Les troubles du comportement (TDC)
Les troubles du comportement Les TDC perturbateurs : - opposition, agitation, agressivité, cris, désinhibition, déambulation, délires, inversion du rythme nycthéméral Les TDC déficitaires : - apathie, retrait, dépression, anorexie
Caractéristiques communes Considérer comme une confusion aigue jusqu’à preuve du contraire. Ils sont fluctuants en intensité ou épisodiques, interdépendants ou associés. Ils ont des conséquences importantes (maltraitance, aggravation, prescription médicamenteuse, épuisement des soignants et des aidants) L’hospitalisation peut être un facteur déclenchant.
Les troubles du comportement perturbateurs
L’agitation aigue C’est un trouble du comportement psychomoteur d’apparition brutale caractérisé par une hyperactivité verbale, vocale ou motrice inappropriée associée à une perte de contrôle des actes, de la parole, de la pensée. L’agitation ne s’accompagne pas systématiquement d’agressivité
L’agitation aigue Elle a un retentissement fonctionnel important Elle est difficile à gérer pour le personnel et difficile à supporter pour les autres patients et pour les aidants
L’agitation aigue Les mesures non-médicamenteuses L’approche relationnelle : Parler calmement face à la personne et l’écouter, sans agressivité Distraire, dédramatiser Utiliser des éléments d’histoire de vie rassurant pour le patient Utiliser le contact, le toucher Limiter le nombre de personnes autour du patient Ne pas se sentir blessé par les propos tenus, ne pas punir ou humilier la personne
L’agitation aigue Le traitement médicamenteux Corriger les facteurs environnementaux Éviter les stimulations excessives Eviter les contraintes Le traitement médicamenteux Il n’est envisagé que : après échec des mesures non médicamenteuses après évaluation du rapport bénéfice/risque de façon limitée dans le temps réévaluer de façon pluriquotidienne
la contention est proscrite en dehors d’une situation d’urgence L’agitation aigue la contention est proscrite en dehors d’une situation d’urgence
L’agressivité L’agressivité est une manifestation de la colère. Elle peut être causée par les lésions cérébrales mais le plus souvent par un facteur déclencheur. La personne est effrayée, angoissée, en détresse. Elle ne comprend pas la situation et ne se maîtrise plus. Les comportements violents vont des accusations ou des insultes aux coups, morsures L’agressivité verbale est un moyen de s’affirmer, de montrer que la personne est encore présente, qu’elle possède un certain pouvoir et qu’elle ne se laisse pas faire.
L’agressivité Réagir face à la crise d’agressivité Ne pas discuter ou réagir avec colère (réaction d’escalade) Enlever les objets dangereux Donner des consignes claires (lui dire calmement mais fermement d’arrêter) Approcher face à la personne pour ne pas la surprendre Avoir des gestes lents Conserver une distance physique Ne pas rester seul, pluridisciplinarité
La déambulation C’est un comportement répété, prolongé et non contrôlé, caractérisé par une marche et des déplacements incessants. le mode exploratoire : la personne entre dans les chambres, fouille dans les placards, prend les objets sur son passage Le mode compulsif : la personne marche de façon linéaire, rien ne peut l’arrêter La déambulation nocturne : la personne présente des troubles du sommeil, elle marche toute la nuit et s’endort parfois sur un fauteuil ou dans un lit qui n’est pas le sien.
La déambulation Les bénéfices Les risques Préserve les capacités motrices Présente un plaisir pour la personne Contribue à l’entretien des relations sociales Les risques Blessures, chutes, fractures Perte de poids, dénutrition, déshydratation Sortie inopinée Conflits avec les autres patients Epuisement des soignants
La déambulation Conduite à adopter Dans le mesure du possible, il faut tolérer et respecter la déambulation. Veiller à ce que l’espace de déambulation soit dégagé Ne pas lui barrer le chemin, l’accompagner puis le guider Surveiller les accès vers l’extérieur et vers les locaux techniques Signaler cette personne au service de sécurité S’assurer que la personne est correctement chaussée Lui proposer des aliments possibles à manger debout Signaler les chutes
Les cris Les cris répétés et persistants, sans raison apparente, sont désagréables pour les personnes qui vivent ou qui travaillent auprès de la personne malade. Ils peuvent être causés par une douleur passée inaperçue, ou encore par la peur, l’anxiété ou la volonté d’attention. Ils sont difficiles à comprendre et à maîtriser.
