L’Impressionnisme (1874-1886) laisse la place au Postimpressionnisme (après 1880)… La découverte de la photographie remet en question le rôle de la peinture. Les jeunes peintres essayent de trouver une nouvelle tâche pour l’art: ils vont s’intéresser à la lumière et au changement de l’apparence des paysages et des objets. Ils forment le groupe d’ « Impressionnistes » (Claude Monet, Camille Pissaro, Alfred Sisley, Auguste Renoir, Berthe Morisot, puis Mary Cassat et d’autres artistes associés au mouvement). Le mouvement dure « officiellement » 12 ans, de la première exposition du groupe en 1874, jusqu’à la dernière, huitième, en 1886. Avant la fin du siècle, l’impressionnisme gagne une vaste audience parmi les artistes et le public, mais de ce fait, cesse d’être un mouvement d’avant-garde: dorénavant, une autre peinture va occuper le devant de la scène: l’impressionnisme laisse la place au postimpressionnisme. de la première exposition en 1874 à la dernière, huitième, en 1886
4-1 Le postimpressionnisme Georges Seurat (1859-1891) Paul Cézanne (1839-1906) Vincent Van Gogh (1853-1890) Paul Gauguin (1848-1903) Henri de Toulouse Lautrec (1864-1901)
Le Postimpressionnisme: le terme Ce terme s’applique à toute peinture d’importance après 1880, mais se rapporte plus spécifiquement au groupe d’artistes qui tous passèrent par la phase impressionniste, en adoptèrent les principes, puis, insatisfait de sa portée, portèrent leur recherches plus loin. Ces peintres, dont Georges Seurat, Paul Cézanne, Vincent Van Gogh, Paul Gauguin, Henri de Toulouse Lautrec pour ne citer qu’eux, vont évoluer dans des directions différentes. La peinture postimpressionniste n’est donc pas un style homogène, reconnaissable comme l’impressionnisme. Nous allons aujourd’hui commencer notre étude des peintres postimpressionnistes par Georges Seurat, voir quelle direction prend son œuvre, puis, dans les semaines qui suivent , voir quelles ont été les directions prises par les autres…
4-4-1 Le post-impressionnisme Georges Seurat (1859-1891) Paul Cézanne (1839-1906) Vincent Van Gogh (1853-1890) Paul Gauguin (1848-1903) Henri de Toulouse Lautrec (1864-1901)
Georges Seurat (1859-1891) Le premier des peintres postimpressionnistes dont on va parler, Georges Seurat, pendant sa courte carrière arrêtée par sa mort à l’âge de 32 ans, se consacra à un petit nombre d’œuvres de très grandes dimensions pour lesquelles il avait préalablement exécuté un grand nombre d’études préliminaires. Voyons un de ses premiers grand tableau, La baignade à Asnières (1883/84): Claude Monet (1840-1926) Georges Seurat, La baignade à Asnières (1883/84)
Georges Seurat, La baignade à Asnières (1883/84)
Georges Seurat, La baignade à Asnières (1883/84)
Georges Seurat, La baignade à Asnières (1883/84) Si le sujet de cette toile, une scène de loisir, est d’un genre populaire à l’époque impressionniste, la technique de Seurat est nouvelle: la surface de la toile est couverte de façon systématique et impersonnelle de petites taches de couleurs pure, cette peinture ne relève plus d’une « impression prise sur le vif »… Georges Seurat, La baignade à Asnières (1883/84)
Le divisionnisme ou le pointillisme La technique de Seurat, couvrant la surface de la toile de petites taches de couleurs pure de façon systématique et impersonnelle, qui vont se mélanger optiquement dans l’œil de l’observateur révèle l’importance que ce peintre accorde à la méthode et à la théorie comme base de sa peinture: ce procédé va être appelé Pointillisme ou Divisionnisme. Seurat, La Tour Eiffel, 1889 Seurat, La Tour Eiffel, 1889
Son chef d’œuvre: Un dimanche après-midi à la Grande Jatte, 1884/86
Les couleurs pures, brillantes et l’effet scintillant et translucide de ses toiles, sa beauté intemporelle a dû plaire à Seurat, et l’emmène lui aussi à affirmer l’autonomie de sa peinture: sa Grande Jatte n’est plus une plage ordinaire, mais une scène de calme beauté intemporelle, et montre une dimension spirituelle et transcendante de l’œuvre de Seurat. Un dimanche après-midi à la Grande Jatte, 1884/86
