Michel Rocard et Michel Foucault: l'enjeu d’une Gauche libérale Conférence de Panagiotis Christias Professeur d'histoire des idées au département d'Études françaises et européennes de l'Université de Chypre Jeudi 30 mars, 19h, Kasteliotissa (Porte de Famagouste)
Panagiotis Christias, philosophe et sociologue, étudie les phénomènes moraux, politiques et socio-économiques. Ses travaux portent sur la philosophie politique classique, la théologie politique, l’histoire de la philosophie et de la sociologie, les Lumières et la contre-révolution, le libéralisme et l’anti-libéralisme. Il a publié récemment Platon et Paul au bord de l’abime. Pour une politique katéchontique aux éditions Vrin. Il est actuellement professeur d'histoire des idées au département d'Études françaises et européennes de l'Université de Chypre. Il est également chercheur affilié au laboratoire Dynamiques Européennes de l’Université de Strasbourg et professeur invité de sociologie à l’Université de Lorraine. Dans le contexte actuel de la faillite idéologique de la Gauche et de l’écroulement de la social-démocratie en Europe, la mort de Michel Rocard apporte les souvenirs d’une époque aussi lointaine qu’actuelle, d’une lutte et d’une vision qui à force d’être désavouée par le socialisme triomphant des années quatre-vingt fut refoulée. Le retour du refoulé dans la terrible crise que nous traversons hante la Gauche. Cette vision fut la « deuxième Gauche », une Gauche libérale, assez décomplexée pour assumer son libéralisme avec parrhésie car libérée d’un socialisme désuet et opprimant. Elle prônait l’entreprenariat, la décentralisation, la raison du moindre État. Dans cette lutte aussi bien de terrain que de théorie politiques, Michel Rocard n’était pas seul. Avec lui marchaient des intellectuelles de la carrure de Pierre Rosanvallon et de Michel Foucault. Si le lien du premier à la deuxième gauche est bien connu, celui entre Foucault et Rocard fut secret, discret, souterrain, enraciné dans le terreau de l’audace de la parole et du courage de la vérité. Peut-être le plus grand hommage à Michel Rocard serait le récit de cette passionnante affinité intellectuelle, morale et politique.