Le contexte historique de l’œuvre La condition humaine d’André Malraux - Prix Goncourt en 1933 - Troisième et ultime volet de la trilogie asiatique d'André Malraux précédé par Les Conquérants et La Voie Royale, publiés respectivement en 1928 et en 1930.
L'expression « Gouvernement de Beiyang » : pouvoir militaire détenu par les chefs militaires chinois qui gouvernent la Chine entre 1913 et 1928. Ce sont ceux que l’on parle les Seigneurs de la guerre dans le livre. Duan Qirui, chef de la clique de l'Anhui. Wu Peifu, l'un des chefs de la clique du Zhili. Tang Jiyao, chef de la clique du Yunnan.
Division de la Chine en zones d’influence militaires
De l’alliance à la trahison… Les deux partis nationalistes et communistes se sont alliés pour prendre le pouvoir face au gouvernement des chefs militaires, mais le chef des nationalistes Tchang Kaï-Chek finalement se retourne contre les communistes d’où une guerre civile… La guerre civile chinoise, littéralement « guerre civile nationaliste-communiste », est un conflit armé qui opposa le Kuomintang (KMT, parti nationaliste) et le Parti communiste chinois (PCC) ou Gongchandang entre 1927 et 1950. Les combats furent interrompus par la seconde guerre sino-japonaise et reprirent ensuite. Il est possible de dater la fin du conflit en 1949, avec la proclamation de la République populaire de Chine, gouvernement communiste au pouvoir avec comme chef Mao Zedong.
Le contexte plus précis du livre : En mars 1927, l'Armée révolutionnaire du Kuomintang, le parti nationaliste, sous le commandement de Tchang Kaï-Chek est en marche vers Shanghai. Afin de faciliter la prise de la ville, dont le port représente un important point stratégique, les cellules communistes de la ville préparent le soulèvement des ouvriers locaux. Mais inquiet de la puissance de ces derniers et gêné dans sa quête de pouvoir personnelle, Tchang Kaï-Chek se retourne contre les communistes. Aidé en cela par les Occidentaux occupant les concessions, qui espèrent l'éclatement du Kuomintang, et les milieux d'affaires chinois, il fait assassiner le 12 avril 1927 des milliers d'ouvriers et dirigeants communistes par la Bande Verte, une société criminelle secrète.
Les concessions étrangères en Chine sont des territoires chinois sous contrôle étranger aux XIXe et XXe siècles. - Concession britannique + américaine = concession internationale de Shanghai (+ d’autres pays) - concession française La Bande Verte : La Bande Verte est une société secrète réunissant de nombreux hommes d'affaires. Elle contrôlait la quasi-totalité de l'activité criminelle de Shanghai, alors capitale mondiale du commerce de l'opium. Les activités principales de la Bande Verte étaient le trafic d'opium, le jeu et la prostitution, et ses services étaient en outre régulièrement demandés pour disperser des réunions syndicales et des grèves. De 1919 à 1931, l'interlocuteur de la Bande verte dans la concession française était Étienne Fiori. En partageant avec le Kuomintang les profits tirés du trafic de drogue, la Bande Verte a apporté un important soutien financier à Tchang Kaï-chek, qui avait noué de nombreux liens avec les dirigeants criminels durant son séjour à Shanghai de 1915 à 1923. Tchang Kaï-chek a d'ailleurs probablement été initié à ses secrets ou était au moins considéré comme un « associé ». Le 12 avril 1927, la Bande Verte est responsable du massacre d'environ 5 000 grévistes et sympathisants communistes, ordonné par le second dirigeant du Kuomintang, Tchang Kaï-chek. Ce dernier récompensa le chef du gang, Du Yuesheng, en le nommant général.
Ce massacre d’avril 1927 dans la ville de Shanghai marque le début de la guerre civile chinoise entre les nationalistes et les communistes.