L’autisme : comprendre le diagnostic

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Transcription de la présentation:

L’autisme : comprendre le diagnostic FORMATION DES AIDANTS L’autisme : comprendre le diagnostic

Plan de la journée La triade autistique Les Troubles Envahissants du Développement Le Trouble du Spectre Autistique Les pathologies associées aux TED Les troubles associés aux TED Les maladies génétiques et autres pathologies Examens complémentaires et consultations spécialisées Ce que nous savons : état des connaissances Devenir des personnes avec TED L’annonce du diagnostic et les étapes d’acception

Selon vous, quelles sont les particularités présentées par votre enfant ?

La triade autistique + + Les intérêts restreints et répétitifs + + Les relations sociales La communication Les intérêts restreints et répétitifs Particularités sensorielles

Les Troubles Envahissants du Développement (TED) Pour poser un diagnostic, les professionnels utilisent la Classification Internationale des Maladies version 10  (CIM 10). Une autre classification existe et est également utilisé dans la pratique : le Manuel Diagnostique et Statistique des Troubles Mentaux (publié par la Société américaine de psychiatrie (APA). Ces classifications regroupent les différents troubles en CATEGORIES.

La catégorie : Troubles envahissant du développement La catégorie des TED comporte 5 sous-types : Autisme Syndrome d’Asperger Syndrome de Rett Trouble désintégratif de l’enfance Autisme atypique ou TED NS

Le Trouble du spectre autistique Depuis mai 2013, utilisation du terme « Trouble du Spectre Autistique » (DSM V) Le TSA sont inclus dans une catégorie plus vaste : les Troubles Neurodéveloppementaux. Le TSA comprend les troubles antérieurement qualifiés d’autisme infantile, de syndrome d’Asperger, de TED NS. Pas de distinction entre les différents sous-types mais spécification du degré de sévérité des symptômes et du niveau de soutien nécessaire.

DSM IV DSM V Troubles 1ère, 2ème enfance ou adolescence Troubles neurodéveloppementaux Troubles envahissants du développement Troubles autistiques Syndrome d’Asperger Trouble envahissant du développement non spécifié Syndrome de Rett Trouble désintégratif de l’enfance Trouble du spectre de l’autisme

Les pathologies associées aux TED - Epilepsie : plus fréquente que dans la population générale (5 à 40 % des personnes avec TED) : Risque plus élevé chez les filles Plus fréquente dans l’enfance (pics dans la petite enfance et à l’adolescence) Risque plus élevé en cas de RM associé - Retard mental (RM) : prévalence variable suivant le type de TED : Autisme infantile : 70 % de RM (40 % profond, 30 % léger) Autisme atypique, autres TED,… : plus faible Syndrome d’Asperger : absent (définition)

Les troubles associés aux TED Troubles du sommeil : 45 à 86 % des enfants avec autisme - Troubles psychiatriques : plus fréquents que dans la population générale (50 à 75 % des personnes avec TED, difficiles à diagnostiquer en cas de retard mental (RM) associé) : Anxiété et dépression chez l’adulte sans RM Trouble Déficitaire de l’Attention Hyperactivité (TDAH) chez l’enfant Possibilité de pathologie psychotique (délire)

Les maladies génétiques et autres pathologies - Certaines maladies génétiques monogéniques sont associées à des TED : Syndrome du X fragile Sclérose Tubéreuse de Bourneville Autres anomalies génétiques et chromosomiques (Syndrome de Rett) (pathologie dégénérative TED) - D’autres pathologies somatiques peuvent coexister avec les TED (ou survenir), comme chez toute autre personne (difficulté de les repérer et du diagnostic)

Examens complémentaires et consultations spécialisées A la recherche de pathologies associées et d’éléments étiologiques Vision, audition Neurologie (et épilepsie) Somatique (maladies associées) Génétique (maladies génétiques associées) Utilité d’une IRM morphologique cérébrale avec spectroscopie (moment de réalisation à discuter) Repérage de troubles ou pathologies psychiatriques associées et diagnostic différentiel en utilisant des échelles validées

Ce que nous savons - Avec retard mental : 2/1 Sans retard mental : 6/1 Les TED sont présents dans toutes les classes sociales (et toutes les ethnies) Sex-ratio : 4 garçons/1 fille - Avec retard mental : 2/1 Sans retard mental : 6/1 Risque de récurrence (risque d’autisme pour un nouvel enfant dans une fratrie avec un enfant TED) : - Antécédent de garçon TED : risque de récurrence 4 % - Fille TED : 7 % - 2 enfants TED : 25 à 30 % - Concordance chez les jumeaux monozygotes : 70 à 90 % Légère augmentation de risque avec l’âge des parents, plus grande fréquence des antécédents périnataux

Ce que nous savons Les caractéristiques psychologiques des parents ne sont pas un facteur de risque. La théorie du dysfonctionnement relationnel entre la mère et l’enfant comme cause du TED est erronée.

