AVEC MARIJO
V O I C I F O I X
Au cœur de lAriège dont elle est le chef-lieu, la ville de Foix se blottit aux pieds des Pyrénées, dominée par les trois tours de son château… La grotte Roc de Foix témoigne dune présence, il y a 15,000 ans, mais cest seulement, en 849, quon trouve les premières traces écrites, avec lavènement de labbaye Saint- Volusien.
LAriège jouxte lEspagne et la principauté dAndorre. Au XIIIe siècle, cette dernière fut dailleurs placée sous lautorité conjointe du comte de Foix et de lévêque de la Seo de Urgel.
A droite, la rue des Grands-ducs (ces oiseaux y nichaient) a gardé son aspect médiéval de ruelle étroite en escaliers, enjambée par des « pontils ».
Le cœur de la ville conserve ses petites rues et ses vieilles maisons, ainsi que de belles fontaines dont celle du cygne.
Blottie sous une place et à droite, la fontaine du cygne.
La Halle
La ville est particulièrement fleurie. Tous les lampadaires sont garnis!
On trouve de vieilles enseignes, comme celle de cette coutellerie…
De loin, on aperçoit le château fort imposant, avec ses trois tours, construit du Xe au XVe siècle. Au début, territoire du Comté de Carcassonne, il fut détaché par Roger Ier le Vieux, au profit de son fils cadet Bernard-Roger, puis érigé en comté, en 1050, en faveur de Roger Ier de Foix, fils du précédent. Les croisades contre les Cathares profitèrent au Comté qui sappropria des biens des condamnés pour hérésie! Pourtant, les comtes furent bien souvent accusés eux-mêmes de cette hérésie ou convaincus de protection des hérétiques!!!
La tour de lArgent, à gauche, date du XIe siècle, tandis que le donjon central, tour du milieu, fut construit au XIIe. Les deux étaient reliées par une construction dun étage qui comprenait une grande salle de réception. La tour ronde fut érigée au début du XVe siècle.
La rampe daccès au château
En 1290, le comté fut uni à la Vicomté de Béarn. Le blason « dor à trois pals de gueules » se transforma en « écartelé en 1 et 4 dor aux pals de gueules et en 2 et3 dor aux deux vaches de gueules ».
Le château joua un rôle de choix dans lhistoire militaire médiévale. Il abrita, également, dillustres et brillantes personnalités, âmes de la résistance, durant la croisade contre les Albigeois. Il demeura siège de garnison jusquà la Révolution et il vit des réceptions grandioses pour accueillir des gouverneurs, dont le Comte de Tréville, capitaine des mousquetaires de Louis XIII et le Maréchal de Ségur, ministre de Louis XVI!
Dans la cour du château.
Les tours servirent de prisons politique et civile durant quatre siècles, jusquen Depuis 1930, le château abrite le Musée Départemental de lAriège. Il sapplique à expliquer lhistoire du comté depuis sa création.
La grande salle du musée et une porte du temps des prisons.
Dans la tour ronde : épaisseur des murs percés de fenêtres, clef de voûte et cheminée.
Vue sur la ville, de la tour ronde.
Le lit qui accueillait Henri IV, dernier comte de Foix, chez son ami Blaise de Villemur, au château de Pailhès, classé monument historique en 1965, fut acquis par le Conseil général en Sa restauration nécessita une attention soutenue. Les rideaux furent démontés pour pouvoir atteindre les broderies par lenvers. Elles ont alors été nettoyées par micro-aspiration pour permettre de les refixer par des fils de soie et leur redonner leur premier aspect.
Des broderies recouvrent aussi les boiseries, qui ont dû être traitées par anoxie (privation doxygène) pour éliminer les insectes.
Pour illustrer les costumes dantan, des mannequins de céramique…
Les tours carrées vues de la tour ronde.
Saint -Volusien fut Evêque de Tours au Ve siècle et il mourut, martyrisé par les Goths, aux portes de Foix. Ses reliques furent conservées en léglise Saint-Nazaire, construite au pied du rocher. Ce serait Charlemagne qui, en action de grâce pour la victoire remportée en 778 sur les Sarrasins, aurait fait ériger cette église de Saint-Nazaire en abbaye qui prit le nom de Saint-Volusien en Au début du XIIe siècle, Roger II, au retour de la croisade, décida de faire construire une église plus vaste qui fut elle-même agrandie au XIVe, puis détruite, en 1582, durant les guerres de religion.
Eglise et abbaye Saint-Volusien, dont les bâtiments sont maintenant occupés par la Préfecture.
Léglise actuelle fut reconstruite au XVIIe siècle sur les vestiges de la précédente et agrandie au XIXe. Il reste quelques éléments du soubassement de la première église, mis à jour en 1963, ainsi que la crypte, le transept et le portail roman côté sud, de celle de 1123.
Les chapiteaux, montrés ci- contre, sont conservés au musée, dans le château. Celui du haut représente une ville assiégée, symbolisée par une porte et une tour centrale, qui se voudrait le siège de la ville de Toulouse, capitale wisigothique prise par Clovis. Des soldats manient épée et arbalète ou travaillent à la sape du mur. Sur le chapiteau du bas, des basilics, se mordant la queue, représentent le Mal en action et les désordres quil génère.
De Foix, il est facile de visiter la grotte de Niaux située à quelques kilomètres seulement. Il faut cependant prendre rendez-vous car les visites sont limitées et très encadrées. Les dessins de lépoque magdalénienne sont généralement exécutés en rouge et saccompagnent parfois de signes : points, traits, claviformes.
Musique : Ensemble Clément Janequin Roland de Lassus : Le temps peut bien Informations prises sur place et sur le site de lAriège catholique. Photos, conception et réalisation : Marie-Josèphe Farizy-Chaussé Octobre 2009
A U R E V O I R