L’impressionnisme L’intérêt pour le changement des apparences des paysages et objets par lumière changeante, pour l’impression qu’ils font; Pour capter ces impressions: la sortie en plein air, les peintures faites rapidement, au trait visible, rappelant les esquisses, faites en série pour capter ces changements par lumière changeante. Thèmes: paysages, surtout avec plan d’eau, mais aussi scènes de la vie moderne (gares, trains, vapeur, fumée) et mondaine (rues de Paris, bars, théâtres);
4-8-1 L’Impressionnisme en sculpture Auguste Rodin (1840-1917)
L’Impressionnisme en sculpture… Si Claude Monet est la personnification de l’impressionnisme en peinture, Auguste Rodin est le sculpteur qui, à lui tout seul, opéra un changement similaire en sculpture. Voyons quelle forme prend l’impressionnisme en sculpture… Monet, Impression: soleil levant, 1873 Rodin, Le penseur, 1903
La personnification de l’impressionnisme en sculpture: Auguste Rodin (1840-1917)
La réalité première du sculpteur… Manet, 1866, Le fifre Rodin, L’homme qui marche, 1907
La réalité première d’un sculpteur… Si Manet affirme que les taches de couleurs sur une surface plane sont la réalité première du peintre, celle du sculpteur est la matière malléable dans les masses de laquelle, sous les mains du sculpteur, une forme prend vie…
La matière malléable… Mais le bronze ne se travaille pas directement, il est coulé à partir du modèle en argile ou en cire… La pierre est taillé, un travail lent et difficile… Rodin souligne ce processus, laissant apparaitre les traces du procédé de modelage dans l’œuvre coulé dans le bronze. Terminologie: masse, forme, matière, cire, argile, malléable, modelage, bronze, couler dans le bronze, pierre, tailler la pierre
Effets de lumière… Monet, 1875, Camille Monet et son fils Jean (Femme au Parasol) Rodin, L’homme qui marche, 1907
Effets de lumière: la surface du bronze reflète sur les creux et saillies des traces de rajout et d’enlèvement de la matière au modelage laissés apparents dans l’œuvre finale. Ces reflets creusent la forme, lui donnent en même temps vie et mettent en valeur la matière utilisé: nous trouvons en effet une similitude de résultat avec les peintures impressionnistes! Monet, 1875, Camille Monet et son fils Jean (Femme au Parasol) Rodin, L’homme qui marche, 1907
L’inachevé comme principe esthétique Rodin laisse apparaitre les traces du modelage en cire ou argile dans l’œuvre coulé dans le bronze à une étape de travail et dans un état qui, à l’époque, était considéré comme « inachevé ». Son Homme au nez cassé est rejeté par la critique pour les mêmes raisons que les toiles impressionnistes: il semble inachevé, une esquisse pour l’usage privé de l’artiste, et non une œuvre à part entière.
Nous pouvons retracer les origines de ces procédés chez Michelange, que Rodin admirait, et son « non finito ». Voyons ici le groupe des esclaves « luttant avec la matière » pour en sortir et prendre vie… C’est l’esprit, l’âme qui lutte avec le corps, avec « la prison du corps »… groupe des esclaves devant orner le tombeau de Julius II, travaillé entre 1519 et 1536 par Michelange
L’autonomie du fragment Avec cette tête au nez cassé nous pouvons nous apercevoir d’une autre nouveauté introduite par Rodin: il soumet aux jurys des exposition non seulement des ouvrages qui semblent inachevés, mais sont aussi des fragments de genres habituels (comme cette tête qui est juste une tête, et non un buste): nous pouvons parler de l’autonomie du fragment.
Rodin, L’homme qui marche, 1907 Nous retrouvons cette même autonomie du fragment dans son Homme qui marche, qui est un torse sur les jambes, sans tête et bras… Rodin, L’homme qui marche, 1907
Cathédrale, Auguste Rodin – deux mains droites!