Pas de lien prouvé scientifiquement avec l’intolérance au gluten du nourrisson avec la vaccination ROR (Rougeole-Oreillons-Rubéole) avec la présence de mercure dans l’environnement

Devenir des personnes avec TED Le diagnostic initial est stable pendant toute la vie (80 à 92 % des cas) Cependant les symptômes peuvent se modifier au cours de la vie (en particulier ceux de la triade autistique). Les requalifications diagnostiques concernent surtout les catégories Asperger, autisme atypique ou autres TED et sans précision (l’évolution positive de certaines personnes fait qu’ils peuvent ne plus remplir les critères diagnostiques initiaux). La plupart des personnes diagnostiquées TED durant l’enfance garderont des particularités tout au long de leur vie.

Devenir des personnes avec TED Principaux facteurs de l’évolution : Précocité et conditions d’apparition des troubles Intensité de la symptomatologie Présence de troubles associés (retard mental, épilepsie, maladies somatiques) ; le niveau intellectuel demeure le facteur prédictif le plus fiable Facteurs environnementaux ; la précocité des stimulations par les dispositifs éducatifs et de soins est un facteur positif d’influence sur l’évolution des troubles Approches variées mais hiérarchisées pour répondre à la diversité clinique

Évolution de la communication et du langage Devenir des personnes avec TED Évolution de la communication et du langage Amélioration possible de la communication et du langage tout au long de la vie, en particulier la communication non verbale Améliorations observées lors du passage de l’adolescence à l’âge adulte chez 1 personne/2 avec autisme infantile En l’absence de langage fonctionnel à l’âge de 5 ans, probabilité de + en + faible de son émergence ultérieure 10 % des adultes avec autisme infantile n’ont pas de langage

Évolution des interactions sociales et des émotions Devenir des personnes avec TED Évolution des interactions sociales et des émotions Élément le plus persistant de la triade autistique au cours de la vie Environ 50 % des personnes avec autisme infantile présentent des troubles sévères des interactions sociales à l’âge adulte L’expression des émotions à l’âge adulte s’améliore plus chez les personnes avec autisme infantile sans RM que chez celles avec RM associé

L’annonce du diagnostic et les étapes d’acception

L’annonce du diagnostic Secret médical non opposable au patient et à la famille Loi du 4 mars 2002 : Toute personne a le droit d’être informée de son état de santé Annonce du diagnostic : moment de remaniement familial, orientation, adhésion des parents au traitement et à l’accompagnement Littérature peu importante autour de cette question Attitude des professionnels Clarté des informations Capacité à répondre aux questions

L’annonce du diagnostic Information avant diagnostic : Éviter d’annoncer le diagnostic avant les résultats de l’évaluation pluridisciplinaire Avant 2 ans : ne pas utiliser le terme « autisme » ou TED En cas de doute : notion de trouble du développement à préciser

L’annonce du diagnostic Information après diagnostic : Médecin coordonnateur : Annoncer le diagnostic aux 2 parents Dans le service d’évaluation : délai < 1 mois Cadre accueillant : discussion durée suffisante => questions Nosographie internationale CIM 10 Difficulté précision du diagnostic : « TED non spécifié » , « trouble du développement » => évaluation ultérieure Rapport oral et écrit Information des familles sur leurs droits, associations, ressources etc.

L’annonce du diagnostic Information à la personne (enfant, adolescent, adulte) Médecin coordonnateur => information Au terme de la procédure diagnostique ou à un autre moment clé : Perception de la différence Orientation etc Prise en compte de l’âge, capacités cognitives Attention particulière pour la fratrie : information spécifique ?

