Economie de La Réunion Lycée Bellepierre – Prépas EC – Atelier du 31 mai 2017 – Jérôme Villion
Produit Intérieur Brut (PIB) et Niveau de vie PIB (2015) : 18 Mds € (Pop = 850000 hab) Guyane = 4 Mds € (Pop = 260000 hab) ; Guadeloupe = 8 Mds € (Pop = 400000 hab) ; Martinique = 9 Mds € (Pop = 380000 hab) PIB par habitant (2015) : 21500 € (multiplié par 2 en 20 ans) Guyane = 16000 € ; Guadeloupe = 21000 € ; Martinique = 23000 € France = 33000 € => Cerom et Insee
Une croissance forte, autre caractéristique d’une économie en rattrapage
Un taux de chômage historiquement bas… mais très élevé 2014 2015 2016 Évolution 2016/2015 en % en points Taux de chômage (15 ans ou plus) 26,4 24,1 22,4 -1,7 Champ : personnes de 15 ans ou plus. Source : Insee, enquêtes Emploi en continu 2014 à 2016. Le halo autour du chômage à La Réunion en 2016 Personnes sans emploi souhaitant ou cherchant activement un emploi : 138 000 Chômeurs au sens du BIT : 78 000 Inactifs au sens du BIT (halo) : 60 000 Recherchent , mais ne sont pas disponibles : 6 000 Disponibles mais ne font pas de recherche : 41 000 Ne font pas de recherche et ne sont pas disponibles : 13 000 Champ : personnes de 15 ans ou plus en emploi. Source : Insee, enquête Emploi en continu 2016.
Près d’un jeune sur deux au chômage Taux de chômage Chômeurs nombre Ensemble 15 ans ou plus 22,4 78 000 15-24 ans 44,0 17 000 25-49 ans 21,2 45 000 50-64 ans 16,5 15 000 Guadeloupe Martinique Guyane La Réunion Ensemble 23,8 17,6 23,2 22,4 Hommes 22,2 21,4 22,3 Femmes 25,3 25,2 22,5 Source : Insee, enquêtes Emploi en continu 2016.
Chômage : le rôle de la démographie 1967 : taux de chômage (BIT) = 23% Depuis cette date, hausse parallèle (x 2,8) : de la création d’emploi, et de la population active = croissance démographique (population multipliée par 2) + hausse du taux d’activité => nombre de chômeur multiplié par 2,8 « Hausses simultanées de l’emploi et du chômage constituent le paradoxe du marché du travail réunionnais » Insee (2016), ‘La départementalisation de La Réunion. 1946-2016 : 70 ans de mutations économiques’
Une trappe à non-emploi (inactivité, chômage) ? (1) RUP = région ultrapériphérique CGSS = Caisse Générale de la Sécurité Sociale Fasso = Fonds d’action sanitaire et social obligatoire Bumidom = Bureau pour le développement des migrations dans les départements d’outre-mer franc CFA = franc des Colonies Françaises d’Afrique Lodeom = Loi organique pour le développement économique en outre-mer
Une trappe à non-emploi (inactivité, chômage) ? (2) La part des prestations sociales progresse jusque dans les années 90 Part des prestations sociales autres qu’en nature dans le RDB en milliers d'euros 1950 1960 1970 1980 1990 2000 2010 RDB prix courants Réunion 4 17 130 543 1 653 7 084 12 947 Montant des prestations sociales à La Réunion 2 29 137 449 1 933 3 641 Part des prestations sociales dans le RDB Réunion en % 7 10 22 25 27 28 Part des prestations sociales dans le RDB France en % 15 20 30 33 Source : Impôts - CGSS - Insee, Comptes Economiques à partir de 1970, base 2005
Une inflation faible… mais des prix élevés Inflation (indice des prix à la consommation) : 0% en décembre 2016 (glissement annuel) Ecart des prix entre La Réunion et la France métropolitaine : 7% en 2015 (6,2% en 2010) Antilles-Guyane : écart = +12% prix de l’alimentation : 37% plus élevés à La Réunion (pour un ménage métropolitain) et 17% moins élevés en métropole (pour un ménage réunionnais) => écart de +28% (indice de Fisher) Exceptions : Logement, eau, énergie (écart = -4,3%) ; Transports (-4%)
Des facteurs structurels de la « vie chère » Les prix élevés des produits importés éloignement (économie insulaire) octroi de mer …mais pourquoi ce choix de politique commerciale ? Une concurrence limitée étroitesse du marché oligopoles (monopoles) et ententes Des coûts de production élevés étroitesse du marché (économies d’échelle limitées) sur-rémunération …mais pourquoi ce choix de politique économique et sociale ?
Solutions : intensifier la concurrence ou réglementer les prix ? Intensifier la concurrence : est-ce possible ? Loi de régulation économique outre-mer (LREOM) (2012) : « passer d’une régulation des marchés de détail par un contrôle des prix à une régulation des marchés de gros par la levée des obstacles à la concurrence » notamment par le renforcement des pouvoirs de l’Autorité de la Concurrence réglementer les prix : encore faut-il que le réglementateur connaisse les coûts de production. Ex : prix des carburants et du gaz monopole de la SRPP (Société Réunionnaise de Produits Pétroliers) (rachat par Rubis en 2015) : approvisionnement et stockage ; ce qui est susceptible de limiter, en aval, la concurrence en aval, c’est-à-dire au niveau de la distribution (dominée par la SRPP) Autres exemples : transport aérien, fret maritime, importateurs-grossistes, la grande distribution
D’un monde agricole à une société de services (quid de l’industrie ?) - 1946 : l’agriculture (canne à sucre) représente 2 emplois sur 3 - Depuis 1999 : les services non marchands (personnels de l’Etat et des collectivités locales) représentent + de 40% de l’emploi total. - La progression des services marchands : de 20% de l’emploi total en 1999 à + de 26% aujourd’hui (hôtellerie-restauration, technologies de l’information et de la communication, services aux entreprises)
Le cas particulier du secteur Bâtiment-Construction Fortes fluctuations : entre 6 et 15% de l’emploi total depuis 1954 Cause principale : l’action (fluctuante) des politiques publiques Construction de logements : loi de défiscalisation (1986), loi Girardin (2003) Grands travaux : Route des Tamarins (2003-2009) : 1 milliard d’€ (75% supérieur au budget initial) Nouvelle Route du Littoral (2011-2019) : 1,7 milliard d’€ à l’origine d’un tiers de la croissance en 2014 3000 emplois directs, indirects et induits par an (2014-2015)