exclusion est mise en œuvre à partir du XIVe siècle. Pour survivre, les infirmes étaient exposés dans les foires, amusaient la cour en tant que bouffon du roi ou faisaient l’aumône. Les personnes handicapées avaient un droit officiel de pouvoir mendier (lettre de mendicité).
Le siècle des Lumières 1715-1789 L’avancée des connaissances scientifiques et les nouvelles théories philosophiques permettent une "humanisation" du sort des personnes handicapées (déviants). Principe de l’égalité entre les hommes et première approche de la notion de ré-éducation. Création d’une école pour enfants sourds (1760 Abbé de l’Epée) et d’une institution pour enfants aveugles (1786 Valentin Haüy). Le siècle des Lumières fait apparaître de nouveaux courants de pensée : la raison, la science et le respect de l’humanité. Les mendiants sont progressivement pris en charge par l’État à partir de la Révolution française.
XIXe siècle – début du XXe siècle Au début du 19e siècle, les invalides de guerre percevaient une pension mais les infirmes vivaient encore de la charité. L’intérêt pour les maladies de l’esprit et pour les enfants dits idiots est grandissant. La fin du 19e siècle et le début du 20e voient la signature de plusieurs lois : Charte de l’assistance (1889), loi Ferry (1898), Assistance aux vieillards, infirmes et incurables (1905)…et la création des classes de perfectionnement (1909) pour les enfants dits "anormaux d’école".
XXe siècle – 1900-1945 Grâce aux progrès de la science, on finit par admettre que le handicap n’a rien à voir avec le divin. Pour autant, durant la première moitié du 20e siècle, les personnes handicapées restent marginalisées, enfermées. La montée du fascisme entraîne une régression dans la perception du handicap. Ce sont les guerres qui font évoluer le regard et la prise en charge des personnes handicapées du fait du grand nombre de blessés et de mutilés. Créations de nombreuses associations dédiées.
De 1945 à 2000 De nombreuses lois sont votées notamment : - 1re grand dispositif législatif en France sur le handicap (1975) : droit à l’intégration scolaire - Loi en faveur des personnes handicapées (1987) - Loi relative à la protection des personnes contre les discriminations en raison de leur état de santé ou de leur handicap (1990)
XXIe siècle Loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées. →Loi votée pour améliorer la prise en charge du handicap dans tous ses aspects (scolaire, professionnelle, accessibilité…) et une reconnaissance d'envergure nationale.