Histoire de l’édition française I Du Moyen Âge à l’Imprimerie royale Alfred Noe
Remarques préliminaires du Moyen Âge jusqu’à l’époque des Lumières les deux premiers tomes de l’Histoire de l’édition française (Paris: Promodis 1982-84 ou Fayard 1989-90) Roger Chartier et Henri-Jean Martin Jean Piaget: enseigner, c’est choisir les données illustrées et complétées par des exemples
Le programme 1. Le manuscrit : sa fabrication et son édition 2. Les manières de lire au Moyen Âge 3. Les débuts de l’imprimerie : les ateliers et leurs incunables 4. Le livre humaniste 5. La fabrication artisanale du livre et les moyens de distribution 6. Les livres de propagande aux XVIe et XVIIe siècles 7. Les instances de contrôles 8. Les nouveaux genres de textes aux XVIe et XVIIe siècles 9. L’édition française hors de France 10. Les conditions financières et techniques du marché
Le manuscrit – sa fabrication et son édition la révolution du codex le volumen – le rouleau la recherche et la vérification de passages un déroulement linéaire les deux mains de l’usager le codex
La révolution du codex la surface des deux côtés la mise en page de la feuille isolée ou de la double feuille opposée les colonnes espacées la lecture sélective sauter d’un passage à l’autre l’utilisation des sources les procédés de création intellectuelle
Les nouveaux supports le remplacement du papyrus des tablettes de cire le stylet le parchemin et le papier
Le parchemin membrana pergamena vers la fin de l’Antiquité des peaux animales – mouton, chèvre ou veau le vélin un enduit le découpage en feuilles
Le parchemin un manuscrit = 20-40 peaux lait, viande, laine une densité presque impénétrable les palimpsestes des textes rares les moyens techniques modernes (rayons UV ou X)
Le papier un support d’origine végétale d’abord en Espagne et en Italie une page plus transparente et une surface plus fine
Le papier les moulins à papier à Fabriano dans les Marches à Val d’Elsa en Toscane en Provence en Champagne à Troyes vers 1340 des chiffons de lin et de chanvre une pulpe une cuve
Les écrivains 4 types: Quadruplex est modus faciendi librum. Aliquis enim scribit aliena, nihil addenda vel mutanda; et iste mere dicitur scriptor. Aliquis scribit aliena, addendo, sed non de suo; et iste compilator dicitur. Aliquis scribit aliena et sua, sed aliena tamquam principalia, et sua tamquam annexa ad evidentiam; et iste dicitur commentator, non auctor. Aliquis scribit et sua et aliena, sed sua tamquam principalia, aliena tamquam annexa ad confirmationem; et talis debet dici auctor. les scribes ou les copistes
Les instruments une règle et un crayon un couteau le calame deux encriers les encres sur base végétale: noix de galle, gomme, raisins, garance et d’autres plantes et racines colorantes un rasoir de la craie de la pierre ponce
Le manuscrit le domaine de l’unique l’écriture la plus exclusive marque individuelle la dactyloscopie un moyen possible d’identification l’expression mentale d’une époque la main d’un copiste la datation du manuscrit une douzaine de types d’écritures
Les écritures l’écriture gothique une abondance de ligatures l’écriture humanistique Francesco Poggio Bracciolini
La mise en page médiévale à deux colonnes la scriptio continua des systèmes de ponctuation: les pauses fortes – un point et virgule les pauses moyennes – un point surmonté d’une virgule les pauses faibles – un simple point le point d’interrogation à l’époque carolingienne le point d’exclamation, les apostrophes et les signes de parenthèse – les humanistes italiens
Un instrument de travail la recherche et l’identification incipit + un titre de départ livres, chapitres et paragraphes numérotés les rubriques, à l’encre rouge la réclame finit ou explicit feliciter un colophon – la date et le lieu de la reproduction un petit commentaire personnel la page de titre – XVIe siècle
Le format et la reliure la maniabilité la lisibilité le poids réel et métaphorique in-folio 33 x 21 cm les petits manuels de prières le cuir une ciselure des fermoirs en métal des émaux, des plaques d’ivoire et des pierres précieuses
La miniature l’enluminure des manuscrits les bordures de page les initiales historiées les peintures de pleine page la mentalité d’un groupe les préoccupations, les croyances et les goûts esthétiques
Un témoignage le livre de piété, d’édification, de réflexion, d’information scientifique ou de distraction romanesque une interprétation du texte les scènes de donations les portraits du donataire transposer visuellement le sens développé
La fonction du manuscrit un objet très menacé par le vol la Sorbonne: une grande librairie – les ouvrages de référence une petite librairie – le prêt
Un travail long et pénible l’intervention de plusieurs spécialistes le scriptorium d’un monastère un stationnaire 3-4 pages par jour Vespasiano da Bisticci 45 copistes 200 manuscrits en 22 mois une recherche pénible d’un manuscrit à copier ou à acheter un commerce d’occasion dans les centres universitaires
La reproduction le système de la pecia des cahiers non reliés le risque de la corruption des textes ~ une faute par page restituer l’état primitif du texte ? l’ineptie, l’ignorance et la stupidité des copistes et des correcteurs professionnels Jean Gerson: De laude scriptorum l’idéal du copiste monastique
Publier au Moyen Âge la première ébauche dictée à un secrétaire l’extrême rareté des autographes un apographe = un exemplaire impeccable la mise en circulation une méthode approuvée de marketing une préface – l’utilité du livre commentaires, résumés et autres florilèges l’aspect économique
Publier au Moyen Âge la lecture en public à la cour d’un grand seigneur la dédicace une autorité morale ou institutionnelle le Saint-Siège ou une université la théologie et tout ouvrage d’enseignement