La reprise des figures Adam (La grande ombre) de Ève et Adam Les trois ombres
Rodin va reprendre les plâtres déjà utilisés pour y couler de nouvelles sculptures, ou composer de nouveaux groupes sculpturaux: Saint Jean Baptiste/L’homme qui marche
La porte de l’Enfer En 1880, l'État français commande à Rodin une porte pour le musée des Arts Décoratifs. Ce projet deviendra La Porte de L'Enfer, inspirée de La Divine Comédie de Dante, œuvre monumentale qui va occuper Rodin jusqu'à la fin de sa vie. Il n’acheva jamais Les portes (coulées en bronze après sa mort), mais en utilisa le répertoire de figures conçues comme base de création: ces figures, reprises, assemblées, modifiées font quelques unes de ses œuvres les plus connues, tel Le Penseur et Le Baiser.
Ghiberti, La Porte du Paradis, 1435, Baptistère, Florence Rodin, La porte de l’Enfer, inachevée, 1880-1917 Ghiberti, La Porte du Paradis, 1435, Baptistère, Florence
Ève et Adam (La grande ombre) Nous retrouvons dans le procédé de création des scènes et figures de cette porte, toutes les caractéristiques du travail de Rodin: d’abord la reprise des figures: Ève et Adam (La grande ombre)
La figure d’Adam est reprise, multipliée, et les trois figures ainsi obtenues rassemblées pour former le groupe dit des trois ombres qui orne le haut de la porte… Adam (La grande ombre) de Ève et Adam Les trois ombres
Le Penseur, 1882-1903 en est la figure probablement la plus connue… Elle est reproduite individuellement, et figure aussi sur la porte
Ainsi que d’autres groupes, comme, Le Baiser, 1886-1898, d’après le fragment Paolo et Francesca (marbre, plus grand que nature)
Les sculptures de Rodin ont souvent été trouvé d’un érotisme trop provocateur pour son époque. La femme accroupie Iris ou la messagère des Dieux
Rodin s’intéresse aux corps en mouvement, mais affirme vouloir traduire le mouvement de l’âme, et non seulement celui du corps. Pour ce faire, Rodin ne fait pas poser les modèles dans une pose précise, mais les fait se mouvoir dans l’atelier, prendre différentes poses. Il observe aussi le corps des danseurs. Nijinsky Je suis belle (Enlèvement)
La photographie menteuse Voici la célèbre critique de la photographie « menteuse » formulée par Rodin dans une entrevue avec Paul Gsell, la limitant à ses capacités d’exactitude et de réalisme élémentaire, ne la considérant pas comme un moyen d’expression ou une discipline artistique à part entière: La photographie menteuse « Si, en effet, dans les photographies les personnages, quoique saisis en pleine action, semblent soudain figés en l’air, c’est que toutes les parties de leur corps étant reproduites exactement au même vingtième ou au même quarantième de seconde, il n’y a pas là, comme dans l’art, déroulement progressif du geste. (…) c’est l’artiste qui est véridique et c’est la photographie qui est menteuse ; car dans la réalité le temps ne s’arrête pas : et si l’artiste réussit à produire l’impression d’un geste qui s’exécute en plusieurs instants, son œuvre est certes beaucoup moins conventionnelle que l’image scientifique où le temps est brusquement suspendu. » entrevue avec Paul Gsell
Plusieurs grandes commandes publiques ont été faites à Rodin, mais les commanditaires sont souvent insatisfait du résultat. Le monument à Balzac (1891-98) a été trouvé morbide… Le buste de Balzac, 1892
Les citoyens de Calais n’ont pas été acceptés par la ville de Calais, et ornent le parc près du parlement à Londres…
Résumé: Auguste Rodin, impressionnisme en sculpture La matière malléable comme réalité première d’un sculpteur; L’inachevé comme principe esthétique (le « non finito » de Michel-Ange); L’autonomie du fragment; Les figures reprises, multipliées, rassemblées, réutilisées dans de nouvelles œuvres; Capter le mouvement dans sa durée par une synthèse faite par le sculpteur, plus véridique que l’image rendue par la photographie. Traduire le mouvement de l’âme, et non seulement celui du corps… Œuvres majeures: L’homme au nez cassé, L’homme qui marche, Les Portes de l’Enfer (dont Le Penseur, Le Baiser, Les Trois Ombres, Adam et Ève…), Le monument à Balzac, Les citoyens de Calais…
JE PEUX dire: Comment s’appelle cette œuvre, quel est son auteur, et du quel mouvement est-elle représentative? Sur cet exemple, expliquer les caractéristiques de ce mouvement en sculpture. Rodin, L’homme qui marche, 1907