Les bourses sont offertes par Émile Roberge Bourses pour l’excellence de leur français à deux étudiants du Cégep de Granby Les bourses sont offertes par Émile Roberge
Émile Roberge, Vincent Leclerc Luc Perron Mauï Auger Luc Perron Émile Roberge, Vincent Leclerc Luc Perron
Demain, dès l’aube de Mauï Auger À l’heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-tu, je sais que tu m’attends. J’irai par la forêt. J’irai par la montagne, Je ne peux demeurer loin de toi plus longtemps. Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées, Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit, Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées, Triste. Et le jour pour moi sera comme la nuit. Je ne regarderai ni l’or du soir qui tombe, Ni les voiles au coin descendant vers Honfleur, Et quand j’arriverai, je mettrai sur ta tombe Un bouquet de houx vert et de bruyère en fleur.
Petit mot sur l’écriture de Vincent Leclerc. Écrire, C’est poser des mots sur le froissement des feuilles à l’automne, sur l’angoisse provoquée par le spectre d’une mort certaine; c’est donner une voix aux sourires tranquilles; c’est partager ses impulsions au-delà des lieux et des âges… Écrire est une heureuse ou mauvaise rencontre avec son lecteur. C’est également la résilience de l’esprit qui doit constamment aller puiser dans ses recoins les plus profonds pour faire naître le renouveau avec justesse, candeur et clarté. Albert Samain, Je rêve de vers doux… Je rêve de vers doux et d’intimes ramages, De vers à frôler l’âme ainsi que des plumages, De vers blonds où le sens fluide se délie Comme sous l’eau la chevelure d’Ophélie, De vers silencieux, et sans rythme et sans trame, Où la rime sans bruit glisse comme une rame, De vers d’une ancienne étoffe, exténuée, Impalpable comme le son et la nuée, De vers de soir d’automne ensorcelant les heures Au rite féminin des syllabes mineures, De vers de soirs d’amour énervés de verveine, Où l’âme sente, exquise, une caresse à peine… Je rêve de vers doux mourant comme des roses.