Les peaux noires d’après le Dr Antoine Mahé - I - Dr Jean Friedel Dr Elisa Goujon
Nosologie : « les » peaux noires
Pas de dichotomie brun – noir c’est un continuum chromatique des peaux les plus claires aux peaux les plus foncées ce sont des variétés diverses de brun par un nombre identique de mélanocytes par unité de surface mais plus actifs concentration dans la couche basale
Mélanosomes plus volumineux plus nombreux plus diffusément répartis
La classification de Fitzpatrick fondée sur la réaction au soleil ne distingue que les catégories V ou VI pour les peaux sombres alors qu’il y en a 4 pour les peaux claires
Les esthéticiennes classent mieux
Dépendance d’une nombre peu élevé de gènes les différents allèles se répartissent en combinaisons variables un gène prépondérant ?
Notion erronée de race plus de différence génétique interindividuelle qu’inter »raciale » les américains maintiennent les distinctions africain-américain caucasien hispanique américain-natif les distinctions sont plus sociales et culturelles que génétiques cependant certaines maladies sont plus fréquentes certaines maladies sont plus ou moins sévères que sur la peau dite blanche
on a du mal à faire certains diagnostics sur les peaux sombres et surtout quand le critère principal de diagnostic est l’érythème il faut réfléchir en noir et blanc
Il peut être malgré tout utile d’avoir un œil orienté vers l’ethnicité On distingue : les anomalies liées spécifiquement à la pigmentation exemple : un lichen plan sera systématiquement noir chez un maghrébin ou un africain des anomalies secondaires à des facteurs constitutionnels d’autre nature exemple : chez les africains et chez les « maghrébins » d’origine arabe on écarte quasi automatiquement la notion de mélanome (sauf paumes et plantes) le problème est de savoir ce que « origine arabe » veut dire … (mélanges ethniques avec des ascendances turques et européennes à peau blanche) des anomalies secondaires à des facteurs acquis d’autre nature Exemple 1 : devant un « africain » noir l’hypothèse d’une tréponématose extra-vénérienne viendra directement à l’esprit Exemple 2 : Kwashorkor
Physiologie spécifique
Meilleure tolérance aux Ultra-Violets en aigu rares coups de soleil peu de photodermatose
Meilleure tolérance aux Ultra-Violets à long terme peu d’héliodermie peu atrophie peu d’élastose peu de cancers
Meilleure tolérance aux Ultra-Violets sauf en cas d’anomalie de la pigmentation en cas d’anomalie génétique albinisme xéroderma pigmentosum
Irrégularités pigmentaires physiologiques ligne de démarcation des membres de la ligne médiane
Irrégularités pigmentaires physiologiques pigmentation des muqueuses gencives langue
Irrégularités pigmentaires physiologiques (dé)pigmentations palmo-plantaires selon les lignes diffuses en macules
Irrégularités pigmentaires physiologiques pigmentations unguéales en lignes multiples
Chez le NN : pigmentation auriculaire pigmentation périunguale pigmentation génitale éclaircissement cutané général transitoire tache mongolique fréquente plus persistante souvent ectopique (attention multiple et disséminée = mucopolysaccharidose)
De façon variable zone médiofaciale plus claire zone plus foncée périorbitaire frontale malaire perte de pigmentation après quelques mois de séjour européen hivernal coups de soleil rare mais possible