Le premier automatisme ? Il me semble important de resituer quelques grandes étapes de l'histoire de l'informatique et de montrer qu'on peut lui trouver des origines bien loin dans le passé.   J'aime bien commencer par demander aux participants l'automatisme le plus ancien auquel ils peuvent penser. Par automatisme, j'entends un dispositif qui peut fonctionner seul, sans intervention humaine (disons, le moulin à vent par exemple).

Après quelques exemples donnés par les participants (qui sont autant d'occasions de discuter autour de l'automatisation), je prends cet exemple issu du livre "Une histoire de l'informatique" par Philippe Breton. L'exemple concerne le chasseur primitif. Ce chasseur a besoin de se nourrir et de capturer des proies. Il y a bien un jour où, par observation peut-être, il s'est rendu compte qu'il y avait un chemin assez emprunté par un type d'animal. Il a donc décidé d'y creuser un trou, de planter des pieux au fond et de recouvrir le tout de feuillages. Le piège était né. Et c'est très pratique un piège parce que ça fonctionne tout seul, sans intervention humaine. Et c'est soumis à une instruction conditionnelle. SI l'animal passe dessus ALORS il tombe et meurt SINON je peux sortir l'arc et les flèches (pour un résultat moins certain). OK, c'est un peu tiré par les cheveux, mais ça permet de rythmer la formation en voyant quelque chose d'assez inattendu dans ce contexte.

Environ 800 Je propose ensuite un bon en avant, pour nous retrouver en 800 dans l'empire Perse…

Al-Khwarizmi Abu Jafar Muhammad ibn Musa …et présenter Abu Jafar Muhammad Ibn Musa Al-Kharizmi. Vous pouvez trouver de nombreux texte et en particulier cette [video sur Al-Kharizmi](<- lien pixees). J'ajoute ici quelques éléments sur une partie de ce qu'il nous a apporté : des méthodes pour faire les comptes (des principes de résolution d'équations). Ses contemporains devaient compter les marchandises expédiées sur des bateaux, faire les comptes des récoltes, ou bien estimer la valeur d'un troupeau... bref des besoins réels de cette époque.

= Résoudre des équations peut se voir comme un exercice d'équilibre sur une balance. Par exemple, je sais qu'une vache se marchande pour le prix de trois chèvres.

Je vais donc placer ma vache d'un côté de la balance et mes trois chèvres de l'autre.  

Je sais également que j'ai vendu une vache et trois chèvres pour deux pièces d'or. Encore une fois, si c'est égal, en les plaçant d'un côté et de l'autre de la balance, je garde l'équilibre. La question est de connaître le prix d'une vache.

Je peux remplacer 3 chèvres par une vache

2x 2x J’ai donc deux vaches d’un côté et deux pièces d’or de l’autre.

2x 2x puis je peux enlever une vache et une pièce d'or de chaque côté…

…et finalement voir qu'une vache vaut une pièce d'or.

Al-Jabr Al-Kwharizmi a inscrit tous ces principes, et d'autres de résolution de calculs plus complexes, dans un ouvrage intitulé Al-Jabr et... quand on le prononce à voix haute... tout s'explique !