Les cris À faire : Isoler la personne dans un endroit calme Rassurer par quelques minutes de présence aussi souvent que possible Exercer une présence active, une immersion dans la douceur et l’affection Utiliser l’approche corporelle, le toucher affectif Procurer quelque chose de doux à manipuler Lorsque les cris s’attenuent, lui accorder beaucoup d’attention, lorsque les cris recommencent, ne plus lui accorder d’attention.
Les troubles du comportement déficitaires
L’apathie Définition C’est un trouble de la motivation, caractérisé par un émoussement affectif, une perte d’initiative et une perte d’intérêt. C’est le trouble le plus fréquent de la maladie d’Alzheimer (60%).
L’apathie Perte ou baisse de motivation comparativement à l’état antérieur ou un fonctionnement normal pour l’âge et le niveau culturel du patient. Critères diagnostiques Deux types de symptômes à différencier : la capacité à initier un comportement et la capacité à répondre à un stimulus Action : perte ou réduction des comportements dirigés vers un but (auto-initiés et sollicités) Cognition : perte ou réduction des activités cognitives orientées vers un but (spontanéité et perte de réactivité aux commentaires) Émotion : perte ou diminution des émotions (ressenti émotionnel rapporté et perte de réactivité)
L’apathie Conséquences : Traitements médicamenteux : Diminution des performances cognitives Augmentation du handicap fonctionnel Augmentation du risque de maltraitance par négligence Traitements médicamenteux : antidépresseur type inhibiteurs de la recapture de la serotonine
L’apathie À faire À ne pas faire - Vérifier que l’apathie n’a pas de causes somatique Adopter une attitude bienveillante Privilégier l’autonomie Valoriser la participation aux actes de la vie quotidienne Connaitre la personnalité antérieure de la personne (histoire, intérêt, métier) À ne pas faire Ne jamais forcer la personne à accomplir un geste ou à participer à une activité Ne pas solliciter de façon incessante Ne pas faire la morale Pas d’abus de pouvoir ou d’infantilisation Ne pas aller trop vite ou proposer plusieurs choses à la fois
Les troubles de l’alimentation Facteurs de risques Environnement (vit seul à domicile) Fausses routes Les troubles du comportement (déambulation, persécution …) La pathologie démentielles (apraxie et agnosie) Le vieillissement et la perte du gout
Les troubles de l’alimentation Prise en charge : Principes de base Maintenir une bonne hygiène bucco-dentaire Adapter le régime à la personne Installer Adapter son comportement Observer la personne
Les troubles de l’alimentation Le rôle de la personne qui accompagne le repas est primordial. Le refus de s’alimenter est particulièrement anxiogène pour la famille et les soignants.
Le refus de soins Le refus est un acte de liberté individuelle, c’est un moyen ultime d’expression de l’existence. Face à un refus la préoccupation prioritaire est le confort de la personne. Le refus est fréquent en cas de maladie d’Alzheimer, il peut-être exprimé verbalement ou par le comportement, ponctuellement ou de façon répétée. Le refus peut concerner tous les soins prodigués, médicaux ou en rapport avec la perte d’autonomie. Le refus peut être lié à un problème de compréhension mais pas uniquement.
Le refus de soins Face au refus de soins: Ne pas hésiter à solliciter un collègue et/ou une discussion d’équipe. Une décision doit être prise en équipe et remise en question devant tout changement de situation.
Le refus de soins À faire À ne pas faire Être doux, rester calme Essayer de décaler le soin Être à l’écoute, comprendre la raison du refus Solliciter l’aide de la personne, privilégier l’autonomie Demander à un autre soignant d’assurer le soin Négocier afin d’assurer les soins prioritaires À ne pas faire Infantiliser Faire la morale Parler de façon autoritaire Forcer la personne Utiliser des moyens contentions