Les Déterminants De L’investissement

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Les Déterminants De L’investissement Encadré par : Mr. Essafi Réalisé par : Kaouzy Boutaïna Lakhal Majda

La croissance dépend doublement de l'investissement La croissance dépend doublement de l'investissement. En effet, l'investissement est, au côté de la consommation, une des composantes importantes de la demande. Une diminution de l'investissement se traduit, par un ralentissement de la croissance, comme l'illustre l'actuel épisode conjoncturel. Mais il joue aussi un rôle déterminant pour modeler la capacité productive d'une économie.

Du niveau et de la composition de l'investissement dépendent fortement les capacités productives de l'économie, lesquelles conditionnent largement la prospérité des pays développés. Ce lien très fort entre investissement et croissance incite à analyser les déterminants de l'investissement, afin notamment de mieux comprendre quelle stratégie de politique économique serait susceptible de soutenir une progression équilibrée de l'investissement.

L’investissement est un engagement durable de fonds destiné à acquérir des immobilisations, c’est-à-dire des actifs matériels et immatériels nécessaires à l’activité productive pour maintenir ou accroître la capacité de production. C’est donc une variable clé de la croissance.

On peut distinguer les investissements selon différents critères, ce qui facilite souvent l'analyse: Les investissements matériels: sont ceux qui augmentent le stock de capital technique. Les investissements immatériels: sont constitués des dépenses de logiciels, mais aussi de celles de recherche-développement, de publicité-marketing et de formation du personnel.

Les entreprises sont les investisseurs principaux, mais elles sont loin d'être les seuls agents qui investissent. Les Administrations publiques, et en particulier l'Etat, jouent un grand rôle dans l'investissement. Et les ménages investissent quand ils achètent un logement. Les investissements des entreprises sont aussi appelés investissements productifs.

On parle ici seulement de l'investissement productif: L'investissement de capacité a pour objectif d'augmenter les quantités produites. L' investissement de productivité a pour objectif d'augmenter la productivité, c'est-à -dire de produire en économisant du travail ou du capital ou des matières premières. L’ investissement de remplacement a pour objectif de remplacer une machine usée ou obsolète.

Mesure de l’investissement: le taux d’investissement s’agit d’un taux qui mesure l’importance de l’investissement par rapport au PIB: Taux d’investissement = FBCF / PIB*100 La formation brute de capital fixe est l'agrégat qui, en comptabilité nationale, mesure l‘investissement des différents agents économiques résidents en capital fixe, c'est-à-dire d'actifs corporels ou incorporels: FBCF= investissement national + variation de stock

La rentabilité des projets favorise l’investissement des entreprises, cependant cela peut ne pas être suffisant car d’autres facteurs interviennent dans la décision d’investir.

I. La rentabilité des projets et le taux d’intérêt ne suffisent pas pour expliquer les fluctuations. 1.La rentabilité et le rôle du taux d’intérêt 2.L’influence de la conjoncture boursière: Le Q de Tobin II. Les conditions de financement ont aussi un impact sur la décision d’investir. 1.Les diverses formes de financement 2.L’investissement et coût de production III. La demande anticipée semble aujourd’hui jouer un rôle majeur. 1.La corrélation entre demande anticipée et investissement 2.l’hypothèse keynésienne de la demande anticipée IV. L’investissement au Maroc.

I. La rentabilité des projets et le taux d’intérêt ne suffisent pas pour expliquer les fluctuations. 1.la rentabilité et le rôle du taux d’intérêt: a. la rentabilité: Un investissement est rentable si son coût est inférieur aux revenus qu’il entraînera. L’entrepreneur fait donc un calcul de rentabilité en comparant le coût de l’investissement et son rendement espéré, il en déduit le profit escomptés. On calcule ainsi un rendement qui est égal au rapport entre les profits escomptés de l’investissement et ses coûts.

Mais ce calcul est incertain car il inclut différentes variables qui ne peuvent être qu’anticipées : l’évolution de la valeur de la monnaie , la durée de vie de l’investissement, la vente de la production qui permettra la réalisation des profits escomptés. Ces estimations par avance ne peuvent qu’être aléatoires.

Le profit qui est l’objectif de l’entreprise capitaliste est un facteur-clé de l’investissement : il s’agit aussi bien du profit à venir que du profit espéré. La rentabilité escomptée de l’investissement est liée aux profits tirés du capital déjà engagé : investir n’est guère attractif si le capital déjà investi rapporte peu, c’est au contraire attirant si la rentabilité est élevée. Enfin, un profit élevé facilite une augmentation de capital et donne confiance aux prêteurs.

b. Le taux d’intérêt: L’endettement contribuant à financer l’investissement, il vaut mieux que le taux d’intérêt soit inférieur au taux de profit, il s’agit du taux d’intérêt réel. Si le taux d’intérêt est supérieur à la rentabilité économique, l’entreprise a intérêt à se désendetter ou à placer son épargne. Un taux d’intérêt réel élevé décourage plutôt l’investissement des entreprises.

