RTU du Truvada en prévention La position de l’association AIDES Bruno Spire
Pourquoi une demande de RTU? (1) AIDES a écrit à l’ANSM il y a près de deux ans AIDES prend position A partir des données d’enquêtes communautaires A partir des données publiées de la littérature À partir des observations de terrain AIDES a toujours comme rôle d’être en avance sur les réponses à apporter à l’épidémie, que ça plaise ou non (rôle communautaire) AIDES a entrepris des recherches communautaires en Santé Publique pour faire avancer les innovations Dépistage Education à l’injection IPERGAY
Pourquoi une demande de RTU? (2) Nous rencontrons tous les jours des personnes séronégatives qui prennent des risques Ces personnes expriment le besoin de stratégies alternatives ou complémentaires au préservatif Nous constations des pratiques de « Prep sauvage » en dehors de tout accompagnement C’est pourquoi AIDES a milité pour les stratégies de RDR sexuelle, comme la plupart des acteurs de santé publique dans le monde
Que nous ont appris les essais de PREP? Les résultats des essais sont en faveur de l’efficacité de la PREP sous condition d’une bonne observance IPERGAY montre une bonne observance et une bonne rétention grâce à une offre de santé sexuelle de prévention combinée, incluant l’accompagnement communautaire et le savoir-faire des acteurs de AIDES La PREP dans la vraie vie devra tenter de se rapprocher au mieux de cette offre globale
Offres potentielles de délivrance En milieu hospitalier si créneaux dédiés et avec conventions avec des acteurs associatifs habilités (comme l’ETP) En CDAG-CIDIST avec des conventions avec des acteurs associatifs habilités Dans les projets d’offres de santé sexuelles des associations où des vacations de médecins prescripteurs pourraient être organisées Besoin de repenser les modalités de délivrance des ARV quand ceux-ci sont prescrits en prévention Mais y a-t-il vraiment des besoins objectivés?
Les populations exposées sont-elles prêtes? Enquête Flash-Prep Questionnaire papier (n=928) Du 31 mars au 13 avril 2014 Dans les actions de dépistage de AIDES (50% en IdF, 58% outreach) Anonyme, auto-administré (18,5 % avec aide d’un militant) Un questionnaire non-répondant Questionnaire Internet (n=2096) Du 28 avril au 31 mai 2014 Réseaux sociaux, sites gay (Yagg, CitéGay, Gayroméo, XtremBoy, Gayvox, Têtu, Dialh, Planetroméo, Seronet, SIS, blog, site AIDES)
L’échantillon varie car on a les filtres orientation / relation sexuelle lors de 12 derniers mois La plupart n’avait jamais entendu parler de la PrEP avant de répondre au questionnaire (2/3)! Pour ceux qui connaissent la PrEP, différences significatives entre Homme hétéro et HSH, Homme hétéro vs Femmes Plus de HSH connaissent : presque la moitié 1/3 des hommes hétéro 18% pour les femmes 520 H Hétéro 1 036 Femmes 1 297 HSH
Intention d’utiliser la PreP dans le cadre d’une offre globale (n=1234) Parmi les personnes intéressées par la PrEP dans le cadre de l’offre globale, 18,7 % des femmes, 32,1 % des hommes hétérosexuels et 27,2 % des HSH déclarent avoir l’intention d’entrer « sans hésiter » dans cette offre de prévention. Les hommes hétérosexuels ont plus l’intention que les femmes et les HSH d’entrer dans l’offre sans hésitation (p<0,001). 190 H Hétéro 310 Femmes 734HSH
L’immobilisme risque d’amplifier la PreP sauvage 4,5 % (n=136) ont eu recours, au moins une fois dans la vie, à un traitement anti-VIH en prévention dans le cadre de relations sexuelles. 74,2 % sont des HSH (n=98) 11,4 % sont des Hommes Hétéro (n=15) 14,4 % sont des Femmes (hétéro et FSF) (n=19)
Facteurs indépendamment associés à l’utilisation de la PreP sauvage (régression logistique) PrEP sauvage (oui vs non) N=2659 OR Inférieur Supérieur P-value Orientation sexuelle Hétéro hommes 1 Femmes (hétéro et FSF) 0,896 0,512 1,567 0,700 HSH 1,869 1,130 3,091 0,015 Age Moins de 25 ans Entre 25 et 29 ans 0,817 0,520 1,286 0,383 Entre 30 et 39 ans 0,724 0,470 1,116 0,143 Entre 40 et 49 ans 0,807 0,508 1,281 0,362 >50 ans 0,284 0,140 0,576 <0,001 Injection de drogues (12 derniers mois) Non Oui 2,009 1,139 3,541 0,016 Evaluation du risque de contamination VIH Nul Faible 1,481 0,894 2,453 0,127 Elevé 3,951 2,240 6,968 Très élevé 5,207 2,310 11,736 Connaissance des IST (12 derniers mois) 0,540 0,347 0,840 0,006 Une partie des facteurs associés à la prise de PrEP sauvage est le fait d’appartenir à un groupe à risque ou se considérer comme tel. Être HSH, être jeune, s’être injecté des drogues au cours des 12 derniers mois, avoir la perception d’avoir un risque de contamination pour le VIH élevé ou très élevé, avoir eu recours au traitement d’urgence (TPE) au cours des 12 derniers mois, n’avoir jamais mis de préservatif avec le partenaire principal au cours des 12 derniers mois, et avoir fait plus de 2 dépistages au cours des 12 derniers mois augmentent la probabilité d’avoir eu recours à la PrEP sauvage. Sans surprise, le fait de connaître l’existence de la PrEP joue favorablement sur l’utilisation de PrEP sauvage, mais surtout, on constate que le fait de connaître l’autorisation de la PrEP aux Etats-Unis est aussi un facteur associé : cela montre qu’il s’agit d’un public très informé. En revanche, le fait de savoir qu’on a eu une IST ne favorise pas l’usage de PrEP sauvage. Ce résultat pourrait signifier que les personnes ayant une approche plus globale de la prévention incluant les IST, et non seulement le VIH, ne trouvent pas dans la PrEP un moyen de prévention suffisant.
Facteurs indépendamment associés à l’utilisation de la PreP sauvage, suite (régression logistique) PrEP sauvage (oui vs non) N=2659 OR Inférieur Supérieur P-value Connaissance PrEP Non 1 Oui 1,810 1,287 2,546 0,001 Connaissance PrEP aux USA 1,391 0,976 1,983 0,068 Recours au TPE (12 derniers mois) 3,580 2,307 5,556 <0,001 Nombre de tests VIH réalisés (12 derniers mois) 1,223 0,762 1,961 0,405 2 3,094 1,891 5,060 3 3,020 1,757 5,192 4+ 3,062 1,802 5,204 Fréquence d'utilisation du préservatif avec partenaire principal Sans partenaire Toujours 1,407 ,624 3,169 0,410 Presque toujours 1,878 ,802 4,399 0,146 Parfois 1,475 ,605 3,596 0,392 Jamais 3,091 1,323 7,223 0,009 Diplôme, migration, parentalité, avoir eu des rapports sexuels (12 derniers mois), préservatif au dernier rapport ne sont pas significatifs R2=0,22
Pas d’immobilisme à AIDES Besoin d’accompagner les utilisateurs de Truvada existants Recommandations communautaires en absence de recommandations officielles Projet de pharmacie off-shore en cours de réflexion pour les personnes voulant utiliser du Truvada