La surface de la toile: La parade 1887/88 Alors que dans sa Parade, le peu de modelé et de profondeur de champ, les figures soit de face soit de profil, réaffirment la surface de la toile… le tableau organisé en coordonnées cartésiennes les figures soit de face soit de profil (rappelant le hiératisme de l’art égyptien) La surface de la toile: La parade 1887/88
La parade, 1887/88
D’autres oeuvres de Seurat: Le Chahut (1889-90), Le Cirque (1890-91), reprennent, aussi à sa façon, les autres thèmes chers aux impressionnistes: lieux des plaisirs: le cabaret, le cirque…
Paul Signac, Le petit déjeuner, 1885 Après la mort prématurée de Georges Seurat, ce procédé fut continué par un autre peintre pointilliste, Paul Signac… Paul Signac, Le petit déjeuner, 1885
Paul Signac, La Seine à Herblay, 1889 Paul Signac va à nouveau élargir les taches de couleurs… Paul Signac, La Seine à Herblay, 1889
Signac, Le Palais des Papes, Avignon, 1900 …mais aussi les libérer du modèle, aller vers plus de leur autonomie: ces couleurs ne sont plus tout à fait les vrais couleurs du paysage vu… Signac, Le Palais des Papes, Avignon, 1900
Paul Signac, Portrait de Félix Fénéon
Paul Signac, La Seine à Herblay, 1889 Paul Signac va le rester un peintre pointilliste toute sa vie, alors que d’autres peintres s’essayent à la méthode, puis évoluent plus loin. Pour eux, le pointillisme va être juste une des phases. Cela va être le cas de Camille Pissarro, Vincent Van Gogh, Paul Gauguin, puis aussi Matisse.. Paul Signac, La Seine à Herblay, 1889
D’autres peintres impressionnistes et postimpressionnistes s’essayent à la méthode, tel le peintre impressionniste Camille Pissarro (1892)…
..ou Van Gogh, qui par la suite va aller plus loin… Van Gogh: Boulevard de Clichy , 1887
Signac, Le Palais des Papes, Avignon, 1900 Paul Signac élargit les taches de couleurs mais aussi les libére du modèle, va vers plus de leur autonomie: ces couleurs ne sont plus forcément les vrais couleurs du paysage vu… Signac, Le Palais des Papes, Avignon, 1900
C’est Matisse (Luxe, calme et volupté, 1904-1905), que nous voyons ici aussi essayer la méthode pointilliste qui va, nous allons le voir, pousser encore plus loin cette émancipation de la couleur annoncée par Signac
Le pointillisme (ou divisionnisme) de Seurat La technique de Seurat, couvrant la surface de la toile de petites taches de couleurs pure de façon systématique et impersonnelle, qui se mélangent optiquement dans l’œil de l’observateur va être appelé Pointillisme ou Divisionnisme. L’œuvre principale, Un dimanche après midi à la grande Jatte, peinte en 1883/84 par Seurat, reprend le thème typique pour les impressionnistes (bord de l’eau, plaisirs mondains), ainsi que les couleurs brillantes, mais ne relève plus d’une « impression prise sur le vif », mais d’un long et méthodique travail d’atelier. Seurat, lui aussi, affirme la surface et l’autonomie de la toile (peu de modelé et de profondeur de champ, la frontalité de la représentation) qui donne l’impression de stabilité, et une dimension spirituelle à son œuvre. D’autres peintres vont adopter la méthode, tel Paul Signac, ou Camille Pissaro, d’autres vont s’y essayer avant d’aller plus loin: Van Gogh, Gauguin, Matisse…
Son chef d’œuvre: Un dimanche après-midi à la Grande Jatte, 1884/86
Signac, Le Palais des Papes, Avignon, 1900 Paul Signac va à nouveau élargir les taches de couleurs mais aussi les libérer du modèle, ces couleurs ne sont plus forcément les vrais couleurs du paysage vu… Signac, Le Palais des Papes, Avignon, 1900
Un dimanche après-midi à la Grande Jatte, 1884/86 Mini test 1: Quels est le nom de l’auteur de cette toile, et quel est le mouvement auquel elle appartient? Expliquez-en les caractéristiques, comparez avec les toiles impressionnistes… Un dimanche après-midi à la Grande Jatte, 1884/86