On appelle taux de profitabilité du capital, la différence entre taux de profit du capital productif et le taux d’intérêt. On prend en considération le taux d’intérêt réel à long terme sur le marché financier. Si la profitabilité est négative , il devient plus intéressant de réaliser des placements que des investissements. Les entrepreneurs réalisent donc en fait un arbitrage entre ces deux usages alternatifs de leur épargne.

2. Le q de Tobin: l'entrepreneur investit dans de nouveaux projets si le marché les valorise au-delà de ce qu'ils ont coûté. L'investissement est rentable tant que l'accroissement de la valeur de la firme reste supérieur à son coût. James Tobin propose de suivre un ratio, dit Q-moyen: Un Q-moyen supérieur à 1 révèle que le marché anticipe une profitabilité de l'investissement au-delà de son coût. Au contraire, si le ratio Q est inférieur à 1, le marché anticipe une profitabilité de l'investissement inférieure à son coût.

L'effet du taux d'intérêt sur l'investissement est spontanément intégré par le ratio Q. En effet, les marchés valorisent les entreprises en actualisant leurs recettes futures attendues à l'aide du taux d'intérêt réel ; ainsi, une hausse des taux d'intérêt réduit la valeur actualisée de l'entreprise, et, de ce fait, le cours actuel de ses actions. La variation du taux d'intérêt modifie ainsi la valeur du ratio Q.

le Q de Tobin a l'avantage de tenir compte de plusieurs facteurs : le taux d'intérêt, la rentabilité et les anticipations, étant donné que ces facteurs influencent les cours boursiers.

II. Les conditions de financement ont aussi un impact sur la décision d’investir: 1. les diverses formes de financement: A) Le financement par autofinancement:   L’autofinancement est un financement interne dégagé par l’entreprise grâce à son activité. L’autofinancement est un financement peu risqué car stable et non remboursable. Cependant, il ne peut être retenu comme seul mode de financement des investissements car il suppose un arbitrage en faveur des réserves au détriment des dividendes distribués, ce qui risque de mécontenter les associés et actionnaires de l’entreprise. Il est en outre limité par la capacité de l’entreprise à créer de la richesse grâce à son activité.  

L’autofinancement est un mode de financement dont le coût apparent est nul puisque l’entreprise n’a pas d’intérêts à verser. B) Le financement par augmentation de capital :   L’augmentation de capital constitue une source de financement interne lorsqu’il est fait appel aux actionnaires ou associés d’origine pour accroître les ressources stables. Si, au contraire, l’augmentation de capital se fait grâce à de nouveaux associés, il s’agit d’un financement externe.

L’augmentation de capital est rémunérée à travers les dividendes versés aux actionnaires. Cependant ce coût est maîtrisé par l’entreprise qui ajuste le montant des dividendes chaque année en fonction des bénéfices réalisés et de la stratégie mise en oeuvre.

C) Le financement par recours à l’emprunt :   L’emprunt est une opération juridique et financière par laquelle un ou plusieurs agents économiques, le ou les prêteurs, mettent à la disposition d’un autre agent économique, l’emprunteur ,une somme d’argent en contrepartie du remboursement du capital et du versement périodique d’intérêts.

L’emprunt entraîne une perte d’indépendance financière de l’entreprise vis-à-vis de ses banquiers et ne peut être la seule ressource de financement stable de l’entreprise car il est limité par la capacité d’endettement de cette dernière.

D) Le recours au crédit-bail:   Le crédit-bail est un mode de financement offert par des sociétés spécialisées (crédit bailleur) par lequel l’entreprise renonce à acheter le bien elle-même, mais le loue au crédit bailleur pour une durée déterminée avec une promesse de vente à l’échéance.  

Le crédit-bail permet de financer un investissement sans aucun apport de capitaux, sans dégrader la capacité d’endettement, tout en limitant le risque d’obsolescence du matériel car la plupart des contrats prévoient des clauses d’échange pour matériel plus performant.

2. LE RÔLE DU COÛT DES FACTEURS DE PRODUCTION: A court terme, lorsque le niveau de production est contraint par les débouchés, c'est le coût relatif des facteurs de production qui est pris en compte. Ainsi, si le coût du capital s'élève par rapport aux charges salariales, l'entreprise a intérêt à limiter les dépenses d'investissement, en substituant une plus grande quantité de travail au capital. Dans un cadre de plus long terme, où le programme de production n'est pas contraint par les débouchés, c'est le coût réel de chaque facteur qui intervient dans la décision d'investissement.