L’annonce du diagnostic Liens entre la procédure diagnostique et les actions de prise en charge Diagnostic  articulation immédiate  Prise en charge Contact entre l’équipe qui a posé le diagnostic et les professionnels concernés par la prise en charge éducative, pédagogique, accompagnement

Comment avez-vous vécu ce moment?

Les étapes de l’acceptation Découverte que son enfant présente un TED : les parents traversent des étapes qui vont les conduire du diagnostic à l’acceptation. Ces étapes sont inévitables. Il s ‘agit d’un processus normal. Le temps et l’intensité de chaque étape diffèrent d’un individu à l’autre. Bien que décrites de façon séquentielle, les réactions impliquées dans chacune de ces étapes peuvent se chevaucher.

Les 5 étapes : Le CHOC Le REFUS La DETRESSE « J’ai mal » « Je me protège » La DETRESSE « Je n’en peux plus » L’ADAPTATION « J’accepte» Le DETACHEMENT « Je suis prêt »

1ère réaction suite à l’annonce du diagnostic (ou avant) Le CHOC 1ère réaction suite à l’annonce du diagnostic (ou avant) Emotions vives ou blocages, affolement, anxiété élevée, colère « Je me sentais paralysé. On me parlait, mais c’est comme si je n’entendais rien. C’était comme un tremblement de terre. Mais quand j’y pense, je m’en doutais depuis longtemps, mais je n’avais pas envie d’avoir raison ».

Négation du diagnostic et ses conséquences Le REFUS Négation du diagnostic et ses conséquences Recherche d’un autre avis plus favorable Anxiété Colère contre les intervenants Incapacité momentanée de faire face à la situation   « Les médecins se trompent. Ils ne l’ont pas vu assez longtemps et ils n’ont pas fait suffisamment d’examens pour juger. Et ce jour-là, mon fils n’allait pas bien. A la maison, il n’est pas comme ça. Là, il pleurait, il criait, il n’a pas bien participé. Mais je sais qu’il est bien plus capable que ça ».

Prise de conscience de l’impact du diagnostic La DETRESSE Prise de conscience de l’impact du diagnostic Période de dépression ou de désespoir Sentiment de culpabilité Recherche des causes Isolement Perte de l’estime de soi « C’est de ma faute. Il n’y a rien à faire. Je suis découragée. Je vais encore me disputer avec mon mari à cause de ça. Je ne sais pas ce que j’ai fait pour mériter ça. Pendant ma grossesse, je n’ai pas bu, pas fumé, j’ai fait tout ce qu’on m’a dit de faire. Mais peut-être que … Je me sens tellement triste. Personne ne peut me comprendre. Je n’en peux plus, il m’arrive même d’avoir des pensées terribles et cela me fait culpabiliser ».

Augmentation de la capacité de voir la réalité dans son ensemble Le DETACHEMENT Etape de transition Augmentation de la capacité de voir la réalité dans son ensemble Changement des objectifs de vie en fonction de la nouvelle situation Emotions moins intenses « Ma femme et moi, nous nous entraidons : si l’un se décourage, l’autre le soutient. Je suis content, mon enfant fait des progrès. Il a encore des difficultés mais j’ai l’impression que le pire est passé ».

Apparition de satisfaction et de joie L’ADAPTATION Acceptation variable et réaliste des capacités, des limites et du potentiel de son enfant Apparition de satisfaction et de joie « C’est bon pour moi de le voir faire des tas de choses et progresser. Il est tellement beau et il est devenu tellement fort. Je suis enfin capable de voir mon enfant tel qu’il est, un enfant avant tout. Il a l’air heureux et ça me rend heureuse. Autiste ou pas, nous l’aimons et c’est cela qui compte ».

Dans un couple, le fait de ne pas vivre les même étapes en même temps peut entraîner des tensions. IL EST IMPORTANT DE FAIRE LE POINT SUR CE QUI EST VECU ET DE NE PAS HESITER A EN PARLER.

Plusieurs facteurs peuvent influencer la trajectoire d’un individu vers la réorganisation. Le parent va mettre en place des stratégies pour faire face aux différentes situations et continuer d’avancer. On les appelle des stratégies adaptatives.

Quelles stratégies avez-vous mis en place ? Faut-il en parler à l’entourage et comment ? 

Il existe des réseaux d’entraide entre familles, des associations de parents.