Cette relation entre coût des facteurs de production et niveau de l'investissement apparaît théoriquement solide. Pourtant, les études empiriques réalisées au niveau macroéconomique ont longtemps échoué à mettre en évidence l'incidence du coût des facteurs de production sur l'investissement.

III. La demande anticipée semble aujourd’hui jouer un rôle majeur: 1 III. La demande anticipée semble aujourd’hui jouer un rôle majeur: 1. la corrélation entre demande anticipée et investissement: Il semble admis que la demande anticipée est le déterminant principal de l'investissement. la demande effective est un principe exclusivement keynésien, c'est le niveau de la demande de biens de consommation et de biens d'équipement ainsi que les exportations anticipés par les entreprises. Ce niveau est important car on ajuste le niveau de la production souhaité, et donc l'investissement et l'emploi, sur le niveau de la demande anticipé par les entreprises.

En période de faible croissance ou de récession, les entreprises adoptent une stratégie d'investissement prudente, elles ne cherchent pas à augmenter leurs capacités de production, et parfois même ne renouvellent pas les équipements devenus obsolètes. Au contraire, en période de croissance soutenue, les entreprises sont incitées à investir pour augmenter leurs capacités de production, afin de profiter de la hausse de la demande.

2. L’hypothèse keynésienne : La demande anticipée, synonyme de la demande effective de Keynes, est la demande adressée aux entreprises et prévue par les entrepreneurs afin de déterminer leur niveau de production, d’investissements et d’embauche.

si la demande anticipée est faible, les anticipations des entrepreneurs se traduiront par une offre faible, de faibles revenus distribués et dépensés, et de nouveau par une demande anticipée faible. Il n’existe pas de processus automatique de rééquilibrage d’où l’intervention de l’Etat nécessaire pour Keynes dans une telle situation avec des politiques budgétaires et le multiplicateur.

A l’inverse, si la demande anticipée est forte, les anticipations des entrepreneurs se traduiront cette fois-ci par une offre abondante, des revenus conséquents distribués et dépensés, et l’application de la théorie de l’accélérateur de Keynes à propos de l’investissement.

La mesure de l'accélérateur se fait par le rapport entre le stock de capital et le niveau de production : la constante obtenue, appelée « coefficient de capital » mesure l'intensité du phénomène d'accélération. Plus elle est élevée, plus l'investissement doit être important pour atteindre le niveau de production souhaité.

L'effet d'accélération s'inscrit dans la vision keynésienne d'un équilibre économique contraint par les débouchés. Dans ce cadre théorique, une politique de relance budgétaire, suscitant une demande autonome supplémentaire, est un instrument efficace de relance de l'investissement.

IV. La place de l’investissement au Maroc: 1 IV. La place de l’investissement au Maroc: 1. la croissance de l’investissement public en 2010 Moins d’argent, moins d’investissements. C’est, en principe, la règle générale, en particulier pendant les moments de crise. La conjoncture économique difficile et ses répercussions sur les recettes de l’Etat qui ont considérablement baissé en 2009 laissent croire qu’il en sera ainsi. Mais de l’autre côté, le gouvernement sait pertinemment aussi que l’Etat, et spécialement en période difficile, doit jouer son rôle de locomotive à travers les grands chantiers d’infrastructures notamment.

Ce n’est donc pas un hasard si en 2010 l’investissement public a atteint le record de 163 milliards de DH, soit 20% de plus qu’en 2009, et dont 54 milliards de DH seront financés dans le cadre du Budget général. 2.la croissance de l’investissement en 2011: La croissance de l'investissement en 2011 est due au regain de confiance des opérateurs économiques et à l'amélioration de l'attractivité de l'économie nationale en investissements directs étrangers (IDE), ainsi qu'au maintien à un niveau élevé des dépenses d'investissement du secteur public.

3.la croissance de l’investissement en 2012 Pour atteindre ces objectifs, jugés trop optimistes par les composantes de l’opposition, dans un contexte de crise mondiale mais surtout de sécheresse, le gouvernement Benkirane mise beaucoup sur la demande intérieure qui sera boostée par un effort d’investissement plus soutenable. C’est une première dans l’histoire du pays car l’effort global pour 2012 se chiffre à 190 milliards de DH, en hausse de 12,55% (+21 milliards) par rapport à 2011. Ce montant global comprend, entre autres, l’investissement du budget général pour 59,13 milliards de DH, au lieu de 54,8 milliards en 2011 et celui des entreprises et établissements publics pour 122,8 milliards de DH.

Conclusion En terme de notre analyse, on constate que les déterminants de l’investissement contribuent efficacement dans la détermination de la politique économique des pays, ainsi que le maintien de l’équilibre de l’investissement.